Alain Duhamel

Alain Duhamel
Alain Duhamel 14 mars 2009.jpg
Alain Duhamel en 2009.
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Alain Maurice Jacques Duhamel
Nationalité
Formation
Activités
Fratrie
Patrice Duhamel
Dominique Castéra (d)
Jean-François Duhamel (d)
Parentèle
Amélie Oudéa-Castéra (nièce)
Benjamin Duhamel (d) (neveu)
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Distinctions
Liste détaillée

Alain Duhamel, né le à Caen (Calvados), est un journaliste politique et essayiste français classé au centre de l'échiquier politique.

Il est membre de l'Académie des sciences morales et politiques depuis le et de l'Académie de Nîmes (société savante nîmoise) depuis le .

Biographie

Formation

Alain Duhamel est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (section Service public, promotion 1962[1]) et titulaire d'un diplôme de 3e cycle[Lequel ?] en science politique[2].

Carrière

En 1963, il devient chroniqueur au Monde[3] et en 1992, à Libération.

[à développer] Parallèlement à ses activités dans la presse écrite, il était connu pour avoir animé ou coanimé plusieurs émissions télévisées consacrées à la politique : À armes égales (de 1970 à 1973 sur la première chaîne de l'ORTF), Cartes sur table sur Antenne 2 (de 1977 à 1981), l'émission de débat Mots croisés de à avec Arlette Chabot[4], Question ouverte (de 2001 à 2006), et enfin 100 minutes pour convaincre (de 2002 à 2005) sur la même chaîne. Il a animé en 1974 le débat télévisé du second tour de l'élection présidentielle française qui opposait Valéry Giscard d'Estaing à François Mitterrand en compagnie de Jacqueline Baudrier et celui de 1995 entre Jacques Chirac et Lionel Jospin en compagnie de Guillaume Durand, et l'émission L'Heure de vérité sur France 2 (en 1995).

Il devient chroniqueur à la radio sur France Culture et sur Europe 1 (de 1974 à 1999) puis éditorialiste politique sur RTL (à partir de 1999)[5].

Pendant la campagne précédant l'élection présidentielle de 2007, il a montré son opposition à la candidature de Ségolène Royal[6] avant sa nomination comme candidate du PS. Par ailleurs, ses apparitions sur France 2, notamment sa participation à l'émission À vous de juger, ont été suspendues entre et l'élection en avril à la suite de la diffusion sur Internet d'une vidéo où devant des étudiants de l'Institut d'études politiques de Paris, il précise qu'il va voter François Bayrou[7],[8].

Depuis , outre ses interventions sur RTL, il débat aussi sur la station toutes les semaines face à Jean-Michel Aphatie (Le face à face Aphatie-Duhamel)[9]. En , il fait partie du jury de l'émission Qui veut devenir président ? sur France 4[10].

Il est membre de l'Académie des sciences morales et politiques depuis le [11].

Après quatorze ans de chroniques politiques matinales sur RTL, il passe à la rentrée 2013 dans la tranche d'information 18-19 heures animée par Marc-Olivier Fogiel sur la même station[5].

Il est membre de l'Académie de Nîmes depuis le [12].

Il possède sa propre rubrique intitulée Face à Duhamel dans laquelle il débat avec un panel de personnalités aux différentes sensibilités, dont Sophia Chikirou, Natacha Polony, Aurélie Filippetti et Eugénie Bastié dans l'émission 19h Ruth Elkrief (19 h - 20 h) présentée du lundi au jeudi par Alain Marschall[13] et Olivier Truchot sur la chaîne BFM TV.

Vie privée

Fils de Michel Duhamel, médecin, et d'Yvonne Bosquet[14], il est le frère de Jean-François Duhamel (1941-2020), pédiatre et universitaire, et de Patrice Duhamel, ancien directeur général de France Télévisions. Ses parents avaient des sensibilités politiques différentes : « Mon père était très catho, démocrate chrétien et très européen, et ma mère était une radicale, laïque, pas européenne du tout et haïssant l’Allemagne »[3].

Il se marie le avec France Boeswillwald[14], ancienne professeure agrégée de musique et cheffe d'orchestre (Orchestre Montaigne) et il est le père de deux enfants[3] : Arnaud et Valérie.

C'est par l'intermédiaire de sa belle-famille qu'il est devenu protestant[8].

Il n'a aucun lien de parenté avec le politologue Olivier Duhamel[3].

Critiques

Selon Acrimed, Alain Duhamel fait partie des journalistes qui travaillent « en faveur des intérêts des différentes fractions de la classe dominante »; il avait qualifié les mobilisations sociales conte le Plan Juppé de 1995 de « grande fièvre collective »[15]. En 1996, Pierre Bourdieu critique l'omniprésence de Duhamel dans tous les médias français, et le présente comme un « invité permanent »[16].

Le mensuel Le Monde diplomatique a critiqué sa partialité en faveur du « oui » au référendum sur la constitution européenne de 2005[17] et en fait un symbole d'une « élite omniprésente » dans les médias[18].

Alain Duhamel est l'un des journalistes critiqués par le film documentaire français sorti en  : Les Nouveaux Chiens de garde, lui-même tiré de l'essai éponyme de Serge Halimi paru en 1997, qui explore les collusions entre les médias français et le pouvoir politique et économique français[19].

En 2008, l'historien israélien Simon Epstein publie Un paradoxe français - Antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la Résistance[20]. Il consacre un chapitre entier à François Mitterrand et juge l'ouvrage d'entretiens que celui-ci a coécrit en 1969 avec Alain Duhamel[21] : « Ma part de vérité, dans ses parties autobiographiques, est un livre essentiel pour qui étudie la dissimulation en politique et le mensonge en histoire ». Epstein vise la manière dont François Mitterrand cherche à occulter, avec « l'infinie mansuétude d'Alain Duhamel » sa proximité avec l'extrême droite avant la guerre. Ce jugement est rappelé en 2020 par Michel Onfray dans son ouvrage Vies parallèles De Gaulle & Mitterrand[22].

Prises de positions

En 2007, il soutient François Bayrou comme candidat à la Présidence de la République, ce qui entraîne une réaction de France Télévision qui le suspend de l'antenne[23].

En février 2020, il se prononce contre l’utilisation de pseudonymes sur Internet. À ce sujet, il déclare qu’il faut « se battre contre l’anonymat parce que c’est ce qui fait ressortir mécaniquement ce qu’il y a de pire chez chacun, on le sait bien, il suffit de se rappeler les guerres »[24].

Afin de lutter contre la haine en ligne, il déclare que « vis-à-vis de Twitter comme vis-à-vis des hébergeurs, la seule solution ce sont des amendes massives, de dizaines de millions »[24].

Bilan médiatique et politique

Parcours à la radio

  • 1974-1999 : chroniqueur sur France Culture et sur Europe 1
  • 1999-2013 : éditorialiste politique dans la matinale de RTL
  • 2010-2015[Information douteuse] : débatteur hebdomadaire face à Jean-Michel Aphatie sur RTL
  • 2013-2019 : chroniqueur quotidien dans la tranche d'information 18h-19h sur RTL

Télévision

Animateur

Publications

  • Ma part de vérité (entretiens avec François Mitterrand), Fayard, 1969.
  • La République giscardienne. Anatomie politique de la France, Grasset, 1980.
  • La République de monsieur Mitterrand, Grasset, 1982.
  • Les Prétendants, Gallimard, 1983.
  • Le Complexe d'Astérix. Essai sur le caractère politique des Français, Gallimard, 1985.
  • Le Ve Président, Gallimard, 1987.
  • Les Habits neufs de la politique, Flammarion, 1989.
  • De Gaulle-Mitterrand. La marque et la trace, Flammarion, 1991.
  • Les Peurs françaises, Flammarion, 1993.
  • La Politique imaginaire. Les mythes politiques français, Flammarion, 1995 (Prix de l'essai de l'Académie française).
  • François Mitterrand, portrait d'un artiste, Flammarion, 1997.
  • Une ambition française, Plon, 1999. (Prix du livre politique).
  • Derrière le miroir. Les hommes politiques à la télévision, Plon, 2000.
  • Les Prétendants 2007, Plon, 2006.
  • La Marche consulaire, Plon, 2009.
  • Cartes sur table, Plon, 2010, avec son frère Patrice Duhamel.
  • Portraits souvenirs. 50 ans de vie politique, Plon, 2012.
  • Une histoire personnelle de la Ve République, Plon, 2014.
  • Les pathologies politiques françaises, Plon, 2016.
  • avec Édouard Balladur, Grandeur, déclin et destin de la Ve République, éd. de l'Observatoire, 2017.
  • Journal d'un observateur, éd. de l'Observatoire, 2018.
  • Emmanuel le Hardi, éd. de l'Observatoire, 2021.

Décorations

Notes et références

  1. « Alain Duhamel », sur sciences-po.asso.fr.
  2. LesBiographies.com, « LesBiographies.com - moteur de recherche biographique », sur lesbiographies.com (consulté le ).
  3. Anne Fulda, « Alain Duhamel, l'éternel observateur », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous »,‎ 16-17 janvier 2021, p. 36 (lire en ligne).
  4. Mots Croisés sur tvmag.com
  5. Enguérand Renault, « Alain Duhamel quitte la matinale de RTL », sur lefigaro.fr,
  6. « Pour dire les choses comme elles sont, rien dans l’itinéraire de Ségolène Royal au PS ne lui valait un statut de présidentiable et rien dans les fonctions officielles de second rang qu’elle avait occupées au gouvernement ne la prédestinait ni même ne la préparait à une candidature, en tout cas pas le bilan qu’elle y avait laissé. » Alain Duhamel : Les Prétendants 2007, Plon, 2007 (ISBN 978-2-259-19856-1)
  7. Source : dépêche AFP du 15 février 2007
  8. « Un coup sur la tranche », in Le Nouvel Observateur no 2540, semaine du 11 juillet 2013, pages 28-29.
  9. (fr) « Aphatie - Duhamel : le débat », sur teleobs.nouvelobs.com,
  10. (fr) Kevin Boucher, « "Qui veut devenir président ?" sur France 4, à la recherche des futurs talents de la politique », sur PureMédias,
  11. « Alain Duhamel élu à l’Académie des sciences morales et politiques », sur www.dna.fr, (consulté le ).
  12. http://academiedenimes.org/_/liste-academiciens-residants-et-non-residants/
  13. « Migaud-Muller, Misrachi, Levy, Chikirou, Polony, Filippetti : BFMTV a finalisé sa grille de rentrée », sur ozap.com (consulté le )
  14. Who’s Who in France : : dictionnaire biographique, Éditions Jacques Lafitte, .
  15. Denis Souchon, « Ces chiens de garde qui ne sont pas nouveaux », Acrimed.org, (consulté le )
  16. Pierre Bourdieu, Sur la télévision, 1996.
  17. Contre les tsunamis, votez « oui » au référendum ! Le Monde diplomatique, février 2005
  18. Un journalisme de révérence Le Monde diplomatique, février 1995
  19. La vengeance d’Alain Duhamel, juge de Serge Halimi Acrimed, janvier 2000
  20. Simon Epstein, Un paradoxe français - Antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la Résistance, Paris, Albin-Michel, , 622 p. (ISBN 978-2-226-17915-9)
  21. Bruno Jeudi, « Duhamel: "Mitterrand séduisait les journalistes" », Le Journal du Dimanche,‎ (lire en ligne)
  22. Michel Onfray, Vies parallèles De Gaulle & Mitterrand, Paris, Robert Laffont, , 404 p. (ISBN 978-2-221-24227-8), p. 62
  23. « Duhamel vote Bayrou », L'express, (consulté le )
  24. Marc Rees, « Affaire Griveaux : le mauvais débat sur l'anonymat », sur Next INpact, (consulté le )
  25. « Décret du 13 juillet 2016 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  26. Légions d’honneur pour journalistes et dirigeants de médias (4) Acrimed, 5 janvier 2005
  27. Légion d'honneur : Lilian Thuram, Costa-Gavras et Alain Duhamel parmi les promus de Pâques Le Point, 31 mars 2013

Annexes

Bibliographie

  • Patrick Cabanel, « Duhamel, Alain », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 2 : D-G, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2020, p. 307-308 (ISBN 978-2-84621-288-5)

Liens externes

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Alain Duhamel 14 mars 2009.jpg
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Alain Duhamel dédicaçant un ouvrage lors du Salon du Livre de Paris le 14 mars 2009.