Université de Paris (1896-1970)

Université de Paris
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Histoire
Fondation
Dissolution
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Université publique
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« Hic et ubique terrarum »
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L'université de Paris (également connue comme nouvelle université de Paris) fut recréée en 1896 comme regroupement de la faculté des sciences, de la faculté des lettres, de la faculté de droit, de la faculté de médecine, de la faculté de théologie protestante et de l’École supérieure de pharmacie. Elle fut dissoute fin 1970 pour laisser place à treize universités indépendantes[1].

Histoire

Le conseil général des facultés de Paris

La Sorbonne, siège de l’université de Paris, de la faculté des sciences et de la faculté des lettres, jusqu'en 1970.

À la suite du décret du concernant l'administration et la gestion des fonds provenant des legs, dons et subventions acceptés par les facultés et écoles d'enseignement supérieur et du décret du concernant l'organisation des facultés, un conseil général des facultés est institué dans chaque académie. Aussi le bâtiment de la Sorbonne est-il restructuré sur la même période et jusqu'en 1902[2].

Le premier conseil général des facultés de Paris est constitué, à la suite des élections de , de :

Le conseil se réunit pour la première fois le puis de manière mensuelle.

Le doyen de la faculté des sciences Jules Jamin meurt peu après la première séance. C'est à cette occasion que le conseil général se prononce pour la première fois sur la nomination d'un doyen. Il classe lors de sa séance du Edmond Hébert en première ligne devant Louis Joseph Troost, proposition identique à celle de l'assemblée de la faculté. Le conseil général va ensuite traiter durant plusieurs séances des questions disciplinaires liées aux troubles qui agitent l'école supérieure de pharmacie durant le printemps de l'année 1886. Chatin va finalement démissionner et être remplacé par Gustave Planchon en juillet. Edmond Colmet de Santerre devient doyen de la faculté de droit en 1887 et est élu vice président du conseil général après la mort de Béclard. Paul Brouardel succède à Bécard comme doyen.

Les élections suivantes ont lieu en avec les résultats suivants :

  • théologie : Louis-Auguste Sabatier (7 voix/7) et Ariste Viguié (6/7) ;
  • droit : Claude Bufnoir (28/31) et Joseph Émile Labbé (19) (Charles Beudant 11, M. Glasson 2) ;
  • médecine : Sigismond Jaccoud (25/26) et Odilon Lannelongue (23/23) ;
  • sciences : Gaston Darboux (22/24) et Charles Friedel (18/24) ;
  • lettres : Benjamin-Constant Martha (37/39) et Ernest Lavisse (34/39) (Lenient 3, Girard 2) ;
  • Pharmacie : Alphonse Milne-Edwards (11/13).

Labbé donne ensuite sa démission pour raison de santé.

1890 : création de la nouvelle université de Paris

La loi du donnant la personnalité civile aux corps formés par la réunion de plusieurs facultés d’une académie et celle du [3] donnant le nom d’université aux corps de facultés, la nouvelle université de Paris fut créée en 1896 comme groupement de la faculté des sciences, de la faculté des lettres, de la faculté de droit, de la faculté de médecine, de la faculté de théologie protestante (créée en 1877, transformée en faculté libre en 1905) et de l’École supérieure de pharmacie. Elle fut inaugurée le par le président de la République Félix Faure[4].

1895 : création de l'Institut de chimie et de l'Institut du radium

À l'initiative de Charles Friedel, professeur de chimie organique à la faculté des sciences, un laboratoire de chimie pratique et industrielle avait été créé par la loi de finance du pour l'instruction scientifique des chimistes se destinant à l'industrie[5].

Ce laboratoire d'enseignement avait été logé 3 rue Michelet dans les baraquements qu'occupaient l'ancien laboratoire de recherche de Friedel (créé pour Charles Wurtz, prédécesseur de Friedel, et Joseph Riban qui y donnait depuis 1887 un cours complémentaire d'analyse chimique) et qui avaient été libérés par la construction de nouveaux laboratoires dans le cadre de la reconstruction de la Sorbonne. Ce laboratoire d'enseignement ouvre le . Il deviendra l'École nationale supérieure de chimie de Paris en 1948[6].

Dix années plus tard, à la suite de négociations entre Louis Liard, président du conseil de l'université, Bienvenu Martin, ministre, et J. de Selves, préfet de la Seine, la loi du attribue, sur le budget du ministère de l'Instruction publique, une subvention de 750 000 francs pour l'acquisition par l'université de Paris de terrains, entre la rue d'Ulm et la rue Saint-Jacques, pour la construction d'un institut de chimie dépendant de la faculté des sciences pour y transférer les missions du laboratoire d'enseignement créé par Friedel (une partie de cette subvention est issue de la vente d'un terrain au no 3 de la rue d'Ulm).

Le projet, dont le cout est évalué à 3 millions de francs, s'inscrit dans le cadre de l'agrandissement de la Sorbonne (propriété de la ville de Paris), prévu par la convention du . La convention du convient que les frais de construction de l'institut de chimie seront répartis à parts égales entre l’État et la ville de Paris et que la ville est chargée de l'opération, la direction des travaux étant confiée à l'architecte de la Sorbonne Henri-Paul Nénot.

Le terrain choisit est acheté à la congrégation des dames de Saint-Michel. Sur ce même terrain est également décidé en 1906 la construction de l'institut océanographique, fondation du prince Albert Ier de Monaco reconnue d'utilité publique.

Le une chaire de chimie appliquée est fondée conjointement par l'université de Paris, l'industriel Solvay, l'avocat conseil Hulin et Georges Pascalis, président de la chambre syndicale des produits chimiques et de la société chimique de France (par transformation d'un cours complémentaire créé en 1899). Camille Chabrié, directeur des études à l'institut de chimie appliquée et chargé du cours complémentaire en est nommé le titulaire.

Ce n'est qu'en 1921 que les nouveaux bâtiments de l'Institut de chimie appliquée sont inaugurés. Les vieux bâtiments de la rue Michelet laisseront place à la construction de l'institut d'art et d'archéologie.

En 1909, l'institut du radium est créé conjointement par l'université de Paris et l'institut Pasteur.

1900 : réunion de l’École normale supérieure à l'université de Paris

Le décret du , rédigé par le ministre Chaumié, réforme l'organisation et les missions de l’École normale supérieure en l'intégrant dans l'université de Paris[7].

Le directeur et le sous-directeur deviennent membres du conseil de l'université de Paris, et, suivant leur ordre, dans le conseil et l'assemblée de la faculté des sciences ou des lettres. Le conseil de l'université participe, avec la section permanente du conseil supérieur de l'instruction publique aux présentations pour la nomination des directeur et sous-directeur. Les emplois permanents de maître de conférences de l'école sont supprimés et leurs enseignements sont dès lors confiés par le ministre pour une durée déterminée à des professeurs, chargés de cours et maîtres de conférences des facultés. Les maîtres de conférences alors en poste à l'école sont intégrés au corps enseignant des facultés des sciences et des lettres.

C'est ainsi que sont créés par l'État le , à la suite de la loi de finances du , trois chaires à la faculté des sciences (calcul différentiel et intégral pour Jules Tannery, application de l'analyse à l'algèbre pour Louis Raffy, et zoologie pour Frédéric Houssay), et six chaires à la faculté des lettres (histoire grecque, histoire romaine, histoire de la civilisation et des institutions du Moyen Âge, histoire politique et diplomatique des temps modernes, langues et littératures grecques et grammaire des langues classiques anciennes).

1910 : croissance du nombre d'étudiants

Dès les années 1910, de nouveaux bâtiments sont construits (Institut de géographie, Institut d'art et d'archéologie)[8]. Si en 1930, l’université de Paris compte 14 500 étudiants, elle en compte 61 400 en 1965[2]. Aussi la part de femmes passe t-elle de 11 % en 1897 à 22 % en 1965[9]. Cette croissance est poussée par l'arrivée d'étudiants étrangers, logés dans la Cité Universitaire Internationale de Paris. La très forte croissance des effectifs oblige les différentes facultés à investir de nouveaux sites :

1960 : mai 68 et après, l'université éclatée

Embrasement de l'université de Paris

Le centre universitaire expérimental de Vincennes, qui deviendra l'université de Paris 8-Vincennes à Saint-Denis, est créé en 1968 sous le pilotage du dernier doyen de la faculté des lettres de l'Université de Paris, Raymond Las Vergnas.

L'École nationale des langues orientales vivantes (ENLOV) obtient en 1968 son rattachement à l'Université de Paris sous le nom de Centre universitaire des langues orientales vivantes (CULOV). Elle recevra en 1971 le statut d'établissement public à caractère scientifique et culturel rattaché (jusqu'en 1984) à l’université Paris-III, sous le nom d'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO).

Démembrement de l'université de Paris

Après les événements de mai 1968 et pour diverses raisons, une réforme profonde de l'enseignement supérieur sembla nécessaire. La loi Faure visait à cela. Elle invitait les professeurs à se répartir comme ils l'entendaient au sein d'unités d'enseignement et de recherche, disciplinaires, qui seraient ensuite réunies en de nouveaux établissements.

En raison des rivalités encore toutes chaudes issues du mouvement de mai, les regroupements furent politiquement très marqués, au départ du moins.

Le , l’université de Paris fut ainsi démembrée et cessa à nouveau d'exister à la suite de l'annonce du ministre Olivier Guichard, le [10]. Treize universités autonomes, théoriquement pluridisciplinaires, lui succédèrent.

L’ensemble totalise (après 1970) 336 000 étudiants. En même temps était créée une structure de coordination administrative, la chancellerie des universités de Paris, destinée à représenter le ministère auprès des nouvelles institutions ainsi que leurs biens et dotations venus de l'État.

Anciennes facultés et instituts de l'université de Paris
Facultés de l'université de Paris avant 1970 Université de rattachement en 1970 Faculté ou UFR actuelle Université actuelle
Faculté des sciences de Paris Université Paris VI - Pierre-et-Marie-Curie Faculté des sciences et ingénierie de Sorbonne Université :
  • UFR de chimie de Sorbonne Université
  • UFR d'ingénierie de Sorbonne Université
  • UFR de mathématiques de Sorbonne Université (UFR 929)
  • UFR de physique de Sorbonne Université
  • UFR de biologie de Sorbonne Université
  • Faculté Terre Environnement et Biodiversité
  • Institut des systèmes intelligents et de robotique
Sorbonne Université
Université Paris VII - Denis Diderot Faculté des sciences de l'université de Paris Université Paris-Cité
Université Paris XIII - Paris-Nord Faculté de santé, médecine et biologie humaine de Paris XIII Université Sorbonne Paris Nord
Université Paris XI - Paris-Sud Faculté des sciences de l'université Paris-Saclay Université Paris-Saclay
Faculté des lettres de Paris Université Paris I - Panthéon-Sorbonne École des arts de la Sorbonne Université Panthéon-Sorbonne
École d'histoire de la Sorbonne
Université Paris III - Sorbonne Nouvelle UFR Arts et médias de Paris III Université Sorbonne Nouvelle
UFR Langues et littératures de Paris III
UFR Littérature et linguistique de Paris III
Université Paris IV - Paris-Sorbonne Faculté des lettres de Sorbonne Université Sorbonne Université
Université Paris V - René-Descartes Institut de psychologie de l'université de Paris Université Paris-Cité
Faculté des sociétés et humanités de l'université de Paris
  • la faculté de droit, d’économie et de gestion (Malakoff) ;
  • la faculté des sciences humaines et sociales de l'Université de Paris ;
  • L'UFR des sciences et techniques des activités physiques et sportives ;
  • L'UFR Institut Humanités, Sciences, Sociétés (IHSS) ;
  • L'UFR études interculturelles de langues appliquées (EILA) ;
  • L'UFR études anglophones ;
  • L'UFR linguistique ;
  • L'UFR lettres, arts et cinéma (LAC) ;
  • L'UFR géographie, histoire, économie et sociétés (GHES) ;
  • L'UFR langues et civilisation de l'Asie orientale (LCAO) ;
  • L'Institut de psychologie ;
  • et l'IUT de Paris - Rives de Seine.
Université Paris VII - Denis Diderot
Faculté de médecine de Paris Université Paris V - René-Descartes UFR de médecine de l'université de Paris (au sein de la Faculté de santé de l'université de Paris) Université Paris-Cité
Université Paris VII - Denis Diderot
Université Paris VI - Pierre-et-Marie-Curie Faculté de médecine de Sorbonne Université Sorbonne Université
Faculté de droit et des sciences économiques de Paris Université Paris I - Panthéon-Sorbonne École de droit de la Sorbonne Université Panthéon-Sorbonne
Université Paris II - Panthéon-Assas École de droit de Paris Université Panthéon-Assas
Université Paris XIII - Paris-Nord UFR de droit, sciences politiques et sociales de Paris XIII Université Sorbonne Paris Nord
Université Paris X - Paris-Ouest Nanterre Faculté de droit et de science politique de Nanterre Université Paris-Nanterre
Université Paris XII - Paris-Est Créteil Val-de-Marne Faculté de droit de Créteil Université Paris-Est Créteil (UPEC)
Université Paris IX - Paris-Dauphine Grand établissement Université Paris-Dauphine - PSL Université PSL
Faculté de pharmacie de Paris Université Paris V - René-Descartes Faculté de pharmacie de l'université de Paris (au sein de la Faculté de santé de l'université de Paris) Université Paris-Cité
Centre universitaire Dauphine de l'université de Paris Université Paris IX - Paris-Dauphine Centre universitaire Dauphine Université PSL
Centre universitaire de Vincennes Université Paris VIII - Vincennes Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis
Centre universitaire Saint-Denis - Villetaneuse Université Paris XIII - Paris-Nord Université Sorbonne Paris Nord
Instituts et écoles de l'université de Paris avant 1970 Université de rattachement en 1970 Établissement actuel Université ou ComUE actuelle
École nationale supérieure de chimie Université Paris VI - Pierre-et-Marie-Curie[11] École nationale supérieure de chimie de Paris - PSL Université PSL
École normale supérieure[7] Aucune[12] École normale supérieure - PSL
Institut de physique du globe de Paris Université Paris VI - Pierre-et-Marie-Curie jusqu'en 1990 Institut de physique du globe de l'université de Paris Université Paris-Cité depuis 2019
Observatoire de Nice Université de Nice Université Côte d'Azur
Institut aérotechnique de Saint-Cyr Conservatoire national des arts et métiers Institut aérotechnique de Saint-Cyr ComUE Hautes Écoles Sorbonne Arts et Métiers Université
Institut d'études slaves de l'université de Paris Université Paris IV - Paris-Sorbonne Institut d'études slaves Sorbonne Université
Institut de musicologie de l'université de Paris Institut de recherche en musicologie de Paris
Institut de statistique de l'université de Paris Université Paris VI - Pierre-et-Marie-Curie Institut de statistique de Sorbonne Université
Institut d'urbanisme de l'université de Paris Université Paris XII - Paris-Est Créteil Val-de-Marne École d'urbanisme de Paris Université Paris-Est Créteil
Université Gustave Eiffel
Institut de psychologie de Paris Université Paris V - René-Descartes Institut de psychologie de l'université de Paris Université Paris-Cité
Institut de pharmacotechnie et de pharmacodynamie de Paris Institut de pharmacotechnie et de pharmacodynamie de la faculté de pharmacie de l'université de Paris
Institut universitaire de technologie de l'avenue de Versailles Institut universitaire de technologie de l'université de Paris
Institut de pathologie moléculaire de Paris Institut Cochin
Institut de géographie de Paris Université Paris I - Panthéon-Sorbonne UFR de géographie de Paris I Université Panthéon-Sorbonne
Institut d'administration des entreprises de Paris Institut d'administration des entreprises de Paris
Institut d'art et d'archéologie de l'université de Paris École d'histoire de l'art et d'archéologie de la Sorbonne
Université Paris IV - Paris-Sorbonne UFR d’histoire de l’art et d’archéologie de la faculté des Lettres de Sorbonne Université Sorbonne Université
Institut des hautes études internationales Université Paris II - Panthéon-Assas Institut des hautes études internationales Université Panthéon-Assas
Institut d'ethnologie de Paris Muséum national d'histoire naturelle
Institut de linguistique de Paris Université Paris III - Sorbonne Nouvelle Institut de linguistique et phonétique générales et appliquées Université Sorbonne Nouvelle
Institut des hautes études de l'Amérique latine de l'université de Paris Institut des hautes études de l'Amérique latine
Institut Gustave-Roussy Université Paris XI - Paris-Sud Institut Gustave-Roussy Université Paris-Saclay
Institut de physique nucléaire de l'université de Paris Institut de physique nucléaire d'Orsay
Institut universitaire de technologie de Cachan Institut universitaire de technologie de Cachan
Institut universitaire de technologie d'Orsay Institut universitaire de technologie d'Orsay
Institut d'histoire des sciences de Paris Université Paris I - Panthéon-Sorbonne Institut d'histoire et de philosophie des sciences et des techniques de Paris Université Panthéon-Sorbonne
Institut d'études politiques de Paris Aucune[13] Institut d'études politiques de Paris Université Paris-Cité (alliance)
Institut universitaire de technologie de Ville-d'Avray Université Paris X - Paris-Nanterre Institut universitaire de technologie de Ville-d'Avray Université Paris-Nanterre
Institut universitaire de technologie de Saint-Denis Université Paris XIII - Paris-Nord Université Sorbonne Paris Nord
Institut de filmologie de l'université de Paris Supprimé en 1963[14]

Fonctionnement

Conseil de l'université

Le conseil de l'université reprend la même forme que le conseil général des facultés. Les représentants des facultés sont élus pour quatre ans.

Institution de diplômes de l'université de Paris

Le décret du autorise les universités nouvellement créées à instituer des « titres d'ordres exclusivement scientifiques, ces titres ne confèrent aucun des droits et privilèges attachés aux grades par les lois et règlements, et ne peuvent en aucun cas être déclarés équivalents aux grades ».

C'est dans ce cadre que le conseil de l'université de Paris institue un « doctorat de l'université de Paris » par délibération du , approuvée par arrêté ministériel du 1er avril de la même année.

Ce diplôme est signé par les membres du jury et par le doyen de la faculté ou le directeur d'école devant laquelle ont été subies les épreuves. Il est délivré sous le sceau et le nom de l'université de Paris par le président du conseil de l'université.

En 1901 est institué un diplôme de pharmacien de l'université de Paris pour les étudiants de nationalité étrangère (arrêté du ).

Fondation de chaires par l'université

De nouvelles dispositions réglementaires permettent aux universités de créer des chaires, des maîtrises de conférences et des charges de cours sur leurs fonds propres.

La première chaire fondée par l'université en 1898 est une chaire d'histoire du droit public romain pour la faculté de droit. Le sont fondées trois chaires, pour les sciences une chaire de physique (attribuée à Henri Pellat) et une chaire d'histologie (attribué à Joannes Chatin), et pour les lettres une chaire d'histoire de l'art.

Les créations se poursuivent avec celle d'une chaire d'histoire des traités à la faculté de droit (, transformation d'un cours complémentaire créé en 1898), deux chaires, physique et chimie (attribué respectivement à Paul Janet et Jean Joannis, pour l'enseignement préparatoire au certificat d'études physiques, chimiques et naturelles à la faculté des sciences et une chaire de langue et littérature anglaise à la faculté des lettres (la chaire d'État de littérature étrangère étant alors transformée en chaire de langue et littératures allemandes) (). En 1902 () sont créées deux chaires à la faculté de droit ayant pour intitulé « histoire des doctrines économiques » et « législation et économie rurales » (transformations de cours complémentaires créés en 1900 et 1901).

À partir de 1904 des mécènes commencent à participer au financement de la création de chaire. Ainsi une chaire d'histoire de l'économie sociale est créée à la faculté des lettres grâce à la contribution de Clara Longworth de Chambrun.

En 1910, la chaire de physique fondée en 1899 est transformée en chaire de chimie-physique après le décès d'Henri Pellat et attribué à Jean Perrin.

Legs et dons

Raphaël Bischoffsheim fit don de l'observatoire de Nice à l'université
L'observatoire de Nice

Dès 1898 l'Université de Paris reçoit des donations de Claire de Hirsch, épouse de Maurice de Hirsch et cousine de Raphaël Bischoffsheim, et d'Albert Kahn, pour le financement de bourses d'études et de voyage. L'année suivante Raphaël Bischoffsheim décide de léguer l'observatoire de Nice accompagné des revenus d'une somme de deux millions et demi de francs.

L'université de Paris reçoit en 1912 la gestion de deux millions et demi de francs provenant d'un legs de l'industriel Auguste-Tranquille Loutreuil. Ce legs, transformé en rente à 3 % soit 75 000 francs par an, était en fait destiné à subventionner l'ensemble des universités françaises.

Marie-Louise Arconati-Visconti est une des principales mécènes de l'université de Paris. Elle finance la construction de l'institut de géographie, réalisé par Henri-Paul Nénot, puis, par testament, celui d'art et d'archéologie, réalisé par Paul Bigot. Elle finance également la fondation de prix de doctorat et la création d'une chaire d'histoire littéraire du dix-huitième siècle. Elle fait de l'université de Paris son légataire universel.

Parmi les autres mécènes de l'université de Paris, on compte les legs Forest, Aguirre-Basualdo, Rubinstein, Picard, Richelieu, Roussy, Pirou, Robin, Perrissin-Pirasset, Schneider, Thiessé de Rosemont, Piedallu-Philoche, Gandy, Labrouquère.

L’Institut de géographie.
Marie-Louise Arconati-Visconti, mécène de l'université de Paris
Institut d'art et d'archéologie

Comités et associations

Une société des amis de l'université est créée afin de « favoriser le développement de cette université » par la création d'enseignements, par des subventions aux bibliothèques et aux laboratoires, et par des aides aux étudiants. À partir de 1901, la société attribue environ dix mille francs par an pour le financement de bourses de séjour à l'étranger et de subventions aux laboratoires. Elle assurera la publication des annales de l'université de Paris.

Le restaurant coopératif du quartier latin, situé 14 rue du Sommerard est fondé en 1901.

Présidents du conseil de l’université de Paris

Personnalités liées

Étudiants

Enseignants

Docteurs honoris causa

L'université de Paris confère pour la première fois en 1918 un doctorat honoris causa au président américain Wilson, puis de nouveau en 1921 à Nicholas Murray Butler, président de l'université Columbia, et à Abbott Lawrence Lowell, président de l'université Harvard. D'autres savants étrangers suivent les années suivantes, pour un total d'environ quatre cents de 1919 à 1968, avec une période de suspension pendant l'Occupation de 1940 à 1945[15].

Les cérémonies avaient lieu dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, à l'occasion de la séance solennelle de rentrée de l'Université. Le recteur place sur l'épaule gauche du récipiendaire la chausse bleue et rouge aux couleurs de Paris avec les trois rangs de fourrure blanche du grade de docteur. Le doctorat est alors conféré au nom de l'Université, et non à celui de la Faculté qui en avait fait la proposition[15].

Notes et références

  1. Cécile Touitou, « Histoire de la transformation de l’Université de Paris », sur bbf.enssib.fr, (consulté le )
  2. « Sorbonne au 20ème siècle - Histoire, création des 13 Universités de Paris », sur La Chancellerie des Universités de Paris (consulté le ).
  3. « 1896 : naissance des villes « universitaires » et des diplômes d’université » germe-inform » (consulté le ).
  4. « Histoire de l'université | Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne », sur www.pantheonsorbonne.fr (consulté le ).
  5. B. Trémillon, Chimie Paris a 100 ans, Actualités Chimiques, août-sept. 1996
  6. Décret du 27 mars 1948 relatif à l’école nationale supérieure de chimie Paris
  7. Décret du .
  8. Christian Hottin, « La formation du quartier Latin », dans Christian Hottin (dir.), Universités et grandes écoles à Paris..., p. 32-36, spécialement p. 35.
  9. « Histoire de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ».
  10. « Introduction : De l’Université de Paris aux universités franciliennes », dans De l’université de Paris aux universités d’Île-de-France, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN 978-2-7535-5602-7, lire en ligne), p. 9–17.
  11. Décret no 86-640 du 14 mars 1986 fixant les règles d'organisation et de fonctionnement de certaines écoles d'ingénieurs rattachées à un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel et décret no 86-641 du 14 mars 1986 fixant les règles d'organisation et de fonctionnement de certaines écoles d'ingénieurs rattachées à un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel
  12. Décret du .
  13. Décret no 69–55 du 18 janvier 1969 relatif à l'institut d'études politiques de Paris (abrogé).
  14. Martin Lefebvre, « L’aventure filmologique : documents et jalons d’une histoire institutionnelle », Cinémas : revue d'études cinématographiques / Cinémas: Journal of Film Studies, vol. 19, nos 2-3,‎ , p. 59–100 (ISSN 1181-6945 et 1705-6500, DOI https://doi.org/10.7202/037547ar, lire en ligne, consulté le )
  15. Dillemann Georges, « Les docteurs honoris causa de l'Université René-Descartes présentés par la Faculté de Pharmacie de Paris », in Revue d'histoire de la pharmacie, 79e année, no 290, 1991, p. 283-288, consulté sur persee.fr le 7 février 2011

Voir aussi

Articles connexes

  • Enseignement supérieur en Île-de-France
  • Sorbonne

Liens externes

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