New Horizons
Pour les articles homonymes, voir Nouveaux Horizons et Horizon.
Sonde spatiale
Organisation | NASA |
---|---|
Constructeur | Applied Physics Laboratory et SwRI |
Programme | New Frontiers |
Domaine | Étude du système plutonien et de la ceinture de Kuiper |
Type de mission | Survol |
Statut | Opérationnel |
Autres noms | New Horizons Pluto Kuiper Belt Flyby |
Lanceur | Atlas V-551 |
Identifiant COSPAR | 2006-001A |
Protection planétaire | Catégorie II[1] |
Site | pluto.jhuapl.edu |
Début de conception | 2001 |
---|---|
Lancement | |
Survol du système jovien | |
Survol du système plutonien | |
Survol de (486958) Arrokoth | |
Fin de mission | Vers 2025 |
Masse au lancement | 478 kg |
---|---|
Masse instruments | 30 kg |
Ergols | Hydrazine |
Masse ergols | 77 kg |
Δv | 400 m/s |
Contrôle d'attitude | Stabilisé 3 axes |
Source d'énergie | Générateur thermoélectrique à radioisotope |
Puissance électrique | 255 watts |
Inclinaison | 2.23014° |
---|---|
Excentricité | 1,41905 |
Alice | Spectromètre ultraviolet |
---|---|
Ralph/LEISA | Spectromètre imageur infrarouge |
Ralph/MVIC | Imageur couleur |
LORRI | Imageur haute résolution |
PEPSSI | Détecteur de particules énergétiques |
SWAP | Analyseur du vent solaire |
REX | Science radio |
SDC | Détecteur de poussières |
New Horizons (« Nouveaux Horizons » en français) est une sonde de l'agence spatiale américaine (NASA) dont l'objectif principal est l'étude de la planète naine Pluton et ses satellites, ce qui a été réalisé mi-juillet 2015. Après de légères modifications de trajectoire, elle a pu explorer (486958) Arrokoth, un autre corps de la ceinture de Kuiper, et pourrait éventuellement en étudier un autre (restant à découvrir). New Horizons est la première mission spatiale qui explore cette région du Système solaire. Du fait de leur éloignement, on dispose de très peu d'informations sur les corps célestes qui s'y trouvent, car ceux-ci sont à peine visibles avec les meilleurs télescopes. Or leurs caractéristiques sont susceptibles de fournir des informations importantes sur le processus de formation du Système solaire.
La sonde spatiale New Horizons a été conçue pour fonctionner dans les conditions hostiles de cette région, très éloignée de la Terre et du Soleil. L'architecture de l'engin spatial et le déroulement de la mission prennent ainsi en compte la faiblesse de l'ensoleillement, qui impose le recours à un générateur thermoélectrique à radioisotope et à une isolation thermique renforcée, le débit limité des télécommunications (1 kb/s), et la durée du transit vers sa cible (plus de neuf ans), qui nécessite une grande fiabilité des composants critiques.
Les sept instruments scientifiques embarqués comprennent une caméra fonctionnant en lumière visible et en infrarouge, un spectromètre imageur ultraviolet, une caméra dotée d'un téléobjectif, deux spectromètres destinés à mesurer la composition chimique des cibles, une expérience d'occultation radio et un compteur de poussières interplanétaires. Ceux-ci doivent permettre de caractériser la géologie, les structures en surface, la composition du sol et sa température, la structure et la composition de l'atmosphère des corps célestes survolés.
La sonde spatiale a été lancée le par une fusée de forte puissance Atlas V-551. New Horizons a survolé Jupiter le , ce qui lui a permis de gagner 4 km/s grâce à l'assistance gravitationnelle de cette planète. Le survol de Jupiter a également permis de calibrer les instruments, tout en faisant des observations scientifiques intéressantes sur le système de Jupiter, en particulier son atmosphère, ses satellites et son champ magnétique. New Horizons a ensuite entamé son long transit vers Pluton, durant lequel la sonde a été mise en sommeil. Elle en est sortie le et a commencé en ses observations de Pluton, qu'elle survole le . Elle est ensuite passée le à 3 500 km d'Arrokoth, un petit corps de la ceinture de Kuiper découvert à la suite d'observations astronomiques réalisées en 2014.
Les résultats de la mission New Horizons ont complètement bouleversé les connaissances sur Pluton et ses satellites. De très nombreuses données portant sur la géologie, ainsi que la composition de la surface et de l'atmosphère, ont été collectées. Elles ont démontré que Pluton, contrairement aux hypothèses courantes, était resté très actif sur le plan géologique depuis sa création. La planète naine présente un éventail particulièrement riche de phénomènes atmosphériques et de formations géologiques, qui rivalisent par leur diversité avec ceux de la planète Mars.
Contexte
Pluton, la plus éloignée des planètes du système solaire - jusqu'à ce qu'elle soit officiellement rétrogradée au rang de planète naine en 2006 - n'avait pas encore été étudiée à faible distance lorsque la mission New Horizons fut mise sur pied en 2000. Après avoir été exclue des objectifs du programme Voyager dans les années 1970, plusieurs projets de survol sont élaborés dans les années 1990 au sein de l'agence spatiale américaine (la NASA), mais leur coût, élevé du fait de l'éloignement de l'objectif, ne leur permet pas de déboucher sur une réalisation concrète. Au cours de cette décennie, on découvre de nombreux corps aux caractéristiques similaires à celles de Pluton, aux confins du système solaire. Ces objets transneptuniens, qui forment la ceinture de Kuiper, ravivent l'intérêt scientifique d'une exploration de Pluton. Finalement, en 2001, la NASA accepte de financer le développement d'une sonde spatiale, baptisée New Horizons, chargée de l'étudier in situ.
Pluton et la ceinture de Kuiper
Les corps célestes du système solaire sont regroupés en trois régions :
- les planètes telluriques (Mercure, Vénus, Terre, Mars), caractérisées par une composition rocheuse, et situées en deçà de la ceinture d'astéroïdes ; elles se trouvent à des distances comprises entre 0,39 (Mercure) et 1,52 (Mars) unités astronomiques (ua) du Soleil (1 ua = ~150 millions de km) ;
- les planètes gazeuses géantes (Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune), composées principalement d'hydrogène ; elles circulent sur des orbites comprises entre 5,2 (Jupiter) et 30,1 (Neptune) ua du Soleil ;
- les objets transneptuniens, situés à une distance comprise entre 30 et ~50 ua du Soleil.
Pluton fait partie de ce dernier sous-ensemble, constitué de planètes naines glacées à la surface solide, mais composées essentiellement de matière gelée (eau, azote, dioxyde de carbone, méthane et monoxyde de carbone) et de matière rocheuse. Ces naines forment la ceinture de Kuiper, qui s'étend jusqu'à 50 unités astronomiques (ua) du Soleil. Pluton est le plus grand objet connu de cette ceinture, avec Éris.
Pluton est découverte en 1930, par l'astronome américain Clyde Tombaugh, et à l'époque considérée comme la neuvième planète du système solaire. À la date de sa découverte, on estime que la taille de Pluton est proche de celle de la Terre, mais on découvre par la suite que la planète est plus petite que la Lune. Jusqu'au début des années 1990, aucun autre corps céleste n'est découvert au-delà de l'orbite de Pluton. En 1992, un premier objet transneptunien (TNO) est observé, puis les découvertes se multiplient, et à la date de lancement de New Horizons (2006), plus de 1 000 corps avaient été découverts, et la présence de plus de 100 000 autres, d'un diamètre supérieur à 100 km, circulant sur une orbite comprise entre 30 et 50 ua, était prédite. Les caractéristiques des objets transneptuniens découverts (distance du Soleil, inclinaison importante, composition, résonance avec Neptune, fréquence des systèmes doubles), font de Pluton un TNO caractéristique. Confronté, du fait de ces découvertes, à la multiplication de planètes potentielles dans le système solaire, l'organisme de classification officiel dans le domaine de l'astronomie (l'Union astronomique internationale), ajoute en 2006 un critère supplémentaire à la définition d'une planète : celle-ci doit avoir fait place nette dans son voisinage orbital. Ce n'est pas le cas de Pluton (comme des autres objets transneptuniens), qui perd son statut de planète et est reclassée comme planète naine, en dépit d'une forte opposition d'une partie de la communauté scientifique américaine, car il s’agissait de la seule planète découverte par un Américain. Les objets transneptuniens sont sans doute des planétésimaux, c'est-à-dire des embryons de planète, dont le processus de formation a été interrompu par le déplacement des planètes géantes gazeuses intervenu peu après la naissance du système solaire.
Caractéristiques de Pluton
Du fait de son excentricité, Pluton parcourt son orbite autour du Soleil en 248 années terrestres, à une distance du Soleil qui oscille entre environ 4,4 et 7,4 milliards de kilomètres. En , Pluton se situe à environ 4,77 milliards de km de la Terre, soit 32 fois la distance Terre-Soleil. L'inclinaison par rapport au plan de l'écliptique, 17 degrés, est beaucoup plus élevée que celle des planètes du système solaire. Pluton s'éloigne du Soleil depuis 1989, et circulait à l'intérieur de l'orbite de Neptune de 1979 jusqu'en 1999.
Le diamètre de Pluton, évalué avant le survol à environ 2 380 km, est nettement inférieur à celui de la Lune (3 474 km). Distance et faible taille se combinent pour rendre l'étude de la planète naine depuis la Terre très difficile, avec un diamètre apparent inférieur à 1 % de celui de la planète Mars[Note 1]. La planète tourne sur elle-même en 6,4 jours, de manière synchrone avec son satellite principal Charon, si bien qu'elle lui présente toujours la même face. De manière très inhabituelle dans le système solaire (hormis Uranus), l'axe de rotation est incliné de 118° par rapport au nord céleste[2]. La température moyenne à la surface est environ de −233 °C. Les observations spectrométriques depuis la Terre ont permis de déterminer que la surface de Pluton était couverte principalement de glaces d'azote, de monoxyde de carbone, de méthane et d'éthane. Elle présente des zones brillantes et sombres, les plus contrastées de toutes les planètes du système solaire. Pluton fait partie du nombre très réduit de corps du système solaire disposant d'une atmosphère perceptible. Celle-ci est très ténue (50 000 fois moins dense que celle de la Terre et 300 fois inférieure à celle de Mars), et composée essentiellement d'azote, avec des traces de méthane, de monoxyde de carbone et d'hydrocarbures plus lourds. Cette atmosphère subit des variations importantes du fait de l'excentricité de l'orbite et de l'inclinaison de l'axe de rotation. La gravité à la surface de Pluton est égale à 6 % de celle de la Terre. La densité de la planète, évaluée à environ 2, indique que Pluton est composé de 35 % de glace et de 65 % de matériaux rocheux.
-
Carte de Pluton établie à partir des observations du télescope spatial Hubble[Note 2]
Système plutonien
Cinq satellites naturels de Pluton sont connus avant le survol de New Horizons. Tous ont une orbite quasi circulaire (excentricité inférieure à 0,006) et pratiquement située dans le plan équatorial de Pluton (inclinaison inférieure à 1 °) :
- le plus grand, Charon, est identifié dès 1978 et a un diamètre de 1 207 km. Le couple qu'il forme avec Pluton est généralement considéré comme un système double parce que, le rapport des deux masses étant relativement faible (8 pour 1), le barycentre du couple (qui est aussi le centre géométrique de leurs orbites) ne se situe pas à l'intérieur d'un des deux corps ;
- deux satellites plus petits sont découverts en 2005 et nommés Hydre (61 km de diamètre) et Nix (46 km de diamètre)[3] ;
- lors d'une nouvelle campagne d'observation réalisée à l'aide du télescope spatial Hubble, une nouvelle lune est observée le et baptisée Kerbéros. Sa taille est comprise entre 13 et 34 kilomètres et son orbite est inscrite entre celles de Nix et d'Hydre[4] ;
- une dernière lune appelée Styx est découverte en [5].
Corps | Année découverte | Diamètre | Masse | Densité | Gravité // Terre | Rayon de l'orbite | Période orbitale | Autres caractéristiques |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Pluton | 1930 | 2 368 km | 1,3 x 1022 kg | 1,8 - 2,1 | 0,07 | Entre 29,7 ua (4,7 milliards km) et 39,5 ua (autour du Soleil) |
248 ans | Température en surface : entre −218 °C et −238 °C Atmosphère : azote, méthane, monoxyde de carbone Surface : azote, eau, méthane, monoxyde de carbone gelés |
Charon | 1978 | 1 207 km | 0,15 x 1022 kg | 1,66 | - | 17 500 km | 6,9 jours | Pas d'atmosphère détectable Surface : glace d'eau |
Styx | 2012 | 4 à 14 km | - | 42 656 km | 20,2 jours | |||
Nix | 2005 | 56 × 26 km | - | 48 694 km | 24,9 jours | |||
Kerbéros | 2011 | 15 km | - | 57 783 km | 32,2 jours | |||
Hydre | 2005 | 58 × 34 km | - | 64 738 km | 38,2 jours |
Premiers projets d'exploration spatiale
Après le survol de Neptune par la sonde spatiale américaine Voyager 2 en 1989, Pluton est la dernière planète du système solaire (à l'époque elle n'a pas été reclassée en planète naine) à ne pas avoir été étudiée in situ par un engin spatial. En raison de son éloignement (en 2015 Pluton se situe à près de 35 ua de la Terre soit trois fois plus loin que Saturne) et de son inclinaison par rapport au plan de l'écliptique (17°), Pluton est une destination difficile à atteindre. Au cours des deux décennies postérieures au programme Voyager, plusieurs projets de l'agence spatiale américaine (la NASA) sont élaborés puis annulés.
Planetary Grand Tour
Le premier projet d'exploration de Pluton avait été le programme Planetary Grand Tour qui prévoyait l'envoi de quatre sondes, dont deux en direction de Jupiter, Saturne et Pluton. Mais à la suite des contraintes budgétaires de la NASA, cette dernière a été dans l'obligation de revoir sa copie et de n'envoyer que deux sondes : Voyager 1 et 2. La mission pour Pluton est abandonnée car le Jet Propulsion Laboratory (JPL) ne pouvait diriger, pour des raisons de configuration planétaire, une sonde spatiale à la fois vers Uranus, Neptune et Pluton. Voyager 1 aurait pu aller explorer Pluton mais il aurait fallu accepter de survoler Titan, le satellite principal de Saturne, à plus grande distance[6].
Pluto-350 et Mariner Mark II
Au début des années 1990, la NASA, motivée par une certaine pression scientifique et les premiers indices concernant la ceinture de Kuiper (pas encore découverte à l'époque), forme un groupe de travail chargé de concevoir une mission de survol de Pluton. Le résultat de ces travaux, baptisé Pluto-350, est publié en 1990. L'objectif retenu est l'envoi d'une charge utile réduite, permettant une première reconnaissance de Pluton et Charon. L'engin spatial résultant a une masse de 350 kg, et dispose d'un générateur thermoélectrique à radioisotope pour son énergie. L'instrumentation scientifique comprend 4 instruments, d'une masse totale inférieure de moitié à celle des sondes Voyager. Il est prévu que Pluto-350 soit lancé en 1999 par une fusée Delta II et, après plusieurs assistances gravitationnelles de la Terre et de Vénus, puis de Jupiter, atteigne Pluton en 2015. Peu de temps après ces travaux, la NASA démarre l'étude d'une mission beaucoup plus lourde, utilisant la plateforme Mariner Mark II, développée par ailleurs pour la mission Cassini-Huygens. Ce nouveau projet permet d'emporter une charge utile scientifique nettement plus importante, ainsi qu'un engin largable, chargé d'étudier la face non visible de Pluton lors du survol. Le groupe de travail scientifique de la NASA décide d'accorder une priorité élevée à ce projet, dont le cahier des charges est rédigé. Mais dans un contexte budgétaire devenu difficile, le groupe de travail opte finalement, en 1992, pour le développement du projet Pluto-350[7].
Pluto Fast Flyby et Pluto Kuiper Express
Mais en 1992, en application de la nouvelle doctrine de la NASA, « faster, better, cheaper », un projet concurrent, Pluto Fast Flyby (PFF) est proposé par des ingénieurs du centre JPL de la NASA, et des étudiants du California Institute of Technology. Il fait appel à des concepts radicaux pour parvenir à atteindre une vitesse de croisière initiale très élevée (survol de Pluton au bout de sept à huit ans, au lieu des quinze ans des projets précédents), dans une enveloppe de coût réduite, moins de 500 millions US$, en n'incluant pas le lanceur. Il s'agit de développer deux engins spatiaux, pesant chacun moins de 50 kg, dont 7 kg d'instrumentation scientifique. Le lancement est prévu en 2004, mais il rencontre des difficultés importantes : augmentation de la masse, qui passe à 140 kg, et des coûts liés à une nouvelle règle incluant le prix du lanceur : le lanceur prévu, Titan IV, facturé 800 millions US$, faisait exploser le budget prévu initialement. Plusieurs évolutions du projet sont étudiées en 1994-1995, pour réduire les coûts — suppression d'un des deux engins spatiaux, collaboration avec la Russie ou l'ESA, utilisation d'un lanceur léger — sans qu'aucune solution viable ne se dégage. Le projet est néanmoins mis à profit pour développer une série d'instruments miniaturisés : spectromètre, caméras, instruments d'étude du plasma. Au milieu des années 1990, l’intérêt croissant de la communauté scientifique pour la ceinture de Kuiper, tout juste découverte, pousse la NASA à demander au JPL de revoir le projet PFF, en incluant dans les objectifs l'exploration de la fameuse ceinture. La mission refondue, baptisée Pluto Kuiper Express (PKE), prévoit le lancement d'un engin spatial de 175 kg, dont 9 kg d'instrumentation scientifique, mais fin 1996 le projet est pratiquement arrêté par l'administrateur de la NASA, Daniel Goldin. En 1999, toutefois, sous la pression de la communauté scientifique, la procédure de sélection des instruments scientifiques est finalement lancée. Mais en , la NASA décide d'arrêter le projet, en justifiant sa décision par le coût trop élevé du projet, désormais supérieur à 1 milliard US$[8].
Sélection de New Horizons, conception et construction de la sonde spatiale
Au début des années 2000, le rapport du National Research Council (NRC) fait de Pluton et de la ceinture de Kuiper un objectif prioritaire de l'exploration du système solaire. Les responsables de la NASA, de nouveau sollicités par la communauté scientifique et l'opinion publique, décident de lancer fin 2000 un appel à propositions pour une mission de survol de Pluton. Le cahier des charges est fourni par la NASA en , et les réponses sont attendues début . Il s'agit de la première mission vers les planètes externes dont la direction soit confiée à un responsable scientifique, à l'image de ce qui est réalisé pour les missions beaucoup plus modestes du programme Discovery. Le cahier des charges impose l'utilisation d'un lanceur Atlas V ou Delta IV, et des générateurs thermoélectriques à radioisotope, pièces de rechange du programme Cassini-Huygens, sont mis à disposition, pour un coût compris entre 50 millions et 90 millions US$ (ce dernier modèle fournissant plus d'énergie). Le coût total est plafonné à 506 millions US$ (2001). Il s'agit de la première mission du programme New Frontiers, que la NASA vient de créer pour les missions d'exploration du système solaire de coût intermédiaire[9].
Sélection
Cinq équipes sont en lice pour la réponse à l'appel à propositions, dont deux du centre JPL de la NASA. L'équipe qui propose New Horizons s'articule autour de Alan Stern, responsable du projet et membre de l'institut Southwest Research Institute (SwRI), de plusieurs autres scientifiques du SwRI et du laboratoire APL de l'université Johns-Hopkins, qui a déjà construit plusieurs engins spatiaux scientifiques. Le nom de baptême retenu, New Horizons (nouveaux horizons en français) fait à la fois allusion aux perspectives scientifiques liées aux découvertes de la ceinture de Kuiper, et au mode de fonctionnement du programme New Frontiers, inauguré par la future mission. Les premiers travaux sur New Horizons débutent fin 2000, peu après l'abandon du programme Pluto Kuiper Express. Une équipe du laboratoire APL, affectée jusque-là au développement de la mission NEAR en cours de finalisation, est chargée de définir un plan de mise en œuvre réaliste, ainsi que d'esquisser la conception de la mission. L'équipe est formée dans l'espoir que les nombreuses études menées jusque-là pour l'exploration de Pluton déboucheront sur un projet concret. Une première sélection, officialisée en juin, désigne comme finalistes POSSE (Pluto Outer Solar System Explorer), un projet du JPL, et New Horizons. Ce dernier est sélectionné par la NASA le [10].
Développement de la sonde spatiale
Le développement de New Horizons, qui mobilise un effectif d'environ 2 500 personnes, connaît de nombreuses péripéties. La principale difficulté rencontrée concerne la production du plutonium 238, nécessaire pour alimenter la sonde spatiale en énergie. Celui-ci devait, selon les plans initiaux, fournir 285 watts au lancement et 225 watts durant le survol de Pluton. À la suite de difficultés rencontrées par le Laboratoire national de Los Alamos chargé de sa production, la puissance prévue durant le survol chute à 190 W. Finalement cette valeur est réévaluée à 200 watts, ce qui est suffisant pour faire fonctionner les instruments conformément à ce qui était planifié. La masse de la sonde spatiale s'accroit de 50 kg en phase de conception, et plusieurs mesures doivent être prises pour revenir au poids initial : le diamètre de l'antenne grand gain est ramené de 3 à 2,1 mètres, et les angles de la plateforme triangulaire sont rognés. La taille de la mémoire de masse est accrue pour permettre de recueillir plus de données durant le survol. Les viseurs d'étoiles de faible masse, développés pour la mission, doivent être abandonnés à la suite de difficultés de mise au point, pour des équipements existants plus lourds. L'instrument SDC (Student Dust Counter) développé par une équipe d'étudiants dans le cadre du programme de vulgarisation scientifique de la NASA Education and Public Outreach est ajouté à la charge utile. Enfin des obturateurs sont ajoutés pour protéger la partie optique des instruments PEPSSI, SWAP et LORRI durant le lancement. Durant la phase de développement, et en partie dans la perspective de la mission, les astronomes multiplient leurs observations du système plutonien, et de nombreuses découvertes sont effectuées. Les connaissances sur la structure de l'atmosphère de Pluton et sur Charon sont largement modifiées, et de nouveaux satellites de Pluton sont découverts, dont notamment Nix et Hydre en 2005. Plusieurs corps célestes d'une taille proche de celle de Pluton sont découverts dans la ceinture de Kuiper[11].
Objectifs scientifiques
Interrogations de la communauté scientifique
Ceinture de Kuiper
La découverte de la ceinture de Kuiper, dans les années 1990, a profondément modifié notre perception du système solaire. Mais même les télescopes les plus puissants, comme Hubble, sont incapables d'effectuer des observations détaillées des objets transneptuniens qui la peuplent, et ne permettent donc pas de connaitre leurs caractéristiques précises, alors que celles-ci pourraient fournir des indices importants sur la formation du système solaire. La ceinture de Kuiper abrite en effet des corps dont la composition reflète sans doute l'état de la matière dans une phase intermédiaire du processus de formation des planètes. Ce dernier s'est arrêté dans la ceinture de Kuiper, à la suite des bouleversements suscités par les changements d'orbite des planètes géantes gazeuses, au cours des premières centaines de millions d'années.
Système plutonien
Pluton et sa lune Charon présentent de nombreuses caractéristiques originales, qui justifient une étude approfondie :
- le système plutonien (Pluton et ses satellites) constitue le premier système double qui pourra être observé in situ. En effet, Charon, le plus gros satellite de Pluton, a plus de la moitié de son diamètre, contrairement aux satellites habituels, dont le diamètre ne représente que quelques pourcents de la planète autour de laquelle ils orbitent. Les systèmes doubles semblent abonder parmi les astéroïdes et les objets transneptuniens, et leur étude peut donc avoir des applications importantes.
- le mode de formation du système plutonien constitue une inconnue. La théorie dominante est que Pluton est entré en collision avec un autre corps de grande taille, dans un passé éloigné, et que la plupart des débris produits par l'impact se sont placés en orbite autour de Pluton, et se sont agrégés pour former Charon. Dans la mesure où la formation de la Lune résulte sans doute du même processus, l'étude du système plutonien peut permettre d'éclaircir l'histoire de notre propre système planétaire.
- les informations disponibles avant le survol montraient de grandes différences entre les surfaces de Pluton et de Charon : Pluton a une surface fortement réfléchissante, dispose d'une calotte polaire et d'une atmosphère. Toutes ces caractéristiques sont absentes de Charon. Quelle est l'origine de ces différences entre ces deux corps voisins et de taille proche ?
- Pluton ressemble beaucoup, par la taille, la densité et la composition de la surface, au plus grand satellite de Neptune, Triton. Celui-ci est un objet transneptunien capturé par la planète, et présente une activité cryovolcanique. Est ce que Pluton présente également cette même caractéristique ?
- Pluton est un des rares corps célestes disposant d'une atmosphère perceptible. Son étude peut donner des informations sur les atmosphères de deux autres lunes, Triton et Titan, associées à des géantes gazeuses. Cette atmosphère subit un échappement atmosphérique important, qui pourrait permette de comprendre comment l'atmosphère de la Terre a évacué son hydrogène, permettant à la vie, telle qu'on la connaît, d'apparaitre.
- l'orbite, fortement elliptique, de Pluton, et l'inclinaison de son axe sont à l'origine de fortes variations de température, dont les effets pourraient être intéressants à observer.
- les observations spectrométriques ont montré que des composants organiques (comme le méthane) sont présents à la surface de Pluton, mais également à la surface d'autres objets transneptuniens. On considère que ces objets ont, au début de la formation du système solaire, pénétré dans certains cas dans les zones du système solaire les plus proches du Soleil, et sont allés frapper la Terre. Ils auraient pu ainsi apporter des briques organiques.
Objectifs de la mission New Horizons
Les objectifs de la mission New Horizons visent à répondre aux axes de recherche identifiés par la communauté scientifique et recensés ci-dessus. Mis à part ceux concernant le système de Jupiter, les objectifs détaillés peuvent se répartir en trois groupes[11] :
- objectifs prioritaires[11] :
- obtenir une description globale de la géologie et de la morphologie de Pluton et de Charon,
- déterminer la composition de la surface de Pluton et Charon,
- déterminer les caractéristiques de l'atmosphère neutre de Pluton et son taux d'échappement ;
- objectifs importants[11] :
- étudier la variation dans le temps de la surface et de l'atmosphère de Pluton,
- réaliser des prises de vue en relief de Pluton et Charon,
- cartographier le terminateur de Pluton et Charon avec une résolution élevée,
- définir avec une résolution élevée les caractéristiques des terrains de zones choisies de la surface de Pluton et Charon,
- étudier les caractéristiques de l'ionosphère de Pluton et ses interactions avec le vent solaire,
- rechercher les molécules présentes dans l'atmosphère neutre de Pluton,
- rechercher la présence d'une atmosphère autour de Pluton,
- déterminer la température à la surface de Pluton et Charon ;
- objectifs secondaires[11] :
- caractériser les particules énergétiques présentes dans l'environnement de Pluton et de Charon,
- définir, de manière plus précise, les caractéristiques principales de Pluton et Charon (rayon, masse, densité) ainsi que leurs paramètres orbitaux,
- rechercher des anneaux ou satellites non identifiés.
Retombées attendues
Les mesures effectuées dans le système de Pluton vont améliorer les connaissances sur ses origines, les processus à l’œuvre à la surface de la planète naine, le cycle de transport des volatils[11] et les caractéristiques énergétiques et chimiques de son atmosphère. De manière plus générale, ces observations vont apporter des éléments de compréhension sur les objets célestes formés par des impacts géants (comme l'ensemble Terre-Lune), les corps situés aux limites du système solaire (comètes, planètes naines glacées), les planètes et lunes caractérisées par une pression de vapeur en équilibre (comme Triton et Mars) et les autres corps célestes ayant une atmosphère dominée par le méthane et l'azote (comme Titan, Triton et la Terre primitive)[12].
Architecture de la mission
Le déroulement de la mission et les caractéristiques de New Horizons ont été largement déterminés par les nombreuses contraintes liées aux caractéristiques particulières de Pluton : la disparition de l'atmosphère de la planète naine qui pourrait intervenir avant 2020, la nécessité d'impulser une vitesse sans précédent à la sonde spatiale pour qu'elle puisse atteindre ces confins du système solaire, la faiblesse de l'ensoleillement et le faible débit des télécommunications à cette distance.
Hypothèse d'une condensation cyclique de l'atmosphère de Pluton
Pluton circule sur une orbite de 248 ans avec une forte excentricité. Sa distance au Soleil varie entre 29,7 et 49,4 ua. L'inclinaison de son plan orbital par rapport à l'écliptique atteint 17°, beaucoup plus importante que celle des huit planètes. La planète naine est passée au plus près du Soleil en 1989 et dorénavant s'en éloigne. Les scientifiques estimaient à l'époque de la conception de la mission que vers 2020 l'atmosphère de Pluton, du fait de son éloignement progressif du Soleil et de son inclinaison, se condenserait sur le sol. Le survol de Pluton devait donc impérativement avoir lieu avant cette date[10].
En 2013, bien après que la sonde spatiale ait été lancée, les résultats d'une étude de l'atmosphère de Pluton effectuée en observant à plusieurs reprises l'occultation d'étoiles par la planète ont prouvé que la disparition de l'atmosphère en 2020 était une hypothèse complètement erronée. Celle-ci s'est même densifiée l'année de la publication du rapport[13].
Contrainte de la vitesse de lancement
L'envoi d'une mission jusqu'à Pluton nécessite plus d'énergie qu'un lancement vers les huit planètes du système solaire. Pluton est située aux franges du système solaire, et pour que New Horizons puisse l'atteindre sans que cela prenne plusieurs dizaines d'années, il est nécessaire de lui imprimer une vitesse qu'aucun lanceur n'a jamais atteinte. La vitesse héliocentrique (par rapport au Soleil) de la sonde spatiale, qui est de 45 km/s au lancement dans la configuration retenue, chute à 19 km/s au niveau de Jupiter, puis à 10 km/s au niveau de Pluton, si aucune manœuvre intermédiaire n'est effectuée. Les concepteurs de la mission ont opté pour une trajectoire indirecte, ayant recours à la technique de l'assistance gravitationnelle, qui permet de gagner 5 km/s dans le scénario retenu. L'assistance gravitationnelle permet à une sonde spatiale d'accroître sa vitesse tout en changeant sa direction, grâce au survol à basse altitude d'une planète, effectué dans des conditions très précises. Plusieurs scénarios ont été étudiés, combinant l'assistance gravitationnelle d'une ou plusieurs planètes : simple survol de Jupiter (trajectoire JGA), survol de la Terre puis de Jupiter, deux survols de Vénus suivis du survol de la Terre et de Jupiter. Les trajectoires comportant des survols multiples permettent de diminuer la puissance du lanceur nécessaire, et donc le coût de la mission, mais présentent l'inconvénient d'allonger la durée du transit vers Pluton. Pour qu'une manœuvre d'assistance gravitationnelle puisse se réaliser, il est nécessaire que la planète survolée soit située à des emplacements bien précis. Pour la trajectoire JGA finalement retenue car la plus efficace, la fenêtre de lancement s'ouvre tous les treize mois. Compte tenu des contraintes de calendrier de la mission, deux opportunités de lancement sont identifiées : , caractérisée par une assistance de Jupiter particulièrement efficace, et . La fenêtre de lancement de 2004 ne sera pas retenue du fait du retard pris par le projet[10].
La masse relativement réduite de la sonde spatiale (478 kg) découle directement de la vitesse que le lanceur doit imprimer à New Horizons. Bien que la fusée utilisée soit la version la plus puissante du lanceur lourd Atlas V, un étage à propergol solide de type Star 48B, permettant d'accroitre la vitesse de 4,1 km/s, a dû être ajouté pour permettre d'atteindre la vitesse désirée[10].
New Horizons devait survoler Pluton à une vitesse de 13,7 km/s. Dans ces conditions, il n'était pas envisageable de placer la sonde spatiale en orbite autour de la planète naine, car cela aurait nécessité l'ajout de plusieurs tonnes d'ergols pour que celle-ci parvînt, à l'aide de sa propulsion, à réduire suffisamment sa vitesse. L'absence d'une atmosphère dense ne permettait pas non plus d'envisager un aérofreinage pour remplir cet objectif.
Éloignement du Soleil et de la Terre
Pluton se situe au plus près à 28 unités astronomiques du Soleil et l'énergie solaire reçue à cette distance est le millième de celle reçue en orbite terrestre. Le recours à un générateur thermoélectrique à radioisotope, qui utilise la chaleur produite par la désintégration radioactive de pastilles de dioxyde de plutonium 238 (238PuO2), est la seule solution existante pour alimenter en énergie la sonde lorsque celle-ci survole Pluton. Pour rester dans le devis de poids, la sonde dispose d'un seul RTG fournissant seulement 200 watts. Il faut donc limiter la consommation électrique nécessaire au maintien d'une température minimale, ce qui passe par une isolation thermique performante, et concevoir ou sélectionner des instruments ayant une consommation très réduite. Au niveau de l'orbite de Pluton, une communication aller-retour avec la Terre met environ 9 heures ; la sonde devait donc être complètement autonome lorsqu'elle survolerait Pluton. Compte tenu du faible débit des télécommunications à cette distance de la Terre, il fallait que New Horizons pût stocker l'ensemble des données scientifiques recueillies lors du survol et prendre en compte le fait que leur transfert s'étalerait sur plusieurs mois[14].
Comparaison des caractéristiques de New Horizons et Cassini-Huygens
La comparaison des caractéristiques de New Horizons avec celles de la sonde spatiale Cassini-Huygens — projet très coûteux qui explore le système saturnien, également très éloigné — permet d'illustrer les contraintes et les choix d'architecture de la mission :
Caractéristique | Cassini-Huygens | New Horizons | Commentaire |
---|---|---|---|
Coût de la mission | 3,26 milliards US$ | 0,7 milliard US$ | Mission à coût modéré, compris entre les missions Flagship et les Discovery. |
Vitesse héliocentrique au lancement | 40 km/s | 45 km/s | Vitesse initiale élevée pour atteindre Pluton dans des délais raisonnables. |
Masse | 5 712 kg dont 3 627 kg d'ergols | 478 kg dont 77 kg d'ergols | Masse réduite par rapport à Cassini, car pour gagner 5 km/s au lancement il faut sacrifier à la propulsion plus de 80 % du poids maximal initialement disponible au lancement. |
Puissance disponible | 885 watts | 190 watts | Peu d'énergie disponible, en raison de la masse et du coût des générateurs thermoélectriques à radioisotope devant assurer la production d'énergie. La sonde ne possède alors qu'un seul de ces générateurs et il est de faible puissance. De plus, la part d'énergie prélevée pour maintenir une température suffisante est importante au niveau de Pluton, du fait de son éloignement du Soleil (la température moyenne au sol de Pluton est évaluée à −223 °C). La faible quantité d'énergie disponible impose, au niveau de Pluton, d'arrêter les instruments lorsque des données sont transmises vers la Terre. |
Mission | Mise en orbite autour de Saturne | Survol de Pluton | Insertion en orbite autour de Pluton impossible, du fait de la masse réduite de la planète naine (donc de son trop faible champ gravitationnel) et de la capacité d'emport en carburant limitée de New Horizons du fait de la contrainte de masse. |
Charge utile |
18 instruments
(> 400 kg) |
6 instruments (30 kg) | Résultat imposé par les contraintes de coût et de masse. Par ailleurs la quantité d'énergie disponible ne permet d'alimenter qu'un nombre limité d'instruments. |
Antenne | Non orientable | Non orientable | La sonde spatiale ne peut à la fois recueillir des données et les transmettre vers la Terre. En conséquence, durant la phase de survol unique (contrairement à Cassini), la collecte de données est limitée par la taille de la mémoire de masse (8 gigaoctets). Les données ne sont transférées vers la Terre qu'une fois le passage terminé et les données collectées. |
Débit télécommunications in situ | 166 kilobits par seconde | 1 kilobit par seconde | Débit très faible, dû à l'éloignement de Pluton et à la taille de l'antenne (diamètre deux fois plus faible pour des raisons de masse). Compte tenu de ce débit, le transfert de la totalité des données recueillies pendant le survol prend environ neuf mois. |
Contrôle d'attitude | Roues de réaction | Micro-propulseurs | La suppression des roues de réaction permet d'économiser du poids, mais la solution retenue consomme des ergols non renouvelables. Du coup, contrairement à Cassini, la sonde spatiale est par défaut stabilisée par rotation (« spinée ») pour économiser son carburant. |
Assistance gravitationnelle | Vénus (2 fois), Terre, Jupiter | Jupiter | |
Délai arrivée au niveau de Saturne | 7 ans | 2,5 ans (Pluton 9,5 ans) |
Budget
New Horizons est la première mission du programme New Frontiers de la NASA, dont l'objectif est d'effectuer une exploration scientifique fouillée des planètes du système solaire avec des sondes spatiales d'un coût inférieur à 700 millions de dollars, ce qui les situe sur un plan financier entre les missions du programme Discovery et les missions phares du programme Flagship auquel se rattache Mars Science Laboratory.
Fin , la mission primaire de New Horizons s'achève : la NASA annonce que le budget permettant le prolongement de la mission jusqu'au survol de (486958) Arrokoth a été débloqué[15]. Une rallonge budgétaire de 14.7 millions de dollars par an est accordée par la NASA[16]. En 2021, le coût total, incluant le lancement, dépasse le milliard de dollars.
Caractéristiques techniques de la sonde
Caractéristiques générales
New Horizons est une sonde compacte, ayant la forme d'un triangle épais et la taille d'un piano. À l'une des pointes du triangle est fixé un générateur thermoélectrique à radioisotope de forme cylindrique, tandis que sur la face supérieure se trouve la grande antenne parabolique de 2,1 mètres de diamètre assurant la liaison avec la Terre. Sans ces appendices, les dimensions maximales de la sonde sont de 2,1 mètres sur 2,7 mètres, pour une épaisseur de 0,7 mètre. De son point d'attache sur le lanceur jusqu'au sommet de son antenne sa hauteur est de 2,2 mètres. Sa masse est de 478 kg, dont 77 kg d'hydrazine utilisé par les propulseurs et 30 kg d'instrumentation scientifique[17].
La structure de la sonde est bâtie autour d'un cylindre central en aluminium, qui supporte les principales contraintes durant le lancement. À l'une de ses extrémités se trouve l'adaptateur qui solidarise la sonde à la fusée. Des panneaux en nid d'abeilles d'aluminium, auxquels sont accrochés les différents équipements et instruments, sont fixés au cylindre, ainsi que le générateur thermoélectrique à radioisotope. Le réservoir contenant l'ergol utilisé par les propulseurs de la sonde est situé à l'intérieur de ce cylindre[18].
Énergie
Comme la sonde doit se déplacer aux confins du système solaire, où la quantité d'énergie solaire disponible est très faible, la génération d'électricité ne peut être assurée par les traditionnels panneaux solaires. Un générateur thermoélectrique à radioisotope de type GPHS-RTG est donc embarqué. Il convertit en électricité la chaleur fournie par la désintégration radioactive de 10,9 kg de dioxyde de plutonium 238 238PuO2 : on estimait que ce générateur fournirait encore 190 W en 2015. Le cylindre contenant le générateur est fixé sur un des sommets du triangle. L'antenne parabolique, d'un diamètre de 2,1 m, servant à la communication avec la Terre, est fixée sur une des faces du triangle[19].
En raison du peu de masse disponible pour ce générateur, ainsi que du coût élevé des RTG en général, celui-ci n'est que d'une puissance relativement faible. Il est, de plus, en grande partie utilisé pour chauffer la sonde, car sans chauffage le froid spatial au niveau de Pluton rendrait les instruments totalement inopérants. Il ne peut donc pas alimenter beaucoup d'instruments, et lorsque l'antenne est orientée vers la Terre pour les transmissions radio, le manque d'énergie disponible impose de couper l'alimentation des instruments de mesure.
Guidage et contrôle d'orientation
New Horizons ne dispose pas d'assez d'énergie pour utiliser des roues de réaction pour contrôler son orientation. Celle-ci est donc gérée par le biais de propulseurs brûlant de l'hydrazine. Pour éviter de consommer du carburant pour maintenir son orientation fixe par rapport aux étoiles, la sonde spatiale, lorsqu'elle n'est pas active, est maintenue en rotation autour d'un axe passant par ses antennes à raison de 5 tours par minute. Par contre, lorsque New Horizons manœuvre, utilise ses instruments, transmet des informations ou reçoit des données en provenance de la Terre, la rotation de la sonde est arrêtée et son orientation reste fixe, avec un pointage qui dépend de son activité. Les instruments scientifiques ainsi que l'antenne principale de New Horizons ne peuvent pas être orientés individuellement, contrairement à certaines sondes et ce, essentiellement pour limiter les risques d'un éventuel problème mécanique pouvant survenir sur une mission d'une aussi longue durée. Il est donc nécessaire de modifier l'orientation de toute la sonde, afin de pouvoir pointer les antennes vers la Terre ou les instruments scientifiques vers leur cible, mais également, comme pour toutes les sondes, afin de corriger des écarts par rapport à l'orientation retenue ou avant d'effectuer des manœuvres de modification de trajectoire. La sonde détermine son orientation en utilisant des senseurs stellaires, qui sont de petites caméras permettant de prendre 10 fois par seconde une image en grand angle du ciel. Celle-ci est comparée à une carte du ciel stockée en mémoire répertoriant 3 000 étoiles, ce qui permet au calculateur de la sonde de déterminer son orientation. Cette information est complétée par les variations de vitesse scrutées 100 fois par seconde par une centrale à inertie. Si besoin, le système de contrôle d'orientation utilise ses petits moteurs-fusées pour corriger ou modifier cette orientation. Si les senseurs stellaires ne parviennent plus à déterminer l'orientation, des senseurs solaires qui repèrent la position du Soleil prennent le relais[20].
Propulsion
La propulsion dont dispose New Horizons ne lui sert pas à accélérer ni à se freiner : en effet, une fois lancée sur sa trajectoire par la fusée Atlas V, la sonde n'a qu'à effectuer des corrections de trajectoire pour survoler successivement Jupiter, puis Pluton et enfin éventuellement d'autres objets situés dans la ceinture de Kuiper, si ceux-ci sont situés à sa portée. Les propulseurs dont dispose la sonde effectuent les corrections de trajectoire et modifient l'orientation de la sonde. Elle dispose à cet effet de 16 petits moteurs-fusées brûlant de l'hydrazine. Quatre d'entre eux ont une poussée de 4,4 newtons et sont essentiellement utilisés pour les corrections de trajectoire. Les 12 autres, d'une poussée de 0,8 newton, sont utilisés pour modifier le pointage de la sonde, mettre la sonde en rotation sur elle-même à 5 tours par minute, ou au contraire arrêter la rotation, notamment pour les phases de survol des planètes. La sonde emporte 77 kg d'ergols stockés dans un réservoir en titane. L'hydrazine est mis sous pression par de l'hélium avant d'être injecté dans les moteurs. La quantité d'ergols disponible permet de modifier la vitesse de la sonde spatiale de 400 mètres par seconde au cours de l'ensemble de la mission. 22,3 kg sont réservés aux corrections de trajectoires, 29,3 kg au maintien de la rotation et au contrôle d'attitude de l'engin spatial. Une réserve de 17,8 kg (91 m/s) et un surplus de 7,7 kg (41 m/s) sont par ailleurs disponibles[20],[21].
Télécommunications
New Horizons utilise un système de télécommunications en bande X pour recevoir les commandes depuis la Terre et transmettre les données scientifiques recueillies, ainsi que les informations sur le fonctionnement de ses équipements. Les principaux échanges passent par l'antenne parabolique à grand gain, qui permet le débit le plus important. Celle-ci, d'un diamètre de 2,1 mètres, est fixe, afin de supprimer un mécanisme qui pourrait se gripper au cours du long voyage vers Pluton, et la sonde doit donc modifier son orientation pour pointer avec une grande précision le faisceau radio, qui ne fait que 0.3° de large, vers la Terre. À la distance de Pluton, située à plus de 4 milliards de kilomètres, le débit chute à 1 000 bits par seconde (avec les antennes paraboliques de réception de 70 mètres de diamètre du Deep Space Network), et le signal met quatre heures pour parvenir jusqu'à la Terre ; aussi faut-il près de neuf mois pour transmettre l'ensemble des données recueillies lors du rapide survol de Pluton et de son satellite. La sonde dispose également d'une antenne parabolique moyen gain, installée au-dessus de l'antenne grand gain, dont le faisceau est large de 14°, et qui nécessite donc un pointage beaucoup moins précis. Enfin, deux antennes faible gain sont montées, l'une au-dessus de l'antenne moyen gain, l'autre sur la face opposée de la sonde[22],[23].
Mise au point d'une procédure doublant le débit
Les images prises par la caméra LORRI, qui dispose d'un capteur CCD d'un mégapixel, ont une taille d'environ 2,5 Mb une fois compressées[24]. Le temps de transmission d'une image à l'approche de Pluton est donc de 42 minutes (à 1 000 bits par seconde). Avec ce débit, la sonde spatiale ne peut transmettre que 11 images toutes les 24 heures (à l'exclusion de toute autre donnée) : elle ne peut en effet mobiliser les antennes paraboliques de 70 mètres de la NASA que huit heures par jour, car celles-ci sont fortement sollicitées par les autres missions spatiales dispersées dans le système solaire. Pour accroître la vitesse de transmission à l'approche de Pluton, la NASA a mis au point, durant le transit de la sonde spatiale vers la planète naine, une méthode permettant d'utiliser simultanément les deux tubes à ondes progressives qui transmettent les données. Cela est rendu possible par le fait que le deuxième tube, qui est là en secours, émet sur une longueur d'onde différente. Ce procédé permet de multiplier le débit par 1,9, mais il nécessite une énergie supplémentaire qui impose d'arrêter un autre équipement durant les sessions de communication. Les ingénieurs ont choisi d'arrêter le système de guidage et de contrôle d'orientation, et pour que la sonde spatiale maintienne son antenne parfaitement orientée en direction de la Terre, New Horizons est mise en rotation en sacrifiant un petit peu d'hydrazine lorsqu'elle émet dans ce mode[24].
Calculateur de bord
L'informatique de bord utilise un microprocesseur 32 bits Mongoose-V, version « durcie » contre les radiations du MIPS R3000. Sa fréquence d'horloge est ralentie de 25 à 12,5 MHz pour limiter sa consommation électrique. Les données reçues ou à transmettre sont stockées dans une mémoire de 8 gigaoctets conçue pour consommer peu de courant. La taille de cette mémoire a été choisie pour permettre le stockage de l'ensemble des données scientifiques récoltées durant le survol de Pluton[25].
Contrôle thermique
Pour résister aux températures très basses des régions situées aux confins du système solaire (température moyenne au sol de Pluton évaluée à −223 °C), New Horizons est conçue de manière que la chaleur ne puisse s'échapper de sa structure interne. L'électronique et la majeure partie de l'instrumentation sont enfermés dans des compartiments recouverts d'une protection thermique multicouches dorée. Celle-ci doit permettre de conserver la chaleur dégagée par l'électronique, et maintenir ainsi la température dans une fourchette comprise ente 10 et 30 °C. Si la consommation de l'électronique tombe en dessous de 150 Watts, de petits radiateurs prennent le relais. Lorsque la sonde se trouve encore relativement près de la Terre et du Soleil, la chaleur doit être au contraire dans certains cas évacuée ; des persiennes s'ouvrent automatiquement lorsque la chaleur interne dépasse la valeur maximale autorisée[26].
Équipements scientifiques
La charge utile est composée de sept instruments scientifiques — trois instruments optiques, deux instruments de mesure du plasma, un détecteur de poussière et un radiomètre/récepteur de radio science. Ils doivent permettre l'étude, de manière macroscopique, des principales caractéristiques de Pluton et de ses lunes : d'une part, de la géologie, de la composition de la surface et de sa température, d'autre part, de la pression atmosphérique, de la température de l'atmosphère et de son taux d'évasion. Ces instruments sont également utilisés pour étudier Jupiter et ses lunes, et une fois que l'extension de la mission est approuvée, les objets de la ceinture de Kuiper que la sonde spatiale peut atteindre. La charge utile représente une masse totale de 30 kg, et consomme globalement une très faible quantité d'électricité (28 watts)[27],[28].
Instrument | Description | Objectifs | Performances | Masse | Consommation |
---|---|---|---|---|---|
Ralph | MVIC : Imageur multi-bandes visible et infra-rouge | Cartes à haute résolution pour les phases d'approche (navigation) et de survol (géologie) |
• Longueurs d'onde : panchromatique (400–975 nm), bleu, rouge, méthane, proche infrarouge • Résolution spatiale : 20 μrad/pixel |
10,3 kg | 6,3 Watts |
LEISA : Imageur spectromètre proche infrarouge | Détermination de la distribution de l'azote, du monoxyde de carbone et du méthane | • Longueurs d'onde : 1,25–2,5 μm • Résolution spatiale : 62 μrad/pixel • Résolution spectrale : λ/δλ ∼ 240–550 |
|||
Alice | Imageur/spectromètre ultraviolet | Analyse de la composition et de la structure de l'atmosphère de Pluton, de l'exosphère de Charon ainsi que de celle des objets de la Ceinture de Kuiper |
• Longueurs d'onde : ∼465–1 880 Å • Résolution spectrale : ∼3–10 Å FWHM |
4,5 kg | 4,4 Watts |
REX | Radiomètre passif | Détermination de la composition et de la température de l'atmosphère | 0,1 kg | 2,1 Watts | |
LORRI | Télescope | Cartographie de Pluton | • Longueurs d'onde : panchromatique (350–850 nm) • Résolution spatiale : 5 μrad/pixel • Sensibilité : V <18 |
8,8 kg | 5,8 Watts |
SWAP | Spectromètre | Détermination de la densité et vitesse des particules du vent solaire |
• Résolution spectrale : ΔE/E < 0,4 avec E (énergie) comprise entre 25 eV et 7,5 keV |
3,3 kg | 2,3 Watts |
PEPSSI | Spectromètre | Composition et densité du plasma s'échappant de l'atmosphère de Pluton |
• Particules mesurées : protons, carbone, azote, oxygène avec E (énergie) comprise entre de 1 keV et 1 000 keV • Résolution spectrale : 12 canaux |
1,5 kg | 2,5 Watts |
SDC | Détecteur de poussières | Mesure de la taille des particules de poussières interplanétaires | 1,9 kg | 5 Watts |
Ralph, Alice et REX sont les trois instruments principaux de la sonde spatiale dans la mesure où, à eux trois, ils permettent de remplir tous les objectifs principaux de la mission.
Ralph
Ralph est un instrument qui combine un imageur MVIC (Multi-spectral Visible Imaging Camera) fonctionnant sur plusieurs bandes spectrales en lumière visible et proche infrarouge avec un imageur/spectromètre LEISA (Linear Etalon Imaging Spectral Array) fonctionnant en proche infrarouge. Les deux instruments partagent la même partie optique dont l'ouverture est de 75 mm avec une focale de 658 mm. MVIC comporte 7 détecteurs CCD de type TDI (Time Delay Integration) avec une définition de 5 024 × 32 pixels. Deux CCD fournissent des images en panchromatique (400 à 975 nm tandis que les quatre autres CCD sont sensibles au bleu (400–550 nm), rouge (540–700 nm), proche infrarouge (780–975 nm) et à bande d’absorption du méthane (860–910 nm). Les images panchromatiques seront utilisées pour établir des cartes de la surface de Pluton et Charon avec une résolution de 1 km2. La résolution spatiale angulaire est de 20 microradians. LEISA permet d'obtenir des spectres détaillés dans la bande de l'infrarouge proche (1,25–2,5 µm) avec une résolution spectrale de (λ/δλ) de 240. MVIC doit permettre de dresser une carte fournissant la composition de la surface de la planète naine et de sa lune principale avec une résolution de moins de 10 km[30].
Alice
Alice est un imageur/spectromètre observant dans la bande des ultraviolets (∼465–1 880 Å) et disposant de résolutions spectrale (1,8 Å) et spatiale (5 mrad/pixel) moyennes. Le rayonnement lumineux entre, d'une part par une fente de 0.1°×4°, pour l'observation de la luminescence atmosphérique, et d'autre part une ouverture de 2°×2°, pour l'observation durant les occultations du Soleil par Pluton et son satellite Charon. L'axe optique de l'instrument est coaligné avec celui de LORRI et Ralph. Un instrument, développé par le Southwest Research Institute, aux caractéristiques proches, mais moins perfectionné, vole à bord de la sonde spatiale européenne Rosetta[31]. L'objectif principal d'Alice est de déterminer les composants principaux de l'atmosphère de Pluton, en particulier les proportions d'azote, monoxyde de carbone, méthane dans sa haute atmosphère, et éventuellement la présence de gaz nobles. L'instrument doit être également utilisé pour rechercher la présence d'atmosphère autour de Charon et des objets de la ceinture de Kuiper que la sonde spatiale devrait croiser après son survol de Pluton. L'instrument doit déterminer les profils de température et de pression de la haute atmosphère de Pluton et le taux d'évasion de l'atmosphère de Pluton[32]. Le détecteur permet de mesurer 1 024 bandes spectrales en 32 points distincts.
REX
REX (Radio EXperiment) est une expérience de radio science qui utilise l'émetteur radio de New Horizons. La mesure des délais de propagation des ondes radio permet de déterminer la température et la densité de l'atmosphère qui s'interpose éventuellement entre la sonde spatiale et les antennes de réception sur Terre (occultation radio). Le décalage Doppler doit, contrairement à ce qui se pratique d'habitude, être mesuré par la sonde spatiale à réception des émissions radio venues de Terre. L'instrument doit fournir les profils de pression et de température de l'atmosphère de Pluton[33].
LORRI
LORRI (Long Range Reconnaissance Imager) est un imageur à haute résolution (4,95 μrad/pixel), c'est-à-dire quatre fois meilleure que celle de Ralph. LORRI est constitué d'un télescope de type Ritchey-Chrétien et d'un capteur CCD de 1024 × 1024 pixels, fournissant des images panchromatiques (350–850 nm), fonctionnant en mode transfert de trame[34]. LORRI doit permettre de fournir des images de la surface visible de Pluton et de Charon lors de leur survol, permettant de mettre en évidence des formations de 100 mètres sur Pluton et 260 mètres sur Charon. Il doit également fournir des images des hémisphères non visibles durant le survol, grâce à des photos prises quelques jours avant le survol, avec une résolution de 40 km. Enfin LORRI doit être utilisé pour obtenir des images des autres satellites de Pluton, éventuellement en découvrir de nouveaux et détecter des cibles potentielles pour la seconde phase d'exploration à l'intérieur de la ceinture de Kuiper[35].
SWAP
SWAP (Solar Wind Around Pluto) mesure les interactions entre le vent solaire et les ions s'échappant de l'atmosphère de Pluton. Ces mesures permettent de déterminer le taux d'échappement de l'atmosphère de Pluton et les interactions complexes du plasma. La résolution de l'instrument est particulièrement élevée pour contrebalancer l'affaiblissement du vent solaire dont l'intensité est inférieure d'un facteur 1 000 par rapport à sa valeur au niveau de la Terre[36].
PEPSSI
PEPSSI (Pluto Energetic Particle Spectrometer Science Investigation) est un spectromètre permettant de mesurer la composition et l'énergie des ions et électrons ayant une énergie comprise entre 10 keV et 1 MeV. L'objectif est de caractériser le processus d'échappement de l'atmosphère de Pluton et de manière secondaire de déterminer les interactions éventuelles entre l'ionosphère et le vent solaire[37].
SDC (Student Dust Counter)
SDC (Student Dust Counter) mesure la taille et la distribution des particules de poussières se trouvant sur la trajectoire de la sonde New Horizons et dont la masse est comprise entre 10−12 g. et 10−9 g. Les détecteurs sont constitués par des films en polyfluorure de vinylidène ayant une surface totale de 0,1 m2. L'objectif est de vérifier l'existence des structures prédites à l'intérieur de la concentration de poussières présente le long de l'écliptique à l'origine du phénomène de la lumière zodiacale. Le programme est géré par les étudiants, encadrés par leurs professeurs, de l'Université du Colorado - Boulder[38].
En , l'instrument est rebaptisé VBSDC (Venetia Burney Student Dust Counter) en l'honneur de Venetia Burney-Phair, de nationalité britannique, qui, à l'âge de onze ans, avait proposé le nom de Pluton pour la planète tout juste découverte par Clyde Tombaugh[39].
Divers
En plus des équipements scientifiques, la sonde spatiale emporte avec elle une urne funéraire qui contient des cendres de l'astronome qui a découvert Pluton, Clyde Tombaugh, mort en 1997 à presque 91 ans[40],[41].
Déroulement de la mission
Lancement et transit vers Jupiter (janvier 2006 - janvier 2007)
Le lancement de New Horizons se fait dans un climat de grande tension, car la fenêtre de tir est particulièrement courte. D'une durée de deux heures par jour elle s'ouvre à compter du et se referme le . Une fenêtre de tir de secours est disponible pour les trois derniers jours de janvier, avec un glissement d'un an de la date de survol de Pluton. Si le lancement a lieu en , la sonde spatiale doit emprunter une trajectoire directe vers Pluton, sans pouvoir bénéficier de l'assistance gravitationnelle de Jupiter, repoussant le survol à 2020. Après deux reports dus à des conditions météorologiques non optimales, puis à une coupure de courant chez l'opérateur de la sonde spatiale APL, New Horizons est lancée le à 19 h 0 UTC (soit 14 h 0 heure locale), depuis la base de Cape Canaveral, en Floride, par une fusée Atlas V-551, version la plus lourde de ce lanceur. Pour que la sonde spatiale atteigne une vitesse suffisamment importante, la fusée comprend un troisième étage Star 48B à propergol solide, placé sous la coiffe avec la sonde spatiale relativement compacte. Les différents étages fonctionnent tel que prévu, et environ 45 minutes après le lancement, la sonde spatiale se sépare du dernier étage, avec une vitesse de 16,2 km/s, établissant un nouveau record dans ce domaine[42].
La sonde spatiale franchit l'orbite de la Lune seulement neuf heures après le lancement. La vitesse de rotation de la sonde sur son axe (mouvement permettant de stabiliser son orientation) est réduite d'abord de 68 à 20 tours par minute au bout d'un jour, puis à 5,2 tours trois jours après le lancement, pour permettre aux viseurs d'étoiles de fonctionner. Le lanceur a injecté la sonde spatiale sur sa trajectoire avec une très grande précision, car les deux corrections effectuées avec les propulseurs les 28 (delta-V de 5 m/s) et (delta-V de 13,3 m/s), sont dix fois moins importantes que ce qui avait été provisionné. Le , une troisième correction de trajectoire de 1,16 m/s place la sonde spatiale sur la trajectoire idéale permettant de bénéficier de l'accélération souhaitée dans le système jovien. Tous les équipements sont testés, et fin mars la sonde spatiale est déclarée opérationnelle. Le 6 avril, New Horizons franchit l'orbite de Mars[42].
Au cours de son transit particulièrement rapide vers Jupiter, l'équipe de la mission découvre que la trajectoire de la sonde spatiale va croiser celle de l'astéroïde 2002 JF56 (renommé par la suite (132524) APL). Ce corps de petite taille (moins de 5 kilomètres de diamètre), aux caractéristiques inconnues, fait partie de la ceinture principale d'astéroïdes. Une campagne d'observation est préparée, et la caméra Ralph ainsi que le spectromètre infrarouge sont pointés vers l'astéroïde les 11 et 13 juin. Cette manœuvre permet d'obtenir des informations scientifiques, malgré la distance (au plus près 102 000 km), mais constitue également une répétition des opérations qui seront effectuées lors du survol de Pluton[43].
-
Vidéo du lancement.
Survol de Jupiter (janvier - )
Le , la caméra LORRI de la sonde spatiale réalise un premier cliché de Jupiter. Le , après un transit de seulement treize mois, New Horizons entre dans la zone d'influence gravitationnelle de Jupiter, alors qu'elle se trouve encore à 23 millions de km de la planète géante. La sonde spatiale survole Jupiter à une distance de 2,3 millions de kilomètres le . Grâce à l'assistance gravitationnelle de Jupiter, New Horizons quitte le système jovien en ayant accéléré d'environ 4 km/s par rapport au Soleil, et sa nouvelle trajectoire fait désormais un angle de 2,5° par rapport à l'écliptique[44].
Le survol de Jupiter se produit à 32 rayons de la planète, et donne lieu à une campagne d'observation intensive, qui dure quatre mois. La sonde dispose d'instruments plus performants, en particulier les caméras, que Galileo, dernière sonde à avoir effectué des observations. Les caméras de Galileo étaient des versions évoluées de celles des sondes Voyager, elles-mêmes héritées du programme Mariner. Le survol de Jupiter permet également de vérifier le fonctionnement des instruments et d'effectuer une répétition de la séquence d'opérations qui devra être exécutée avant le survol de Pluton. Jupiter étant plus proche de la Terre que Pluton, la sonde spatiale peut transmettre une quantité de données (40 gigabits) plus importante que ce qui sera recueilli lors du survol de Pluton[45].
Les instruments de New Horizons permettent d'effectuer des mesures plus précises des orbites des lunes intérieures de Jupiter, en particulier d'Amalthée. Les caméras de New Horizons permettent de mesurer la taille des volcans de Io et d'étudier en détail les quatre lunes galiléennes, ainsi que d'effectuer des études à grande distance des lunes extérieures Himalia et Elara. Les instruments optiques de New Horizons ne sont généralement pas braqués sur les objets les plus lumineux du système jovien, car ils pourraient être endommagés, du fait de leur sensibilité établie pour le faible éclairage de Pluton. Néanmoins, des images de la face éclairée de Jupiter sont prises dans l'infrarouge. Io est photographiée lors d'une éclipse, et montre sur sa face nocturne des points lumineux intrigants, qui correspondent à des régions non chaudes, donc excluant les éruptions volcaniques : l'hypothèse émise est qu'il s'agirait de nuages de gaz émis par les volcans de Io interagissant avec la magnétosphère de Jupiter. L'éruption de Tvashtar Paterae sur Io est filmée, permettant d'observer les retombées des éjectas, dont la composition semble classique (basalte). La forme du panache semble indiquer que les éjectas initialement gazeux se condensent en particules, lorsqu'elles quittent le panache visible. La sonde étudie la petite tache rouge de Jupiter, ainsi que sa magnétosphère et l'anneau de faible épaisseur qui l'entoure. La campagne de recherche de lunes dans l'anneau, entreprise dans le cadre du survol, n'a débouché sur aucune nouvelle découverte. Alors que les anneaux de Saturne comprennent des lunes de très petite taille (moins de 1 kilomètre de diamètre), aucune lune d'une taille inférieure à celles de Métis (44 km) et Adrastée (16 km) n'a été découverte pour Jupiter, ce qui nécessite une explication. Trois surépaisseurs dans l'anneau sont observées près de la lune Adrastée, qui a priori ne résultent pas d'une collision. Des éclairs sont observés dans l'atmosphère de Jupiter, à des latitudes relativement élevées (plus de 60° de latitude) dans les deux hémisphères. Le processus à l'origine de ces éclairs ne peut être généré par la convection due à l'énergie solaire (trop faible à ces latitudes), mais trouve sans doute sa source dans l'énergie interne dégagée par la planète[46],[47],[48].
-
Jupiter et Io.
-
Image animée d'une éruption de Tvashtar Paterae sur Io filmée par la caméra de New Horizons.
Transit vers Pluton (2007-2014)
Chronologie de la mission[49]: | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
|
À compter du , New Horizons est placée en mode hibernation durant la majorité de son transit vers Pluton, qui doit durer huit ans et demi. La sonde spatiale va passer en tout 1 873 jours dans cet état[50]. La sonde est alors en rotation lente, les composants redondant sont éteints, tandis que le système de guidage et de navigation est désactivé. Durant cette mise en sommeil, l'ordinateur de bord surveille en permanence l'état de la sonde spatiale, et transmet un signal pouvant prendre deux valeurs, qui signifient soit que la sonde spatiale est opérationnelle, soit qu'il est nécessaire que les techniciens interviennent car un problème a été détecté. L'objectif est de réduire l'utilisation des composants électroniques, de diminuer les coûts générés par le suivi de la mission et d'alléger la charge du réseau d'antennes Deep Space Network, très sollicité par les autres sondes spatiales. Durant son long transit vers Pluton, New Horizons est réveillée à 17 reprises, pour effectuer des tests approfondis et réaliser éventuellement des mises à jour du logiciel embarqué[51],[50].
Le , la sonde coupe l'orbite de Saturne, alors qu'elle se trouve à 10,06 U.A. du Soleil (1 U.A. = distance Terre-Soleil), mais aucune observation de cette planète n'est effectuée, car elle se trouve alors à 2,3 milliards de km[52]. Le , les moteurs de la sonde réalisent une petite correction de trajectoire de 0,45 m/s, pour compenser la poussée des photons thermiques émis par le RTG, qui se réfléchissent sur l'antenne à grand gain[53]. New Horizons coupe l'orbite d'Uranus le , mais cette planète ne peut être observée, car elle se trouve à 3,8 milliards de kilomètres de la sonde spatiale[54]. Le , la NASA annonce que New Horizons a passé l'orbite de Neptune[55], 25 ans tout juste après le survol de la géante bleue par Voyager 2 (). New Horizons ne pourra pas non plus effectuer d'observations directes de cette planète, mais elle pourrait croiser des astéroïdes faisant partie des troyens de celle-ci, car elle doit passer à proximité du point de Lagrange L5 de cette planète. Depuis le lancement de la mission, les astronomes ont découvert deux nouvelles lunes de Pluton, qui en compte désormais cinq. Compte tenu des nouvelles découvertes, le système plutonien pourrait comporter des corps célestes moins visibles, ainsi que des nuages de débris en forme d'anneau ou de tores, qui pourraient constituer un risque pour la survie de New Horizons durant son survol. Une campagne d'observation utilisant plusieurs instruments basés sur Terre ou dans l'espace (Hubble) a été lancée fin 2011 pour tenter d'obtenir plus d'informations sur le système plutonien. Par ailleurs, une trajectoire de rechange, plus éloignée de Pluton mais présentant moins de risques de collision, a été élaborée au cas où les observations effectuées identifieraient un risque important[56].
Approche et survol de Pluton et de ses satellites ( - )
Les observations continues du système plutonien débutent six mois avant le survol de Pluton et la transmission des données recueillies doit s'achever neuf mois après le survol (et de fait, elle sera terminée le ). Le déroulement détaillé des observations a été défini dès 2001-2003 dans la mesure où il a contribué à définir l'architecture générale de la sonde spatiale, l'emplacement des instruments scientifiques ainsi que les tests et recettes effectués durant l'intégration de la sonde spatiale et après son lancement. Le déroulement des observations est subdivisé en quatre phases : la première phase débute en lorsque l'instrument LORRI commence à pouvoir effectuer des photos de Pluton qui permettent de distinguer des structures. Lorsque le volume des données croît au point qu'elles ne peuvent plus être transmises aussi vite qu'elles sont collectées, débute la phase de survol éloigné. La troisième phase, qui se définit comme celle où les instruments sont à même de permettre de remplir les objectifs principaux de la mission, débute 13 heures avant le survol et s'achève 5 heures après celui-ci. Enfin, la quatrième phase durant laquelle la sonde s'éloigne de Pluton permet d'effectuer des observations limitées[57].
Observations durant la phase d'approche ( - )
Le , New Horizons est tirée définitivement de l'hibernation dans laquelle elle a été plongée, pratiquement de manière continue, depuis sept ans et demi. La sonde spatiale a parcouru 4,8 milliards de kilomètres, et se trouve à 220 millions de kilomètres de Pluton. L'état de l'engin spatial, en particulier de ses instruments, est vérifié[58],[50]. Le , les instruments sont pointés vers 2011 KW48 (ex-VNH0004), un objet de Kuiper de moins de 100 km de diamètre, qui se trouve à la distance énorme de 0,5 UA de la sonde spatiale. Si des photos détaillées sont exclues compte tenu de l'éloignement, ces observations pourraient révéler l'existence de satellites, et donner des indications sur la rotation et l'aspect des différents hémisphères. Aucun résultat n'est toutefois publié[59].
En , soit six mois avant le survol de Pluton, débutent les observations continues de la planète et de ses satellites, avec les instruments Ralph/MVIC, Ralph/LEISA, LORRI et Alice. La caméra LORRI doit déterminer, de manière plus précise, les orbites et mouvements des satellites de Pluton : l'objectif est d'affiner le programme chargé de pointer les instruments lors du survol, qui se déroulera sans que les équipes au sol puissent intervenir. Les autres instruments sont utilisés pour des mesures du milieu interplanétaire, qui pourraient permettre de mieux caractériser la ceinture de Kuiper, dans laquelle la sonde spatiale a désormais pénétré : particules à haute énergie, concentrations de poussières[60]. À cette distance, LORRI permet une résolution optique de 900 km/pixel, identique à ce qui est obtenu avec le télescope Hubble. La première photo montrant le couple Charon–Pluton est prise le [61]. Entre fin janvier et début février, les petites lunes (environ 100 km de diamètre) Nix et Hydre sont à leur tour photographiées avec la caméra LORRI[62]. Les photos prises ont permis de calculer avec plus de précision la trajectoire future de la sonde spatiale, et le ses moteurs-fusées sont mis à feu durant 93 secondes, modifiant la vitesse de 1,14 m/s (la vitesse de la sonde spatiale est alors de 14,5 km/s)[Note 3]. Cette correction modifie de 3 442 km la distance de survol de Pluton[63]. Début mai, les lunes les plus petites de Pluton, Kerbéros et Styx, de moins de 30 km de diamètre, sont à leur tour détectées par la caméra LORRI, après de longues séances d'exposition à une distance de 88 millions de kilomètres[64].
Depuis que les instruments ont été activés, des séquences de photos de Pluton sont prises sur une durée de 6,5 jours, correspondant à la période de rotation de la planète naine, pour pouvoir établir une carte complète de sa surface. Cette séquence de 6,5 jours est répétée à chaque fois que la résolution s'améliore de 50 %, soit 100, 66, 44, 28, 19, 12 et 6 jours avant la date de survol de Pluton. Les données collectées permettent de détecter les évolutions temporelles, d'obtenir des cartes et des spectres. Elles sont également utilisées pour affiner les orbites, et donc les masses, de Pluton et ses satellites, ainsi que pour détecter éventuellement des lunes qui n'auraient pas été découvertes par les télescopes terrestres. La dernière séquence, débutant six jours avant le survol, fournit les images et spectres avec la meilleure résolution, y compris de la face cachée lors du survol, qui est photographiée 3,2 jours avant celui-ci. L'instrument SWAP commence ses observations du vent solaire entre 27 et 54 jours avant le survol, tandis que PEPPSI tente de détecter les ions s'échappant de l'atmosphère de Pluton quelques jours avant le survol[65].
À l'issue d'une campagne d'observation du système plutonien d'une durée de sept semaines, réalisée avec la caméra LORRI, la NASA décide, le , de conserver la trajectoire optimale. Aucun nuage de poussière, anneau ou lune de très petite taille n'a été observé sur la trajectoire que doit emprunter la sonde spatiale lors de son survol[66]. Le , la sonde spatiale bascule en mode « sauvegarde » et suspend toutes ses observations scientifiques. L'origine du problème est rapidement identifiée. L'ordinateur a été victime d'une surcharge : les opérateurs au sol étaient en train de transmettre l'ensemble des commandes qui seront enchaînées, entre le 7 et le 16, sans intervention du sol, mais au même moment, il avait été demandé à l'ordinateur de compresser les données scientifiques en stock, avant de les transmettre vers la Terre. Les deux tâches dépassent les capacités de l'ordinateur, et celui-ci se met en mode sauvegarde, en demandant de nouvelles instructions de la Terre. Celles-ci sont transmises, et les observations scientifiques reprennent le [67].
Traversée du système plutonien ()
À compter du et jusqu'au , l'ordinateur embarqué exécute une séquence d'opérations programmées (orientation de la sonde spatiale pour le pointage des instruments vers leur cible, activation/désactivation des instruments…) sans intervention des opérateurs au sol. Treize heures avant le survol de Pluton, qui a lieu le à 11 h 59 UTC, débute la phase d'observation qui permet de remplir les objectifs principaux de la mission. LORRI effectue d'abord des photos de Pluton et de Charon, qui occupent alors tout le champ optique de l'instrument, avec une résolution de 2 à 3 km/pixel. La majeure partie des sept heures qui suivent sont utilisées par l'instrument Alice pour réaliser des spectres de la luminescence atmosphérique afin de déterminer la composition de l'atmosphère de la planète. Des photos partielles sont effectuées par LORRI, avant que Ralph/LEISA n'établisse une carte de la composition de la surface, trois heures avant le survol, avec une résolution de 10 km/pixel. Alice est ensuite utilisé pour observer la surface de Pluton et de Charon. Une heure et demie à deux heures avant le survol, Ralph/LEISA effectue une deuxième cartographie, redondante, de la composition de la surface, avec une résolution de 5 à 7 km/pixel. Puis, des cartes panchromatiques et en couleur de Pluton et de Charon, à haute résolution et en infrarouge, sont réalisées immédiatement avant le survol de la planète naine[68].
New Horizons survole Pluton le [Note 4] à 11 h 59 UTC à 11 095 km de distance, à une vitesse relative de 13,78 km/s, puis passe au plus près de Charon vers 12 h 13, à une distance de 26 926 km. Immédiatement après le survol du système plutonien, la sonde spatiale se retrouve du côté de la face non éclairée de Pluton et de ses lunes. Au cours des deux heures qui suivent, Pluton puis Charon se trouvent en position d'occulter le Soleil (12 h 48 pour Pluton et 14 h 17 pour Charon vu depuis la sonde spatiale ainsi que la Terre (une à deux minutes après l'occultation du Soleil, car à cette distance, Terre et Soleil ne font qu'un angle de 0,24°). Ces occultations sont mises à profit pour mesurer le décalage Doppler avec REX (occultation de la Terre), et la luminescence atmosphérique avec Alice (occultation du Soleil), permettant de déterminer la composition et la structure de l'atmosphère, ainsi que la température[69],[70],[2].
22 heures après le survol du système plutonien, le à 0 h 52 UTC, les opérateurs au sol reçoivent les premières données qui confirment que le programme d'observation associé au survol s'est déroulé de manière nominale. Quelques données scientifiques de l'instrument PEPSSI sont également transmises. La transmission de trois photos détaillées de Pluton, ainsi que d'une photo globale de chacun des corps du système plutonien, est programmée pour le lendemain, avec quelques données de REX, Alice et SWAP[71],[72].
Fin des observations du système plutonien et transmission des données recueillies durant le survol ( - )
Les observations du système plutonien se poursuivent trente jours après le survol, notamment l'étude du vent solaire avec SWAP, et de l'échappement atmosphérique avec PEPSSI. Les données accumulées durant les phases d'observation approchée, qui auront été stockées dans la mémoire de masse, sont pour l'essentiel transmises aux stations au sol sur Terre, à compter de début . Pour les photos, qui représentent le volume de données le plus important, un premier travail de priorisation sera effectué par les équipes au sol en septembre, en s'appuyant sur des vignettes (images de format réduit) pour déterminer l'ordre d'envoi. Du fait du débit limité par la distance séparant la sonde de notre planète, le transfert des données recueillies s’achève seize mois après le survol, c'est-à-dire en [69],[2].
-
Image en vraies couleurs de Pluton (l'objet le plus brillant) et Charon, prise par New Horizons, le .
-
Image en fausses couleurs prise le avec Pluton à gauche et Charon à droite (le contraste est renforcé pour accentuer les différentes zones géologiques)[73].
Exploration de la ceinture de Kuiper (2015-2025)
Après le survol de Pluton, New Horizons traverse la ceinture de Kuiper, qui s'étend de 30 à 55 unités astronomiques du Soleil, et dont l'étude constitue le deuxième objectif de la mission. Le survol d'au moins un objet transneptunien est prévu. Mais lors de son lancement, aucun n'est situé suffisamment à proximité de la course de la sonde spatiale. Une campagne d'observation astronomique intensive est menée au cours de la décennie suivante. Ce n'est qu'en 2014, après une mobilisation de moyens exceptionnelle, qu'une cible est finalement trouvée.
Observations d'autres objets
La sonde a pu prendre quelques photos d'objets relativement proches, par exemple en et en de (15810) Arawn, un quasi-satellite de Pluton, ce qui a permis d'avoir quelques précisions physiques comme sa période de rotation, il était alors à 111 000 000 km de la sonde[74].
À la recherche d'un objectif dans la ceinture de Kuiper
À la date de lancement de la mission, en 2006, aucun objet transneptunien à portée de New Horizons n'était connu dans la ceinture de Kuiper, compte tenu du peu d'ergols dont la sonde spatiale disposera après la traversée de Pluton. Mais les responsables de la mission tablent sur les découvertes au cours de la décennie qui doit s'écouler entre le lancement et la correction de trajectoire qui devra être effectuée pour diriger la sonde spatiale vers sa deuxième cible. Ils estiment à l'époque que la sonde spatiale a une probabilité de 50 % de passer à portée d'un corps céleste de 72 km de diamètre, ou de plus de 95 % de passer à proximité d'un objet de 45 km ou plus[75]. Cette probabilité atteint son maximum à la distance de 42 ua du Soleil, qui correspond à la plus forte concentration d'objets de la Ceinture de Kuiper, région qui devrait être traversée entre les années 2018 et 2019[76]. Compte tenu de la navigation quasi parfaite de la sonde, celle-ci dispose après la traversée du système plutonien de suffisamment d'ergols pour modifier sa trajectoire de 130 m/s, ce qui lui permet de s'écarter d'un angle inférieur à 1° de la route qu'il suit au moment du survol de Pluton[Note 5]. Mais au bout de huit ans de recherches entreprises par les astronomes, aucune cible potentielle n'a été découverte par la communauté des astronomes dans la ceinture de Kuiper. La date limite pour une découverte exploitable se situe au cours de l'été 2014. En effet, pour organiser un rendez-vous il faut connaître l'orbite de l'objet survolé, ce qui suppose d'effectuer deux observations, à un an d'intervalle. La première observation doit donc avoir lieu au plus tard au cours de l'été 2014, pour permettre de diriger la sonde vers son deuxième objectif après le survol de Pluton en .
La découverte d'un objet transneptunien à portée de la sonde spatiale n'est pas facile, car les objets de la ceinture de Kuiper ne sont pas très nombreux (environ 1 000 découverts dans un volume d'espace énorme) et sont très difficiles à détecter, du fait de leur petite taille et de leur éloignement (quelques dizaines d'UA). Pourtant des moyens importants ont été utilisés pour découvrir un objectif : entre 2011 et 2013, une campagne intense d'observation (durant 84 heures) est menée en utilisant les instruments Subaru, Magellan et Keck, qui font partie des télescopes terrestres les plus puissants : cinquante-deux objets nouveaux appartenant à la ceinture de Kuiper sont découverts, mais aucun n'est à portée de New Horizons : le plus proche nécessite d'effectuer une variation de delta-v de 200 m/s, une manœuvre nécessitant une quantité d'ergols supérieure à la quantité encore disponible dans la sonde[77].
À la suite du résultat infructueux des recherches à partir d'observatoires terrestres, l'équipe de New Horizons demande au printemps 2014 un créneau d'observation sur le télescope spatial Hubble, car celui-ci permet de gagner 1,6 magnitude grâce à sa position dans l'espace. Un temps d'observation de 200 orbites (~ 300 heures) est demandé[Note 6]. Cette durée résulte d'une hypothèse statistique basée sur les découvertes précédentes. Selon cette hypothèse, il devrait y avoir 94 % de chances qu'une observation de cette durée permette de découvrir un objectif à portée. Les responsables du projet proposent, pour obtenir l'accord du Space Telescope Science Institute, qui alloue le temps d'observation de Hubble, d'effectuer une première observation de 40 orbites (~ 60 heures) qui, selon l'hypothèse effectuée, devrait permettre de découvrir deux nouveaux objets dans la ceinture de Kuiper. Si les découvertes effectuées grâce à ce temps d'observation valident le modèle statistique, ils demanderont l'allocation des 160 orbites (~ 240 heures) supplémentaires. Si la recherche échoue, l'équipe de New Horizons propose que la sonde spatiale soit utilisée, après son survol de Pluton, pour observer à distance un certain nombre d'objets de la ceinture du Kuiper, afin d'établir un modèle de leur distribution plus précis[77]. La phase d'observation pilote débute en . À son issue, le , deux nouveaux objets ont été découverts dans la ceinture de Kuiper, comme prévu par l'équipe New Horizons. En conséquence, les gestionnaires du télescope spatial allouent la tranche de temps d'observation de 160 orbites complémentaires demandée[78]. Finalement, en , l'équipe de New Horizons annonce avoir découvert au moins un objectif que la sonde spatiale est certaine de pouvoir survoler, compte tenu des réserves de carburant dont elle dispose[79]. Deux autres cibles potentielles, d'un diamètre proche et situées à une distance pratiquement équivalente, continuent d'être étudiées.
Sélection de l'objectif (août - décembre 2015)
L'objectif pré-sélectionné, (486958) Arrokoth, alors désigné provisoirement 2014 MU69, alias PT1 (pour Potentiel Target 1, « Cible potentielle 1 » en anglais)[80], constitue le candidat favori, car la probabilité que la sonde spatiale puisse l'atteindre, compte tenu de la réserve de carburant disponible, est de 100 %. Il a un diamètre de 30 à 45 kilomètres, est situé à une distance de 43,4 ua du Soleil, et sa magnitude apparente est de 26,8. Les manœuvres nécessaires pour l'atteindre ne devraient consommer que 56 m/s (si elles sont effectuées en ), ou 60 m/s (si elles sont effectuées en décembre), soit un peu plus d'un tiers de la réserve d'ergols de la sonde spatiale disponible pour cette manœuvre (130 m/s)[79]. Le second des deux objets potentiels pour ce survol est 2014 PN70 (PT3), qui nécessite toutefois un changement de vitesse de 116 m/s en octobre et 122 m/s en décembre. PT3 présentait l'avantage d'être plus brillante, donc de permettre une trajectoire plus précise, d'être sans doute plus grosse et d'être plus écartée du Soleil vue de la Terre au moment du survol, ce qui faciliterait une observation simultanée depuis la Terre et par la sonde spatiale. PT3 a une orbite proche de PT1 et fait partie, comme ce dernier, des objets transneptuniens « froids » qui forment le contingent principal de ces corps[81],[82].
La trajectoire et la cible sont choisies en , et quatre manœuvres de la sonde sont effectuées en octobre[83] et , pour placer New Horizons sur une trajectoire d'interception. La dernière dure vingt minutes. Ce sont les manœuvres les plus lointaines jamais réalisées sur un engin d'origine humaine[2].
Campagne d'observation de l'été 2017
Une campagne d'observations intenses est menée, en juin et , pour déterminer de manière plus précise les caractéristiques de (486958) Arrokoth. L'équipe projet veut tirer profit de trois occultations d'étoiles par MU69, qui s'échelonnent à six semaines d'intervalle. Des télescopes terrestres, aérien (télescope SOFIA de la NASA) et spatiaux sont mobilisés pour effectuer ces observations et, si possible, déterminer de manière plus précise la taille, les caractéristiques orbitales, la forme, la présence d'anneaux, de poussière ou éventuellement de satellites. Ces observations ont lieu les , et . Les résultats indiquent qu'Arrokoth est plus petit que prévu, et que c'est soit un ovoïde de moins de 30 km de long, soit un système binaire constitué de deux corps dont la plus grande longueur ne dépasse pas 15 à 20 km[84].
L'équipe projet de New Horizons décide de donner un nom de baptême plus parlant à l'objet de Kuiper 2014 MU69 et lance en un appel à propositions auprès du public. À partir d'une liste issue des suggestions du public, le nom de Ultima Thulé est retenu. Thulé était au Moyen Âge une île mythique située aux confins nordiques, au-delà du monde connu. L'appellation fait référence au fait que New Horizons, en effectuant son survol, va découvrir un monde qui était resté hors de portée des missions spatiales menées jusque là. Il s’agit d’un surnom provisoire, la NASA proposera, après le survol, un nom officiel à l’UAI (Union astronomique internationale), dont l'une des missions est de désigner les nouveaux objets célestes[85].
Survol de (486958) Arrokoth ()
Le recueil des données scientifiques sur l'objet de Kuiper se déroule de la même manière que pour le système plutonien mais le déroulement du survol est beaucoup plus difficile. En effet l'orbite est connue avec une précision limitée ce qui impose des corrections de trajectoire tardives reposant en partie sur le repérage de (486958) Arrokoth, alors surnommé Ultima Thulé, par les moyens optiques embarqués par la sonde spatiale[86]. L'objet de Kuiper est repéré pour la première fois sur des images prises par la caméra LORRI de la sonde spatiale le alors que New Horizons se situe à 172 millions de kilomètres de son objectif[87]. Le survol comprend trois phases. Durant la première phase dite d'approche qui s'étend du et va jusqu'au , New Horizons prend des photos avec ses caméras pour déterminer la présence d'anneaux ou de lunes qui pourraient générer de la poussière mettant en danger l'engin spatial. La phase principale va du au et concentre l'essentiel de la collecte de données scientifiques sur les deux journées encadrant le survol. Des images sont prises pour déterminer la topographie tandis que le spectrographe détermine les éléments chimiques composant la surface. La dernière phase s'étend sur 20 mois et est mise à profit pour transférer les données collectées durant le survol. Les opérations menées durant le survol se déroulent de manière complètement automatique car les instructions préparées par le centre de contrôle de la mission mettent plus de 6 heures à parvenir jusqu'à la sonde spatiale. Arrokoth est plus sombre que Pluton et la caméra LORRI n'a pas été conçue pour faire des images dans ces conditions d'éclairage. Pour obtenir un niveau de détail suffisant, le survol doit se faire à une distance beaucoup plus rapprochée (Arrokoth est beaucoup plus petit que Pluton) ce qui entraîne un défilement beaucoup plus rapide du sujet photographié[88].
New Horizons survole (486958) Arrokoth le vers 5 h 33 TU à une distance de 3 500 km et à une vitesse de 14,43 km/s. Au moment du survol la Terre se trouvait à 6,62 milliards de kilomètres. Quatre heures après celui-ci, le contrôle au sol reçoit les premières données sur son déroulement : 50 gigabits de données (environ 6,25 gigaoctets) ont été enregistrées durant ce bref passage. Compte tenu du débit réduit (1 kilobit/seconde) et de la quantité d'énergie disponible limitée, la transmission de ces données devrait prendre 20 mois et durer jusqu'à . D'après une première photo à faible résolution, reçue le lendemain du survol, Arrokoth est constitué de deux corps pratiquement sphériques et de taille inégale soudés l'un à l'autre et ayant la forme d'un bonhomme de neige. Il s'agit d'un exemplaire particulièrement bien préservé de corps binaire à contact. L'impact a dû s'effectuer à relativement basse vitesse (quelques km/h). Ces binaires sont très fréquentes parmi les comètes (par exemple 67P/Tchourioumov-Guérassimenko) qui partagent la même origine qu'Arrokoth. L'ensemble est haut de 33 km pour une largeur maximale de 15 kilomètres. Les deux éléments ont provisoirement été surnommés Ultima pour la plus grosse et Thulé pour la plus petite, ceci venant du nom provisoire. La période de rotation mesurée peu avant le survol est d'environ 15 heures. La surface semble dépourvue de cratères de taille importante. Elle est d'une couleur rougeâtre, similaire à celle de la calotte du pôle nord de Charon et qui est sans doute due à la présence de matériaux organiques de type tholine. Les caractéristiques visibles semblent indiquer que cet objet de la ceinture de Kuiper a été créé au tout début de la formation du Système solaire et qu'il a conservé ses caractéristiques originelles[89],[90].
Fin de mission (2019-2025) : prévisionnel
En , la sonde devait passer à moins de 0,1 unité astronomique de 2014 PN70 (objet qu'elle aurait pu visiter) et devait le photographier.
La mission de New Horizons pourrait se poursuivre jusqu'en , date à laquelle la sonde spatiale aura atteint la distance de 50 à 60 ua où se situe la limite externe de la ceinture de Kuiper, au-delà de laquelle on ne trouve plus que les objets épars dont la densité rend un survol peu probable.
L'équipe projet de la mission espère trouver un troisième objectif pour la sonde spatiale dans la ceinture de Kuiper. Cette découverte pourrait être difficile compte tenu des moyens particulièrement importants qu'il a fallu mobiliser pour trouver (486958) Arrokoth (Ultima Thulé). Toutefois la sonde devrait elle-même détecter l'objet qu'elle pourrait visiter. Elle devrait faire l'analyse des photos qu'elle prendra et pourrait détecter un objet ayant une luminosité trop faible pour être vu depuis les télescopes terrestres ; envoyer les photos vers la Terre, pour analyse, serait beaucoup trop long, vu la capacité d'émission de la sonde. Cette étude ne pourra commencer qu'après la transmission totale des données concernant (486958) Arrokoth, ce qui devrait prendre environ 20 mois[91]. La Nasa annonce que la recherche a commencé fin 2020[92], le télescope Hubble pourrait être utilisé[93]. Ce nouvel objectif doit être découvert dans les quelques années qui viennent avant que la sonde spatiale ne quitte la région dense de la ceinture de Kuiper. Par ailleurs la mission n'est actuellement financée que jusqu'au début 2021. Le survol d'un deuxième objet de la ceinture de Kuiper nécessiterait donc que le prolongement de mission soit accordé par l'agence spatiale américaine[94].
En , les équipes de New Horizons et de Voyager se sont rencontrées afin de dresser les bases d'une éventuelle collaboration pour l'observation de l'héliosphère ; les instruments et la position des trois vaisseaux pouvant se compléter au moins jusqu'en 2025 et peut-être jusqu'en 2027, date à laquelle la quantité d'énergie restante dans les sondes Voyager ne sera plus suffisante pour les maintenir en opération[95].
D'ici 2032, alors que New Horizons sera située à environ 82 unités astronomiques, la puissance restante dans le vaisseau sera de 150 watts, soit le minimum requis pour la maintenir opérationnelle. S'il est probablement possible de repousser ces limites théoriques, la sonde ne sera définitivement plus opérationnelle lorsqu'elle atteindra la distance de 120 unités astronomiques[95].
Résultats scientifiques
Pluton est un objet transneptunien qui présente la particularité de former avec Charon un système double. Aucun corps du système solaire présentant une de ces deux caractéristiques n'avait jusqu'à présent été étudié in situ par un engin spatial. Aussi les scientifiques s'attendaient à trouver un monde aux caractéristiques originales. Les premières observations vont bien au-delà des espérances dans ce domaine. Pluton, comme Charon, présente des surfaces jeunes, pratiquement dépourvues de cratères, avec des structures apparentes à la fois originales et diversifiées. Pluton est manifestement une planète encore active sur le plan géologique, avec des montagnes de glace d'eau de plus de 3 km de haut, ce qu'aucune observation antérieure dans le système solaire ne peut expliquer, compte tenu de la taille de la planète naine et de l'absence de forces de marée d'une puissance suffisante. La première publication officielle des résultats de la mission dans une revue scientifique a lieu en [96],[97].
Surface de Pluton
Les premières photos de Pluton prises par la sonde spatiale montrent une région très brillante au niveau d'un pôle, une bande sombre au niveau de l'équateur et des régions de couleur intermédiaire. Des résultats préliminaires sont annoncés le . Le diamètre de Pluton est mesuré avec une précision améliorée et évalué à 2 370 ± 20 km. Pluton est dotée d'une calotte polaire composée de glaces de méthane et d'azote. Les zones sombres ont une composition très différente des calottes polaires, avec une présence de méthane beaucoup plus faible[99]. La dernière photo de Pluton prise par LORRI et RALPH le 13 juillet, le jour précédant le survol, montre une planète avec des types de terrain très variés, présentant certaines caractéristiques apparentes de Japet satellite de Saturne et de Triton satellite de Neptune. Peu de cratères sont visibles[100].
Les montagnes de glace d'eau
Le premier gros plan, pris au moment du survol et reçu sur Terre le , montre une surface dépourvue de cratères d'impact, et donc sans doute jeune (moins de 100 millions d'années). Des montagnes élevées d'environ 3 300 mètres, baptisées de manière informelle Norgay Montes, apparaissent sur la photo. Celles-ci ne peuvent pas être composées de glace de méthane, de monoxyde de carbone, ou d'azote, car ces matériaux ne sont pas assez résistants pour former des sommets aussi élevés. Elles sont sans doute constituées de glace d'eau, qui forme le manteau de la planète naine. Les reliefs de ce type n'ont jusqu'à présent été observés que sur les satellites glacés des planètes gazeuses, et résultent des forces de marée générées par ces planètes géantes. Ici un mécanisme différent est à l’œuvre, mais il reste à déterminer. Les scientifiques excluent l'influence des forces de marée générées par Charon, compte tenu de sa taille. Deux pistes sont évoquées : la désintégration des matières radioactives, comme le thorium ou l’uranium présents dans les silicates, qui jouent encore un rôle dans le cas de la Terre, mais dont l'influence est considérée habituellement comme négligeable après quatre milliards d'années sur des mondes de la taille de Pluton. L'autre explication suppose l'existence d'un océan, sous le manteau glacé, qui en perdant sa chaleur latente, serait à l'origine des mouvements de la surface[101],[102],[103].
Tombaugh Regio
Une région très claire et en forme de cœur, baptisée de manière informelle Tombaugh Regio du nom du découvreur de Pluton, s'insère entre des zones d'apparence très sombre situées au niveau de l'équateur. Le matériau recouvrant sa surface n'est pas uniforme : dans sa moitié gauche domine le monoxyde de carbone, avec une accumulation plus importante vers le centre de cette zone. Le processus à l'origine de cette accumulation n'est pas connu. Une image en gros plan du cœur montre une plaine baptisée Spoutnik Planum, constituée d'un ensemble de zones polygonales de 20 km de côté délimitées par des dépressions étroites, dont certaines contiennent un matériau sombre tandis que d'autres semblent entourées de collines qui s'élèvent au-dessus du terrain alentour. Les dépressions pourraient avoir pour origine une contraction de la surface, mais elles pourraient être également dues à un processus convectif prenant sa source dans la chaleur interne de Pluton. Au sud-est, le terrain plat cède la place à une région hérissée de pics, qui pourraient avoir été formés par le processus de sublimation qui transforme la glace en gaz sans passer par une phase liquide intermédiaire[104]. Les glaces d'azote, de méthane et de monoxyde de carbone restent fluides dans les conditions de température régnant sur Pluton, contrairement à la glace d'eau. Ainsi, au nord de Sputnik Planum, les photos prises montrent des glaciers de glace d'azote s'écoulant depuis un terrain chaotique, plus au nord, vers cette plaine en décrivant des volutes pour contourner des obstacles. De la même manière, au sud de Sputnik Planum, de la glace exotique (pas de la glace d'eau) s'écoule autour de chaines montagneuses baptisées Hillary et Norgay (du nom des vainqueurs du Mont Everest) et viennent combler des cratères d'impact de grande taille[105].
Atmosphère de Pluton
La présence d'une atmosphère sur Pluton est connue depuis 1988. Les instruments SWAP et PEPSSI ont confirmé que le taux d'échappement atmosphérique de l'atmosphère de Pluton est particulièrement élevé. Le vent solaire est sans doute à l'origine du processus, en entraînant les particules ionisées de l'atmosphère plutonienne (non protégée faute de champ magnétique) vers l'espace interplanétaire. Les scientifiques estiment, d'après les données collectées par les instruments de New Horizons, que le taux d'échappement est 500 fois plus élevé que celui de la planète Mars. L'atmosphère étant reconstituée par la sublimation de matériaux de la surface de la planète naine, ce processus aurait entraîné depuis la formation de Pluton une réduction de son diamètre de 6 kilomètres[104].
Du fait de l'orbite elliptique de Pluton, au fur et à mesure que celle-ci s'éloigne du Soleil, son atmosphère se refroidit, puis se condense et est précipitée sur le sol, sous forme de glace, entraînant finalement sa disparition totale jusqu'à ce que la planète se rapproche de nouveau de notre astre. Alors que Pluton s'éloigne progressivement du Soleil depuis 1989, les observations effectuées ces dernières années depuis la Terre indiquaient une augmentation de la pression atmosphérique, en contradiction avec cette hypothèse. L'instrument REX a permis de déterminer la pression à la surface de Pluton, par mesure de l'effet Doppler des émissions radio de New Horizons traversant l'atmosphère de Pluton immédiatement avant l'occultation de la Terre par la planète naine. La pression mesurée par REX est deux fois plus faible que la valeur fournie par des observations effectuées depuis la Terre en 2013. Cette variation semble indiquer que le survol de New Horizons coïncide avec la phase de disparition de l'atmosphère. Pour certains scientifiques, la coïncidence est surprenante, et ces conclusions doivent être confirmées[104].
Une photo prise au moment de l'occultation du Soleil par Pluton a permis de mettre en évidence la présence de brume jusqu'à une altitude de 130 km, bien au-dessus de ce qui était attendu (30 km), compte tenu des conditions de température et de pression. La même photo permet de distinguer deux couches atmosphériques aux caractéristiques distinctes, de 0 à 80 km d'altitude, et de 80 à 130 km. Cette brume est un indice de la chimie complexe qui se déroule dans l'atmosphère de Pluton. Le rayonnement ultraviolet du Soleil interagit avec les molécules de méthane présentes dans l'atmosphère, et forme des hydrocarbures complexes dans la couche supérieure de l'atmosphère. Il se forme des molécules telles que l'éthylène ou l'acétylène. Ces molécules passent dans la couche inférieure de l'atmosphère, où elles se condensent en glace en donnant naissance à la brume. Le rayonnement ultraviolet interagit avec ces molécules pour former des tholins, dont les dépôts à la couleur caractéristique rouge/brun sont visibles à la surface de Pluton[104].
Charon
Charon, comme Pluton, montre une surface jeune comportant peu de cratères et comportant de nombreuses formations, semblant indiquer qu'elle est géologiquement active malgré sa petite taille. Un canyon de 6 à 10 km de profondeur et d'une grande longueur est visible près du pôle, ainsi qu'un autre canyon de 5 km de profondeur. Une série de falaises et de dépressions se succèdent du nord-est au sud-ouest sur plus de 1 000 km, qui a pu être créée par un processus interne. En dessous de ces formations, un terrain pratiquement sans relief et faiblement cratérisé semble indiquer qu'il a été resurfacé récemment. Une région sombre surnommée Mordor couvre le pôle et est entourée d'un terrain rougeâtre. La couleur sombre pourrait être due à une fine couche de matériau, car un terrain plus clair apparaît à l'emplacement des cratères visibles[101],[102].
Un gros plan d'une région de la lune située près du terminateur montre un terrain très lisse avec des cratères d'impact nettement dessinés et de longues fissures. Ces fissures ressemblent aux crevasses lunaires qui ont pour origine le refroidissement puis la contraction de laves très fluides qui s'étaient répandues à sa surface. Une montagne isolée et située dans une dépression très creuse intrigue les planétologues car sa formation reste inexpliquée et ce type de formation n'a jamais été observé dans le système solaire. Aucune atmosphère n'a été détectée par l'instrument Alice[104].
Petites lunes de Pluton
Une première image d'Hydre comportant quelques pixels a pu être prise. De forme allongée (43 × 33 km), sa surface est constituée principalement de glace d'eau[101]. Une image également fortement pixelisée de Nix est restituée quelques jours après le survol. Elle permet de confirmer la longueur de 40 km et la forme allongée de ce petit satellite[104].
Le survol de Pluton permet d'affiner les principales caractéristiques des petites lunes de Pluton (résumées dans le tableau ci-dessous). L'un des éléments les plus surprenants découvert par la sonde spatiale est que, contrairement à la plupart des satellites des planètes du système solaire (et à Charon), les petites lunes de Pluton ne sont pas en rotation synchrone par rapport à Pluton (elles ne présentent pas toujours la même face à la planète naine). En particulier Hydre, le satellite le plus extérieur, parcourt l'orbite autour de Pluton en 38 jours, alors qu'il tourne sur lui-même en 10 heures. L'inclinaison de l'axe des pôles est également atypique : Styx a une inclinaison de 82° et l'axe de Nix est même incliné de 132°, ce qui signifie que la lune tourne sur elle-même à contresens par rapport à son déplacement autour de Pluton. Par ailleurs la vitesse de rotation de Nix a diminué de 10 % depuis sa découverte. Malgré ces caractéristiques, les scientifiques estiment, compte tenu de leur apparence proche de celles de Charon et de Pluton, que les petites lunes se sont formées à l'intérieur du système plutonien sans doute, au moins pour Nix et Hydre, à la suite de fusion de petits corps résultant eux-mêmes de la fragmentation d'anciennes lunes de Pluton. La surface de Nix et celle d'Hydre présentent plusieurs petits cratères, mais il n'y a ni strates ni éboulement rocheux apparent. La recherche d'autres satellites de Pluton n'a abouti à aucune nouvelle découverte, et s'il en existe un, celui-ci doit être très petit[106].
Lune | Magnitude apparente | Masse | Dimensions | Rayon orbital | Période orbitale | Nombre de rotations par orbite |
---|---|---|---|---|---|---|
Styx | 27 | 10 × 5,3 km | 42 656 ± 78 km | 20,2 jours | 6,22 | |
Nix | 23,5 | 54 × 41 × 36 km | 48 694 ± 3 km | 24,9 jours | 13,6 | |
Kerbéros | 26,4 | 12 × 7,5 km | 57 783 ± 19 km | 32,2 jours | 6,04 | |
Hydre | 23 | 43 × 33 km | 64 738 ± 3 km | 38,2 jours | 88,9 |
(486958) Arrokoth
New Horizons a collecté des données lors de son survol de (486958) Arrokoth.
Milieu interstellaire
L'instrument SWAP a permis d'estimer à 0,127 ± 0,015 cm−3 la densité en atomes d'hydrogène aux abords du système solaire[107].
Notes et références
Notes
- Et donc moins de 1/10000e de sa surface apparente.
- Les observations du télescope spatial Hubble ont été faites dans deux longueurs d'onde, ce qui est insuffisant pour obtenir directement une image en vraies couleurs. Les cartes de la surface à chacune de ces longueurs d'onde limitent le spectre réel que pourraient produire les matériaux en surface de Pluton. Ces spectres, générés pour chaque point résolu à la surface, sont ensuite convertis en les couleurs RVB vues ici. Voir Buie et al., 2010.
- Cette correction, de moins de 0,01%, illustre la précision nécessaire pour travailler à de telles distances.
- Cet évènement intervient jour pour jour 50 ans après le premier survol d'une planète par un engin spatial (Mariner 4 survole Mars le ). Il parachève le triomphe de l'exploration spatiale américaine du système solaire puisque tous les premiers vols de reconnaissance des planètes du système solaire (en considérant que Pluton en soit une) ont été effectués par des engins de la NASA : Mars, Mercure survolé par Mariner 10 en 1973, Vénus par Mariner 2 en 1962, Jupiter par Pioneer 10 en 1973, Saturne par Pioneer 11 en 1979, Uranus par Voyager 2 en 1985 et Neptune par Voyager 2 en 1989.
- Cet angle est d'autant plus faible pour une masse d'ergols donnée que la vitesse de l'engin spatial et sa masse sont élevées.
- Sur une année, le temps d'observation total disponible sur Hubble est de 3 400 orbites (~ 5 100 heures) et les demandes des astronomes excèdent de six fois le temps disponible. La demande de l'équipe de New Horizons est donc particulièrement importante.
Références
- https://planetaryprotection.arc.nasa.gov/missions
- NASA Pluto flyby press kit, op. cit. p. 8-10.
- Doressoundiram et Lellouch 2008, p. 42-43.
- Ray Villard et Karen Randall, « NASA's Hubble Discovers Another Moon Around Pluto », sur hubblesite.org.
- (en) « Hubble discovers new Pluto moon », sur www.spacetelescope.org (consulté le ).
- Selon Albert Ducrocq en 1980, une approche à 20 000 km de Titan, (au lieu des 6 900 km), aurait permis le survol de Pluton.
- (en) S. Alan Stern et al., « The New Horizons Pluto Kuiper Belt Mission: An Overview with Historical Context », Space Sci Rev, vol. 140, , p. 5-6 (DOI 10.1007/s11214-007-9295-y).
- (en) S. Alan Stern et al., « The New Horizons Pluto Kuiper Belt Mission: An Overview with Historical Context », Space Sci. Rev., vol. 140, , p. 6-8 (DOI 10.1007/s11214-007-9295-y).
- (en) S. Alan Stern et al., « The New Horizons Pluto Kuiper Belt Mission: An Overview with Historical Context », Space Sci. Rev., vol. 140, , p. 8 (DOI 10.1007/s11214-007-9295-y).
- (en) Yanping Guo, Robert W. Farquhar et al., « New Horizons Mission Design », Space Science Reviews, Springer, vol. 140, , p. 49-74 (DOI 10.1007/s11214-007-9242-y).
- (en) S Alan Stern, « The New Horizons Pluto Kuiper belt Mission : An Overview with Historical Context », , p. 14-15.
- Young et al., p. 94.
- (en) Emily Lakdawalla, « Pluto's atmosphere does not collapse », The Planetary Society, .
- (en) Glen H. Fountain et al., « The New Horizons spacecraft », Space Science Reviews, Springer, vol. 140, , p. 23-47 (DOI 10.1007/s11214-008-9374-88, lire en ligne).
- (en) Tony Greicius, « New Horizons Receives Mission Extension to Kuiper Belt, Dawn to Remain at Ceres », NASA, .
- (en) « Cost of New Horizons », sur Planetary.org
- (en) NASA, New Horizons : Mission Guide, , 39 p. (lire en ligne [PDF]), p. 4 & 16.
- (en) NASA, New Horizons : Mission Guide, , 39 p. (lire en ligne [PDF]), p. 21.
- (en) NASA, New Horizons : Mission Guide, , 39 p. (lire en ligne [PDF]), p. 24.
- (en) NASA, New Horizons : Mission Guide, , 39 p. (lire en ligne [PDF]), p. 23.
- (en) ¨Patric Blau, « New Horizons - Spacecraft Overview » (consulté le ).
- (en) NASA, New Horizons : Mission Guide, , 39 p. (lire en ligne [PDF]), p. 23, 24.
- « Talking to Pluto is hard! Why it takes so long to get data back from New Horizons », sur www.planetary.org (consulté le ).
- (en) Emily Lakdawalla, « Talking to Pluto is hard! Why it takes so long to get data back from New Horizons », Planetary society, .
- (en) NASA, New Horizons : Mission Guide, , 39 p. (lire en ligne [PDF]), p. 21, 22.
- (en) NASA, New Horizons : Mission Guide, , 39 p. (lire en ligne [PDF]), p. 22, 23.
- NASA launch press kit, op. cit. p. 5.
- NASA launch press kit, op. cit. p. 18.
- NASA launch press kit, op. cit. p. 18-22.
- Reuter et al., p. 129-254.
- (en) « New Horizons « Payload » » (consulté le ).
- Stern et al., p. 155-187.
- Weaver et al., p. 85-86.
- [1].
- Cheng et al., p. 189–215.
- McComas et al., p. 261–313.
- McNutt et al., p. 315–385.
- Horányi et al., p. 387–402.
- « The Student Dust Counter », sur http://lasp.colorado.edu.
- L'Univers et Ses Mystères, de Tony Long, Flight 33 productions, 2007, ép. 11 (« Uranus, Neptune et Pluton »).
- Warren Leary, « Spacecraft heads for Pluto, taking along its discoverer's ashes - World », sur The Sydney Morning Herald, (consulté le ).
- (en) Patrick Blau, « New Horizons - Project History & Mission Profile », sur spaceflight101.com (consulté le ).
- NASA launch press kit, op. cit. p. 8.
- NASA launch press kit, op. cit. p. 8-10.
- (en) Tariq Malik, « Pluto probe gets an eyeful in Jupiter flyby », msnbc.com, (consulté le ).
- (en) « Fantastic Flyby - NASA Science », NASA, (consulté le ).
- (en) Emily Lakdawalla, « DPS: New stuff from New Horizons at Jupiter », .
- (en) Emily Lakdawalla, « Ices, Oceans, and Fire: Monday afternoon: New Horizons at Jupiter », Planetary society, .
- Guo et al., p. 49–74.
- (en) « On Pluto's Doorstep, NASA's New Horizons Spacecraft Awakens for Encounter », NASA - APL, .
- (en) « New Horizons Slips into Electronic Slumber », NASA - APL, .
- (en) « New Horizons Ventures Beyond Saturn’s Orbit », NASA - APL, .
- (en) « Course Correction Keeps New Horizons on Path to Pluto », NASA - APL, .
- (en) « Later, Uranus: New Horizons Passes Another Planetary Milestone », NASA - APL, .
- « New Horizons, on course for Pluto, crosses Neptune orbit » (« New Horizons, sur la route pour Pluton, traverse l'orbite de Neptune »), SpaceFlight Now, 25 août 2014.
- (en) « Is the Pluto System Dangerous? Milestone », NASA - APL, .
- Young et al., p. 111.
- (en) « New Horizons Set to Wake Up for Pluto Encounter », NASA - APL, .
- (en) Chris Gebhardt, « New Horizons begins Pluto observations ahead of July flyby », nasaspaceflight.com, .
- (en) « New Horizons Begins First Stages of Pluto Encounter », NASA - APL, .
- (en) Emily Lakdawalla, « New Horizons returns first images from mission's Pluto approach phase », Planetary society, .
- (en) « 85 Years after Pluto’s Discovery, New Horizons Spots Small Moons Orbiting Pluto », .
- (en) « With Trajectory Correction, NASA’s New Horizons Homes in on Pluto », .
- (en) « New Horizons Spots Pluto’s Faintest Known Moons », .
- Young et al., p. 112.
- (en) « NASA's New Horizons Spacecraft Stays the Course to Pluto », .
- (en) Emily Lakdawalla, « New Horizons "back in action" after safe mode event, ready to resume encounter science », Planetary society, .
- Young et al., p. 113.
- Young et al., p. 113-115.
- Guo et al., p. 67.
- (en) Emily Lakdawalla, « New Horizons "phones home" after Pluto flyby », Planetary society, .
- « Pluton : la sonde New Horizon a « téléphoné à la maison » », sur Le Monde.
- « Pluton a le cœur brisé », sur Le Figaro.
- https://photojournal.jpl.nasa.gov/catalog/PIA20589
- (en) « NASA's Hubble telescope finds potential Kuiper belt targets », Johns Hopkins Applied Physics Laboratory, (consulté le ).
- (en) Young et al., p. 115.
- (en) Emily Lakdawalla, « Hubble to the rescue! The last-ditch effort to discover a Kuiper belt target for New Horizons », Planetary society, (consulté le ).
- (en) Dépêche du site Hubble, « Hubble to Proceed with Full Search for New Horizons Targets », Hubblesite, (consulté le ).
- (en) Emily Lakdawalla, « Finally! New Horizons has a second target », Planetary society, (consulté le ).
- (en) Tricia Talbert, « NASA's New Horizons Team Selects Potential Kuiper Belt Flyby Target », NASA, (consulté le ).
- (en) « New Horizons HST KBO Search Results: Status Report » [PDF], (consulté le ).
- (en) S.B. Porter et al., « Orbits and accessibiity of potential New Horizons KBO Encouter », 46th Lunar and Planetary Science Conference, , p. 2 (lire en ligne).
- (en) « New Horizons Continues Toward Potential Kuiper Belt Target », The Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory LLC, (consulté le ).
- (en) Chris Gebhardt, « New Horizons’ target a “science bonanza”, potential close or contact binary », sur nasaspaceflight.com, .
- (en) « New Horizons Chooses Nickname for 'Ultimate' Flyby Target », sur New Horizons, The Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory LLC, .
- (en) Jason Davis, « 'Everything about this flyby is tougher': New Horizons just over 100 days from Ultima Thule », The Planetary Society, .
- (en) Emily Lakdawalla, « OSIRIS-REx and New Horizons catch first sight of their targets », The Planetary Society, .
- (en) Emily Lakdawalla, « What to Expect When New Horizons Visits 2014 MU69, Ultima Thule », The Planetary Society, .
- (es) Daniel Marin, « Ultima Thule, un cuerpo primigenio con forma de muñeco de nieve en las afueras del sistema solar », sur Eureka, .
- (en) Emily Lakdawalla, « MU69 appears as a bi-lobed baby comet in latest New Horizons images », The Planetary Society, .
- Ciel et Espace no 564 avril-mai 2019
- http://pluto.jhuapl.edu/News-Center/PI-Perspectives.php?page=piPerspective_11_04_2020
- http://pluto.jhuapl.edu/News-Center/PI-Perspectives.php
- JL Dauvergne, « New Horizons cherche sa 3e cible », sur Ciel & Espace, (consulté le ).
- (en) Emily Lakdawalla, « New Horizons prepares for encounter with 2014 MU69 », sur The Planetary Society, (consulté le ).
- (en) « The Pluto system: Initial results from its exploration by New Horizons », sur Science.
- (en) « First Official Data From the Pluto Flyby Reshapes the Dwarf Planet’s History », sur Smithsonian.
- (en) F. Marchis et D. E. Trilling, « The Surface Age of Sputnik Planum, Pluto, Must Be Less than 10 Million Years », PLOS ONE, vol. 11, no 1, , e0147386 (DOI 10.1371/journal.pone.0147386).
- (en) Emily Lakdawalla, « Pluto minus one day: Very first New Horizons Pluto encounter science results », Planetary society, .
- (en) Emily Lakdawalla, « New Horizons' best look at Pluto before close approach », Planetary society, .
- (en) Paul Rincon, « New Horizons: Images reveal ice mountains on Pluto », BBC, (consulté le ).
- (en) Emily Lakdawalla, « First look at New Horizons' Pluto and Charon images: "baffling in a very interesting and wonderful way" », Planetary society, (consulté le ).
- Hervé Morin, « Pluton et la surprise des montagnes de glace », Le Monde, (consulté le ).
- (en) Patrick Blau, « New Horizons - Encounter Updates », sur spaceflight101.com, (consulté le ).
- (en) Nadia Drake, « New Pluto Images Reveal a Planet That's Stunningly Alive », National Geographic, .
- (en) Emily Lakdawalla, « DPS 2015: Pluto's small moons Styx, Nix, Kerberos, and Hydra », The Planetary Society, (consulté le ).
- (en) P. Swaczyna, D.J. McComas, E.J. Zirnstein et al., « Density of Neutral Hydrogen in the Sun's Interstellar Neighborhood », The Astrophysical Journal, vol. 903, no 1, (lire en ligne).
Bibliographie
- Vulgarisation
- Alain Doressoundiram et Emmanuel Lellouch, Aux Confins du système solaire, [détail de l’édition]
- Historique du projet
- (en) Paolo Ulivi et David M. Harland, Robotic exploration of the solar system : Part 4 : the Modern Era 2004-2013, Springer Praxis, , 567 p. (ISBN 978-1-4614-4811-2)
- Dossiers de presse présentant la mission
-
(en) NASA/JPL, New Horizons Beyond Pluto - The Ultima Thule Flyby, (lire en ligne)
Document de présentation à la presse du survol de Pluton.
-
(en) NASA, New Horizons Pluto Flyby, (lire en ligne)
Document de présentation à la presse du survol de Pluton.
-
(en) NASA, New Horizons: Jupiter flyby presskit, (lire en ligne)
Document de présentation à la presse du survol de Jupiter.
-
(en) NASA, New Horizons: launch presskit, (lire en ligne)
Document de présentation à la presse de New Horizons pour son lancement.
- Description technique de la sonde spatiale, des instruments scientifiques et de la mission
-
(en) S. Alan Stern et al., « The New Horizons Pluto Kuiper Belt Mission: An Overview with Historical Context », Space Sci Rev, vol. 140, , p. 3–21 (DOI 10.1007/s11214-007-9295-y)
Historique du projet et principales caractéristiques de la mission.
-
(en) Yanping Guo et al., « New Horizons Mission Design », Space Sci Rev, vol. 140, , p. 49–74 (DOI 10.1007/s11214-007-9242-y)
Conception de la trajectoire de la mission New Horizons.
-
(en) Glen H. Fountain et al., « The New Horizons Spacecraft », Space Sci Rev, vol. 140, , p. 23–47 (DOI 10.1007/s11214-008-9374-8)
Caractéristiques de la sonde spatiale New Horizons.
- Objectifs et instruments scientifiques
-
(en) Leslie A. Young et al., « New Horizons: Anticipated Scientific Investigations at the Pluto System », Space Sci Rev, vol. 140, , p. 93–127 (DOI 10.1007/s11214-008-9462-9)
Les apports de la mission New Horizons vis-à-vis de nos connaissances du système plutonien.
-
(en) H.A. Weaver et al., « Overview of the New Horizons Science Payload », Space Sci Rev, vol. 140, , p. 75-91 (DOI 10.1007/s11214-008-9376-6)
Synthèse sur les instruments scientifiques emportés par New Horizons.
-
(en) Dennis C. Reuter et al., « Ralph: A Visible/Infrared Imager for the New Horizons Pluto/Kuiper Belt Mission », Space Sci Rev, vol. 140, , p. 129–154 (DOI 10.1007/s11214-008-9375-7)
Caractéristiques détaillées de l'instrument RALPH.
-
(en) S. Alan Stern et al., « ALICE: The Ultraviolet Imaging Spectrograph Aboard the New Horizons Pluto–Kuiper Belt Mission », Space Sci Rev, vol. 140, , p. 155-187 (DOI 10.1007/s11214-008-9407-3)
Caractéristiques détaillées de l'instrument ALICE.
-
(en) A.F. Cheng et al., « Long-Range Reconnaissance Imager on New Horizons », Space Sci Rev, vol. 140, , p. 189–215 (DOI 10.1007/s11214-007-9271-6)
Caractéristiques détaillées de l'instrument LORRI.
-
(en) D. McComas et al., « The SolarWind Around Pluto (SWAP) Instrument Aboard New Horizons », Space Sci Rev, vol. 140, , p. 261–313 (DOI 10.1007/s11214-007-9205-3)
Caractéristiques détaillées de l'instrument SWAP.
-
(en) Ralph L. Jr McNutt et al., « The Pluto Energetic Particle Spectrometer Science Investigation (PEPSSI) on the New Horizons Mission », Space Sci Rev, vol. 140, , p. 315-385 (DOI 10.1007/s11214-008-9436-y)
Caractéristiques détaillées de l'instrument PEPSSI.
-
(en) M. Horányi et al., « The Student Dust Counter on the New Horizons Mission », Space Sci Rev, vol. 140, , p. 387–402 (DOI 10.1007/s11214-007-9250-y)
Caractéristiques détaillées de l'instrument SDC.
- Résultats scientifiques
-
(en) S. Alan Stern, William Grundy, William B. McKinnon, Harold A. Weaver, Leslie A. Young et al., « The Pluto System After New Horizons », Annual Review of Astronomy and Astrophysics, vol. 56, , p. 357-392 (DOI arXiv:1712.05669v1, lire en ligne)
Synthèse des résultats du survol de Pluton et ses satellites par New Horizons.
- (en) Mike Goldsmith, New Horizons to Pluto, Grammaticus Books, , 327 p. (ISBN 978-1-515-20061-1)
Voir aussi
Articles connexes
- Pluton
- Ceinture de Kuiper
- Pluto Kuiper Express, projet de mission d'exploration annulé
Liens externes
- (en) Site officiel
-
Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressources relatives à l'astronomie :
- (en) Liste de documents de référence.
- (en) solarsystem.nasa.gov
- "Pluton, vers de nouveaux horizons ", Le Temps d'un Bivouac, France Inter, 8 aout 2019
Médias utilisés sur cette page
Auteur/Créateur: Google, Licence: Apache License 2.0
A colored Emoji from Noto project, released under Apache license Unicode name: comet
Auteur/Créateur: Rafael Fernandez, Licence: CC BY-SA 3.0
A vector drawing of the Nokia Lumia 1020. Displayed some basic tiles resembling the Windows Phone UI.
PIA19873: Flying Past Pluto (Animation)
IMAGE:
http://photojournal.jpl.nasa.gov/catalog/PIA19873
ANIMATION:
http://photojournal.jpl.nasa.gov/archive/PIA19873_FLYTHROUGH_ANIMATION_V5.mp4
https://www.youtube.com/watch?v=ds_OlZnV9qk
This dramatic view of the Pluto system is as NASA's New Horizons spacecraft saw it in July 2015. The animation, made with real images taken by New Horizons, begins with Pluto flying in for its close-up on July 14, 2015; we then pass behind Pluto and see the atmosphere glow in sunlight before the sun passes behind Pluto's largest moon, Charon. The movie ends with New Horizons' departure, looking back on each body as thin crescents.
The Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory in Laurel, Maryland, designed, built, and operates the New Horizons spacecraft, and manages the mission for NASA's Science Mission Directorate. The Southwest Research Institute, based in San Antonio, leads the science team, payload operations and encounter science planning. New Horizons is part of the New Frontiers Program managed by NASA's Marshall Space Flight Center in Huntsville, Alabama.KENNEDY SPACE CENTER, FLA. – In the Payload Hazardous Servicing Facility, clean-suit garbed workers prepare the first fairing section (in the background) that will encapsulate the New Horizons spacecraft at left for flight. The fairing protects the spacecraft during launch and flight through the atmosphere. Once out of the atmosphere, the fairing is jettisoned. The compact 1,060-pound New Horizons probe carries seven scientific instruments that will characterize the global geology and geomorphology of Pluto and its moon Charon, map their surface compositions and temperatures, and examine Pluto's complex atmosphere. After that, flybys of Kuiper Belt objects from even farther in the solar system may be undertaken in an extended mission. New Horizons is the first mission in NASA's New Frontiers program of medium-class planetary missions. The spacecraft, designed for NASA by the Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory in Laurel, Md., will fly by Pluto and Charon as early as summer 2015.
New Horizons trajectory animation
- Auto-resize doesn't work... :(
An annotated overlay of 5 Hubble Space Telescope Wide Field Camera 3 discovery images of 2014 MU69 taken on June 24, 2014. The images were taken at 10-minute intervals. The positions of 2014 MU69 in the 5 images are shown by the green circles.
Auteur/Créateur: Fac-tory-o, Licence: CC BY-SA 4.0
Interactive 3D model of the space probe New Horizons.
October 15, 2014
RELEASE 14-281 NASA’s Hubble Telescope Finds Potential Kuiper Belt Targets for New Horizons Pluto Mission
This is an artist’s impression of a Kuiper Belt object (KBO), located on the outer rim of our solar system at a staggering distance of 4 billion miles from the Sun. A HST survey uncovered three KBOs that are potentially reachable by NASA’s New Horizons spacecraft after it passes by Pluto in mid-2015 Image Credit: NASA, ESA, and G. Bacon (STScI)
Peering out to the dim, outer reaches of our solar system, NASA’s Hubble Space Telescope has uncovered three Kuiper Belt objects (KBOs) the agency’s New Horizons spacecraft could potentially visit after it flies by Pluto in July 2015.
The KBOs were detected through a dedicated Hubble observing program by a New Horizons search team that was awarded telescope time for this purpose.
“This has been a very challenging search and it’s great that in the end Hubble could accomplish a detection – one NASA mission helping another,” said Alan Stern of the Southwest Research Institute (SwRI) in Boulder, Colorado, principal investigator of the New Horizons mission.
The Kuiper Belt is a vast rim of primordial debris encircling our solar system. KBOs belong to a unique class of solar system objects that has never been visited by spacecraft and which contain clues to the origin of our solar system.
The KBOs Hubble found are each about 10 times larger than typical comets, but only about 1-2 percent of the size of Pluto. Unlike asteroids, KBOs have not been heated by the sun and are thought to represent a pristine, well preserved deep-freeze sample of what the outer solar system was like following its birth 4.6 billion years ago. The KBOs found in the Hubble data are thought to be the building blocks of dwarf planets such as Pluto.
The New Horizons team started to look for suitable KBOs in 2011 using some of the largest ground-based telescopes on Earth. They found several dozen KBOs, but none was reachable within the fuel supply available aboard the New Horizons spacecraft.
“We started to get worried that we could not find anything suitable, even with Hubble, but in the end the space telescope came to the rescue,” said New Horizons science team member John Spencer of SwRI. “There was a huge sigh of relief when we found suitable KBOs; we are ‘over the moon’ about this detection.”
Following an initial proof of concept of the Hubble pilot observing program in June, the New Horizons Team was awarded telescope time by the Space Telescope Science Institute for a wider survey in July. When the search was completed in early September, the team identified one KBO that is considered “definitely reachable,” and two other potentially accessible KBOs that will require more tracking over several months to know whether they too are accessible by the New Horizons spacecraft.
This was a needle-in-haystack search for the New Horizons team because the elusive KBOs are extremely small, faint, and difficult to pick out against a myriad background of stars in the constellation Sagittarius, which is in the present direction of Pluto. The three KBOs identified each are a whopping 1 billion miles beyond Pluto. Two of the KBOs are estimated to be as large as 34 miles (55 kilometers) across, and the third is perhaps as small as 15 miles (25 kilometers).
The New Horizons spacecraft, launched in 2006 from Florida, is the first mission in NASA’s New Frontiers Program. Once a NASA mission completes its prime mission, the agency conducts an extensive science and technical review to determine whether extended operations are warranted.
The New Horizons team expects to submit such a proposal to NASA in late 2016 for an extended mission to fly by one of the newly identified KBOs. Hurtling across the solar system, the New Horizons spacecraft would reach the distance of 4 billion miles from the sun at its farthest point roughly three to four years after its July 2015 Pluto encounter. Accomplishing such a KBO flyby would substantially increase the science return from the New Horizons mission as laid out by the 2003 Planetary Science Decadal Survey.
The Hubble Space Telescope is a project of international cooperation between NASA and the European Space Agency. NASA's Goddard Space Flight Center in Greenbelt, Maryland, manages the telescope. The Space Telescope Science Institute (STScI) in Baltimore conducts Hubble science operations. STScI is operated for NASA by the Association of Universities for Research in Astronomy, Inc., in Washington.
The Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory (APL) in Laurel, Maryland, manages the New Horizons mission for NASA’s Science Mission Directorate. APL also built and operates the New Horizons spacecraft.
For images of the KBOs and more information about Hubble, visit: http://www.nasa.gov/hubble For information about the New Horizons mission, visit:
http://www.nasa.gov/newhorizonsPluto (dwarf planet) and Charon (moon)
http://www.nasa.gov/mission_pages/newhorizons/main/index.html
http://pluto.jhuapl.edu/Multimedia/Science-Photos/
http://pluto.jhuapl.edu/Multimedia/Science-Photos/image.php?gallery_id=2&image_id=175
First color image from the New Horizons Mission - taken by the "Ralph" camera.
This image of Pluto and its largest moon, Charon, was taken by the Ralph color imager aboard NASA's New Horizons spacecraft on April 9 and downlinked to Earth the following day. It is the first color image ever made of the Pluto system by a spacecraft on approach. The image is a preliminary reconstruction, which will be refined later by the New Horizons science team. Clearly visible are both Pluto and the Texas-sized Charon. The image was made from a distance of about 71 million miles (115 million kilometers)-roughly the distance from the Sun to Venus. At this distance, neither Pluto nor Charon is well resolved by the color imager, but their distinctly different appearances can be seen. As New Horizons approaches its flyby of Pluto on July 14, it will deliver color images that eventually show surface features as small as a few miles across.New Horizons mission logo.
Viewed from the top of the Vehicle Assembly Building at Kennedy Space Center, NASA’s New Horizons spacecraft roars off the launch pad aboard an Atlas V rocket spewing flames and smoke. Liftoff was on time at 2 p.m. EST from Complex 41 on Cape Canaveral Air Force Station in Florida. This was the third launch attempt in as many days after scrubs due to weather concerns. The compact, 1,050-pound piano-sized probe will get a boost from a kick-stage solid propellant motor for its journey to Pluto. New Horizons will be the fastest spacecraft ever launched, reaching lunar orbit distance in just nine hours and passing Jupiter 13 months later. The New Horizons science payload, developed under direction of Southwest Research Institute, includes imaging infrared and ultraviolet spectrometers, a multi-color camera, a long-range telescopic camera, two particle spectrometers, a space-dust detector and a radio science experiment. The dust counter was designed and built by students at the University of Colorado, Boulder. The launch at this time allows New Horizons to fly past Jupiter in early 2007 and use the planet’s gravity as a slingshot toward Pluto. The Jupiter flyby trims the trip to Pluto by as many as five years and provides opportunities to test the spacecraft’s instruments and flyby capabilities on the Jupiter system. New Horizons could reach the Pluto system as early as mid-2015, conducting a five-month-long study possible only from the close-up vantage of a spacecraft.
CRAF spacecraft NASA image
The two "spots" in this image are a composite of two images of asteroid 2002 JF56 taken on June 11 and June 12, 2006, with the Multispectral Visible Imaging Camera (MVIC) component of the New Horizons Ralph imager. In the bottom image, taken when the asteroid was about 3.36 million kilometers (2.1 million miles) away from the spacecraft, 2002 JF56 appears like a dim star. At top, taken at a distance of about 1.34 million kilometers (833,000 miles), the object is more than a factor of six brighter. The best current, estimated diameter of the asteroid is approximately 2.5 kilometers.
Searching for signs of an atmosphere around Pluto’s largest moon Charon, New Horizons’ Alice instrument observed Charon passing in front of the sun—an event called an occultation—on July 14, 2015. Only a portion of the occultation data has been transmitted to Earth so far; in that limited dataset, an atmosphere has not yet been detected.
Pluton en fausses couleurs. Quatre photos de LORRI combinées des images de Ralp (distance de 450 000 km, résolution de 2,2 km). Image détaillée de la face survolée par la sonde New Horizons, en fausses couleurs. Image en fausses couleurs montrant la complexité géologique de Pluton (prise le 14 juillet 2015 par New Horizons). Selon Alan Stern, « Pluton nous montre une diversité de reliefs et une complexité de formations géologiques jamais observées dans l'exploration du système solaire »[1].
Auteur/Créateur: Jonas rabia, Licence: CC BY-SA 4.0
Coût annuel de la mission New Horizons depuis le début du développement (2001) jusqu'à aujourd'hui.
Artist's concept of Pluto Express (now called Pluto Kuiper Express).
Europa as imaged by New Horizons.
Auteur/Créateur: Jonas rabia, Licence: CC BY-SA 4.0
Repartition des dépenses de la mission New Horizons
Auteur/Créateur: Stauriko, Licence: CC BY-SA 3.0
Trajectoire de la sonde spatiale New Horizons : vitesse et distance du Soleil (légendes en francais)
Pluto’s moon Nix (left), shown here in enhanced color as imaged by the New Horizons Ralph instrument, has a reddish spot that has attracted the interest of mission scientists. The data were obtained on the morning of July 14, 2015 and received on the ground on July 18. At the time the observations were taken New Horizons was about 102,000 miles (165,000 km) from Nix. The image shows features as small as approximately 2 miles (3 kilometers) across on Nix, which is estimated to be 26 miles (42 kilometers) long and 22 miles (36 kilometers) wide. Pluto’s small, irregularly shaped moon Hydra (right) is revealed in this black and white image taken from New Horizons’ LORRI instrument on July 14, 2015 from a distance of about 143,000 miles (231,000 kilometers). Features as small as 0.7 miles (1.2 kilometers) are visible on Hydra, which measures 34 miles (55 kilometers) in length. (Caption by NASA)
Pluto photographed by the LORRI and Ralph instruments aboard the New Horizons spacecraft
July 16, 2015
New Horizons Close-Up of Charon’s ‘Mountain in a Moat’ Charon
http://www.nasa.gov/image-feature/new-horizons-close-up-of-charon-s-mountain-in-a-moat
IMAGE CAPTION:
This new image of an area on Pluto's largest moon Charon has a captivating feature—a depression with a peak in the middle, shown here in the upper left corner of the inset.
The image shows an area approximately 240 miles (390 kilometers) from top to bottom, including few visible craters. “The most intriguing feature is a large mountain sitting in a moat,” said Jeff Moore with NASA’s Ames Research Center, Moffett Field, California, who leads New Horizons’ Geology, Geophysics and Imaging team. “This is a feature that has geologists stunned and stumped.”
This image gives a preview of what the surface of this large moon will look like in future close-ups from NASA's New Horizons spacecraft. This image is heavily compressed; sharper versions are anticipated when the full-fidelity data from New Horizons' Long Range Reconnaissance Imager (LORRI) are returned to Earth.
The rectangle superimposed on the global view of Charon shows the approximate location of this close-up view.
The image was taken at approximately 6:30 a.m. EDT (10:30 UTC) on July 14, 2015, about 1.5 hours before closest approach to Pluto, from a range of 49,000 miles (79,000 kilometers).This figure shows how the Alice instrument count rate changed over time during the sunset and sunrise observations. The count rate is largest when the line of sight to the sun is outside of the atmosphere at the start and end times. Molecular nitrogen (N2) starts absorbing sunlight in the upper reaches of Pluto's atmosphere, decreasing as the spacecraft approaches the planet's shadow. As the occultation progresses, atmospheric methane and hydrocarbons can also absorb the sunlight and further decrease the count rate. When the spacecraft is totally in Pluto's shadow the count rate goes to zero. As the spacecraft emerges from Pluto's shadow into sunrise, the process is reversed. By plotting the observed count rate in the reverse time direction, it is seen that the atmospheres on opposite sides of Pluto are nearly identical. The Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory in Laurel, Maryland, designed, built, and operates the New Horizons spacecraft, and manages the mission for NASA's Science Mission Directorate. The Southwest Research Institute, based in San Antonio, leads the science team, payload operations and encounter science planning. New Horizons is part of the New Frontiers Program managed by NASA's Marshall Space Flight Center in Huntsville, Alabama.
In the clean room at KSC’s Payload Hazardous Servicing Facility, technicians prepare the New Horizons spacecraft for a media event. Photographers and reporters will be able to photograph the New Horizons spacecraft and talk with project management and test team members from NASA and the Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory.
The RTG seen in this picture is not the real flying unit and is only a mockup. The real RTG was installed shortly before launch.Pluto and Charon viewed by the New Horizons space probe on July 11, 2015.
Original caption of image: A portrait from the final approach. Pluto and Charon display striking color and brightness contrast in this composite image from July 11, showing high-resolution black-and-white LORRI images colorized with Ralph data collected from the last rotation of Pluto. Color data being returned by the spacecraft now will update these images, bringing color contrast into sharper focus.
Ganymede as imaged by New Horizons.
This image, obtained with the wide-angle Multicolor Visible Imaging Camera (MVIC) component of New Horizons's RALPH instrument, was taken on 1 January 2019 5:26, 7 minutes before closest approach, from a distance of 6,700 km. The image has an original resolution of 440 feet (135 meters) per pixel.
Charon, taken by New Horizons late on 13 July 2015
Pluton photographiée par la sonde spatiale New Horizons le 3 juillet 2015.
Pluto photographed by the LORRI instrument aboard New Horizons on 11 July 2015.
IMAGE CAPTION:
http://pluto.jhuapl.edu/Multimedia/Science-Photos/image.php?gallery_id=2&image_id=215
New Horizons' last look at Pluto's Charon-facing hemisphere reveals intriguing geologic details that are of keen interest to mission scientists. This image, taken early the morning of July 11, 2015, shows newly-resolved linear features above the equatorial region that intersect, suggestive of polygonal shapes. This image was captured when the spacecraft was 2.5 million miles (4 million kilometers) from Pluto.
NOTE: North pole is in the upper center of the image.[1]
FILE DESRIPTION:
http://www.nasa.gov/image-feature/new-horizons-last-portrait-of-pluto-s-puzzling-spots
July 11, 2015 New Horizons’ Last Portrait of Pluto’s Puzzling Spots
Edited by Tricia Talbert
Pluto Image
Three billion miles from Earth and just two and a half million miles from Pluto, NASA’s New Horizons spacecraft has taken its best image of four dark spots that continue to captivate.
The spots appear on the side of Pluto that always faces its largest moon, Charon—the face that will be invisible to New Horizons when the spacecraft makes its close flyby the morning of July 14. New Horizons principal investigator Alan Stern of the Southwest Research Institute, Boulder, Colorado, describes this image as “the last, best look that anyone will have of Pluto’s far side for decades to come.”
The spots are connected to a dark belt that circles Pluto’s equatorial region. What continues to pique the interest of scientists is their similar size and even spacing. “It’s weird that they’re spaced so regularly,” says New Horizons program scientist Curt Niebur at NASA Headquarters in Washington. Jeff Moore of NASA’s Ames Research Center, Mountain View, California, is equally intrigued. “We can’t tell whether they’re plateaus or plains, or whether they’re brightness variations on a completely smooth surface.”
The large dark areas are now estimated to be 300 miles (480 kilometers) across, an area roughly the size of the state of Missouri. In comparison with earlier images, we now see that the dark areas are more complex than they initially appeared, while the boundaries between the dark and bright terrains are irregular and sharply defined.
In addition to solving the mystery of the spots, the New Horizons Geology, Geophysics and Imaging team is interested in identifying other surface features such as impact craters, formed when smaller objects struck the dwarf planet. Moore notes, “When we combine images like this of the far side with composition and color data the spacecraft has already acquired but not yet sent to Earth, we expect to be able to read the history of this face of Pluto.”
When New Horizons makes its closest approach to Pluto in just three days, it will focus on the opposing or “encounter hemisphere” of the dwarf planet. On the morning of July 14, New Horizons will pass about 7,800 miles (12,500 kilometers) from the face with a large heart-shaped feature that’s captured the imagination of people around the world.UPLOADER NOTES: This is a crop of PIA19936 which covers the same area as PIA19841, but at higher resolution. The original NASA image was modified by the uploader as follows: the image was rotated 50 deg. clockwise, cropped, the linear pixel dimensions were increased by 50%, contrast was increased, brightness decreased, highlights were darkened, midtone contrast was increased, a scale inset was added, and the image was converted from TIFF to JPEG format.
The original NASA caption for PIA19936 is as follows:
"Mosaic of high-resolution images of Pluto, sent back from NASA's New Horizons spacecraft from Sept. 5 to 7, 2015. The image is dominated by the informally-named icy plain Sputnik Planum, the smooth, bright region across the center. This image also features a tremendous variety of other landscapes surrounding Sputnik. The smallest visible features are 0.5 miles (0.8 kilometers) in size, and the mosaic covers a region roughly 1,000 miles (1600 kilometers) wide. The image was taken as New Horizons flew past Pluto on July 14, 2015, from a distance of 50,000 miles (80,000 kilometers).
The Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory in Laurel, Maryland, designed, built, and operates the New Horizons spacecraft, and manages the mission for NASA's Science Mission Directorate. The Southwest Research Institute, based in San Antonio, leads the science team, payload operations and encounter science planning. New Horizons is part of the New Frontiers Program managed by NASA's Marshall Space Flight Center in Huntsville, Alabama."
The original NASA caption for PIA19841 is as follows:
"In the center left of Pluto's vast heart-shaped feature -- informally named "Tombaugh Regio" -- lies a vast, craterless plain that appears to be no more than 100 million years old, and is possibly still being shaped by geologic processes. This frozen region is north of Pluto's icy mountains and has been informally named Sputnik Planum (Sputnik Plain), after Earth's first artificial satellite. The surface appears to be divided into irregularly-shaped segments that are ringed by narrow troughs. Features that appear to be groups of mounds and fields of small pits are also visible. This image was acquired by the Long Range Reconnaissance Imager (LORRI) on July 14 from a distance of 48,000 miles (77,000 kilometers). Features as small as one-half mile (1 kilometer) across are visible. The blocky appearance of some features is due to compression of the image.
To see an annotated version of this image, see PIA19714"New-Horizons-drawing-2
In NASA Kennedy Space Center’s Payload Hazardous Servicing Facility, workers finish removing the protective cover around the New Horizons spacecraft. The spacecraft will be moved to a work stand for a checkout (Sept. 25, 2005).
Technicians at the Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory in Laurel, Maryland, install the Long Range Reconnaissance Imager (LORRI) on NASA's New Horizons spacecraft. The telescopic camera is one of seven science instruments designed for the Pluto flyby mission, which is planned for launch in January 2006.
This image, taken with the LEISA infrared camera on the New Horizons Ralph instrument, show fine details in Jupiter's turbulent atmosphere using light that can only be seen using infrared sensors. This is a "false color" picture made by assigning infrared wavelengths to the colors red, green and blue. LEISA (Linear Etalon Imaging Spectral Array) takes images across 250 IR wavelengths in the range from 1.25 to 2.5 microns, allowing scientists to obtain an infrared spectrum at every location on Jupiter. A micron is one millionth of a meter.
This picture was taken at 05:58 UT on February 27, 2007, from a distance of 2.9 million kilometers (1.6 million miles). It is centered at 8 degrees south, 32 degrees east in Jupiter "System III" coordinates. The large oval-shaped feature is the well-known Great Red Spot. The resolution of each pixel in this image is about 175 kilometers (110 miles); Jupiter's diameter is approximately 145,000 kilometers (97,000 miles).
In this image, red equals 1.28 microns, green equals 1.30 microns and blue equals 1.36 microns, a range of wavelengths that probes different altitudes in the atmosphere. This choice of wavelengths highlights Jupiter's high-altitude south polar hood of haze.
This image illustrates only a small fraction of the information contained in a single LEISA scan, highlighting just one aspect of the power of infrared spectra for atmospheric studies.Photo annotée de la partie sud de Sputnik Planum sur Pluton. La glace exotique (azote, méthane, ...) s'insinue entre les massifs Hillary et Norgay et a comblé le grand cratère annoté dont le diamètre est d'environ 50 km (légendes en francais)
Photo annotée de la région nord ouest de Sputnik Planum. Des coulées de glace d'azote s'écoulent depuis les reliefs environnants vers les plaines de Sputnik Planum en formant des volutes pour contourner des obstacles à l'image des glaciers sur Terre. (légendes en francais)
This image, taken by NASA's Hubble Space Telescope, shows five moons orbiting the distant, icy dwarf planet Pluto. The newly discovered small moon, Styx (initially designated P5), is the innermost of the moons found by Hubble over the past seven years. The diagram shows that Styx is in a 58,000-mile-diameter circular orbit around Pluto that is assumed to be co-planar with the other satellites in the system. Though Charon (discovered in 1978) is an even closer moon to Pluto, some astronomers consider the Pluto-Charon pair a "double planet" because Charon's mass is 12 percent of Pluto's mass (by comparison, our Moon is 1.2 percent Earth's mass). This image was taken with Hubble's Wide Field Camera 3 on July 7. Other observations that collectively show the moon's orbital motion were taken on June 26, 27, and 29, 2012 and July 9, 2012. The new data will help scientists in their planning for the July 2015 flyby of Pluto by NASA's New Horizons spacecraft.
The original NASA image has been modified by replacing "P4" and "P5" with newer designations "Kerberos" and "Styx", respectively.
Auteur/Créateur: Phoenix7777, Licence: CC BY-SA 4.0
Animation of New Horizons's trajectory from 19 January 2006 to December 2030
▇ New Horizons · ▇ (486958) 2014 MU69 · ▇ Earth · ▇ 132524 APL · ▇ Jupiter · ▇ Pluto
Auteur/Créateur: Phoenix7777, Licence: CC BY-SA 4.0
Animation of New Horizons trajectory - Pluto flyby
▇ Pluto · ▇ Charon · ▇ Styx · ▇ Nix · ▇ Kerberos · ▇ New Horizons
Image of Callisto taken by New Horizons during flyby. This image contains only a part of the original image by NASA.
Trajectoire de New Horizons et des planètes externes de 2006 à 2015
Image of Jupiter taken by the New Horizons space probe. The white spot to the right of Jupiter is its moon Io. Converted from the original JPEG format to SVG
Pluton, planète naine du système solaire, en rotation. Image GIF. Les images sont une carte reconstituée de Pluton en vraies couleurs générée par ordinateur à partir d'images du télescope spatial Hubble et parmi les plus hautes résolutions possibles avec la technologie disponible en 2010. Les observations du télescope spatial Hubble ont été faites dans deux longueurs d'onde, ce qui est insuffisant pour obtenir directement une image en vraies couleurs. Les cartes de la surface à chacune de ces longueurs d'onde limitent le spectre réel que pourraient produire les matériaux en surface de Pluton. Ces spectres, générés pour chaque point résolu à la surface, sont ensuite convertis en les couleurs RVB vues ici.
In the NASA Kennedy Space Center’s Payload Hazardous Servicing Facility, the Solar Wind Around Pluto (SWAP) instrument has been mounted on the corner of the New Horizons spacecraft (Oct. 6, 2005).
Trajectoire de New Horizons durant son survol de Pluton - version de juin 2015 (libellés en francais)
Artist's rendering of NASA's Galileo spacecraft flying past Jupiter's moon Io. Galileo made multiple close approaches to the volcanically active moon during its time at Jupiter, including a first pass in Dec. 1995, during its arrival in the Jupiter system.
Auteur/Créateur: Lexicon, Licence: CC-BY-SA-3.0
Comparaison des objets transneptuniens (OTN) les plus brillants: Éris, Pluton, Makémaké, Hauméa, Sedna, Gonggong, Quaoar, Orcus, Salacie, et 2002 MS4. Sauf pour Sedna et 2002 MS4, tous ont au moins une lune. Les quatre du haut sont les planètes naines homologuées par l’Union astronomique internationale, tandis que les six autres sont des planètes naines potentielles qui sont appelées «planètes naines» par plusieurs astronomes.
Propriétés du texte pour modifications futures :
- La police de caractères est Verdana
- La taille est de 100 pt pour le titre, 72 pt pour les objets, et 48 pt pour les lunes
- La couleur est #FFFFCE (R 255 - V 255 - B 206)
- La graisse est Gras
- Le lissage (dans Photoshop) est Net (en anglais, anti-aliasing Sharp)
PLUTO - NEW HORIZONS - July 14, 2015
ORIGINAL IMAGE DESCRIPTION:
Four images from New Horizons’ Long Range Reconnaissance Imager (LORRI) were combined with color data from the Ralph instrument to create this global view of Pluto. (The lower right edge of Pluto in this view currently lacks high-resolution color coverage.) The images, taken when the spacecraft was 280,000 miles (450,000 kilometers) away, show features as small as 1.4 miles (2.2 kilometers), twice the resolution of the single-image view taken on July 13 [2015].
UPLOADER NOTES:
The north polar region is at top, with bright Tombaugh Regio to the lower right of center and part of the dark Cthulhu Regio at lower left. Part of the dark Krun Regio is also visible at extreme lower right.
The original NASA image has been modified by doubling the linear pixel density and cropping.New-Horizons-drawing
PLUTO - July 1, 2015
15-143
NASA’s New Horizons Spacecraft Stays the Course to Pluto Two sets of 48 combined 10-second exposures with New Horizons' Long Range Reconnaissance Imager (LORRI) camera
http://www.nasa.gov/press-release/nasa-s-new-horizons-spacecraft-stays-the-course-to-pluto
IMAGE:
These images show the difference between two sets of 48 combined 10-second exposures with New Horizons' Long Range Reconnaissance Imager (LORRI) camera, taken at 8:40 UTC and 10:25 UTC on June 26, 2015, from a range of 21.5 million kilometers (approximately 13 million miles) to Pluto. The known small moons, Nix, Hydra, Kerberos and Styx, are visible as adjacent bright and dark pairs of dots, due to their motion in the 105 minutes between the two image sets.
DESCRIPTION:
NASA’s New Horizons spacecraft is getting a final “all clear” as it speeds closer to its historic July 14 flyby of Pluto and the dwarf planet’s five moons.
After seven weeks of detailed searches for dust clouds, rings, and other potential hazards, the New Horizons team has decided the spacecraft will remain on its original path through the Pluto system instead of making a late course correction to detour around any hazards. Because New Horizons is traveling at 30,800 mph (49,600 kph), a particle as small as a grain of rice could be lethal.
“We’re breathing a collective sigh of relief knowing that the way appears to be clear,” said Jim Green, director of planetary science at NASA. “The science payoff will be richer as we gather data from the optimal flight path, as opposed to having to conduct observations from one of the back-up trajectories.”
Mission scientists have been using the spacecraft’s most powerful telescopic camera, the Long Range Reconnaissance Imager (LORRI), to look for potential hazards, such as small moons, rings, or dust, since mid-May. The decision on whether to keep the spacecraft on its original course or adopt a Safe Haven by Other Trajectory, or "SHBOT" path, had to be made this week since the last opportunity to maneuver New Horizons onto an alternate trajectory is July 4.
“Not finding new moons or rings present is a bit of a scientific surprise to most of us,” said principal investigator Alan Stern of the Southwest Research Institute (SwRI) in Boulder, Colorado. “But as a result, no engine burn is needed to steer clear of potential hazards. We presented these data to NASA for review and received approval to proceed on course and plan. We are ‘go’ for the best of our planned Pluto encounter trajectories.”
New Horizons formed a hazard analysis team in 2011, after the discovery of Pluto’s fourth moon, Kerberos, raised concerns the cratering of these moons by small debris from the outer area of the solar system known as the Kuiper Belt, could spread additional hazardous debris into New Horizons’ path. Mission engineers re-tested spare spacecraft blanketing and parts back on Earth to determine how well they would stand up to particle impacts, and scientists modeled the likely formation and locations of rings and debris in the Pluto system. By the time New Horizons’ cameras were close enough to Pluto to start the search last month, the team had already estimated the chances of a catastrophic incident at far less than one percent.
The images used in the latest searches that cleared the mission to stay on its current course were taken June 22, 23 and 26. Pluto and all five of its known moons are visible in the images, but scientists saw no rings, new moons, or hazards of any kind. The hazards team determined that satellites as faint as about 15 times dimmer than Pluto’s faintest known moon, Styx, would have been seen if they existed beyond the orbit of Pluto’s largest and closest moon, Charon.
If any rings do exist, the hazard team determined they must be extremely faint, reflecting less than one 5-millionth of the incoming sunlight.
“The suspense – at least most of it – is behind us,” says John Spencer, of SwRI, who leads the New Horizons hazard analysis team. “As a scientist I’m a bit disappointed that we didn’t spot additional moons to study, but as a New Horizons team member I am much more relieved that we didn’t find something that could harm the spacecraft. New Horizons already has six amazing objects to analyze in this incredible system.”
The Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory in Laurel, Maryland, designed, built, and operates the New Horizons spacecraft, and manages the mission for NASA’s Science Mission Directorate. The Southwest Research Institute, based in San Antonio, leads the science team, payload operations and encounter science planning. New Horizons is part of the New Frontiers Program managed by NASA’s Marshall Space Flight Center in Huntsville, Alabama.
For more information on the New Horizons mission, including fact sheets, schedules, video and images, visit:
http://www.nasa.gov/newhorizons
or
http://solarsystem.nasa.gov/planets/plutotoolkit.cfmThe Surface of Pluto as seen by New Horizons on 14 July 2015
RELATED IMAGE INFORMATION:
July 15, 2015 - 15-152 - PLUTO NEAR EQUATOR
From Mountains to Moons: Multiple Discoveries from NASA’s New Horizons Pluto Mission Mountains on Pluto
IMAGE CAPTION:
New close-up images of a region near Pluto’s equator reveal a giant surprise -- a range of youthful mountains rising as high as 11,000 feet (3,500 meters) above the surface of the icy body.
FILE DESCRIPTION: Icy mountains on Pluto and a new, crisp view of its largest moon, Charon, are among the several discoveries announced Wednesday by the NASA's New Horizons team, just one day after the spacecraft’s first ever Pluto flyby.
"Pluto New Horizons is a true mission of exploration showing us why basic scientific research is so important," said John Grunsfeld, associate administrator for NASA's Science Mission Directorate in Washington. "The mission has had nine years to build expectations about what we would see during closest approach to Pluto and Charon. Today, we get the first sampling of the scientific treasure collected during those critical moments, and I can tell you it dramatically surpasses those high expectations."
“Home run!” said Alan Stern, principal investigator for New Horizons at the Southwest Research Institute (SwRI) in Boulder, Colorado. “New Horizons is returning amazing results already. The data look absolutely gorgeous, and Pluto and Charon are just mind blowing."
A new close-up image of an equatorial region near the base of Pluto’s bright heart-shaped feature shows a mountain range with peaks jutting as high as 11,000 feet (3,500 meters) above the surface of the icy body.
The mountains on Pluto likely formed no more than 100 million years ago -- mere youngsters in a 4.56-billion-year-old solar system. This suggests the close-up region, which covers about one percent of Pluto’s surface, may still be geologically active today.
“This is one of the youngest surfaces we’ve ever seen in the solar system,” said Jeff Moore of the New Horizons Geology, Geophysics and Imaging Team (GGI) at NASA’s Ames Research Center in Moffett Field, California.
Unlike the icy moons of giant planets, Pluto cannot be heated by gravitational interactions with a much larger planetary body. Some other process must be generating the mountainous landscape.
“This may cause us to rethink what powers geological activity on many other icy worlds,” says GGI deputy team leader John Spencer at SwRI.
The new view of Charon reveals a youthful and varied terrain. Scientists are surprised by the apparent lack of craters. A swath of cliffs and troughs stretching about 600 miles (1,000 kilometers) suggests widespread fracturing of Charon’s crust, likely the result of internal geological processes. The image also shows a canyon estimated to be 4 to 6 miles (7 to 9 kilometers) deep. In Charon’s north polar region, the dark surface markings have a diffuse boundary, suggesting a thin deposit or stain on the surface.
New Horizons also observed the smaller members of the Pluto system, which includes four other moons: Nix, Hydra, Styx and Kerberos. A new sneak-peak image of Hydra is the first to reveal its apparent irregular shape and its size, estimated to be about 27 by 20 miles (43 by 33 kilometers).
The observations also indicate Hydra's surface is probably coated with water ice. Future images will reveal more clues about the formation of this and the other moon billions of years ago. Spectroscopic data from New Horizons’ Ralph instruments reveal an abundance of methane ice, but with striking differences among regions across the frozen surface of Pluto.
The Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory in Laurel, Maryland designed, built and operates the New Horizons spacecraft and manages the mission for NASA’s Science Mission Directorate. SwRI leads the mission, science team, payload operations and encounter science planning. New Horizons is part of NASA’s New Frontiers Program, managed by the agency’s Marshall Space Flight Center in Huntsville, Alabama.
Follow the New Horizons mission on Twitter and use the hashtag #PlutoFlyby to join the conversation. Live updates also will be available on the mission Facebook page.
For more information on the New Horizons mission, including fact sheets, schedules, video and all the new images, visit:
http://www.nasa.gov/newhorizons
and
-end-January 15, 2015 - RELEASE 15-011
NASA’s New Horizons Spacecraft Begins First Stages of Pluto Encounter
Artist’s concept of NASA’s New Horizons spacecraft as it passes Pluto and Pluto’s largest moon, Charon, in July 2015.Sequence of five images taken by NASA's New Horizons probe on March 1st 2007, over the course of eight minutes from 23:50 UT. The images form an animation of an eruption by the Tvashtar Paterae volcanic region on the innermost of Jupiter's Galilean moons, Io. The plume is 330 km high, though only its uppermost half is visible in this image, as its source lies over the moon's limb on its far side.
Original Caption: Pluto sends a breathtaking farewell to New Horizons. Backlit by the sun, Pluto’s atmosphere rings its silhouette like a luminous halo in this image taken by NASA’s New Horizons spacecraft around midnight EDT on July 15. This global portrait of the atmosphere was captured when the spacecraft was about 1.25 million miles (2 million kilometers) from Pluto and shows structures as small as 12 miles across. The image, delivered to Earth on July 23, is displayed with north at the top of the frame.
July 14, 2015
http://www.nasa.gov/image-feature/pluto-and-charon-shine-in-false-color
Pluto and Charon Shine in False Color
Pluto and Charon in false color
New Horizons has obtained impressive new images of Pluto and its large moon Charon that highlight their compositional diversity. These are not actual color images of Pluto and Charon—they are shown here in exaggerated colors that make it easy to note the differences in surface material and features on each planetary body.
The images were obtained using three of the color filters of the “Ralph” instrument on July 13 at 3:38 am EDT, one day before New Horizons’ closest approach to Pluto, and received on the ground on at 12:25 pm. New Horizons has seven science instruments on board the spacecraft—including “Ralph” and “Alice”, whose names are a throwback to the “Honeymooners,” a popular 1950s sitcom.
“These images show that Pluto and Charon are truly complex worlds. There's a whole lot going on here,” said New Horizons co-investigator Will Grundy, Lowell Observatory, Flagstaff, Arizona. “Our surface composition team is working as fast as we can to identify the substances in different regions on Pluto and unravel the processes that put them where they are.”
The color data helps scientists understand the molecular make-up of ices on the surfaces of Pluto and Charon, as well as the age of geologic features such as craters. They can also tell us about surface changes caused by space “weather,” such as radiation.
The new color images reveal that the “heart” of Pluto actually consists of two remarkably different-colored regions. In the false-color image, the heart consists of a western lobe shaped like an ice cream cone that appears peach color in this image. A mottled area on the right (east) side looks bluish. A mid-latitude band appears in shades ranging from pale blue through red. Even within the northern polar cap, in the upper part of the image, various shades of yellow-orange indicate subtle compositional differences.
Charon is Just as Colorful
The surface of Charon is viewed using the same exaggerated color. The red on the dark northern polar cap of Charon is attributed to hydrocarbon and other molecules, a class of chemical compounds called tholins. The mottled colors at lower latitudes point to the diversity of terrains on Charon.
“We make these color images to highlight the variety of surface environments present in the Pluto system,” said Dennis Reuter, co-investigator with the New Horizons Composition Team. “They show us in an intuitive way that there is much still to learn from the data coming down.”
Due to the three-billion-mile distance to Pluto, data takes 4 ½ hours to come to Earth, even at the speed of light. It will take 16 months for all of New Horizons’ science data to be received, and the treasure trove from this mission will be studied for decades to come.
Stay in touch with the New Horizons mission with #PlutoFlyby and on Facebook at: https://www.facebook.com/new.horizons1Auteur/Créateur: WilyD, Licence: CC BY-SA 3.0
Les « rayons » radiaux de densité plus élevée de cette image, ou les lacunes dans des directions particulières, sont dus au biais d'observation (lieux où l'on a recherché des objets) plutôt qu'à une quelconque structure physique réelle.