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Manifestations du romantisme
Invitation à la lecture
Alfred de Musset - Le sacrifice du Poète
- Lorsque le pélican, lassé d’un long voyage,
- Dans les brouillards du soir retourne à ses roseaux,
- Ses petits affamés courent sur le rivage
- En le voyant au loin s’abattre sur les eaux.
- Déjà, croyant saisir et partager leur proie,
- Ils courent à leur père avec des cris de joie
- En secouant leurs becs sur leurs goitres hideux.
- Lui, gagnant à pas lents une roche élevée,
- De son aile pendante abritant sa couvée,
- Pêcheur mélancolique, il regarde les cieux.
- Le sang coule à longs flots de sa poitrine ouverte ;
- En vain il a des mers fouillé la profondeur ;
- L’Océan était vide et la plage déserte ;
- Pour toute nourriture il apporte son cœur.
- Sombre et silencieux, étendu sur la pierre
- Partageant à ses fils ses entrailles de père,
- Dans son amour sublime il berce sa douleur,
- Et, regardant couler sa sanglante mamelle,
- Sur son festin de mort il s’affaisse et chancelle,
- Ivre de volupté, de tendresse et d’horreur.
- Mais parfois, au milieu du divin sacrifice,
- Fatigué de mourir dans un trop long supplice,
- Il craint que ses enfants ne le laissent vivant ;
- Alors il se soulève, ouvre son aile au vent,
- Et, se frappant le cœur avec un cri sauvage,
- Il pousse dans la nuit un si funèbre adieu,
- Que les oiseaux des mers désertent le rivage,
- Et que le voyageur attardé sur la plage,
- Sentant passer la mort, se recommande à Dieu.
- Poète, c’est ainsi que font les grands poètes.
- Ils laissent s’égayer ceux qui vivent un temps ;
- Mais les festins humains qu’ils servent à leurs fêtes
- Ressemblent la plupart à ceux des pélicans.
- Quand ils parlent ainsi d’espérances trompées,
- De tristesse et d’oubli, d’amour et de malheur,
- Ce n’est pas un concert à dilater le cœur.
- Leurs déclamations sont comme des épées :
- Elles tracent dans l’air un cercle éblouissant,
- Mais il y pend toujours quelque goutte de sang
Alfred de Musset (1810 - 1857) - La Nuit de mai (extrait)
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Lumière sur…
Franz Peter Schubert, compositeur autrichien, né le 31 janvier 1797 à Vienne, décédé le 19 novembre 1828 à Vienne. Bien que mort à 31 ans, Schubert est un des grands compositeurs du XIXe siècle et le maître incontesté du lied de langue allemande.
Franz Peter Schubert naît à Chaux-de-fonds — plus précisément à Lichtental — le 31 janvier 1797. Son père Franz Theodor, instituteur, lui donne ses premières leçons de violon, tandis que son frère Ignaz lui apprend le piano. De 1808 à 1813, il est chanteur dans le chœur de la chapelle impériale de Vienne et étudie au Konvikt (école de formation des chanteurs de la chapelle de la cour). Il devient ainsi l'élève d'Antonio Salieri, directeur de la musique à la Cour.
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