Jésus-Christ

Jésus-Christ
Image illustrative de l’article Jésus-Christ
Le Christ pantocrator de la mosaïque de la déisis à la basilique Sainte-Sophie de Constantinople, à Istanbul.
Jésus de Nazareth et Fils de Dieu
Naissance entre 7 et 5 avant l'ère commune
Bethléem (Judée)
Décès entre 30 et 33[1]  (à environ 35 ans)
Jérusalem (Judée)
Nom de naissance Yeshoua bar yosef
Autres noms fils de David, Fils de l'Homme, le Messie (pour les chrétiens), ʿĪsā (pour les musulmans)
Canonisation culte attesté depuis sa mort en tant que figure centrale du Christianisme
Vénéré par chrétiens
Fête 25 décembre (Nativité), Pâques,
Ascension, vendredi saint (crucifixion), jeudi saint (la cène)
Attributs croix, Bible (Évangile), couronne d'épine, stigmates sur la croix, Sacré-Cœur

Jésus-Christ (prononcé [ʒezykri] ou [ʒezykrist][2]), le Christ ou simplement Christ est le nom donné par l'ensemble des chrétiens à Jésus de Nazareth, qu'ils considèrent comme le Messie (χριστός / Christos en grec ancien), « l’oint du Seigneur » annoncé par l'Ancien Testament du judaïsme, mort et ressuscité pour le salut des hommes. La plupart des chrétiens reconnaissent Jésus-Christ comme le Fils unique de Dieu et comme l'une des trois personnes du Dieu trinitaire. Sa mère est Marie de Nazareth.

Ce n'est qu'à partir des recherches critiques du XIXe siècle que les historiens ont peu à peu dissocié Jésus-Christ, la figure religieuse, et Jésus de Nazareth, le personnage historique. Les musulmans reconnaissent Jésus de Nazareth en tant qu'un éminent prophète de Dieu sous le nom ʿĪsā.

Jésus

Le « Jésus terrestre »

Sans qu'il faille autant opposer symétriquement sur ce sujet recherche et tradition, les recherches sur le « Jésus historique » apparues au XVIIe siècle ne sont accessibles qu'à travers les traditions du « Jésus terrestre »[3], et connues sous le nom de quêtes du Jésus historique. Ces recherches tendent à discerner à travers les traditions les plus anciennes un Jésus historique qu'elles distinguent du Jésus-Christ confessé par les différentes Églises chrétiennes[4].

Néanmoins, « la question du Jésus historique s'efforce de discerner à travers les premières traditions sur le Jésus terrestre, les traces qui permettent d'approcher le Jésus de l'histoire. Interpréter les traditions du Jésus terrestre pour elles-mêmes, c'est rechercher comment les premières communautés chrétiennes ont formulé leur témoignage de foi au Jésus qui a vécu et qui est mort à Jérusalem »[5].

Jésus « Christ »

Jésus est appelé « Christ », autrement dit Messie, au tout début de l'Évangile selon Marc (1, 1)[6]. Le Messie (de l'hébreu מָשִׁיחַ, mashia'h) désigne dans le judaïsme l'oint du Seigneur, c'est-à-dire la personne consacrée par le rituel de l'onction effectué par un prophète[7]. En outre, Christ, Christos en grec, est une traduction littérale du mot mashia'h utilisé dans la Septante. Jésus, qui n'a reçu aucune onction le consacrant messie, ne s'est jamais donné directement le titre de Messie[8].

"La présentation chrétienne de Jésus en tant que Messie (...) constitue un développement original du messianisme hébraïque qu'elle dépasse". Ce messie est paradoxal, mystérieux et unique, reconfiguré par sa Pâque[9]. La croyance chrétienne en le messianisme du Christ s'écarte de la compréhension du messie dans le judaïsme. En effet en interrogeant sur la signification du Psaume 110, (Mrc 12, 35-37), Jésus a attiré l'attention sur un Messie qui ne pouvait pas être le descendant de David, mais quelqu'un de mystérieux lui préexistant, et qui est , toujours selon le psaume, un Messie à la fois royal et sacerdotal, engendré avant l'aurore et susceptible d'être mis en relation avec le psaume 2, où il est dit "Tu es mon fils, aujourd'hui, je t'ai engendré". (7)[10]

Jésus a appelé un certain nombre de disciples qui lui ont voué une grande confiance en lui, et le suivirent au cours des trois dernières années de sa vie. En effet la foi en Jésus joue un rôle central dans tout ce que rapporte le Nouveau Testament. On y rencontre souvent par exemple les expressions Croire au Christ (Marc 9, 42 et Matthieu 18, 16), croire en lui (Jean 3, 15), venir à lui (Jean 5, 40), l'accueillir (Jean 1, 12), l'aimer (8, 42). Paul de Tarse sera le grand défenseur de la foi salvifique face aux œuvres (Romains 7, 7 et 8, 14)[11].

La foi en Jésus-Christ

Le Papyrus P52, recto. Daté de la première moitié du IIe siècle, ce document qui contient deux passages de l'Évangile selon Jean est le plus ancien exemplaire connu du Nouveau Testament.

La foi en Jésus-Christ se réfère à l'histoire de Jésus de Nazareth, Juif de Galilée, qui apparaît au Ier siècle dans le cercle de Jean le Baptiste avant de s'engager, entouré de quelques disciples, dans une carrière de prédication itinérante d'un à deux ans et demi[12], essentiellement en Galilée, en pratiquant guérisons et exorcismes. Il suscite engouement et ferveur, s'attirant la méfiance des autorités politiques et religieuses, avant d'être arrêté, condamné et crucifié vers l'an 30 à Jérusalem pendant la fête juive de la Pâque, sous l'administration du préfet Ponce Pilate[13].

Dans les premières décennies qui suivent la mort, la Résurrection et l'Ascension de Jésus, ses disciples se constituent en petites communautés autour de deux croyances  : celle que Jésus était le messie attendu par les juifs, et celle qu'il avait ressuscité et était apparu à un certain nombre de témoins.[14].

Cette communauté juive a rapporté dans les écrits du Nouveau Testament des paroles et des actes d'adoration à l'égard de Jésus, que le monothéisme juif réservait au Dieu unique : Jésus est prié, invoqué, et ne repousse pas cette ferveur envers sa personne, contrairement à ses disciples Pierre et Paul, qui refusent d'être vénérés[15].

La foi en Jésus-Christ est marquée dès ses débuts par la prédication de Paul de Tarse, l'« apôtre des gentils » qui n'a pas connu le Jésus historique mais affirme l'avoir vu après sa résurrection (I Corinthiens 15, 1-11)[16]. Les disciples de Jésus, à commencer par Paul de Tarse dans sa première épitre aux Corinthiens (datant d'une vingtaine d'années après la crucifixion), ont affirmé qu'il était revenu glorifié à la vie le troisième jour après sa passion[17] et qu' après leur être apparu pendant quelque temps, il les avait quittés (lors de l'Ascension) pour vivre depuis lors dans une union intime avec Dieu son Père et leur envoyer l'Esprit-Saint[18].

Le Messie médiateur et rédempteur

Enseignement de Jésus

Jésus a annoncé le Royaume de Dieu et accompagné cette annonce de nombreux miracles (rapportés dans les Evangiles) qui se manifestent comme des signes prophétiques formant un tout avec ses enseignements et étant ordonnés à sa mission[19].

Jésus a beaucoup enseigné en usant très souvent des paraboles ( en grec parabole) selon la gamme des acceptations du mot hébraïque mashal, sortes de métaphores ou d'analogies s'appuyant sur la nature et la vie quotidienne. Celles -ci lui permettaient de frapper son auditoire et de stimuler sa réflexion pour l'ouvrir spirituellement à son mystère[20].

Au Mont des Béatitudes, image du Mont Horeb dans le mont Sinaï où Yahvé donna à Moïse[21] les Tables de la Loi, Jésus, en nouveau Moïse proclama la Loi d'amour des Béatitudes[22]. Contrairement à certaines présentations selon lesquelles les Béatitudes seraient l'antithèse du Décalogue, Jésus n'est pas venu abolir la Loi mais l'accomplir[23]. En effet dans cette dernière on trouve l'amour de Dieu et du prochain enseigné avec vigueur par Jésus[24].

Jésus a annoncé la fin du monde qu'il a associée à la Parousie qui est son retour glorieux à la fin des temps[25]. En outre il a enseigné qu'il présiderait à cette occasion au jugement dernier des vivants et des morts, rendant après la résurrection des morts[26] à chacun la sanction qu'il aura méritée en fonction de l'amour du prochain dont il aura vécu, les bons étant appelés à vivre auprès de Dieu, et les mauvais condamnés à vivre privés de lui[27].

Rédemption des péchés apportée par la passion du Christ

La croyance chrétienne accorde une place centrale à la Passion de Jésus et à sa Résurrection. Paul affirme : « Si Christ n'est pas ressuscité, notre prédication est vide et vide aussi votre foi »[N 1] Elle voit en Jésus-Christ celui qui a apporté au monde la Rédemption par sa Passion sur la croix et sa résurrection[28], conformément au " Le Christ est mort pour nos péchés ... il est ressuscité le troisième jour ". (I Corinthiens15, 3-5) et « Jésus nous a rachetés » (Galates 3, 13).

À ce sujet, la TOB a souligné l'insistance avec laquelle Paul parle dans l'Epitre aux Romains de la malédiction du péché, ainsi que de la mort et de la résurrection salvifiques du Christ[29]. En outre, l'exégète Lyon a montré que dans l'Evangile selon Jean, il apparaît que Jésus fait de sa mort le don de sa vie en geste de l'amour suprême[30].

Un théologien a introduit sa présentation du Christ dans son ouvrage de théologie fondamentale, par : "La tradition synoptique, la théologie paulinienne et johannique s'accordent sur le fait que Jésus Christ est le médiateur de la révélation divine par ses actions et ses paroles (...) qu'il est le médiateur de la rédemption par le don de sa vie (...), le médiateur du pardon des péchés et de la grâce (...), le médiateur du salut et de la vie éternelle"[31].

Le Christ Grand Prêtre

Le Christ rédempteur, sans péché, versant son sang sur la croix, est considéré par l'Epitre aux Hébreux, comme le Grand Prêtre définitif, ayant offert un sacrifice expiatoire unique et définitif, qui a pris ainsi la relève du Grand Prêtre d'Israël, qui offrait chaque année, lors de la fête du grand pardon du Yom Kippour, des sacrifices sanglants expiatoires, pour lui et pour son peuple, en rémission des péchés[32]. Le Christ a lié chez les hommes le pardon des péchés à la foi et au baptême (Marc 16, 15-16), le baptême étant le rite qui configure celui qui le reçoit au Christ mort et ressuscité[33].

Jésus, Grand Prêtre a institué la Cène la veille de sa passion, au cours de laquelle il anticipa son sacrifice rédempteur, qu'il a demandé à ses disciples, chargés de perpétuer sa mémoire, de renouveler[34]. Lors de la Cène, Jésus a posé des gestes et des paroles qui ont été très tôt ritualisés amplifiés et solennisés dans la liturgie qui la prolongera[35]. Jésus étant ressuscité le premier jour de la semaine, ce fut celui-ci qui fut rapidement choisi pour célébrer le mémorial de la Cène, en sorte que ce jour portera rapidement le nom de Dimanche (Contraction de Dies Domini, le jour du Seigneur) [36] et rassemblera dans chaque ville pour la prière tous ceux qui par la suite se réclameront du Christ et porteront par voie de conséquence le nom de chrétiens.[37]

L'Esprit Saint prolonge l'action de Jésus par-delà son Ascension

La fin de l'Evangile de Matthieu (28, 20) rapporte que Jésus a promis à ses apôtres: " Je suis avec vous jusqu'à la fin des temps", ce qui signifie que sa présence divine demeurera par-delà leur disparition à eux[38]. Jésus y emploie la formule "je suis" au présent et non au futur, celle-là même qu'il utilisa, renvoyant au "Je suis" divin du Buisson ardent, lorsqu'il affirma à ses adversaires " Avant même qu'Abraham ne fut, je suis " (Jean 8, 58))[39]. Il s'agit donc d'une présence de Jésus qui demeurera bien après son Ascension à l'occasion de laquelle il disparaît à leurs yeux. Mais la présence durable de Jésus se réalisera par l''Esprit Saint, car, de même que dans la Genèse (2, 7), Dieu a soufflé pour créer les hommes, de même Jésus souffla sur les apôtres pour leur donner l'Esprit-Saint en leur disant : "Recevez l'Esprit Saint" (Jean 19, 21-22) . L'envoi de l'Esprit Saint par Jésus achève son œuvre. En le répandant Jésus inscrit les fidèles à venir dans la capacité d'accueillir librement Dieu. Bref l'Esprit envoyé par Jésus prolonge la révélation qu'il a apportée, et institue un nouveau mode de sa présence appelé à durer, après son ascension.[40]

La grâce divinisante du Christ

Jésus-Christ, le Fils unique du Père, "plein de grâce et de vérité (Jean 1, 14), a donnée sa grâce en partage à ceux qui l'accueilleraient dans leur coeur, et accompliraient ses commandements. Ainsi, il leur a permis de devenir "participant à la vie divine" (2, Pierre 1, 4) en vivant saintement avec lui dans une profonde intimité de connaissance et d'amour[41]. Bref, cette grâce qui est donnée gratuitement par Dieu n'est rien d'autre que la Bonne Nouvelle de l'Evangile. Ce don gratuit de la grâce est attribué unanimement dans les écrits chrétiens des premiers siècles à l'action de l'Esprit Saint envoyé par Jésus Christ. On peut citer : Didachè (fin du premier siècle) Clément de Rome (fin du premier siècle) Ignace d'Antioche ( premier siècle-début du second siècle) Epitre de Barnabé, (fin du premier, début du second siècle), Irénée de Lyon, (130-202)), Clément d'Alexandrie (150-215) Origène (185-253) et Tertullien (150-220)[42].

Blondel a précisé dans une note du dictionnaire de Lalande que la Grâce "signifie la grande merveille, la condescendance divine, en vertu de laquelle l'homme (avant la chute par la vocation première, après la chute par la Rédemption) est élevé à une destination surnaturelle" où "Dieu adoptant la créature humaine lui donne le pouvoir d'être fait enfant du Père, cohéritier du Christ, participant au mystère intime de la Trinité"[43].

Histoire des dogmes chrétiens

Nouveau Testament premiers siècles et premiers conciles

Préexistence de Jésus

Le dictionnaire Jésus de l'Ecole Biblique de Jérusalem[44] a consacré une section importante à ce qu'il qualifie de préexistence de Jésus relativement à sa vie terrestre, qu'il illustre par l'affirmation de Jésus " En vérité, avant qu'Abraham ne fut, je suis" Jean 8, 58, exprimant clairement une préexistence de Jésus relativement à Abraham. Cette préexistence est, selon le dictionnaire, omniprésente dans le Nouveau Testament. Pour les Evangiles, il cite en particulier: "Je ne suis pas venu pour abolir la loi, mais l'accomplir" (Matthieu 5, 17). "Je suis venu jeter un feu sur la terre" (Luc, 12, 49). "Je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs" (Marc 2, 17). "Je suis venu pour que les aveugles voient" (Jean 9, 39) " Je suis venu pour que les hommes aient la vie" (Jean 10, 10). "Je suis venu pour que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres" (Jean 12, 46) "Je suis venu pour sauver le monde" (Jean 12, 47). "Je suis venu pour rendre témoignage à la vérité" (Jean 18, 37). En outre, pour les épitres, le dictionnaire propose les citations suivantes : "Je suis venu, O Dieu, pour faire ta volonté" (Hébreux 10, 5-7). "Il (Jésus) est venu pour annoncer la paix" (Ephésiens 2, 17). "Il (Jésus) est venu sauver les pécheurs" (Timothée 1, 15). L'ouvrage cite également : "Lui qui était de condition divine ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu, mais s'anéantit lui même, prenant la condition d'esclave, et reconnu homme à son aspect" (Philippiens 2, 6-7). Le dictionnaire ajoute que la " préexistence de Jésus pourrait être la question la plus difficile posés par l'identité de Jésus" sur son statut avant l'Annonciation.

Le dictionnaire précise par ailleurs que de "nombreux écrits juifs de l'époque rabbinique postérieurs aux Evangiles canoniques attribuent l'existence avant la création à des personnes et des choses faisant partie du plan divin de salut ou de son gouvernement".

Épitres de Paul des années 50-55

Les plus anciens textes chrétiens sont les épîtres de Paul de Tarse, dont sept sont considérées aujourd'hui comme étant de lui. Elles ont été écrites entre 50 et 55[N 2]. Les épîtres suivantes sont dues à ses disciples. Jésus y est présenté comme « Seigneur » investi de la puissance divine.

Paul présente Jésus dans son épitre aux Romains, en 9, 5 comme étant "au-dessus de toutes choses, Dieu béni éternellement"[45]. Cependant, il ne discute pas de sa nature divine ou humaine. L'essentiel de la profession de foi de Paul s'exprime dans la Première épître aux Corinthiens. Elle repose sur l’affirmation du salut par un rédempteur divin, le Messie envoyé par Dieu pour racheter les péchés des hommes[46],[47].

Waldenfels et différents exégètes ont mis en relation la Résurrection de Jésus avec le passage de l'épître aux Philippiens (dont on pense qu'il est une citation par Paul d'un hymne au Christ[48] que certains chercheurs font remonter aux années 40) qui dit du Christ : " Lui qui est de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu, mais il s'anéantit lui-même, prenant la condition d'esclave et devenant semblable aux hommes.(...). Il s'humilia plus encore, obéissant jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix. Aussi Dieu l'a exalté et lui a donné le Nom qui est au-dessus de tout nom, pour que tout, au nom de Jésus s'agenouille au ciel et sur la terre (...) et que toute langue proclame, de Jésus-Christ qu'il est le Seigneur, à la gloire du Père." (2, 6-11)[48]

Paul a tiré parti de ce que le Dieu créateur est unique mais se présente dans le Pentateuque sous deux noms : " Ecoute Israël, le Seigneur notre Dieu est le seul " (Deutéronome 6, 2). Cela lui permet d'approprier Dieu au Père et Seigneur au Fils dans sa première Epitre aux Corinthiens (8, 4-6) : "Il y a un seul Dieu, le Père, de qui tout tient l'existence (...) et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui tout existe." Cette inclusion du Fils dans l'unité divine permet à Paul de maintenir simultanément l'unité divine de l'AT et la divinité du Père et du Fils, lesquels sont tous-deux créateurs.[49]

Les quatre Evangiles

Dans les évangiles, Jésus est doté de noms et de titres. En particulier, dans les évangiles synoptiques Jésus est désigné indifféremment par les termes « Messie » « Fils de l'Homme » et « Fils de Dieu ». Il s'agit d'expressions issues de l'Ancien Testament et réinterprétées par la tradition chrétienne. Le « messie », dans le Livre d'Isaïe, est le Serviteur souffrant (Isaïe, 42 1-7; 49 1-8; 50 4-11; 52 13-15 et 53 1-12 ) qui annonce le Royaume de Dieu.

- Le Fils de l'homme

Le Fils de l'Homme, dans le Livre de Daniel, est la personnification du peuple juif dans sa pureté initiale, mais aussi, comme le précise le Dictionnaire Jésus, "le mystérieux personnage transcendant évoqué par Daniel"[50]. Le «Fils de Dieu », qui sera le fondement de la doctrine de la Trinité, désigne dans le Nouveau Testament, dans son sens le plus profond, "le Fils éternel du Père"[50]. Précisons toutefois que Fils de Dieu, était un titre des souverains hellénistiques, et que, chez les Juifs, il désignait au pluriel, suivant les cas, le peuple d'Israël, ses chefs, ou encore les justes, et au singulier, le messie royal davidique[51].

À propos des titres de Messie et de Fils de l'homme concernant Jésus, Boyarin a observé " qu'il n'est possible de comprendre l'Evangile que si on admet que Jésus et les juifs qui l'entourent épousaient une christologie d'en haut, la revendication messianique impliquant aussi l'affirmation d'être un homme divin"[52].

- Le Logos ou Verbe

L'idée de la divinité de Jésus s'exprime clairement à la fin du Ier siècle dans les textes que la tradition chrétienne attribue à l'apôtre Jean : ces écrits, dits « johanniques », sont l'évangile selon Jean (qui voit en Jésus le « Verbe de Dieu »), et les trois Épîtres de Jean et l'Apocalypse). Précisons que le prologue de l'Evangile de Jean, qui associe Jésus, qualifié de Verbe ou Logos, avec la Parole efficace de Dieu, l'identifie à Dieu, ce qui, selon le Dictionnaire Jésus, n'est pas étranger aux tendances du judaïsme contemporain où le Logos, memra ou Dabar, "s'y affirme comme un être préexistant identifié à Dieu. (...) en profonde connivence avec la nature du Dieu biblique qui prend l'initiative de s'adresser aux hommes."[53] Toujours dans l'Evangile de Jean, Jésus reprend à son propre compte, selon l'Ecole Biblique de Jérusalem, le nom que Yahvé se donne de lui même, dans sa réponse à Moïse qui l'interrogeait lors de l'épisode du buisson Ardent: " Je suis celui qui suis" (Exode 3, 14) C'est ainsi que Jésus conclue une longue discussion, au cours de laquelle les juifs lui demandent comment n'ayant pas encore 50 ans il ait pu voir Abraham, par l'affirmation : "Avant même qu'Abraham n'existât, je suis", laquelle entraîne que ceux qui l'écoutaient prirent des pierres pour le lapider (Jean 8, 58). On pourrait citer de même d'autres affirmations de Jésus reprenant à son compte le "je suis" du Buisson ardent : "Si vous ne croyez pas que je suis, vous mourrez dans vos péchés" (Jean 8, 24); ou "Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, vous saurez que je suis " (Jean 8, 28); ou encore " afin que vous croyiez que je suis." [54] Enfin la divinité de Jésus est fortement exprimée dans la réponse de l'apôtre Thomas, rapportée par l'Evangéliste Jean, qui après avoir douté de la résurrection de Jésus qui lui avait été rapportée, dit à Jésus ressuscité : "Mon Seigneur et mon Dieu" (Jean, 20, 28)[55].

- Périchorèse

Enfin, il na faut pas oublier les affirmations de Jésus le concernant : "Le Père est en moi et moi dans le Père" (Jean 10, 38) et "Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi? " et "Croyez m'en ! je suis dans le Père et le Père est en moi" (Jean 14, 10-11), qui relèvent de ce que l'on appelle la périchorèse ou compénétration des deux personnes divines[56].

Epitres tardives

La divinité de Jésus se retrouve aussi les épîtres attribuées à Paul et considérées souvent aujourd'hui comme des pseudépigraphes plus tardifs (l'épître aux Colossiens et l'épître aux Éphésiens), qui affirment la préexistence du Christ et l'incarnation de Dieu. A ce sujet, le Dictionnaire Jésus cite : "C'est lui qui est l'image du Dieu invisible (...) en lui toutes choses furent créées, dans les cieux et sur la terre, visibles et invisibles (...). Toutes choses furent créées par lui et pour lui. Lui-même, il était avant toutes choses, et toutes subsistent en lui (Colossiens 1, 15-18) [57]. Il cite également : " Ce Fils qui est le rayonnement de sa gloire, l'empreinte de sa substance et qui maintient toutes choses par sa puissance (Hébreux 1, 3), et " attendant la bienheureuse espérance et l'avènement de notre grand Dieu et sauveur Jésus Christ." (Tite 2, 13)[45]

Les historiens rangent sous le nom de Grande Église l'émergence au second siècle d'un christianisme majoritaire qui opéra en son sein la synthèse des courants chrétiens principaux[58]. C'est au sein de la Grande Eglise que s'approfondit la doctrine concernant le Christ.

Fin du premier siècle et second siècle: les Pères Apostoliques de la Grande Eglise

Plus précisément, Bertrand de Margerie a indiqué que, selon Irénée de Lyon, la légitimité de la doctrine chrétienne repose sur l'enseignement des évêques qui se sont succédé sans interruption dans les Églises fondées par les apôtres[59]. D'où l'importance des synodes puis des conciles réunissant des évêques afin de préciser la doctrine chrétienne[60].

Annie Jaubert a souligné le fait que, chez l'évêque Clément de Rome, dans sa lettre aux Corinthiens datant de la fin du premier siècle, la médiation du Christ est au centre de sa christologie salvifique, citant à l'appui : "Révérons le Seigneur Jésus Christ, dont le sang a été versé pour nous" (21, 6) et "Le sang du Seigneur rachète tous ceux qui croient et espèrent en Dieu". Elle a précisé par ailleurs que Clément affirme que le Christ est "le Seigneur", "le Fils" et qu' "il a été ressuscité des morts" (24, 1)[61].

François Louvel a observé que l'on rencontre souvent dans les lettres de l'évêque Ignace d'Antioche (mort martyr vers 110) et celles de l'évêque Polycarpe de Smyrne mort martyr vers 167, des expressions que l'on rencontrera plus tard dans le Credo des conciles œcuméniques du quatrième siècle : Un seul Dieu le Père tout puissant (Ignace, lettre aux Smyrniotes 1, 1). Jésus-Christ qualifié de Notre Seigneur et de Dieu (Ignace, lettre aux Éphésiens 7, 2) et de Fils de Dieu (Ibid. 20, 2). Conçu du Saint Esprit (Ibid. 18, 2). Venu dans la chair (Ibid. 7, 2) Véritablement né d'une Vierge (Ignace, lettre aux Smyrniotes (1, 1) nommée Marie (Ignace, lettre aux Tralliens 9, 1). Persécuté sous Ponce-Pilate (Ibid. 9, 1). Ayant souffert pour nous (Ignace, lettre aux Smyrniotes (2, 1). Véritablement crucifié (Ignace, lettre aux Tralliens 9, 1). Ressuscité par le Père (Polycarpe, lettre aux Philippiens, 2, 1). Assis à la droite de Dieu (Ibid. 2, 1). Il reviendra (Ignace, lettre aux romains 10, 3) juger les vivants et les morts (Polycarpe, lettre aux Philippiens, 2, 1). Enfin l'unité de l'Eglise qui est affirmée (Ignace, lettre aux Philadelphiens, 3, 2), est dite pour la première fois, sainte et catholique (Ignace, lettre aux Smyrniotes 8, 2)[62]. Par ailleurs, Bernard Pouderon a indiqué qu'Ignace a professé les deux natures humaine et divine du Christ[63].

Marie Odile Boulnois a montré que l'on trouve dans l'Epitre de Barnabé datant du milieu du second siècle (attribuée à tort à Barnabé, mais se trouvant à la suite des livres canoniques dans le codex sinaïticus [64]) des passages liés au Christ parlant de son incarnation, de sa passion, et de sa résurrection ainsi que de la rémission des péchés qu'elles apportent toutes trois.[65]

Pouderon a indiqué que Justin de Naplouse, au milieu du second siècle," a adjoint au Dieu Transcendant son Fils engendré avant toutes les créatures, ayant participé à la création, seul auteur des théophanies de l'Ancien Testament, Verbe incarné, tout à la fois homme et Dieu," et ce, sans occulter la valeur rédemptrice de la Passion du Christ[66]. Il également fait remarquer que si Justin professe les deux natures humaine et divine du Fils, on observe dans certains de ses écrits des tendances consistant à mettre le Fils légèrement au-dessous du Père[67].,

Trois évêques de la Grande Eglise de la fin du second siècle : Méliton de Sardes, Théophile d'Antioche et Irénée de Lyon

Florence Bouet-de Quatrebarbes a expliqué comment, vers la fin du second siècle, l'évêque Méliton de Sardes a analysé, dans sa Prédication Sur la Pâque, l'Exode et la Pâque de l'Ancien Testament, comme des préfigurations de la Passion du Christ (dont le sang versé a conféré le salut aux nations), et aussi de sa Résurrection, insistant sur l'Incarnation orientée vers la Rédemption de l'homme déchu,et a parlé du Christ ressuscité qui appelle les nations à recevoir de lui l'absolution des péchés. Et elle soutient que la fin de la prédication de Méliton parlant du Christ, use de formules annonciatrice du Symbole des Apôtres : " Tel est celui qui fit le ciel et la terre, qui au commencement modela l'homme, qui fut proclamé par la Loi et les Prophètes, qui s'est fait chair dans une vierge, qui fut suspendu sur le bois, qui fut enseveli en terre, qui fut ressuscité d'entre les morts, qui monta au plus haut des cieux, qui est assis à la droite du Père, qui a tout pouvoir de juger et de sauver " (104)[68]. Par ailleurs Bernard Pouderon a fait remarquer que Méliton professe dans un fragment sur l'incarnation du Christ deux substances chez le Christ, l'une humaine et l'autre divine[64] : " Etant tout à la fois Dieu et pleinement homme, il nous garantissait ses deux substances, sa divinité, pendant les trois années après son baptême, et son humanité pendant les trente années antérieures"[64].

Marie-Ange Calvet Sebasti a rappelé que dans un écrit de l'évêque Théophile d'Antioche (datant de la fin du second siècle) il est question de la triade Dieu, son Verbe et sa Sagesse, et de ce que le Verbe est proféré par le Père principe[69].

Laetitia Ciccolini a exposé le point de vue doctrinal d'Irénée de Lyon (vers la fin du second siècle) combattant les dérives gnostiques. Selon cet évêque il n'y a qu'un seul Dieu créateur de toutes choses, et qu'un seul Christ, vrai Dieu et vrai homme, né d'une vierge, dont l'incarnation a eu pour fin d'assumer toute la création et de sauver l'humanité[70].

Les Conciles de Nicée, Constantinople et Chalcédoine des quatrième et cinquième siècles

Les premiers conciles, celui de Nicée en 325 regroupant plus de 300 évêques[71], et celui de Constantinople en 381 regroupant 150 évêques[72], aboutirent au « symbole de Nicée », credo qui définit la foi en Jésus-Christ :

« Nous croyons en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles, Lumière issue de la Lumière, vrai Dieu issu du vrai Dieu, engendré et non créé, consubstantiel au Père et par qui tout a été fait ; qui pour nous les hommes et pour notre salut, est descendu des cieux et s'est incarné du Saint-Esprit et de la vierge Marie et s'est fait homme. Il a été crucifié pour nous sous Ponce-Pilate, il a souffert et il a été mis au tombeau ; il est ressuscité des morts le troisième jour, conformément aux Écritures ; il est monté au Ciel où il siège à la droite du Père. De là, il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts, et son règne n'aura pas de fin. »[73]

Ce credo s'oppose en particulier à l'arianisme, qui professe une absence de consubstantialité[74] du Père et du Fils, mais il reprend d'une façon plus générale ce qui apparaît comme une hérésie à cette époque.

Henri-Irénée Marrou rappelle que le concile de Chalcédoine de 451 a confessé « un seul et même Christ Fils, Seigneur, monogène (i, e. unique engendré) sans confusion, sans mutation, sans division, la différence de nature, n'étant nullement supprimée par l'union, mais plutôt les propriétés de chacune étant sauvegardées et réunies en une seule personne et une seule hypostase »[75]Bref, le concile affirme donc l'union hypostatique des deux natures humaine et divine.

La question de la nature de Jésus : homme ou Dieu ?

Raphaël, Le Christ montant au Calvaire.

Apparition de thèses perçues comme hétérodoxes

En marge de la Grande Église se développent des tendances religieuses qui se réclament du Christ mais s'éloignent de la vision orthodoxe, en sorte que la Grande Église commence à établir une distinction entre « orthodoxie » et « hétérodoxie »[76]. Ces divers mouvements se répartissent en deux grands groupes opposés : les judéo-chrétiens et les gnostiques.

Le courant judéo-chrétien, imprégné de judaïsme, est attaché à la transcendance et à l'unité divine. C'est pourquoi il se refuse à reconnaître que Jésus-Christ puisse être dit Dieu, et ne veut voir en lui qu'un homme remarquable très proche de Dieu[77].

Dans le courant gnostique, auquel se rattachera plus tard le manichéisme, prévaut un mépris envers la création issue d'un dieu du mal qui veut la perte et non le salut des hommes. Les gnostiques condamnent la sexualité et la procréation. C'est pourquoi, le Christ sauveur, perçu par eux comme l'une des multiples émanations de Dieu transcendant bon et ineffable, ne peut en aucun cas s'être réellement incarné dans la Vierge Marie ni avoir été réellement crucifié, d'où le docétisme. Ce courant de pensée soutient que l'humanité du Christ n'est qu'apparente[78].

Souvent, dans les communautés chrétiennes des deux premiers siècles, la croyance en la divinité de Jésus emprunte encore d'autres chemins différents de ceux de la Grande Église, en particulier dans celles de Perse. Certaines (ébionites et elkasaïtes) restent attachées à la transcendance du Dieu, selon le judaïsme traditionnel, et à l'humanité de Jésus. D'autres, comme les marcionites et les montanistes, exaltent la divinité de Jésus.

Quelques premiers défenseurs de l'orthodoxie

Ignace d'Antioche (35-107), face déjà à certaines tendances docètes, a insisté sur la réalité de la vie terrestre de Jésus. Justin de Naplouse (105-155), qui vécut à Rome, quant à lui, pour répondre à des tendances judéo-chrétiennes sous-estimant la dimension divine du Christ, s'est appuyé sur l'Évangile de Jean pour faire appel au Logos, la raison divine qui gouverne le monde. Bref, selon Pouderon, Ignace d'Antioche et Justin, sans user de la terminologie du concile de Chalcédoine, professent les deux natures humaine et divine, tandis que l'évêque Méliton de Sardes (second siècle) déclare expressément qu'il y a dans le Christ deux ousai, autrement dit, deux essences ou substances. Enfin, pour Irénée de Lyon (135-200), seule la double nature du Christ est garante du salut[79].

Le Théologien d'Alexandrie en Egypte Origène (185-254) combat les hérésies gnostiques de Marcion, Valentin et Basilide[80]. Par ailleurs il essaie de comprendre comment la nature humaine s'unit à la nature divine en Jésus. Pour lui, Jésus ne peut être vraiment homme sans âme humaine, sa nature divine ne pouvant s'unir seulement avec le corps.

Le théologien d'Afrique du Nord Tertullien (150-220) est connu pour avoir été le premier à distinguer les deux personnes du Père et du Fils tout en professant l'unité de leur substance[81].

Thèses non chrétiennes d'une divinité sans incarnation

- Docétisme

La négation de l'humanité de Jésus porte le nom générique de docétisme du grec dokeo, paraître. Les thèses docètes prêtent à Jésus une humanité apparente et non réelle. A mesure que le dogme chrétien se précisera, le docétisme se raffinera parallèlement jusque dans le christianisme trinitaire. Parmi les tout premiers docètes de la fin du premier siècle, figurent les Nicolaïtes que semble combattre Jean dans sa première épitre, puis Cérinthe qui fut stigmatisé par Irénée de Lyon et Polycarpe de Smyrne. cette doctrine se prolongera, une foi affinée chez Marcel d'Ancyre qui, au quatrième siècle, déniait à Jésus une âme humaine, et plus tard encore se manifestera dans la thèse du monothélisme acceptant la nature humaine du Christ mais ne lui accordant pas une volonté qui lui serait propre [82]

- Gnosticisme

Les gnosticismes chrétiens considèrent qu'il existe une nature bonne (créée par Dieu) et une mauvaise (terrestre, et/ou créée par un démiurge), non miscibles et en conflit. Ils se distinguent en cela du christianisme qui estime que Dieu est l'unique créateur, et que tout ce qu'il a créé est d'une nature bonne ; et qu'il n'y a pas de distinction à faire entre une nature divine et une nature charnelle.

Pour les gnostiques, la réalité de l'existence de Jésus parait secondaire par rapport à la signification qu'on lui prête. Il y existe une réflexion profonde sur la personnalité de celui qu'ils nomment le Sauveur qui reste fondamentalement étranger au monde. On retrouve ainsi ce thème : le Sauveur descend sur terre pour le salut des hommes et à son tour, il assume, pour un temps leur destinée. Non dans le but de donner un sens au monde, à la souffrance ici-bas, mais pour délivrer les parcelles lumineuses qui s'y sont dévoyées[83]. Parmi ces courants gnostiques, on trouve le docétisme aux IIe et IIIe siècles qui considère que l'humanité de Jésus n'est qu'une apparence, puisque Christ est Dieu, ce qui implique notamment que la mort sur la croix était une illusion. Sa postérité se retrouvera, plus tard, dans la pensée d'Eutychès (378-453) dont se réclameront plusieurs églises monophysites.

- Manichéisme

À la marge du gnosticisme, le manichéisme est un syncrétisme alliant des traditions judéo-chrétiennes et indo-iraniennes. C'est un courant spirituel distinct du christianisme qui fut fondé par Manès né en 216 d'un père qui était un prince parthe et d'une mère probablement judéo-chrétienne. Manès mourut martyrisé sous un prince parthe hostile à sa doctrine. A 24 ans, il eut la conviction d'avoir reçu l'ordre divin de se proclamer apôtre de la lumière et du salut. Il enseigna une opposition radicale entre d'une part un Dieu de lumière qui est le Bien, et de l'autre, le Monde et le Mal. Selon lui Jésus qu'il enseigna comme étant le cinquième éon divin émané de la lumière divine, ne pouvait pas s'être incarné, l'homme appartenant au monde qui est mauvais[84].

- Marcionisme

Pour Marcion, Jésus-Christ est la manifestation visible de Dieu avec un corps qui n'est pas fait de chair et de sang, un corps subtil, à travers lequel Dieu, pure transcendance, se manifeste à l'improviste sur le Jourdain. Marcion s'inscrit dans une radicalisation de la pensée paulinienne, en rupture totale avec le judaïsme, et ne dit mot de ce qui a trait à l'enfance de Jésus, de son baptême ou de ses racines juives[85]. Toutefois selon Légasse, "on ne peut parler qu'à peine d'hérésie au sens dogmatique du terme chez Marcion[86]"; en outre, selon le Dictionnaire encyclopédique du christianisme ancien, aucune hérésie n'est développée chez Marcion[87]. Le marcionisme, issu de l'exclusion de Marcion en 144 par le presbyterium de Rome, voit ensuite des Églises fleurir un peu partout en Orient pendant tout le IIIe siècle, prônant une forte exigence morale, l'ascèse et le mépris du corps. Ce sera contre lui que s'élaborera la réflexion théologique des Pères de l'Église, le nombre considérable de traités anti-marcioniques en témoigne.

Thèses monarchiennes

- Sabellianisme patripassien monarchien

La Thèse patripassienne connue aussi sous le nom de Sabellien procède d'un courant théologique initié par Noët de Smyrne à la fin du second siècle, qui pour sauvegarder le monothéisme, considérait le Fils comme l'apparence du Père qui s'est lui-même incarné a souffert sur la croix et s'est ressuscité. Epigone introduisit cette doctrine à Rome, où Sabellius la développa. Elle fut combattue par Tertullien, qui la qualifiait de monarchienne et condamnée par l'évêque de Rome Calixte en 220[88].

- Monarchianisme du quatrième siècle

Le monarchianisme du quatrième siècle, qui diffère des thèses monarchiennes précédentes, est un courant insistant excessivement sur le monothéism pour combattre Arius, en condamnant la théorie des trois personnes divines d'Origène soutenue par des opposants moins farouche aux thèse d'Arius. Les représentants les plus connus de ce courant monarchien furent Eustathe d'Antioche et Marcel d'Ancyre dont les thèses furent finalement condamnées par différents conciles.[89]

Thèse chrétienne rejetée par l'orthodoxie d'une union où la nature humaine est absorbée dans la divine : le monophysisme

Selon Henri Marrou, c'est en réaction contre l'hérésie du nestorianisme condamnée par le concile d'Ephèse, laquelle juxtaposait les natures divine et humaine du Christ, que l'hérésie monophysite apparut au Ve siècle sous la direction d'Eutychès, dans certaines écoles théologiques de l'empire byzantin d'Alexandrie et de Syrie. Elle tendit à a absorber la nature humaine du Christ dans sa nature divine, après l'union des deux natures enseignée par le concile d'Ephèse, en s'appuyant de manière exagérée, à la manière d'Appollinaire de Laodicée (condamnée au quatrième siècle), sur la consubstantialité du Père et du Fils, enseignée par le concile de Nicée[90].

En réponse au monophysisme, le concile de Chalcedoine soulignera que l'union de ces natures n'a pas supprimé leur différence, et donc que Jésus est véritablement et pleinement un homme. Le monophysisme est encore professé aujourd'hui par les Églises préchalcédoniennes (arménienne, syro-jacobite, copte, etc.).

Thèses étrangères au christianisme d'une nature humaine non divine

L'empereur Constantin Ier brûlant les livres ariens, manuscrit (v. 825), Bibliothèque capitulaire de Vercelli. Le texte indique : « Sinodus Niceni u[bi?] [f?]ui[t?] numerus / s[an]c[t]o[rum] patr[um]. CCCXVIII. et omnes / subscrip/seru/n/t. Constantinus imp(erator). Heretici / Arriani / damnati. »

- Arianisme

L'arianisme est issu[91] des prêches d'Arius à partir de 312. Son point central est la nature de la relation entre Jésus et son Père du ciel et des positions respectives des concepts de « Dieu le père et de son fils Jésus ». L'arianisme, tentant de résoudre le problème entre éternel et contingent, défend la position que la divinité du Très-Haut est supérieure à celle de son fils fait homme. Les ariens adoptent le subordinatianisme, selon lequel Jésus-Christ est créé mais n'est pas de la même substance que Dieu, lequel est incréé et intemporel. Les ariens professent donc une absence de consubstantialité[74] : si le Fils témoigne de Dieu, il n'est pas Dieu, si le Fils a une position divine, elle est de moindre importance que celle de Dieu Lui-même.

Le christianisme soulignera en réponse, dans le Symbole de Nicée, que « Jésus-Christ [est] de même nature que le Père », c'est-à-dire qu'en la personne de Jésus, c'est bien un nouvel aspect de la réalité divine qui a été révélé : que « Dieu se fait homme pour que l'homme se fasse dieu ».

- Sociniens et courants unitariens

Aux temps modernes, le mouvement socinien et le courant unitarien sont des retours en milieu protestant à l'arianisme qui remettaient en question la divinité de Jésus et le dogme trinitaire des conciles de Nicée et Constantinople auxquels adhéraient alors unanimement les églises protestantes.

- Adoptianisme

Pour l'adoptianisme, Dieu adopte l'homme Jésus comme Fils, seulement lors de son baptême. Cette christologie s'appuie sur une version de Luc 3, 22, présente dans certains manuscrits, qui cite le psaume 2, 7 : « Tu es mon Fils, moi aujourd'hui, je t'ai engendré », au lieu de « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi j'ai mis toute mon affection ». À peu près dans la même logique, les théodotiens précisent que Jésus a reçu le Saint-Esprit le jour de son baptême, mais qu'il a acquis sa nature divine après la Résurrection[92].

Thèse chrétienne nestorienne minoritaire d'une conjonction des deux natures

Henri Marrou a expliqué que le nestorianisme est issu au cinquième siècle de Diodore de Tarse qui maintenait fermement contre l'arianisme la pleine divinité du Christ et affirmait contre l'apollinarisme issu d'Apollinaire de Laodicée la totale humanité assumée par le Verbe. Son disciple Théodore de Mopsueste parlera de la conjonction ineffable et éternellement indissoluble des deux natures, ce qui présentait le danger de diviser le Christ. Or c'est ce que fit le patriarche de Constantinople Nestorius, se réclamant de Théodore, en contestant que l'on puisse dire que dans l'affirmation de la passion, le Verbe ait souffert, et en refusant à la Vierge Marie le titre de mère de Dieu, ce qui conduisit à sa condamnation pour hérésie par le concile d'Ephèse.[93]Le nestorianisme s'est maintenu au Moyen Orient où il est connu sous le nom d'Eglises des deux conciles.

Thèse Chrétienne majoritaire de l'unité consubstantielle des natures humaine et divine

Le Christianisme a précisé au concile de Nicée la consubstantialité du Christ avec le Père. Cf "Moi et mon Père, nous sommes un" (Jean 10, 30). Ajoutons que des premiers théologiens chrétiens on craint que de confesser une même substance pour le Père et le Fils, risquait d'impliquer que le Fils et le Père se seraient confondus conduisant ainsi à l'erreur modaliste. Il fallut donc distinguer entre substance et personne, ce qui avait déjà été réalisé par Tertullien, et sera approfondi par Basile de Césarée, ce qui conduisit à l'enseignement du Concile de Constantinople: Une seule substance, mais deux personnes distinctes, et permit la doctrine trinitaire[81].

Le christianisme soulignera avec le concile d'Ephèse qu'il n'y a pas juxtaposition des deux natures, mais unité, ce que déclarera encore plus explicitement le concile de Chalcédoine. Jésus est à la fois « vrai homme et vrai Dieu », et donc que c'est bien dans le Jésus de Nazareth historique que le christianisme reconnaît le Fils de la Trinité. Ajoutons que le débat du concile d'Éphèse a précisé la désignation de Marie, qui n'a pas seulement donné naissance au Jésus historique, mais peut être qualifiée de « Mère de Dieu » . Au titre de cette maternité spirituelle elle est invoquée par les mystiques chrétiens qui veulent que le « Christ soit complètement formé en eux »[N 3].

Thèse spécifiquement catholique de la consubstantialité du Christ avec le Père et avec les hommes

Approfondissant philosophiquement, on utilisa les deux sens de "substance", à savoir d'une part," essence" ou "nature", et de l'autre, "être" pour affiner la relation du Christ avec Dieu et avec les hommes. On précisa Christ est "consubstantiel" au Père, autrement dit "de même substance", car partageant non seulement avec lui la même essence ou nature divine, mais encore en raison du fait que lui et son Père ont le "même être" (Essence et existence se confondant en Dieu). On précisa dans le même temps que, le christ est consubstantiel aux hommes, seulement en ce sens, qu'il partage avec eux leur nature, sans pourtant avoir le même être, essence et existence se distinguant chez eux comme chez toutes les créatures.[94]

Refus du monothélisme

Les longues querelles découlant de la condamnation du monophysisme refusant qui refusait qu'il y ait deux natures humaine et divine dans le christ, conduisirent à une dernière tentative de réconciliation . Le Basileus Héraclius proposa aux monophysites, sur le conseil du patriarche de Constantinople Sergios, dans son Ekthese de 638, d'accepter la thèse qu'ils acceptassent dans le Christ deux natures, tout en leur concédant qu'il n'y a en lui qu'une seule volonté. Cette Thèse appelée monothéliste sera condamnée par le sixième concile oecuménique de Constantinople III en 681[95].

Le christianisme trinitaire

Dogmes issus des sept conciles

Dogmes trinitaires

À partir du IVe siècle et jusqu'au VIIIe siècle, sept conciles sont appelés « œcuméniques » parce que tous les évêques y avaient été convoqués, même si peu d'évêques latins ou occidentaux participèrent aux cinq premiers d'entre eux. Tous les conciles œcuméniques n'ont pas la même importance doctrinale. Selon Bernard Sesboüé, le concile d'Éphèse (que n'acceptent pas certaines Églises, dites des deux conciles, soit les deux premiers : le Concile de Nicée et le Concile de Constantinople) « est le premier concile à être à l'origine d'une division durable. Il existe aujourd'hui une Église assyrienne de l'Orient[96] qui a renoncé en 1975 à s'appeler « nestorienne » (...).

On peut résumer, de façon schématique, l'évolution dans la formulation des courants dogmatiques dominants de la manière suivante :

  • étant ce Sauveur qui déifie, le Christ est lui-même Dieu, consubstantiel à Dieu : c'est la définition du Concile de Nicée (325), qui s'oppose à la christologie d'Arius ;
  • il est homme total, consubstantiel à chacun de nous, c'est la définition du Concile de Constantinople (381), qui s'oppose à la christologie d'Apollinaire ;
  • homme et Dieu, il est pourtant être un, et non pas divisé, c'est la définition du Concile d'Éphèse (431), qui s'oppose à la christologie de Nestorius ;
  • il reste « deux » tout de même, homme et Dieu, sans confusion ou absorption, c'est la définition du Concile de Chalcédoine (451), s'opposant à la christologie d'Eutychès.
  • Homme et Dieu, il a deux volontés l'une humaine et l'autre divine conformément au concile de Constantinople III. (681)

Les catholiques, les orthodoxes des Églises des sept conciles célèbrent Jésus-Christ comme étant à la fois vrai homme et vrai Dieu, deuxième personne de la Trinité.

Apophatisme christologique

La christologie orthodoxe des conciles qui culmine en 451 au concile de Chalcédoine se comprend comme la synthèse de toutes les données du Nouveau Testament concernant le rapport de l'humain et du divin en Jésus-Christ. Cependant, malgré cela, l'Etre de Jésus-Christ demeure et demeurera profondément mystérieux. En effet, de par sa divinité, Jésus présente un caractère apophatique, car Dieu, selon, cette seconde grande voie de la théologie, ne peut être connu que par ce qu'il n'est pas[97].

Différentes confessions au sein du christianisme trinitaire

Pour les christianismes orientaux, la christologie est parfois un peu différente et la situation est assez complexe selon le nombre de conciles que ces Églises reconnaissent :

  • les Églises orthodoxes d'origine byzantine ou Églises des sept conciles ;
  • les Églises des deux conciles, qui insistent, à la suite de Nestorius, sur la différence entre humanité et divinité dans le Christ, jusqu'à évoquer deux personnes, l'une divine, l'autre humaine, coexistant en lui ; sauf, comme évoqué plus haut, l'Église apostolique assyrienne de l'Orient, qui « a renoncé en 1975 à s'appeler « nestorienne » »[98] son patriarche Dinkha IV signant avec le pape Jean-Paul II une déclaration christologique commune
  • les Églises des trois conciles qui sont monophysites ou plutôt miaphysites, qui parlent de Verbe incarné plutôt que de nature humaine du Christ ; sauf l'Église copte orthodoxe et son patriarche Chenouda III qui a signé une confession de foi christologique commune avec Jean-Paul II de même que l'Église syriaque orthodoxe et son patriarche qui ont fait de même[99].
Scènes de la vie du Christ (Passion de Roermond), peinture anonyme (1435), Rijksmuseum, Amsterdam.

Toutes ces Églises orientales et l'Église catholique reconnaissent les conciles de Nicée et de Constantinople, et le Credo, ou profession de foi trinitaire, qui en est issu. Les Églises appartenant au Conseil œcuménique des Églises reconnaissent également la Trinité.

Les Églises protestantes européennes le confessent de même, tout en reconnaissant la liberté de conscience à leurs fidèles ; elles présentent donc des conceptions diverses et, même quand la formulation semble identique à celle des christianismes catholique et orthodoxe — qui disposent d’un large corpus dogmatique et d’une structure hiérarchique chargée de le maintenir et de l’enseigner —, il faut tenir compte du fait que le sens donné aux expressions n’exprime pas rigoureusement le même point de vue.

Les unitariens

Les unitariens n'acceptent pas le dogme de la Trinité. Ils se réclament d'un monothéisme strict, en ce sens qu'ils ne conçoivent pas de trinité. On trouve des unitariens dans diverses Églises protestantes ou issues du protestantisme : libéralisme théologique du protestantisme libéral et Témoins de Jéhovah. Pour les mormons, par contre, Jésus-Christ est Jéhovah[100] et un personnage distinct du Père.

Accord œcuménique

Le patriarche assyrien Mar Denkha IV et Jean-Paul II ont signé une déclaration christologique commune qui reprend largement la définition de Chalcédoine[101]. En ce qui concerne les Églises des trois conciles (soit celles qui acceptent les conciles de Nicée, Constantinople et Éphèse, mais pas celui de Chalcédoine), Bernard Sesboüé signale : « En 1973, le pape Paul VI a signé avec le patriarche copte Shenouda une confession de foi christologique qui reprend les termes de Chalcédoine, à l'exception du en deux natures. mais les adverbes, « sans mélange, sans commixtion, sans confusion, sans altération, sans division, sans séparation », sont maintenus et sont même devenus six au lieu de quatre. Or ces adverbes étaient une explication du sens de la formule en deux natures (...) une souplesse dans le langage est redevenue possible, l'accord sur le sens étant clairement acquis. De même, le pape Jean-Paul II a signé une confession analogue avec le patriarche syrien d'Antioche[102] Mar Ignatius Zakka Ier »[103]. Les quatre premiers conciles, dont les discussions et les conclusions sont centrées sur les deux natures et la personne du Christ et toutes les questions posées à ce propos[104], rassemblent un nombre relativement important d'Églises chrétiennes (catholiques, orthodoxes, certaines Églises dites des « deux » ou des « trois conciles », beaucoup d'Églises protestantes certes avec des nuances et non pas toutes). Aucun des quatre premiers conciles ne fera toutefois consensus à son époque et au-delà, et la diversité des courants chrétiens restera très importante[105].

Jésus dans le Coran

Si pour le christianisme, le Christ est l'unique Messie, d'autres religions, sans le considérer comme tel, le reconnaissent pour un envoyé de Dieu, un prophète ayant comme d'autres avant et après lui reçu une révélation divine.

Le Coran, texte sacré de l'Islam, dicté par Dieu au prophète Mahommet (570-632) raconte, en plusieurs passages, le prodige de la naissance virginale de Jésus, créé par l’impératif divin : « Sois ! »[N 4] et conçu par le souffle de Dieu[N 5].

Mahomet et les prophètes de l'islam, dont Abraham, Moïse et Jésus, miniature persane.

Dans le Coran, « Le Messie Jésus, fils de Marie, n'est qu'un messager de Dieu, Sa parole qu'Il envoya à Marie, et un souffle venant de lui » (Sourate 4, 171). Annonciateur de Mahomet, il prêche le monothéisme pur, accomplit des miracles, opère des guérisons, ressuscite les morts et « connaît les secrets du cœur ».

Le Soufi andalou médiéval Ibn Arabi lui confère le titre de « sceau de la sainteté », « le plus grand témoin par le cœur », tandis que Mahomet est le « sceau des prophètes », « le plus grand témoin par la langue »[106].

La représentation de Îsâ dans le Coran lui confère également une dimension eschatologique[107] : son retour sur terre, en tant que musulman, est le signe de la fin du monde et du Jugement dernier tandis que beaucoup de hadiths le présentent comme le principal compagnon du Mahdi, Sauveur de la fin des temps[N 6].

La christologie mecquoise qui est plus modérée que la médinoise, vis à vis des croyances Chrétiennes concernant Jésus, affirme que Jésus créé par Dieu n'est ni le Verbe de Dieu, ni son Fils, car "il ne convient pas à Dieu d'avoir un enfant" (Sourate 19, 35). Jésus né de la vierge Marie (sourate 19, 16-21) est un serviteur de Dieu (sourate 19, 30). Or selon C. Schedel (Muhammad, p. 528), le refus mecquois de la filiation divine de Jésus n'atteindrait pas la position chrétienne authentique. En revanche la christologie médinoise qui est postérieure à la mecquoise est plus sévère. Elle reprend le refus mecquois de la filiation divine, refuse le caractère rédempteur de Jésus (Sourate 4, 57) rejette catégoriquement la Trinité taxée de trithéisme (Sourate 5, 16) contraire à l'unicité divine, et affirme la conception docète selon laquelle Jésus n'a été crucifié qu'en apparence, ayant été remplacé par un sosie[108].

On trouve dans le Coran quatre négations catégoriques concernant Îsâ, par crainte d'associationnisme (shirk)[106] : il n'est ni Dieu, ni son fils, ni le troisième d'une triade[109] — la Trinité étant interprétée par les musulmans comme un signe de polythéisme —, pas plus qu'il n'a été crucifié[N 7] car cela aurait été « indigne » d'un prophète de son importance[106].

Jésus dans l'Hindouisme et le Bouddhisme

Hindouisme

Hans Waldenfels a étudié la manière dont Jésus est perçu dans les milieux hindouistes cultivés s'intéressant à ce dernier. D'une manière générale, Il apparaît que la distinction occidentale entre le Jésus historique et le Christ de la foi ne présente généralement pas beaucoup d'intérêt en Inde, où la question fondamentale du sens paraît indifférente à tout préalable d'ordre historique. Tel fut le cas Râm Mohan Roy (1773-1833) qui, tout en qualifiant Jésus de rédempteur et médiateur, ne le considère que comme un gourou occidental. C'est aussi le cas de Râmakrishna (1834-1886) et de Vivekananda (1863-1902) qui pensait que la vie et la mort de Jésus sont dénués d'intérêt. Tel est encore de Mahatma Gandhi (1869-1948), pour qui le Christ, "la plus grande force spirituelle qu'un homme ait jamais connue", n'est qu'une manifestation de Dieu, au même titre que Krishna ou Rama. Tel est enfin le cas de Sarvepalli Radhakrihna (1888-1975), pour qui Jésus "est l'exemple d'un homme devenu Dieu", mais n'est qu'une forme de manifestation du divin[110].

Bouddhisme

Selon Waldenfels, la question de Jésus ne se pose pas dans le Bouddhisme qui enseigne un chemin conduisant à se libérer des passions, et dans cette perspective Bouddha n'a d'intérêt que parce qu'il enseigne ce chemin. Dans ces conditions, Jésus est perçu comme d'un intérêt secondaire. Toutefois, et surtout au sein du Bouddhisme Mahayana (Grand Véhicule), Jésus est de temps en temps présenté comme un Bodhisattva, une figure éclairée qui offre avec miséricorde son aide et son salut au monde dénué de lumière. Enfin le japonais Keiji Nishitani a tenté de répondre, à partir du point de vue bouddhiste, et à propos de Jésus, à la question : "qu'est-ce que cet amour qui ne marque aucune différence et qui aime aussi son ennemi?" Et il propose que c'est " l'amour de Dieu prêt à pardonner même au pécheur (...) amour de pardon, expression de la perfection de Dieu[111]"[112].

Valeur de l'enseignement de Jésus au-delà du cercle des chrétiens croyants

Leszek Kolakowski (1927-2009) qui a considéré l'enseignement de Jésus comme une valeur universelle, a tenté d'inventorier en 1965 la signification que Jésus garde pour la culture occidentale au-delà du cercle des chrétiens convaincus. Selon Hans Waldenfels, Kolakowski a dégagé cinq points méritant l'attention.

- Déplacement du régime de la loi au profit de celui de l'amour.

- Tendance à la suppression de la violence dans les rapports entre les hommes visant à une fraternité universelle.

- Rappel des valeurs qui ne se laissent pas ramener à la satisfaction des besoins physiologiques, l'homme ne vivant pas que de pain.

- Remplacement de l'idée de peuple élu par celle inaliénable du monde spirituel actuel selon laquelle l'humanité forme un seul peuple.

- Effort incessant pour améliorer tout ce qui peut être changé dans l'existence humaine, tout en reconnaissant que l'Absolu est hors de portée humaine à cause de sa finitude[113].

Représentation de Jésus-Christ dans les arts

Art paléochrétien

Sculpture en marbre du « Bon Pasteur », vers 300, musées du Vatican.

Les auteurs des évangiles, issus d'un milieu judaïque réticent à l'égard des images par peur de l'idolâtrie, semblent considérer que les paroles de Jésus sont plus importantes que son apparence et ne donnent aucune description de celui-ci[114].

L'art chrétien ne va pas de soi. Il trouve ses origines dans l'imaginaire de l'art païen et polythéiste. Les Pères de l'Église, pour leur part, contestaient l'art en tant que tel en des termes assez durs et se réclamaient de l'Ancien Testament qui condamne radicalement l'iconographie[v 1]. Clément d'Alexandrie liste néanmoins, vers 200, des éléments qui peuvent avoir une signification chrétienne sur les sceaux ou les bagues, tel le poisson, dont le nom grec (ἰχθύς / Ichthus) constitue un acronyme des appellations de Jésus[n 1].

Si au début du IVe siècle le concile d'Elvire interdit encore les images peintes sur les parois des églises, l'art chrétien a cependant déjà pris son essor, dans une visée qui n'est pas étrangère à l'apologétique[115].

L'évolution du rapport à la représentation du Christ se transforme dès le premier tiers du IIe siècle et une iconographie christique apparaît progressivement dans les catacombes et sur les sarcophages. Les représentations en demeurent cependant rares au profit de figures de l'Ancien Testament, comme Moïse ou Jonas, et Jésus n'est représenté que dans un petit nombre de scènes : son baptême, des miracles ou guérisons, l'entrevue avec la Samaritaine… Son action de thaumaturge est souvent soulignée dans cette première vague iconographique qui le présente également parfois au milieu de ses disciples à l'instar des philosophes grecs[114].

Peinture murale dans les catacombes de Commodilla, fin du IVe siècle.

Ce Jésus des premiers portraits est souvent beau, juvénile, voire séduisant — même si son visage est souvent « neutre », ne se différenciant guère de l'iconographie habituelle du panthéon gréco-romain — à contre-courant des descriptions des Pères de l'Église, qui le décrivent comme quelconque, voire laid ou pitoyable[114]. Il est souvent représenté en « Bon Pasteur » dans une image qui procède d'un Hermès « criophore » (« porteur de bélier »), à mettre en parallèle avec Orphée, un autre « bon pasteur », image qui se multiplie sur les premiers sarcophages chrétiens et sur les voûtes des hypogées[116].

Le christianisme devenant la religion officielle de l'Empire à partir du IVe siècle, l'iconographie se libère peu à peu du modèle gréco-romain, notamment sous l'influence des débats christologiques de cette période. C'est dans le dernier tiers du siècle qu'apparaît la dimension divine — la « puissance cosmique » — du Christ dans les représentations jusqu'alors plutôt marquées par l'aspect protecteur et guérisseur du personnage[114].

À cette époque, Jésus est encore généralement représenté comme un éphèbe glabre ou encore sous la forme d'un petit garçon qui correspond à une dénomination habituelle du Christ à l'époque (« pais », du grec παῖς, l'« enfant ») ; ce n'est qu'à partir de la fin du IVe siècle qu'il est représenté plus âgé et barbu, sous l'inspiration du modèle du philosophe enseignant de l'Antiquité. Ces deux types distincts de représentations coexisteront pendant près de deux siècles encore[114].

À partir du Ve siècle, c'est le caractère divin qui constituera la dimension principale des représentations, soulignant l'insistance du Credo de Nicée sur l'égalité du Père et du Fils et traduisant la structuration par la hiérarchisation et le dogme, dans une image de la « gloire de Dieu » qui dominera l'art chrétien jusqu'à l'art gothique[114]. L'aspect humain perdurera cependant à travers les icônes, bien que la plupart aient été détruites lors de la crise iconoclaste[n 2], qui trouveront un prolongement dans l'art byzantin qui fera la synthèse entre les aspects humain — idéalisé en philosophe enseignant — et divin, légitimé depuis le concile de Nicée II en 787.

François Boespflug[117] observe qu'il faut accorder une place à l'hétimasie, qui est une école de représentation dans laquelle la figure du Christ est remplacée par l'un de ses insignes trônant à sa place (agneau, chrisme, livre, croix, sudarium), comme dans le cas d'une mosaïque de Ravenne, afin de symboliser sa souveraineté et sa transcendance.

Les traditionnelles représentations de la Vierge à l'Enfant puisent quant à elles leurs origines dans les représentations de la déesse d'origine égyptienne Isis allaitant Horus[118].

Art catholique

L'Église catholique autorisant les représentations du Christ, celui-ci est l'objet d'un très grand nombre de portraits et de tableaux mettant en scène des épisodes de sa vie, sous la forme de peintures, de sculptures, de gravures, de mosaïques, de vitraux... Dans l'art occidental, Jésus est certainement le personnage le plus souvent représenté, en particulier sous l'aspect du Christ en croix, au moment de sa Passion[119].

Fra Angelico, v. 1440 - Descente de Croix.

Malgré la diversité des artistes et des époques, elles possèdent quelques traits communs. Elles obéissent à des canons artistiques précis[120], fondés sur la tradition et les plus anciennes représentations connues : Jésus est présenté comme un homme de race blanche, de taille moyenne, plutôt mince, au teint mat et aux cheveux bruns, longs ; il sera plus tardivement représenté avec une barbe[121].

Sa tête est souvent entourée d'un disque lumineux ou doré, l'auréole, attribut courant de la sainteté. L'expression des yeux est l'objet d'un soin particulier. De même, la position de ses mains a souvent une signification religieuse. L'Église catholique ayant souhaité que la vie de Jésus puisse être comprise par tous, il n'est pas rare de trouver en Afrique des figurations du Christ en homme noir, ou en Amérique du Sud des représentations de sa vie avec des vêtements locaux. Ce phénomène est ancien, puisque les artistes du Moyen Âge et de la Renaissance représentaient Jésus entouré de personnages habillés selon la mode de leur siècle .

Depuis le pape Grégoire le Grand et Jérôme de Stridon confirmés par le synode d'Arras de 1025, les représentations visuelles au Moyen-Âge avaient une fonction éducative : en mettant en scène la vie de Jésus-Christ, on diffusait la culture chrétienne à des personnes ne sachant généralement pas lire, et n'ayant de toute façon pas accès aux livres, y compris aux livres saints tels que la Bible[122]. Telle est l'origine de la crèche de Noël et de certaines scènes sculptées sur les calvaires celtes, qui sont autant de résumés de la vie de Jésus. De même, chaque église catholique est pourvue d'un Chemin de croix (en latin Via crucis) qui figure en 14 étapes, appelées « stations », les différents moments de la Passion. Réparties sur les pourtours de la nef, ces étapes sont marquées par des tableaux ou des sculptures, ou encore, plus simplement, par des croix accompagnées du numéro de la station. Jusqu'à une date récente, dans les maisons catholiques, un crucifix était accroché sur un mur dans les pièces principales et les chambres.

Art orthodoxe

La Transfiguration, attr. à Théophane le Grec (1403), galerie Tretiakov, Moscou.

Les orthodoxes acceptent la représentation du Christ en deux dimensions. La représentation la plus courante est celle des icônes.

Au VIIIe siècle, sous la poussée des Arabes à l'est et des Bulgares à l'ouest, des mesures seront prises dans l'Empire romain d'Orient contre les images et les statues qui peuplent les églises dans le but d'unifier l'empire derrière le seul chrisme, déclenchant la crise iconoclaste qui durera plus d'un siècle[123]. Après la fin des guerres iconoclastes, le christianisme oriental donne lieu au développement d'un art spécifique, l'icône, basée sur une grammaire picturale très organisée. Ces images sont sacrées, l'esprit du ou des personnages représentés est censé « habiter » la représentation. L'iconographe — le peintre d'icône — se prépare à la fois par un apprentissage théologique et par une ascèse, le plus souvent le jeûne et la prière.

Les icônes sont anonymes jusqu'au XVe siècle.

Art protestant

Peinture et dessin

Au XVIe siècle, Lucas Cranach l'Ancien, acquis à la Réforme, est l'un des créateurs de l’iconographie protestante, auteur de nombreuses scènes bibliques comme sa Vierge et l'Enfant Jésus sous le pommier ou ses crucifixions qui lui assurent la célébrité dans toute l’Europe. Ses fils Hans et Lucas, l'aident à développer une production très importante.

Au XVIIe siècle, l'artiste néerlandais Rembrandt puise une grande partie de son inspiration dans sa lecture quotidienne de la Bible[124]. On a de lui de nombreuses scènes de la vie du Christ, comme le Christ dans la tempête sur la mer de Galilée, plusieurs descentes de croix (1633, 1634, 1650-1652), ou les Pèlerins d'Emmaüs, ou simplement des portraits comme la Tête du Christ.

Au XXe siècle, les dessins d'Annie Vallotton retenus pour illustrer de la Good News Bible (Bible en anglais courant, suivie par la Bible en français courant et d'autres versions) en font l'artiste la plus diffusée de tous les temps, grâce aux plus de 225 millions de ventes mondiales de la Bible qu'elle a illustrée[125].

Musique

An Allemagne : Au XVIIe siècle, les œuvres d'Heinrich Schutz, dont la Résurrection, trois Passions, et les Sept paroles du Christ (en croix).

Au XVIIIe siècle : les œuvres de Jean-Sébastien Bach dont les deux cantates Jesu meine Freude (BMW 227 et BMW 610), la Passions selon saint Matthieu, et la Passion selon saint Jean, ainsi que et les oratorio de Noël, de Pâques et de l'Ascension.

En Angleterre, toujours au XVIIIe siècle : l'oratorio le Messie du compositeur allemand, puis britannique Georg Friedrich Haendel.

Le gospel et le negro spiritual sont des musiques très largement dédiées à Jésus, développées largement dans les églises protestantes à partir du XIXe siècle. Un chanteur comme Ira Sankey (1840–1908) est un élément essentiel des campagnes d'évangélisation de Dwight Moody, un compositeur et un promoteur important du gospel[126]. Le début du XXe siècle voit surgir un véritable développement pour la musique gospel particulièrement dans les églises baptistes et pentecôtistes afro-américaines[127].

Au cinéma

Notes et références

Notes

  1. Première épître aux Corinthiens, 15:14.
  2. Dans l'ordre chronologique : la Première épître aux Thessaloniciens, la Première épître aux Corinthiens, l'Épître aux Galates, l'Épître aux Philippiens, l'Épître à Philémon, la Seconde épître aux Corinthiens, l'Épître aux Romains.
  3. Ga 4. 19.
  4. Sourate III, La famille de 'Imran, verset 42 : « Seigneur, répondit Marie, comment aurais-je un fils ? Aucun homme ne m'a approchée. C'est ainsi, reprit l'ange, que Dieu crée ce qu'il veut. Il dit : Sois, et il est. »
  5. Sourate XXI, Les prophètes, verset 91 : « Nous soufflâmes notre esprit à celle qui a conservé sa virginité; nous la constituâmes, avec son fils, un signe pour l'univers. »
  6. « Sur le Mahdi, les traditions sunnites et chiites divergent, les chiites n'attendant que son retour — Imam caché — tandis que pour les sunnites, il ne naîtra que près de la fin des temps ».
  7. La Sourate 4,157 dit : « […] et à cause leur parole : “Nous avons vraiment tué le Christ, Jésus, fils de Marie, le Messager d'Allah”... Or, ils ne l'ont ni tué ni crucifié ; mais ce n'était qu'un faux semblant ! Et ceux qui ont discuté sur son sujet sont vraiment dans l'incertitude : ils n'en ont aucune connaissance certaine, ils ne font que suivre des conjectures et ils ne l'ont certainement pas tué. »

Références

  1. Ἰησοῦς Χριστὸς Θεοῦ Υἱὸς Σωτήρ, Iesous Christos Theou Uios Sôter, Jésus Christ Fils de Dieu, Sauveur.
  2. À l'exception de certaines qui se trouvaient dans les zones géographiques déjà dominées par l'Islam.
  1. Aujourd'hui, la très grande majorité des chercheurs donnent 30 ou 33, selon la longueur qu'ils estiment du ministère de Jésus, mais selon la tradition, il est mort à trente-trois ans et selon ses dates supposées de naissance cela donne entre 26 et 28; cf. (en) Stanley E. Porter, « Chronology of the New Testament », dans David Noel Freedman et Allen C. Myers (dirs.), Eerdmans Dictionary of the Bible, Amsterdam University Press, (ISBN 9789053565032), p. 250. Quelques-uns donnent 29 et une petite minorité des dates allant jusque 36 ; voir la synthèse de Raymond E. Brown, La Mort du Messie, Bayard, , 1695 p. (ISBN 978-2-227-35025-0), p. 1552
  2. Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, Peeters, Louvain-la-Neuve, 1994, p. 103.
  3. Jean Zumstein, « Jésus terrestre dans l'Évangile de Jean », in Daniel Marguerat et alii, Jésus de Nazareth : nouvelles approches d'une énigme, éd. Labor et Fides, 1998, p. 459 et suiv., extraits en ligne
  4. Ecole Biblique de Jérusalem, Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont, , p. 906
  5. Jean Zumstein, « Jésus terrestre dans l'Évangile de Jean », op. cit., p. 461, extraits en ligne.
  6. Ecole Biblique de Jérusalem, Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont, , p. 671
  7. Ecole Biblique de Jérusalem, Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont, , 1274 p., p. 662-668
  8. Ecole Biblique de Jérusalem, Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont, , 1274 p., p. 671 et 672
  9. Ecole Biblique de Jérusalem, Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont, , p. 672-673
  10. Ecole Biblique de Jérusalem, Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont, , p. 887.
  11. Dictionnaire encyclopédique du christianisme ancien, Paris, Cerf, , p. 981.
  12. Pierre Geoltrain, « Les origines du christianisme : comment en écrire l'histoire », in Aux origines du christianisme, éd. Gallimard/Le Monde de la Bible, 2000, p. XVII, et Michel Quesnel, « Jésus et le Témoignage des évangiles », in Aux origines du christianisme, éd. Gallimard/Le Monde de la Bible, 2000, p. 205, article en ligne.
  13. Pierre Geoltrain, « Les origines du christianisme : comment en écrire l'histoire », in Aux origines du christianisme, éd. Gallimard/Le Monde de la Bible, 2000, p. XVII.
  14. Ecole Biblique de Jérusalem, Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont, , p. 491-495
  15. Ecole Biblique de Jérusalem, Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont, , p. 264
  16. Ecole Biblique de Jérusalem, Dictionnaire Jésus, Laffont, Paris, , p. 491
  17. Ecole Biblique de Jérusalem, Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont, , p. 941-960
  18. Ecole Biblique de Jérusalem, Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont, , p. 95 et 98
  19. Ecole Biblique de Jérusalem, Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont, , 1274 p., p. 677 et 684.
  20. Dictionnaire du christianisme ancien II, Paris, Cerf, , 2641 p., p. 1908.
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  24. Ecole Biblique de Jérusalem, Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont, , p. 553
  25. Ecole Biblique de Jérusalem, Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont, , p. 386
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  30. Antoine Lyon, Lire saint Jean, Paris, Cerf, 1972., p. 25
  31. Hans Waldenfels, Manuel de Théologie fondamentale. Chapitre : Jésus Christ le médiateur. Traduit de l'allemand., Paris, Cerf, 1990., P; 290.
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  47. Mircea Eliade, Histoire des croyances et idées religieuses, Tome II, p. 331-332
  48. Hans Waldenfels, Manuel de Théologie fondamentale (traduction de l'allemand), Paris, Cerf, , p. 432.
  49. Ecole Biblique de Jérusalem, Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont, , p. 711.
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  51. Ecole Biblique de Jérusalem, Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont, , p. 373
  52. Boyarin, Le Christ juif. A la recherche des origines., Paris, Cerf, 2013., p. 55.
  53. Ecole Biblique de Jérusalem, Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont, , p. 574
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  89. Dictionnaire encyclopédique du christianisme ancien, Paris, Cerf, , p. 1663-1664
  90. Nouvelle Histoire de l'Eglise. Vol I. Seconde partie d'Henri Marrou., Paris, Seuil, , p. 393-394.
  91. Histoire de l'Eglise. Vol I. Henri Marrou Arius et le concile de Nicée, Paris, Seuil, , p. 290-309.
  92. Auguste-Joseph Gaudel, « La théologie de l'« Assumptus Homo ». Histoire et valeur doctrinale (À propos du livre du P. Déodat de Basly : «Inopérantes offensives contre l'Assumptus Homo») », Revue des Sciences Religieuses, Palais universitaire, vol. 17, no 1,‎ , p. 70 (DOI 10.3406/rscir.1937.3949, lire en ligne)
  93. Nouvelle histoire de l'Eglise. Vol I. Henri Marrou. Du concile d'Ephèse à celui de Chalcédoine., Paris, Seuil, , p. 384-385.
  94. Ecole Biblique de Jérusalem, Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont, , p. 204
  95. Dictionnaire Encyclopédique du christianisme ancien, Paris, Cerf, , p. 2269 et 1673
  96. C'est ainsi que le théologien français désigne l'Église apostolique assyrienne de l'Orient, car il s'agit bien de celle-ci, son patriarche étant bien celui que cite Bernard Sesboüé.
  97. Ecole biblique de Jérusalem, Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont, , p. 200-202
  98. Bernard Sesboüé, Christ Seigneur et fils de Dieu, op. cit., p. 151-152.
  99. B.Sesboüé, Christ, Seigneur et fils de Dieu, op. cit., p. 161-162.
  100. Doctrine et Alliances 110:3–4
  101. Bernard Sesboüé, Christ, Seigneur et Fils de Dieu, Lethielleux, Paris, 2010, p. 151-152.
  102. B.Sesboüé désigne ainsi le chef de l'Église syriaque orthodoxe...
  103. B.Sesboüé, op. cit., p. 161-162.
  104. Sfeir, Antoine (s. dir.), Atlas des religions p. 44-45
  105. cf. pour la diversité des courants du christianisme, cf. toute histoire récente du christianisme, par ex. Jean-Robert Armogathe, Histoire générale du christianisme, éd. Quadrige/P.U.F., 2010. On peut se référer également à l'ouvrage classique d'Adolf von Harnak, Histoire des dogmes, rééd. Cerf, 1993, présentation en ligne
  106. Marie-Thérèse Urvoy, article « Jésus » in M. Ali Amir-Moezzi (dir.) Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, p. 440
  107. Marie-Thérèse Urvoy, article « Jésus » in M. Ali Amir-Moezzi (dir.) Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, p. 439, 441.
  108. H. Waldenfels, Manuel de Théologie fondamentale, Paris, Cerf, , p. 340-343.
  109. « Le Coran dit-il que la Trinité chrétienne est “Père, Mère, Fils” ? », La Maison de l'islam, 5 décembre 2008.
  110. Hans Waldenfels, Manuel de Théologie fondamentale. Section : Le Jésus des hindous. Traduit de l'allemand., Paris, Cerf, , p. 344-354.
  111. Keiji Nishitani, Wast ist Religion?, Francfort, 1982., p. 116.
  112. Hans Waldenfels, Manuel de Théologie fondamentale. Section : Jésus et Bouddha. Traduit de l'allemand., Paris, Cerf, , p. 354-356.
  113. Hans Waldenfels, Manuel de Théologie fondamentale. Section: Le Jésus des philosophes. Traduit de l'allemand., Paris, Cerf, 1990., p. 328.
  114. François Boespflug, Premiers visages de Jésus, in Jésus, Le Point Hors-série no 1, décembre 2008, p. 92–96.
  115. Robert Turcan, L'art et la conversion de Rome, in Aux origines du christianisme, éd. Gallimard/Le Monde de la Bible, 2000, p. 549 à 560.
  116. Hermas décrit par exemple Jésus au IIe siècle comme « un homme à l'air majestueux, en costume de pâtre, couvert d'une peau de chèvre blanche, une besace sur l'épaule et une houlette à la main ». Cité par Robert Turcan, L'art et la conversion de Rome, op. cit., p. 551.
  117. François Boespflug, Dieu et ses images. Une histoire de l'Éternel dans l'art, Montrouge, Bayard, , p. 91
  118. Robert Turcan, L'art et la conversion de Rome, op. cit., p. 551.
  119. En l'absence de tout document contemporain de Jésus, quelques images acheiropoïètes (« non faites de main d'homme ») représenteraient le « véritable » visage de Jésus.
  120. En particulier à un code de couleur précis, étudié par Michel Pastoureau, Le Bleu, histoire d'une couleur CNRS Éditions, coll. « CNRS Dictionnaires », 1998
  121. Chez les Romains, la barbe était discréditée au premier siècle de l'empire puis réapparaît progressivement comme canon esthétique à partir d'Hadrien, d'abord pour les hommes de plus de quarante ans, associée à la vieillesse et à l'expérience. À partir de Constantin, elle souffre à nouveau d'un certain discrédit ; cf. H. Leclerq, articles Barbe in Dictionnaire d'archéologie chrétienne et de liturgie, éd. F. Cabrol, 1910, cité par le site sacra-moneta.com.
  122. Les images permettent aux illettrés de mieux comprendre la Bible in La Toscane de Léonard de Vinci de Marc-Andre Fournier p. 64
  123. Louis Bréhier, Vie et mort de Byzance, éd. Albin Michel, 1946, rééd. 1970.
  124. José Loncke, « 15 juillet 1606. Rembrandt et la Bible », sur https://www.croirepublications.com/ (consulté le )
  125. « Remembering Annie Vallotton – Blog – News – American Bible Society », sur http://news.americanbible.org/ (consulté le )
  126. Nécrologie parue dans The Emporia Daily Gazette, le 20 août 1908 [1], accès le 29/3/2021
  127. Lol Henderson, Lee Stacey, Encyclopedia of Music in the 20th Century, Routledge, USA, 2014, p. 256

Bibliographie

Ouvrages théologiques

  • Rudolf Bultmann, Jésus. Mythologie et démythologisation (1926 et 1958), Seuil, 1968.
  • Romano Guardini Le Seigneur (traduction), 2 vol. Alsatia, Paris, 1945.
  • Joseph Ratzinger (Benoît XVI), Jésus de Nazareth : De Nazareth à Jérusalem, éd. du Rocher, 2011 (ISBN 978-2-268-07079-7)
  • Guy Tilliette, p.s.s., Jésus en ses mystères, Desclée.

Ouvrages historiques

  • Marie-Françoise Baslez, Jésus : Dictionnaire historique des évangiles, Omnibus, 2017 (ISBN 978-2-258-13631-1)
  • Andreas Dettwiler (éd.), Daniel Marguerat, Gerd Theissen, Jean Zumstein et al., Jésus de Nazareth : Études contemporaines, Labor et Fides, 2017 (ISBN 978-2-8309-1642-3)
  • Bart D. Ehrman, La Construction de Jésus : Aux sources de la tradition chrétienne, H&O, 2010 (ISBN 9782845472174)
  • Bart D. Ehrman (trad. de l'anglais par Jean-Pierre Prêvost), Jésus avant les évangiles : Comment les premiers chrétiens se sont rappelé, ont transformé et inventé leurs histoires du Sauveur, Montrouge, Bayard, coll. « Domaine biblique », , 404 p. (ISBN 978-2-227-48913-4, EAN 9782227489134)
  • Michel Fédou, Jésus-Christ au fil des siècles. Une histoire de la christologie, Cerf, 2019 (ISBN 978-2-204-12565-9)
  • Aloys Grillmeier, Le Christ dans la tradition chrétienne, tome I: De l’âge apostolique à Chalcédoine. 2e édition française Paris, Cerf, 2003 [coll. Cogiatio fidei 230]; Tome II-1: Le Concile de Chalcédoine (451). Réception et opposition. Paris, Cerf, 1990 [coll. Cogitatio fidei 154]; Tome II-2: L’Église de Constantinople au VIe siècle. Paris, Cerf, 1993 [coll. Cogitatio fidei 172]; Tome II-4: L'Église d'Alexandrie, la Nubie et l'Éthiopie après 451. Paris, Cerf 1996 [coll. Cogitatio fidei 192].
  • Daniel Marguerat, Vie et destin de Jésus de Nazareth, Seuil, 2019 (ISBN 9782021280340)
  • Charles Perrot, Jésus, éd. P.u.f, coll. « Que Sais-je ? » no 3300, 1998
  • Charles Perrot, Jésus, Christ et Seigneur des premiers chrétiens, éd. Desclée de Brouwer, Paris, 1997

Ouvrages philosophiques

  • René Girard, Des choses cachées depuis la fondation du monde, Paris: Grasset, 1978.
  • Xavier Tilliette, sj, Le Christ des philosophes : Du Maître de sagesse au divin Témoin, Culture et Vérité, Namur, 1993

Revues

  • Que sait-on de Jésus ?, Le Monde de la Bible, hors-série printemps 2009, éd. Bayard
  • Christologie et histoire de Jésus, Recherches de science religieuse, tome 97, mars 2009
  • F. Baudin, « La figure de Jésus aujourd'hui », La Revue réformée, 1999, vol. 50, no 202, p. 71-94 [2] [3]

Voir aussi

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Image of the painting Creation of the Sun and Moon by Michelangelo (c. 1512) surrounded with the symbols of religions. Composition of images w:File:Creation of the Sun and Moon face detail.jpg, w:File:Orthodox cross.svg, w:File:Dharma Wheel.svg, w:File:Faravahar-Gold.svg, w:File:SikhiKhanda.png, w:File:Aum.svg, w:File:Allah-eser2.png.
Constantine burning Arian books.jpg
Emperor Constantine and the Council of Nicaea. The burning of Arian books is illustrated below. Drawing on vellum. From MS CLXV, Biblioteca Capitolare, Vercelli, a compendium of canon law produced in northern Italy ca. 825.
P52 recto.jpg
The recto of Rylands Library Papyrus P52 from the Gospel of John.
Medieval Persian manuscript Muhammad leads Abraham Moses Jesus.jpg
Medieval Persian manuscript depicting Muhammad leading Abraham, Moses and Jesus in prayer.
Roermondse passie.jpg

Eighteen scenes from the life of Christ, known as the Roermond Passion. Three rows each containing six scenes, in the top row: the Annunciation, the Birth of Christ, the Circumcision, the Adoration of the Magi, the Presentation in the Temple and the entry into Jerusalem. In the middle row: the Last Supper, Christ on the Mount of Olives, the betrayal by Judas, Christ before Pilate, Christ crowned with thorns and the Flaggalation. In the bottom row: Christ carrying the cross, the Crucifixion, the Lamentation, the Ressurection, the Ascension and Pentecost.

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