Conseil d'État (France)
Pour les articles homonymes, voir Conseil d'État.
Fondation |
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Type |
Institution publique chargée de conseiller le gouvernement français, la plus haute des juridictions de l'ordre administratif
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Forme juridique |
Autorité administrative ou publique indépendante
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Domaine d'activité |
Justice
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Siège |
Palais-Royal (depuis )
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Pays |
Membres |
231[1]
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Fondateur | |
Vice-président |
Didier Tabuteau
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Secrétaire général |
Thierry-Xavier Girardot
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Site web |
Annuaire du service public |
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Le Conseil d'État est une institution publique française créée en 1799 par Napoléon Bonaparte, dans le cadre de la Constitution du 22 frimaire an VIII (Consulat), sur l'héritage d'anciennes institutions ayant porté ce nom sous l'Ancien Régime. Il siège au Palais-Royal à Paris depuis 1875.
Dans les institutions de la Cinquième République, son premier rôle est celui de conseiller le gouvernement. À cette fin, le Conseil d'État doit être consulté par le gouvernement pour un certain nombre d'actes, notamment les projets de loi. Son second rôle est celui de la plus haute des juridictions de l'ordre administratif (pour plus d'informations voir : dualité des ordres de juridiction : ordre administratif, ordre judiciaire). Le Conseil d'État est néanmoins soumis aux décisions du Tribunal des conflits qui tranche les conflits de compétence entre les ordres de juridiction.
La présidence du Conseil d'État est assurée par son vice-président[2]. Son assemblée générale peut être présidée par le Premier ministre ou bien le ministre de la Justice, ce qui n'a lieu que de manière exceptionnelle[3]. Comme premier fonctionnaire de l'État[4], le vice-président présente au président de la République les vœux de l'ensemble des corps constitués, parlant au nom des trois fonctions publiques (de l'État, territoriale et hospitalière), de la magistrature, des autres agents publics et des services publics[5].
Histoire
Origine
On peut faire remonter l'origine du Conseil d'État à des formations qui à partir du XIIIe siècle et sous des noms divers, dont notamment celui de Conseil d'État, ont réuni des juristes (on disait alors des légistes) autour des rois. Ceux-ci, qui détenaient le pouvoir de justice et jugeaient en dernier ressort (l'image de saint Louis rendant la justice sous le chêne de Vincennes est restée), ont après le Moyen Âge laissé exercer ce pouvoir de justice par des tribunaux, les parlements. On parle de justice déléguée (aux parlements). Cependant, si les parlements décidaient en dernier ressort des litiges entre les sujets du royaume, comme des poursuites contre eux, les rois ont continué à décider par eux-mêmes lorsque les actes de leur administration étaient contestés. On parle alors de justice retenue (par le souverain). Les légistes assistaient le roi tant pour l'élaboration des lois que pour l'exercice de la justice retenue.
Durant les trois derniers siècles de l'Ancien Régime, le Conseil du Roi avait déjà pris le nom de Conseil d’État et ses membres étaient désignés par les titres de conseiller d'État ou de maître des requêtes, toujours utilisés de nos jours. Cet organe central de l'institution monarchique avait des fonctions à la fois politiques et juridiques, servant à conseiller le souverain et à l'aider à administrer le royaume, à l'image du Conseil d’État rétabli par Bonaparte.
La Révolution conserve le principe de la justice retenue pour le contentieux administratif. La loi des 16 et 24 août 1790 relative à l'organisation judiciaire pose le principe de la soustraction du contentieux administratif au contrôle des tribunaux ordinaires (dits « judiciaires ») :
« Les fonctions judiciaires sont distinctes et demeureront toujours séparées des fonctions administratives. Les juges ne pourront, à peine de forfaiture, troubler, de quelque manière que ce soit, les opérations des corps administratifs, ni citer devant eux les administrateurs pour raison de leurs fonctions. »
— Loi des 16-24 août 1790, titre 2, article 13
Le décret du 16 fructidor an III confirme le principe de séparation en affirmant, dans un article unique, que « Défenses itératives sont faites aux tribunaux de connaître des actes d'administration, de quelque espèce qu'ils soient, avec peine de droit ».
Néanmoins, ce n'est que sous le Consulat qu'est mise en place une véritable justice administrative, si bien que, durant toute la période révolutionnaire, on ne peut contester les actes de l'administration que devant l'administration elle-même.
Refondation sous le Consulat
Le Conseil d'État sous sa forme actuelle est institué par la Constitution du 22 frimaire de l'an VIII (13 décembre 1799), celle du Consulat :
« Sous la direction des consuls, un Conseil d'État est chargé de rédiger les projets de lois et les règlements d'administration publique, et de résoudre les difficultés qui s'élèvent en matière administrative »
— Constitution du 22 frimaire an VIII, article 52.
Le Conseil d'État de l'an VIII est chargé de préparer les projets de lois et d'assister le chef de l'État dans le jugement du contentieux administratif (les « difficultés »). Le Conseil apparaît dans plusieurs articles de la Constitution et ses membres, nommés par le Premier consul, jouissent d'un statut élevé. Les grades sont ceux d'aujourd'hui : auditeur, maître des requêtes, conseiller d'État. Ce sont des membres du Conseil d'État qui présentent et défendent les projets du gouvernement devant le corps législatif. Face à la justice, ils bénéficient de la même immunité que les parlementaires : les poursuites doivent être autorisées par le Conseil. Choyé par Bonaparte, le Conseil tient une place importante pendant le Consulat et l'Empire, tenant en particulier un rôle clé dans la rédaction du Code civil.
Dans sa fonction contentieuse, le Conseil n'a à l'époque qu'un rôle consultatif. Le système reste celui de la justice retenue, la décision revenant au chef de l'État. Dans les faits, ce dernier suit presque toujours les avis du Conseil (ses successeurs feront de même), d'autant plus facilement que le Conseil refuse d'apprécier les décisions de l'administration prises pour des motifs « politiques ».
Soubresauts sous la Restauration et le Second Empire
La Restauration regarde cette institution napoléonienne avec méfiance. Le Conseil, même s'il n'est plus mentionné dans la Charte (qui tient alors lieu de Constitution) est conservé, mais ses avis sont moins sollicités, et l'activité se recentre sur sa fonction contentieuse. Le Conseil retrouve un peu de lustre sous la monarchie de Juillet, s'installe à l'hôtel de Roquelaure de 1832 à 1840[12], et la IIe République en 1849 le renforce en mettant fin à la justice retenue. Le Conseil reçoit la justice déléguée. Dans sa fonction contentieuse, il ne donne plus des avis, certes généralement suivis, mais rend « au nom du peuple français » des arrêts exécutoires, tout comme les tribunaux de l'ordre judiciaire. En même temps, est créée la fonction de commissaire du gouvernement. Napoléon III revient à la justice retenue en 1852, tout en donnant, comme son oncle, un grand rôle au Conseil. Le Conseil d'État sera cependant marqué par l'affaire des biens de la famille d'Orléans, qui voit l'empereur exercer une pression politique sur un commissaire du gouvernement du Conseil d'État pour qu'il conclut devant le Tribunal des conflits dans un sens conforme à ses intérêts[13],[14].
Réorganisation sous la IIIe République
Les membres du Conseil d'État impérial, ayant pris une part importante sous ce régime, sont suspendus par un décret du 15 septembre 1870 qui institue une commission provisoire[15]. Ses membres sont désignés par un décret du 19 septembre 1870. La commission comporte huit conseillers, dont quatre avaient appartenu à l'ancien Conseil, dix maîtres des requêtes dont six venaient de l'ancien Conseil d’État et douze auditeurs. Au moment de la Commune, les membres du Conseil d’État se réfugient au château de Versailles. Le Palais d'Orsay, siège du Conseil depuis 1840, est livré aux flammes, avec son importante bibliothèque[16] dont on a longtemps cru que la perte était irrémédiable[17].
La commission temporaire fonctionne jusqu'en août 1872, date d'entrée en vigueur de la loi du 24 mai 1872 sur l'organisation du Conseil d'État. La IIIe République naissante, par cette loi, rend au Conseil la justice déléguée[18]. Elle institue aussi la fonction de vice-président du Conseil d'État. Après l’incendie du Palais d'Orsay, le Conseil s'installe au Palais-Royal, dans ses locaux actuels, en 1875. Cette même année 1875, par l'arrêt Prince Napoléon[19] (Conseil d'État, ), le Conseil abandonne sa doctrine selon laquelle il doit s'abstenir de juger des décisions du gouvernement prises pour des motifs d'intérêts politiques.
L'épuration de 1879
À la suite des élections sénatoriales du 5 janvier 1879 qui ont donné la majorité aux Républicains dans les deux chambres du Parlement, une longue déclaration ministérielle est adoptée visant à épurer l'administration afin de s'assurer de la fidélité des fonctionnaires, notamment au sein du Conseil d'État. Une loi du 13 juillet 1879 est votée afin d'épurer le Conseil d’État des éléments trop rattachés au Second Empire[20].
Le , le Tribunal des conflits porte un sérieux coup à l'unité de l'ordre administratif, avec sa décision Société commerciale de l'ouest africain (bac d'Eloka), qui attribue, par principe, le contentieux des services publics industriels et commerciaux à la juridiction de l'ordre judiciaire[21].
Le Conseil d'État sous Vichy
Sous le régime de Vichy, le Conseil rallie le nouveau régime autoritaire : un seul conseiller a refusé de prêter serment au maréchal Pétain mais fut convaincu de le faire ultérieurement. L'institution a été un instrument de la politique répressive du régime, particulièrement en ce qui concernait les Juifs et les communistes. Allant même plus loin que ce que les textes requéraient, le Conseil d'État a ainsi pu, avec l'avis de la commission ad hoc du statut des Juifs, interne au Conseil, instaurer une présomption de judéité, qui n'était pas exigée par la loi du sur le statut des Juifs[22]. De plus, il établit que la charge de la preuve de la « non-appartenance à la religion juive » incombe aux individus présumés juifs[22].
Plusieurs membres du Conseil d'État d'origine juive font l'objet de mesures de discrimination et sont déchus de leur qualité de membres, comme Georges Cahen-Salvador, qui sera réintégré dans ses fonctions à la Libération, ainsi que Pierre Larroque, qui se réfugie à Londres en avril 1943. Deux membres du Conseil d'État sont déportés par le convoi n° 62 du 20 novembre 1943 du camp de Drancy à Auschwitz, à savoir Jean Cahen-Salvador, qui parvient à s'échapper[23], et Jacques Helbronner, qui trouve la mort à Auschwitz le 23 novembre 1943. D'autres membres entrent dans la Résistance, comme Alexandre Parodi, dont le frère René est retrouvé pendu dans sa cellule de Fresnes le 15 avril 1942, et Michel Debré[23]. Michel Pontremoli, également menacé par le statut des Juifs, s'engage dans la Résistance à Marseille et meurt fusillé à Lyon la veille de la Libération[23]. À l'issue de la guerre, dix-sept membres du Conseil d'État sur 120 font l'objet de mesures d'épuration[24].
De juin 1940 à juin 1942, il siège dans un hôtel thermal de Royat (à 60 km de Vichy), puis regagne ses locaux parisiens. Jean Massot distingue ces deux périodes, où dans un premier temps la survie du Conseil d'État se serait faite « avec le régime », dont beaucoup de ses membres s'accommodèrent, et dans un second temps « malgré » lui, en tentant d'en limiter les excès[23].
Regain d'influence à partir de 1945
À partir de 1945, les conseillers d'État seront pour la plupart issus de l'École nationale d'administration nouvellement créée. En 1953, sont créés les tribunaux administratifs, à compétence interdépartementale et issus des anciens conseils départementaux de préfecture, qui avaient été créés par Napoléon Ier, après 1800[25]. Ces tribunaux sont désormais la juridiction de droit commun du premier degré, et le Conseil d'État n'intervient dorénavant dans la plupart des affaires que comme juridiction d'appel. En 1958, le Conseil participe à la rédaction de la nouvelle Constitution. Michel Debré, alors garde des Sceaux et futur premier ministre, qui coordonne les travaux, est un ancien conseiller d'État, tout comme Georges Pompidou, son successeur à Matignon.
L'affaire Canal (1962)
Les relations entre le Conseil et Charles de Gaulle pendant les premières années, marquées par la guerre d'Algérie, sont parfois tendues, voire exécrables. Ainsi, si l'arrêt Rubin de Servens[26] (Conseil d'État, ) reconnaît au chef de l'État la possibilité d'exercer le pouvoir législatif, au titre de l'article 16 de la Constitution relatif aux pleins pouvoirs, sans contrôle du Conseil d'État, l'arrêt Canal, Robin et Godot[27] (Conseil d'État, ) annule des mesures prises par le président dans le cadre des pouvoirs spéciaux confiés par la loi référendaire du , les assimilant à des ordonnances soumises au juge administratif. Le gouvernement de Georges Pompidou, réuni le suivant, publie un communiqué de presse dénonçant « une intervention dont il est clair qu'elle sort du domaine du contentieux administratif et est de nature à compromettre l'action des pouvoirs publics à l'égard de la subversion criminelle qui n'est pas encore réduite »[28]. Plus tard, dans ses mémoires, le général de Gaulle jugera en des termes durs l'arrêt Canal, Robin et Godot du Conseil d'État, le considérant « nul et non avenu »[29].
Face au courroux du gouvernement, plusieurs professeurs de droit montent au créneau pour défendre l'existence même du Conseil d’État. Le professeur Jean Rivero publie le une tribune dans Le Monde prônant le maintien et la protection de l'indépendance, des compétences et de l'autorité du Conseil[30],[31]. L'ordonnance annulée par le Conseil d’État fait finalement l'objet d'une validation législative[32], permettant à la Cour de sûreté de l’État de siéger à nouveau.
Quelques semaines plus tôt, le , la formation consultative de l'assemblée générale du Conseil d'État, en accord avec la majorité de la doctrine, estime illégal le recours à l'article 11 pour inscrire dans la Constitution l'élection du président de la République au suffrage direct. L'avis, normalement confidentiel et réservé au gouvernement, est publié dans la presse. Le général de Gaulle passe outre et envisage un moment une réforme en profondeur du Conseil.
Une note adressée le par le général de Gaulle au Premier ministre et au ministre de la justice prévoit une réforme du Conseil d'État qui devra « régler les attributions du Conseil de telle sorte que soit impossible […] un empiétement aussi monstrueux que celui qu'a commis le Conseil d’État au sujet de l'affaire Canal, c'est-à-dire en réalité de celle du Petit-Clamart »[28]. Une commission, présidée par Léon Noël, alors président du Conseil constitutionnel, visant à réorganiser le Conseil d'État, est mise en place. Le , quatre décrets sont signés sur la base des travaux de la commission Noël réformant le Conseil d'État tout en permettant un accroissement de l'autorité de la juridiction administrative[33],[34],[35],[36], en créant notamment la Commission du rapport et des études[37] qui deviendra la Section du rapport et des études en 1985[38].
La création d'un ordre juridictionnel administratif
En 1987, sont créées les cours administratives d'appel, deuxième degré de juridiction entre les tribunaux administratifs et le Conseil d'État, pour alléger la charge de ce dernier[39]. Pour de nombreuses affaires, les formations contentieuses du Conseil d'État n'interviennent plus qu'en cassation. En même temps, les magistrats de l'ordre administratif se voient confirmer, pour assurer leur indépendance, des garanties proches de celles des magistrats de l'ordre judiciaire, tout particulièrement l'inamovibilité.
Dans sa fonction de conseiller du gouvernement, le Conseil a rendu dans les dernières années quelques avis marquants sur des questions d'actualité, tels celui du , dit port de signe d'appartenance à une communauté religieuse, lors de la première affaire du foulard islamique ou encore celui du , dit séjour des étrangers non ressortissants de l'Union européenne, lors de l'affaire de l'occupation de l'église Saint-Bernard par des étrangers en situation irrégulière.
Missions sous la Cinquième République
Fonction administrative consultative
La fonction du Conseil d'État est de conseiller le gouvernement français (et, dans certains cas, depuis la révision constitutionnelle du mois de juillet 2008, du Parlement). Il examine notamment les projets de lois et d'ordonnances, avant que ceux-ci ne soient soumis au conseil des ministres, ainsi que les projets de décret que la loi qualifie de « décret en Conseil d'État ». Depuis la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, le Conseil d'État peut aussi examiner les propositions de loi sur demande du Président de l'Assemblée nationale ou du Président du Sénat.
Le Conseil d'État émet un avis sur la régularité juridique de ces textes, sur leur forme et sur leur opportunité administrative. Cet avis peut prendre la forme d'un texte modifié, ou d'une note de rejet, appelée note de disjonction. Les séances se tiennent à huis clos, et l'avis n'est transmis qu'au gouvernement, qui est libre de le faire publier ou non.
Le gouvernement peut ne tenir aucun compte de l'avis, mais la Constitution rend néanmoins la consultation obligatoire pour les projets de lois. Le gouvernement ne peut, de son propre chef, modifier le texte qu'il a soumis au Conseil d'État ou la version du texte modifiée par le Conseil d'État qu'à la condition d'en informer le Conseil d'État par une lettre rectificative. En 2003, le Conseil constitutionnel a sanctionné le non-respect de cette règle en invalidant partiellement une loi (Loi relative à l'élection des conseillers régionaux et des représentants au Parlement européen ainsi qu'à l'aide publique aux partis politiques - Décision no 2003-468 DC du 3 avril 2003).
Le Conseil d'État indique également au gouvernement quels sont, parmi les projets de textes communautaires, ceux qui touchent à des questions législatives et doivent en conséquence être transmis au Parlement.
Le Conseil peut par ailleurs être consulté librement par le gouvernement sur toute question ou difficulté d'ordre juridique ou administratif.
Le Conseil d'État peut ainsi rendre trois sortes d'avis :
- avis simple. Le gouvernement n'est pas obligé de suivre l'avis rendu ;
- avis obligatoire. Le gouvernement est obligé de solliciter l’avis (projet de loi ou d’ordonnance, projet de décret en Conseil d'État) ;
- avis conforme. Le gouvernement est obligé de solliciter l’avis et est obligé de le suivre (dans des cas rares prévus par la Loi).
Le Conseil d'État adresse chaque année au président de la République un rapport public, qui énonce notamment les réformes d'ordre législatif, réglementaire ou administratif, qu'il propose au gouvernement. En 1991, le rapport annuel du Conseil d'État, rédigé par Françoise Chandernagor, avait alerté sur l'insécurité juridique, due à la complexité des lois et à la prolifération législative.
Fonction juridictionnelle
Le Conseil d'État est l'échelon suprême de la juridiction administrative, qui juge les actions dirigées contre les autorités publiques ou entre les autorités publiques. Sa compétence s'exerce tantôt en premier et dernier ressort, tantôt comme juge d'appel, tantôt comme juge de cassation.
Le Conseil d'État, juge de premier et dernier ressort
Il juge en premier et dernier ressort les recours pour excès de pouvoir dirigés notamment contre les ordonnances, les décrets, les arrêtés à caractère réglementaire des ministres et les décisions de certaines autorités administratives indépendantes ainsi que des décisions des ministres compétents en matière de contrôle des concentrations économiques. Il juge aussi des recours en interprétation et appréciation de légalité de ces mêmes actes[40],[41]. Il juge aussi les recours pour excès de pouvoir contre les délibérations de collectivités d'outre-mer, ainsi que, pour les départements et régions d'outre-mer, les délibérations adaptant les lois et règlements en vertu de l'article 73 de la Constitution[42]. Il traite aussi une partie du contentieux électoral pour les élections régionales, les élections des représentants français au Parlement européen, les élections des assemblées délibérantes de la Nouvelle-Calédonie et de ses provinces ainsi que des collectivités d'outre-mer, les référendums des articles 72-4 et 73 de la Constitution, et enfin les élections aux conseils consulaires et à l'Assemblée des Français de l'étranger[43],[41]. Il connaît aussi des litiges relatifs à la nomination et à la discipline des fonctionnaires nommés par décret du président de la République (recteur, préfet, ambassadeur…) sur la base de l'article 13 de la constitution.
Le Conseil d'État, juge d'appel
La compétence d'appel du Conseil d'État est résiduelle[44]. Il est cependant compétent pour l'appel du contentieux des élections municipales et départementales[45]. Il intervient aussi en appel dans le cadre de certaines procédures d'urgence telles certaines ordonnances rendues par le juge des référés du tribunal administratif, ainsi que pour les questions préjudicielles d’appréciation de la légalité des actes administratifs.
Le Conseil d'État, juge de cassation
Saisi par un pourvoi, il est le juge de cassation[46] (juge du respect du droit par les juridictions inférieures) des décisions juridictionnelles rendues par les autres juridictions administratives statuant en dernier ressort[47], qu'il s'agisse des juridictions de droit commun (les cours administratives d'appel et les tribunaux administratifs jugeant en dernier ressort) ou des juridictions spécialisées (telles que la Cour des comptes, les Chambres régionales des comptes[réf. nécessaire] ou les sections disciplinaires des conseils nationaux des ordres professionnels). Il est juge du respect du droit (il vérifie que les juges intervenus précédemment ont correctement interprété le droit), mais dans les faits, le Conseil d'État applique l’article L.821-2 du code de justice administrative, qui permet au juge administratif de cassation d’évoquer l’affaire et de la régler au fond « dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice ». Par conséquent, et contrairement aux pratiques de la Cour de cassation, il ne renvoie pas systématiquement les affaires devant la cour administrative d'appel (CAA)[48].
Contestations possibles
Le Conseil d'État limite les situations pour lesquelles il se déclare compétent. Schématiquement, trois cas peuvent être mentionnés :
- Vice de forme
- Erreur de droit
- Violation de la loi[49]
Les termes employés par la Haute juridiction sont ceux de « moyens sérieux ».
Toutefois, les moyens à évoquer peuvent être plus poussés. Il est recommandé[50] de soulever d'emblée deux types de moyens touchant :
- la légalité externe de l'acte : par exemple, est-ce le bon tribunal qui a rendu la décision ?
- la légalité interne : par exemple, y a-t-il des erreurs à l'intérieur même du jugement ?
Parmi les points de légalité externe, figurent :
- le vice d'incompétence de l'auteur de la décision première attaquée (celle qui est contestée devant la juridiction administrative, pas le juge administratif précédent) :
- en raison de la matière (par exemple, ce n'était pas la bonne personne dans la hiérarchie)
- en raison du lieu
- en raison du moment
- le vice de forme de la décision initiale attaquée
- le vice de procédure.
Ces points de légalité externe touchent donc à la création de l'acte d'origine qui fait grief, et non pas le jugement administratif qui est appelé à être cassé.
Viennent ensuite la vérification du contenu de l'acte, avec les moyens de légalité interne[50] :
- la violation de la loi : on demande au Conseil d'État de contrôler le contenu de l’acte par rapport à la législation en vigueur
- le détournement de pouvoir : l'acte a-t-il été émis pour d'autres raisons, différentes que celles évoquées ?
- la motivation de l'acte :
- l'erreur de droit
- l'erreur de fait
- l'erreur de qualification juridique
- l'erreur manifeste (disproportionnée) de l'administration.
Avis dans une procédure contentieuse
Le Conseil d'État peut également être appelé à donner un avis sur « une question de droit nouvelle, présentant une difficulté sérieuse et se posant dans de nombreux litiges » soumise par un tribunal administratif ou une cour administrative d'appel[51]. L'avis ne lie pas la juridiction mais est généralement suivi, pour ne pas s'exposer, dans le cas contraire, à être contredit en cassation.
Cette procédure dite "procédure d'avis contentieux" est prévue à l'identique par le code de l'organisation judicaire[52], dans les relations entre la Cour de cassation et les juridictions du fond judiciaires.
Le Conseil d'État, garant des droits et libertés
Depuis la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, le Conseil d'État a acquis un nouveau rôle de filtre pour les questions prioritaire de constitutionnalité (QPC).
La question prioritaire de constitutionnalité peut être soulevée lors d'un procès devant une juridiction administrative. Par là, le requérant affirme que la loi qu'on lui applique n'est pas en conformité avec les droits et libertés garantis par la Constitution de la Ve République. Le Conseil d’État a alors trois mois pour décider de transmettre ou non cette question au Conseil constitutionnel. Il juge selon le caractère sérieux, la nouveauté et l'applicabilité au litige ou à la procédure[53].
Conflits entre fonctions consultative et juridictionnelle
Le Conseil peut être amené à examiner, en tant qu'organe juridictionnel, la conformité à la loi d'un décret pris en Conseil d'État (ou plus généralement d'une décision prise après consultation de celui-ci).
Pour certains, ce cumul de fonctions pose problème quant à l'exigence d'impartialité du juge, posée notamment par l'article 6 de la Convention européenne des droits de l'homme. Du point de vue du Conseil d'État, la tradition d'indépendance et les règles internes assurent cependant l'impartialité de la formation du jugement. En particulier, la règle du déport fait qu'un membre du Conseil d'État ne peut participer à une formation de jugement examinant la légalité d'une décision s'il a contribué à un avis concernant cette décision.
Les risques de conflit ont été réduits par un décret du [54],[55],[56].[Comment ?]
Gestion des tribunaux administratifs et des cours administratives d'appel
Le corps des magistrats des tribunaux administratifs et cours administratives d'appel s'est progressivement développé : sa gestion, qui était dévolue au ministère de l'Intérieur jusqu'en 1990, a ensuite été transférée au Conseil d'État. Sous l'autorité du vice-président, le secrétaire général du Conseil d’État assure la gestion du corps de ces magistrats, et notamment de leur carrière[57],[58]. Il est assisté d'un Conseil supérieur des tribunaux administratifs et cours administratives d'appel, au rôle consultatif[59].
Le vice-président du Conseil d’État est également l'ordonnateur principal du budget des tribunaux administratifs (TA) et des cours administratives d'appel (CAA).
Le Conseil d'État publie une lettre trimestrielle pour faire connaître la juridiction administrative, en France et dans le monde : la Lettre de la justice administrative (LJA)[60].
Composition du Conseil d'État
Les membres du Conseil d'État
Le président du Conseil d'État est le Premier ministre ou bien le ministre de la Justice, ès qualités. En pratique, le Conseil d'État est dirigé par son vice-président.
Les membres du Conseil d'État sont environ 230. Un tiers de ces membres est détaché dans d'autres responsabilités publiques ou en disponibilité pour pouvoir exercer dans le privé[1]. Ces membres forment un corps de fonctionnaires comportant plusieurs grades[61] :
- un vice-président ;
- des présidents de section ;
- des conseillers d'État en service ordinaire ;
- des conseillers d'État en service extraordinaire ;
- des maîtres des requêtes ;
- des maîtres des requêtes en service extraordinaire ;
- des auditeurs de 1re classe ;
- des auditeurs de 2e classe.
Les auditeurs de 2e classe sont recrutés exclusivement à la sortie de l'École nationale d'administration. Le Conseil d'État est généralement choisi par les élèves les mieux classés, concurremment avec l'Inspection générale des finances et la Cour des comptes. Au niveau des maîtres des requêtes, trois nominations sur quatre (dites « en service ordinaire ») sont faites parmi les auditeurs de 1re classe et la dernière peut être faite « au tour extérieur » par décret du président de la République, parmi les fonctionnaires âgés d'au moins 30 ans et ayant au moins dix ans de service public. Au niveau des conseillers d'État, une nomination sur trois peut être faite au tour extérieur, par décret en Conseil des ministres, parmi les personnes âgées de plus de 45 ans[62].
Juridiquement, les membres du Conseil d'État sont des fonctionnaires non magistrats (à la différence des membres d'autres juridictions administratives comme les juridictions financières et les tribunaux administratifs et cours administratives d'appel). Leur statut est moins protecteur que le statut général de la fonction publique, notamment en ce qui concerne le régime des sanctions et l'avancement, qui se fait en principe exclusivement au choix. Néanmoins, la pratique est venue suppléer les lacunes du statut : elle conduit, afin de garantir l'indépendance du Conseil d'État vis-à-vis du pouvoir politique, à ce que l'avancement se fasse principalement à l'ancienneté et à ce qu'on ne prenne pas de mesures disciplinaires vis-à-vis des membres du Conseil d'État, sauf cas exceptionnel. L'intervention du président de la République et du Conseil des ministres dans la nomination des membres du Conseil d'État pose toutefois la question récurrente de son impartialité.
La progression à l'ancienneté ne joue pas pour les nominations à des fonctions à l'intérieur du Conseil d'État (telles que rapporteur public au contentieux ou président de chambre), même lorsque ces fonctions correspondent aussi à des grades (président de section ou vice-président).
Les membres en service extraordinaire
Conseillers d'État en service extraordinaire
En outre, le gouvernement peut nommer, par décret en Conseil des ministres, des conseillers d'État en service extraordinaire, parmi des personnalités choisies en raison de leurs compétences. Ces conseillers d'État n'exercent que des fonctions administratives. La durée de cette fonction, non renouvelable, initialement fixée à quatre ans, a été portée à cinq ans par la loi no 2011-525 d'amélioration de la qualité du droit[63].
Maîtres des requêtes en service extraordinaire
Depuis 2012, des maîtres des requêtes en service extraordinaire peuvent être nommés pour quatre ans par le vice-président du Conseil d'État. Ils sont choisis parmi certaines catégories de hauts fonctionnaires français ou européens et parmi les magistrats de l'ordre judiciaire. Ils sont nommés pour exercer les fonctions dévolues aux maîtres des requêtes, tant en matière contentieuse que dans les fonctions administratives.
Présidence du Conseil d'État
La présidence du Conseil d'État a d'abord été assurée soit par le chef de l'État soit par un membre du gouvernement avec le titre de « ministre présidant le Conseil d'État ».
La loi du portant réorganisation du Conseil d'État[64] prévoyait que le Conseil d'État était présidé par le garde des sceaux, ministre de la justice, et, en son absence, par un vice-président, voire par le plus ancien des présidents de section. L'ordonnance du portant sur le Conseil d'État[65] rattachait cette institution au chef du gouvernement.
Depuis la création du code de justice administrative en 2000, la loi confie explicitement la présidence du Conseil d'État à son vice-président[66]. Son assemblée générale peut être présidée par le Premier ministre ou bien le ministre de la Justice, ce qui n'a lieu que de manière exceptionnelle et pour une séance à caractère protocolaire[67].
Après le départ à la retraite de Bruno Lasserre le , Didier Tabuteau est nommé vice-président du Conseil d'État[68].
Le personnel (autre que les membres) du Conseil d'État
Environ 390 agents[1], fonctionnaires et contractuels, aident au bon fonctionnement du Conseil d'État et d'autres juridictions administratives.
Organisation du Conseil d'État
Sections et chambres
Le Conseil d'État comprend sept sections[69] :
- six sections consultatives ou administratives :
- la section de l'intérieur,
- la section des finances,
- la section des travaux publics,
- la section sociale,
- la section de l'administration (depuis le )[54]
- la section du rapport et des études ;
- la section du contentieux, divisée elle-même en dix chambres (anciennement sous-sections).
Jusqu'à la réforme de 2010, les membres du Conseil d'État pouvaient être affectés selon le cas :
- à la section du contentieux seulement ;
- à une section administrative seulement ;
- à la section du contentieux et à une section administrative ;
- à deux sections administratives ;
- à la section du contentieux, à la section du rapport et des études et à une autre section administrative.
Avec la réforme de 2010, les membres du Conseil d'État sont affectés à une ou deux sections, certains d'entre eux (les maîtres des requêtes et les auditeurs qui comptent moins de deux ans et demi de service dans une juridiction administrative, les présidents et présidents adjoints de la section du contentieux) ne pouvant être affectés qu'à la seule section du contentieux.
Formations du Conseil d'État statuant au contentieux
Les fonctions juridictionnelles du Conseil d'État sont exercées de manière collégiale, sauf pour certaines décisions qui sont prises à juge unique (procédure de référé, irrecevabilité manifeste…).
Il existe quatre types de formations au contentieux. L'instruction des affaires et le jugement des affaires simples sont confiés habituellement à une chambre.
Les autres formations sont réunies pour le jugement des affaires ou, plus rarement, leur instruction. Jusqu'en 2010, la formation de deux sous-sections réunies constituait une formation de jugement usuelle. Depuis la réforme de 2010, il est possible de réunir deux, trois ou quatre sous-sections, devenues des chambres en 2016.
L'assemblée du contentieux, présidée par le vice-président, est la formation la plus solennelle. Elle se réunit rarement.
Nom de la formation | Composition | Effectif | Référence du code de justice administrative (CJA) |
---|---|---|---|
Chambre |
|
Au moins 3 |
R. 122-14
(dernière version : décret du 1er juillet 2016) |
Chambres réunies |
|
Au moins 5 (réunion de deux chambres) ou 7 (réunion de trois ou quatre chambres) |
R. 122-15
(dernière version : décret du 1er juillet 2016) |
Section du contentieux |
|
15 |
R. 122-18
(dernière version : décret du 1er juillet 2016) |
Assemblée du contentieux |
|
17 |
R. 122-20
(dernière version : décret du 1er juillet 2016) |
Depuis 2015, il existe aussi une formation spécialisée pour l'examen de certaines demandes relatives à des décisions liées à la communauté française du renseignement.
Formations du Conseil d'État dans ses fonctions administratives
Pour son rôle de conseiller du gouvernement, le Conseil d'État siège ordinairement en section administrative.
Il est également possible de réunir une commission regroupant des représentants de plusieurs sections administratives, ainsi que l'assemblée générale du Conseil d'État. Une commission permanente a pour rôle d'examiner les projets de texte que le gouvernement souhaite voir étudier d'urgence.
Nom de la formation | Composition | Effectif minimal | Référence du code de justice administrative (CJA) |
---|---|---|---|
Section (formation ordinaire, plénière ou restreinte) |
|
3 (2 pour la formation restreinte) |
R. 123-6-1
(dernière version : décret du 1er juillet 2016) |
Sections réunies ou commission spéciale |
|
R. 123-10
(dernière version : décret du 26 juillet 2019) |
|
Assemblée générale en formation ordinaire |
|
La moitié des membres (16) |
R. 123-14
(dernière version : décret du 6 mars 2008) |
Assemblée générale en formation plénière |
|
Le quart des membres |
R. 123-13
(dernière version : décret du 21 décembre 2004) |
Commission permanente |
|
6 |
R. 123-22
(dernière version : décret du 24 avril 2020) |
Services du Conseil d'État
Les services du Conseil d'État comprennent :
- le secrétariat de la section du contentieux ;
- les secrétariats de section administrative ;
- le secrétariat général ;
- la mission permanente d'inspection des juridictions administratives ;
- le secrétariat général des tribunaux administratifs et des cours administratives d'appel ;
- le centre de documentation.
Le secrétariat de la section du contentieux
Dirigé par le secrétaire du contentieux[70], il comprend :
- dix secrétariats de chambre, chacun dirigé par un greffier en chef ;
- le département du greffe et de la coordination des services administratifs ;
- le bureau du suivi de l'activité contentieuse ;
- le secrétariat du bureau d'aide juridictionnelle et du Tribunal des Conflits ;
- le bureau d'aide à la décision ;
- le bureau des référés et des compétences du président.
Les secrétariats de section administrative
Chaque section administrative dispose de son secrétariat :
- section de l'intérieur ;
- section des finances ;
- section des travaux publics ;
- section sociale ;
- section de l'administration (depuis le )[54] ;
- section du rapport et des études.
Le secrétariat général
Il regroupe :
- le cabinet ;
- le centre de formation de la juridiction administrative - hébergé dans les mêmes locaux que le Tribunal administratif de Montreuil (Seine-Saint-Denis)[71],[72] ;
- la direction des ressources humaines ;
- la direction de la prospective et des finances ;
- la direction des systèmes d'information ;
- la direction de la communication ;
- la direction de l'équipement ;
- le département de la bibliothèque et des archives.
Liste des secrétaires généraux du Conseil d’État
Nom du secrétaire | Dates | Décret de nomination |
---|---|---|
Jean-Guillaume Locré de Roissy | 1799-1815 | |
Claude Hochet | 1815-1839 | |
Prosper Hochet | 1839-1851 | |
Antoine Boilay | 1852-1864 | |
François de la Noue-Billault | 1864-1870 | |
Louis-Marie Caille | 1870-1872 | |
Michel Fouquier | 1872-1889 | |
Abel Flourens | 1889-1897 | |
Marcel Trelat | 1897-1906 | |
Pierre Laroze | 1906-1910 | |
Jules Noel | 1910-1923 | |
Félix Lamy | 1923-1933 | |
André Cuvelier | 1933-1943 | |
Maurice Seydoux | 1943-1944 | |
Philippe Surun | 1950-1955 | |
Raymond Janot | 1955-1959 | Décret du 23 mai 1956[73] |
François Gazier | 1959-1963 | |
Claude Lasry | 1963-1966 | |
Pierre Huet | 1966-1970 | Décret du 7 février 1966[74] |
Bernard Ducamin | 1970-1979 | Décret du 15 octobre 1970[75] |
Michèle Puybasset | 1979-1983 | Décret du 24 août 1979[76] |
Michel Franc | 1983-1987 | Décret du 31 mai 1983[77] |
Michel Pinault | 1987-1991 | Décret du 23 novembre 1987[78] |
Bernard Stirn | 1991-1995 | Décret du 24 septembre 1991[79] |
Martine de Boisdeffre | 1995-2001 | Décret du 28 septembre 1995[80] |
Patrick Frydman | 2001-2007 | Décret du 26 janvier 2001[81] |
Christophe Devys | 2007-2012 | Décret du 9 juillet 2007[82] |
François Seners | 2012-2014 | Décret du 1er juin 2012[83] |
Catherine Bergeal | 2014-2019 | Décret du 23 octobre 2014[84] |
Thierry-Xavier Girardot | 2019- | Décret du 24 avril 2019 |
La mission d'inspection des juridictions administratives
Le Conseil d’État assure la gestion des cours administratives d’appel, des tribunaux administratifs et de la Cour nationale du droit d’asile. Placée auprès du vice-président du Conseil d’État, la mission d'inspection des juridictions administratives (MIJA) « contrôle l’organisation et le fonctionnement de ces juridictions »[85].
Liste des chefs puis présidents de la mission | |
Marcel Lachaze | 1945-1963 |
Maxime Letourneur | 1963-1968 |
Claude Heumann | 1969-1970 |
Pierre Ordonneau | 1971-1977 |
Jacques Ducoux | 1978-1982 |
Paul Coudurier | 1982-1991 |
Michel Gentot | 1991-1995 |
Marie-Aimée Latournerie | 1995-2000 |
Jean-François Théry | 2000-2003 |
Marc Durand-Viel | 2003-2008 |
Philippe Bélaval | 2008-2010 |
André Schilte | 2010-2013 |
Odile Piérart | 2013-2019 |
Christophe Devys | 2019[86]-2022 |
Brigitte Phémolant | Depuis 2022[87] |
Le secrétariat général des tribunaux administratifs et des cours administratives d'appel
Le poste de secrétaire général des tribunaux administratifs et des cours administratives d'appel (créé avec le CSTACAA en 1988) est occupé par un magistrat administratif :
- 1988-1993 : ?
- 1993-1997 : Blaise Simoni
- 1997-2002 : Bernard Foucher
- 2002-2005 : Odile Piérart
- 2005-2008 : Gisèle Avoie
- 2008-2012 : Laurence Helmlinger
- 2012-2015 : Dominique Kimmerlin
- 2015-2019 : Corinne Ledamoisel
- 2019-2022 : Emmanuel Meyer
- Depuis 2022 : Nathalie Tiger-Winterhalter[88]
Le Centre de recherches et de diffusion juridiques
Le Centre de documentation, renommé fin 2010 « Centre de recherches et de diffusion juridiques » (CRDJ), existe de façon informelle depuis 1953, son existence n'étant entérinée que par arrêté du du vice-président du Conseil d'État, lequel le place sous l'autorité du secrétaire général du Conseil d’État[89]. Il est composé de trois membres du Conseil d'État et d'une dizaine d'agents[89], et poursuit un rôle essentiel dans la mesure où il est chargé de la publication des arrêts au Recueil Lebon, jouant ainsi un rôle de filtre à la publication ainsi que d'analyse telle que concrétisée par l'établissement des « tables » Lebon[89]. Il rédige également les commentaires « autorisés » de certaines décisions du Conseil d’État, sous la forme d'une chronique publiée périodiquement dans la revue L’Actualité juridique : Droit administratif (AJDA)[90].
Grands arrêts du Conseil d'État
Les jurisprudences du Conseil d'État et du Tribunal des conflits ont été déterminantes pour la formation et l'évolution du droit administratif français. On appelle « grands arrêts » les décisions qui ont eu une importance particulière de ce point de vue. L'étude du droit administratif passe nécessairement par la prise en compte de ces arrêts.
Rapports publics et publications du Conseil d'État
La section du rapport et des études, sous l'autorité de son président, assisté d'un rapporteur général, avec l'aide des autres sections du Conseil d'État, prépare le rapport d'activité que le Conseil d'État établit chaque année. Ce rapport est soumis au vice-président délibérant avec les présidents de section et adopté par l'assemblée générale. Il mentionne les réformes d'ordre législatif, réglementaire ou administratif sur lesquelles le Conseil d'État a appelé l'attention du gouvernement ; il peut contenir des propositions nouvelles et signale en outre, s'il y a lieu, les difficultés rencontrées dans l'exécution des décisions du Conseil d'État statuant au contentieux et des juridictions administratives[91]. Il engage toute l'institution puisqu'il est adopté par l'Assemblée générale[92].
Avant 2009 et la dissociation de l'étude annuelle et du rapport d'activité de la juridiction administrative, ce rapport avait un triple objectif :
- il faisait le point des activités contentieuses et administratives du Conseil d'État au cours de l'année écoulée ;
- il attirait l'attention des pouvoirs publics sur les difficultés rencontrées par les justiciables dans l'exécution des décisions des juridictions administratives ;
- il étudiait une question de fond sur lequel il propose des orientations de la pratique administrative voire des modifications de dispositions législatives ou réglementaires.
La collection, dite des Études et Documents du Conseil d'État (EDCE) a été créée en 1947 sous l'impulsion du vice-président du Conseil d'État de l'époque, René Cassin[93]. Depuis 1988, ce rapport est publié par la Documentation française. Avant 2009, le rapport public était divisé en deux parties : la première faisait le bilan annuel de l'ensemble de l'activité juridictionnelle et administrative du Conseil, et la seconde était consacrée à un thème, chaque année différent. Depuis 2009, le bilan annuel et l'étude du Conseil d'État sont publiés simultanément. Enfin, depuis 2012, l'étude annuelle du Conseil d'État et le rapport public d'activité de la juridiction administrative font l'objet de publications dissociées.
Le dernier sujet traité en date, en 2018, est La citoyenneté (étude annuelle n° 69)[94].
- en 2017 Puissance publique et plateforme numérique (étude annuelle n°68)
- en 2016 Qualité et simplification du droit (étude annuelle n°67)
- en 2015 L'action économique des personnes publiques (étude annuelle no 66)
- en 2014 Le numérique et les droits et libertés fondamentaux [95] (étude annuelle no 65)
- en 2013 Le droit souple (étude annuelle no 64)
- en 2012 Les agences : une nouvelle gestion publique ? (étude annuelle no 63)
- en 2011 Consulter autrement, participer effectivement (EDCE no 62)
- en 2010 L'eau et son droit (EDCE no 61)
- en 2009 Droit au logement, droit du logement[96] (EDCE no 60)
- en 2008 Le contrat, mode d'action publique et de production de normes (EDCE no 59)
- en 2007 L'administration française et l'Union européenne : Quelles influences ? Quelles stratégies ? (EDCE no 58)
- en 2006 Sécurité juridique et complexité du droit (EDCE no 57)
- en 2005 Responsabilité et socialisation du risque (EDCE no 56)
- en 2004 Un siècle de laïcité (EDCE no 55)
- en 2003 Perspectives pour la fonction publique (EDCE no 54)
- en 2002 Collectivités publiques et concurrence (EDCE no 53)
- en 2001 Les autorités administratives indépendantes (EDCE no 52)
- en 2000 Les associations et la loi de 1901, cent ans après (EDCE no 51)
- en 1999 Réflexions sur l'intérêt général (EDCE no 50)
- en 1998 Sur le droit de la santé (EDCE no 49)
- En 1997 Sur le principe d'égalité (EDCE no 48)
- En 1996 La transparence et le secret (EDCE no 47)
- En 1995 Service public, services publics : déclin ou renouveau (EDCE no 46)
- En 1994 Décentralisation et ordre juridique (EDCE no 45)
- En 1993 Le droit communautaire (EDCE no 44)
- En 1992 La sécurité juridique (EDCE no 43)
- En 1991 Les EPIC (EDCE no 42)
- En 1990 Réflexions sur le droit des aides publiques aux entreprises (EDCE no 41)
- En 1989 Contributions à la commémoration du bicentenaire de 1789 (EDCE no 40)
- En 1988 La prévention du contentieux administratif. Contentieux général (EDCE no 39)
- En 1987 Réflexions sur l'orientation du droit des propriétés publiques (EDCE no 38)
- En 1986 La motivation des actes administratifs (EDCE no 37)
- En 1985 La langue française et le droit (EDCE no 36)
- En 1984 Les autorités administratives indépendantes (EDCE no 35)
Le Conseil d'État publiait également, en parallèle, des études, issues d'une demande d'avis formulée par le Premier Ministre[92]. À l'inverse des études annuelles du Conseil d'État, participent à ces études non seulement des membres du Conseil d'État, mais aussi des personnalités françaises ou étrangères, n'appartenant pas au Conseil d'État[92].
- Statut et protection de l'enfant, 1991.
- L'Aide juridique : pour un meilleur accès au droit et à la justice, 1991
- Sports : pouvoir et discipline, 1991.
- L'urbanisme : pour un droit plus efficace, 1992
- Régler autrement les conflits : Conciliation, transaction, arbitrage en matière administration, 1993
- Les pouvoirs de l'administration dans le domaine des sanctions, 1995
- La responsabilité pénale des agents publics, 1996
- Les groupements d'intérêt public, 1997
- Rendre plus attractif le droit des fondations, 1997
- Pour une meilleure transparence de administration, 1998
- Internet et les réseaux numériques, 1998
- Aide sociale, obligation alimentaire et patrimoine, 1999
- Le cumul d'activités et de rémunérations des agents publics, 1999
- L'utilité publique aujourd'hui, 1999
- Les lois de bioéthique : cinq ans après, 1999
- La norme internationale en droit français, 2000
- L'influence internationale du droit français, 2001
- La publication et l'entrée en vigueur des lois et de certains actes administratifs, 2001
- Redevances pour service rendu et redevances pour occupation du domaine public, 2002
- Collectivités territoriales et obligations communautaires, 2004
- L’avenir des juridictions spécialisées dans le domaine social, 2004
- Le cadre juridique de l’action extérieure des collectivités locales, 2006
- Inventaire méthodique et codification du droit de la communication, 2006
- Pour une politique juridique des activités spatiales, 2006
- Pour une meilleure insertion des normes communautaires dans le droit national, 2007
- Le droit de préemption, 2008
- Les recours administratifs préalables obligatoires, 2009
- La révision des lois bioéthiques, 2009
- Les établissements publics, 2010
- Développer la médiation dans le cadre de l’Union européenne, 2011
- Vers l’institution d’un parquet européen, 2011
- Le rescrit : sécuriser les initiatives et les projets, 2014
- L’application du nouveau principe « silence de l’administration vaut acceptation », 2014
- Les commissaires du Gouvernement dans les entreprises, 2015
- Directives européennes: anticiper pour mieux transposer, 2015
- Le droit d'alerte : signaler, traiter, protéger, 2016
- "Mesurer l’inflation normative", 2018
- "Règles applicables aux professionnels de santé en matière d’information et de publicité", 2018
- "La prise en compte du risque dans la décision publique", 2018
- "Révision de la loi de bioéthique : quelles options pour demain ?", 2018
Le Conseil d'État publie, depuis 2011, une nouvelle collection « Droits et Débats », constituant les actes des colloques qui se sont déroulés au sein du Palais-Royal depuis 2011, en présence de professeurs et de conseillers d'État.
- Le droit européen des droits de l’homme, no 1, 2011
- Les développements de la médiation, no 2, 2012
- La valorisation économique des propriétés des personnes publiques, no 3, 2012
- La démocratie environnementale, no 4, 2012
- Consulter autrement, participer effectivement, no 5, 2012
- Le patrimoine immatériel des personnes publiques, no 6, 2013
- Santé et justice : quelles responsabilités ?, no 7, 2013
- Les agences : une nouvelle gestion publique?, no 8, 2013
- Les enjeux juridiques de l’environnement, no 9, 2014
- La décentralisation des politiques sociales, no 10, 2014
- 1952-2012 : le juge français de l’asile, no 11, 2013
- Corriger, équilibrer, orienter : une vision renouvelée de la régulation économique – Hommage à Marie-Dominique Hagelsteen, no 12, 2014
- La sanction : regards croisés du Conseil d’État et de la Cour de cassation, no 13, 2015
- Où va l’État ? – Tome 1, n°14, 2015
- Impôt et cotisation : quel financement pour la protection sociale ?, n°15, 2015.
- La France dans la transformation numérique. Quelle protection des droits fondamentaux ?, n°16, 2016
- La fiscalité sectorielle, n°17, 2016
- L'ordre juridique national en prise avec le droit européen et international : questions de souveraineté ?, n°18, 2016
- Où va l'État ? - Tome 2, n°19, 2016
- L'accord : mode de régulation du social, n°20, 2016
En 2012, le Conseil d'État inaugure la publication des actes de colloques ayant trait à l'histoire du droit public, au sens large.
- Conférences Vincent Wright – no 1, 2012
- Le rôle du Conseil d’État dans le développement économique de la France au XIXe siècle, no 2, 2014
- Faire des choix ? Les fonctionnaires dans l’Europe des dictatures, 1933-1948, no 3, 2014
- Conférences Vincent Wright - n°2, 2015
- Le Conseil d'État et la Grande Guerre, n°5, 2017
Institut français des sciences administratives
Le Conseil d'État abrite le siège de l'Institut français des sciences administratives traditionnellement présidé par le vice-président du Conseil d'État. De nombreux conseillers d'État sont membres de l'institut et participent à ses travaux. L'actuel secrétaire général de l'institut (Mattias Guyomar) est un ancien commissaire du gouvernement[97].
En 2009, le Conseil d'État a accueilli le colloque de l'Institut français des sciences administratives organisé dans la salle de l'assemblée générale sur le thème : « sécurité publique : partenariat puissance publique, acteurs privés ». En 2010, le colloque de l'IFSA avait pour thème : « Quel modèle d'administration territoriale pour demain ? ». En 2011, il fut consacré à « la coordination de l'action de l’État en mer : permanence et évolutions ».
Critiques
Le Conseil d'État est accusé d'avoir peu d'indépendance vis-à-vis du gouvernement, notamment lors de la pandémie de Covid-19 en France. Sa composition fait que ses membres doivent juger des textes réglementaires que d'autres membres écrivent[98],[99]. Pour le bâtonnier de Paris, « On a le sentiment que le Conseil d'Etat s’interdit de critiquer le gouvernement »[100]. La critique du Conseil d'État vise plus généralement l'absence de contre-pouvoir en France[101].
Notes et références
- « Le Conseil d’État comprend 231 membres en activité et 408 agents. » (L'organisation du Conseil d'État d'après le site officiel, conseil-etat.fr, consulté le 18 février 2019).
- Article L. 121-1 du code de justice administrative (site Légifrance). Avant la publication de ce code en l'an 2000, l'article 1er de l'ordonnance no 45-1708 du 31 juillet 1945 portant sur le Conseil d'État rattachait cette institution au chef du gouvernement.
- Le Vice-président du Conseil d'État (site du Conseil d'État).
- Ce rang protocolaire a été confirmé par le décret n°89-655 du 13 septembre 1989 relatif aux cérémonies publiques, préséances, honneurs civils et militaires.
- Vœux des corps constitués, 7 janvier 2014 (site du Conseil d'État).
- Reconstruction à la suite de l'incendie d'une salle de l'opéra le 6 avril 1763 qui endommage une partie du Palais-Royal.
- Corps central composé d'un avant-corps et de deux parties latérales en retrait. Les trois arcades en plein cintre de cet avant-corps et qui conduisent à la cour d'honneur, sont dues à l'architecte Pierre Contant d'Ivry.
- Ces frontons sont ornés de tympans portant des figures qui encadrent un écusson surmonté d'une couronne ducale, et qui portaient à l'origine les armes du duc de Richelieu. Ces armes ont été grattées en 1848 pour être remplacées par une alternance de bandes creuses et pleines. Les frontons sont encadrés de trophées sculptés par Jean-Baptiste Defernex en 1767.
- Il représente la Justice qui « brandit une hache enserrée dans des faisceaux de verges ; l'enfant de gauche tient une balance, celui de droite, un grand glaive dans son fourreau. À droite : la Force, casquée, tient dans la main gauche la massue d'Hercule et dans la main droite un bâton de commandement ; l'enfant de gauche serre un rameau de chêne, celui de droite est appuyé sur une colonne ». Cf Marc Sanson, Le Conseil d'État au Palais-Royal. Architecture, décors intérieurs, Monum, , p. 43.
- Il représente « à gauche : la Prudence. L'enfant de gauche tend un miroir vers elle, un livre ouvert à ses pieds ; celui de droite tient de la main gauche un serpent à mi-corps, l'autre main posée sur le miroir. À droite : la Libéralité porte une tête couronnée, donne des pièces et un collier de perles de sa main gauche à l'un des enfants tandis que sa main droite est posée sur un tas de pièces ; l'autre enfant tient une chaîne avec une effigie féminine ». Cf Marc Sanson, op. cit., p. 43.
- Son élévation comporte comporte un rez-de-chaussée et un premier étage rythmé par 19 colonnes cannelées et des portes-fenêtres possédant des garde-corps en fer forgé, certaines avec le monogramme doré LPO (pour Louis-Philippe d'Orléans). L'entablement des hautes fenêtres du premier et second étage est soutenu par des consoles au décor de pommes de pin, et est surmonté par une corniche ornée de denticules. La balustrade de ce second étage est scandé par quatre vasques monumentales et huit statues allégoriques, quatre à gauche « censées représenter les talents et vertus du duc d'Orléans, Louis le Gros, qui a fait construire cet avant-corps », quatre à droite représentant les activités à la mode au début du XIXe siècle, la Science, le Commerce, l'Agriculture et la Navigation. Une seconde balustrade couronne cet étage de l'attique et cache le toit. Cf. Marc Sanson, op. cit., p. 50.
- Cf. l'article d'Alexandre-François Vivien en 1841, dans la Revue des deux Mondes, à propos du Conseil d'État, de ses attributions et de sa nouvelle organisation.
- « Émile Reverchon, commissaire du gouvernement trop indépendant et martyr », sur conseil-etat.fr (consulté le ).
- « L'affaire des biens de la famille d'Orléans devant le Conseil d'Etat », sur ordre-avocats-cassation.fr (consulté le ).
- Raymond Odent, Contentieux administratif, tome I, Dalloz, p. 75.
- « Le Palais d'Orsay », sur conseil-etat.fr (consulté le ).
- Tony Sauvel, « Nos archives perdues », Études et documents du Conseil d’État n° 26, , p. 87-104.
- Yves Robineau, Didier Truchet, Le Conseil d'État, PUF, Paris, 2002, coll. « Que sais-je ? » (ISBN 2-13-053052-4), p. 12.
- Arrêt Prince Napoléon.
- Vincent Wright, « L'épuration du Conseil d'État en juillet 1879 », Revue d’histoire moderne et contemporaine, vol. 19, no 4, , p. 621–653 (ISSN 0048-8003, DOI 10.3406/rhmc.1972.2239, lire en ligne, consulté le ).
- « Tribunal des conflits - 22 janvier 1921 - Société commerciale de l'Ouest africain » (consulté le ).
- Le « statut des Juifs » et les manuels en usage dans les facultés de Droit (1940-1944) : de la description à la légitimation (Partie 1), Dominique Gros, Cultures & Conflits n°9-10 (1993), p. 139-154.
- Jean Massot, « Le conseil d'état et le régime de Vichy », Vingtième Siècle, revue d'histoire, vol. 58, no 1, , p. 83–99 (ISSN 0294-1759, DOI 10.3406/xxs.1998.3746, lire en ligne, consulté le ).
- Jacques Chevallier, « Le Conseil d'État à la Libération », La revue administrative, , p. 46-52 (lire en ligne).
- Y. Robineau, D. Truchet, Le Conseil d'État, 2002, p. 16.
- Arrêt Rubin de Servens.
- Arrêt Canal, Robin et Godot.
- Michel Gentot, « L'arrêt Canal, le Conseil d'État affirme son indépendance », AJDA, , p. 90-93.
- Charles de Gaulle, Mémoires d'espoir, Paris, Plon, , 1163 p. (ISBN 2-259-19137-1), « Chef de l'État, investi par la plus dure Histoire d'une légitimité, par ma fonction d'un mandat, par le vote référendaire du peuple d'une mission législative, qui ne sont et ne sauraient être justiciables d'un Corps que rien n'y habilite, qui, au contraire, s'insurge contre ce qui est la loi et dont il est clair que l'ambiance politique le fait sortir de ses attributions, je tiens pour nul et non avenu l'arrêt du Conseil d'État ».
- Jean Rivero, « Le rôle du Conseil d'État dans la tradition française », Le Monde, , p. 1-4 (lire en ligne).
- Olivier Carton, Un universitaire au Palais-Royal : réflexions naïves sur le travail de Jean Rivero lors de la réforme du Conseil d'État de 1963, La Documentation française, , 183-193 p., p. 183-184.
- Loi no 63-23 du 15 janvier 1963 fixant la composition, les règles de fonctionnement et la procédure de la Cour de sûreté de l'État instituée par l'art. 698 du Code de procédure pénale, (lire en ligne).
- Décret no 63-766 du 30 juillet 1963 portant règlement d'administration publique pour l'application de l'ordonnance 45-1708 du 31 juillet 1945 et relatif à l'organisation et au fonctionnement du Conseil d’État, (lire en ligne).
- Décret no 63-767 du 30 juillet 1963 statut des membres du Conseil d'État, (lire en ligne).
- Décret no 63-768 du 30 juillet 1963 modifiant le décret 53934 du 30-09-1953 sur la réforme du contentieux administratif, (lire en ligne).
- Décret no 63-769 du 30 juillet 1963 modifiant le décret 531169 du 28-11-1953 portant application du décret 53934 du 30-09-1953, (lire en ligne).
- « Naissance et évolution », sur conseil-etat.fr (consulté le ).
- Décret no 85-90 du 24 janvier 1985 portant création de la section du rapport et des études du Conseil d'État, (lire en ligne).
- Y. Robineau, D. Truchet, op. cit., p. 19.
- Code de justice administrative, art. R. 311-1.
- Camille Broyelle, Contentieux administratif, 2e éd., LGDJ / Lextenso, Paris, 2013 (ISBN 978-2-275-03870-4), no 34.
- Code de justice administrative, art. L. 311-8 à L.311-12.
- Code de justice administrative, art. L. 311-3.
- Camille Broyelle, Contentieux administratif, 2013, no 37.
- Code de justice administrative, art. L. 321-1.
- Jean Massot, Olivier Fouquet, Le Conseil d'État, juge de cassation, Berger-Levrault, 1993.
- Code de justice administrative, art. L.331-1.
- Camille Broyelle, Contentieux administratif, 2013, no 561.
- Fiche Recours en cassation devant le Conseil d'État sur le site service-public.fr.
- Article Quels sont les irrégularités à évoquer pour obtenir l'annulation d'une décision de l’administration par le juge administratif ? sur le blogue de Me André Icard.
- Code de justice administrative (CJA), art. L. 113-1.
- art. L.441-1 COJ
- « Questions prioritaires de constitutionnalité » (consulté le )
- Décret no 2008-225 du relatif à l'organisation et au fonctionnement du Conseil d'État.
- Pierre Delvolvé, Franck Moderne, « La réforme du Conseil d'État (décret no 2008-225 du 6 mars 2008 relatif à l'organisation et au fonctionnement du Conseil d'État) », Revue française de droit administratif (RFDA) 2008, p. 213.
- Frédéric Rolin, « La « procolisation » du Conseil d’État : bref aperçu sur le décret no 2008-225 du 6 mars 2008 relatif à l'organisation et au fonctionnement du Conseil d'État », 7 mars 2008.
- Cf. page consacrée au rôle de gestion des TA et CAA sur le site du Conseil.
- Pascale Gonod, « Le vice-président du Conseil d'État, ministre de la juridiction administrative ? », Pouvoirs no 123, p. 117-132.
- Liste des membres du Conseil supérieur des TA et CAA parue au Journal officiel du 3 janvier 2006.
- Publication de la LJA disponible en ligne sur le site officiel. Pour une illustration, v. le numéro 13 d'octobre 2006 consacré à la nomination de Jean-Marc Sauvé.
- Article L121-2 du code de justice administrative, legifrance.gouv.fr, consulté le 27 novembre 2014.
- [1]
- Loi du 17 mai 2011, art. 73.
- Loi du 24 mai 1872 sur la réorganisation du Conseil d'État (Wikisource).
- Article 1er de l'ordonnance no 45-1708 du 31 juillet 1945 portant sur le Conseil d'État (Légifrance).
- Article L. 121-1 du code de justice administrative (site Légifrance).
- Le vice-président du Conseil d'État (site du Conseil d'État).
- Jean-Baptiste Jacquin, « Emmanuel Macron fait durer le suspense autour de la nomination du prochain patron du Conseil d’État », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- Organisation du Conseil d'État (site officiel).
- Code de justice administrative, art. R. 122-6.
- « Un nouveau tribunal administratif à Montreuil », La Semaine Juridique Administrations et Collectivités territoriales, no 36, 31 août 2009, act. 948.
- Montreuil va soulager la justice.
- Décret du 23 mai 1956 NOMINATION DE M. RAYMOND JANOT AUX FONCTIONS DE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL EN REMPLACEMENT DE M. JACQUES BENCIST, DECEDE (lire en ligne)
- Décret du 7 février 1966 NOMINATION DE M. PIERRE HUET SECRÉTAIRE GÉNÉRAL EN REMPLACEMENT DE M. CLAUDE LASRY (lire en ligne)
- Décret du 15 octobre 1970 NOMINATION DE M. BERNARD DUCAMIN, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU CONSEIL D’ÉTAT, EN REMPLACEMENT DE M. PIERE HUET, A COMPTER DU 12 OCTOBRE 1970 (lire en ligne)
- Décret du 24 août 1979 MME. MICHELE PUYBASSET MAITRE DES REQUÊTES AU CONSEIL D’ÉTAT EST NOMME A COMPTER DU 06-09-1979, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU CONSEIL EN REMPLACEMENT DE M. BERNARD DUCAMIN, CONSEILLER D'ETAT (lire en ligne)
- Décret du 31 mai 1983 M. FRANC MICHEL,MAITRE DES REQUÊTES AU CONSEIL D’ÉTAT EST NOMME SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU CONSEIL D’ÉTAT,EN REMPLACEMENT DE MME. PUYBASSET MICHELE,A COMPTER DU 01-06-1983 (lire en ligne)
- Décret du 23 novembre 1987 PORTANT NOMINATION DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU CONSEIL D’ÉTAT (lire en ligne)
- Décret du 24 septembre 1991 portant nomination (Conseil d’État) (lire en ligne)
- Décrets du 28 septembre 1995 portant nomination (Conseil d’État) (lire en ligne)
- Décret du 26 janvier 2001 portant nomination du secrétaire général du Conseil d’État (lire en ligne)
- Décret du 9 juillet 2007 portant nomination du secrétaire général du Conseil d’État (lire en ligne)
- Décret du 1er juin 2012 portant nomination du secrétaire général du Conseil d’État : M. Seners (François) (lire en ligne)
- Décret du 23 octobre 2014 portant nomination de la secrétaire générale du Conseil d’État : Mme BERGEAL (Catherine) (lire en ligne)
- Patrick Gérard, La Juridiction administrative, Paris, La Documentation française, , 229 p. (ISBN 978-2-11-145374-6), p. 39-40.
- Arrêté du 16 janvier 2019 portant nomination du président de la mission d'inspection des juridictions administratives (Conseil d'Etat) (lire en ligne)
- « Arrêté du 26 avril 2022 portant nomination du président de la mission d'inspection des juridictions administratives (Conseil d'Etat) », sur Journal Officiel,
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- Barthélémy Philippe, « "Le Conseil d’Etat a courbé l’échine face au gouvernement pendant la crise sanitaire” », sur capital.fr, .
- Charles Delouche-Bertolasi, « Olivier Cousi : «On a le sentiment que le Conseil d'Etat s’interdit de critiquer le gouvernement» », sur liberation.fr, .
- NADIA SWEENY, « Le Conseil d’État, ou l’abandon des contre-pouvoirs », sur politis.fr, .
Annexes
Bibliographie
- Rapport public 2006. Jurisprudence et avis de 2005. Sécurité juridique et complexité du droit. Conseil d'État, La documentation française, (ISBN 2-11-006050-6).
-
Erik Arnoult et François Monnier, Le Conseil d'État : juger, conseiller, servir, Paris, Gallimard, (ISBN 2-07-053491-X)
Petit ouvrage de vulgarisation, nombreuses illustrations
- Léon Aucoc, Le Conseil d’État avant et depuis 1789 : ses transformations, ses travaux et son personnel ; étude historique et bibliographique, Paris, Imprimerie nationale, , IV-434 p., in-8°.
- Marie-Christine Kessler, Le Conseil d'État, Cahiers de la FNSP, Armand Colin, Paris, 1969.
- Bruno Latour, La Fabrique du droit : une ethnographie du Conseil d'État, Paris, Éd. La Découverte, 2002, (ISBN 2-7071-3581-X) (extrait)
- Louis Fougère (dir.), Le Conseil d'État : son histoire à travers les documents d'époque (1799-1974), Paris, Éditions du CNRS, coll. « Histoire de l'administration française », , XVI-1012 p. (ISBN 2-222-01672-X).
-
Yvan Stefanovitch, Petits arrangements entre amis, Paris, Albin Michel, , 248 p. (ISBN 978-2-226-43866-9)
Ouvrage critique sur le Conseil d'État
- Jean-Claude Bonichot, Paul Cassia et Bernard Poujade, Les Grands Arrêts du contentieux administratif, Paris, Dalloz, , 1re éd., 1182 p. (ISBN 978-2-247-07095-4)
- M. Long, P. Weil, G. Braibant, P. Delvolvé et B. Genevois, Les Grands Arrêts de la jurisprudence administrative, Paris, Dalloz, , 23e éd. (ISBN 978-2-247-07424-2)
Articles connexes
- Liste des présidents et vice-présidents du Conseil d'État
- Grands arrêts en droit administratif français
- Droit administratif en France
- Ordre administratif en France
- Tribunal administratif (France)
- Cour administrative d'appel
- Cour nationale du droit d'asile (CNDA)
- Cour des comptes
- Sécurité juridique
- Institut français des sciences administratives
Liens externes
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Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
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Salle des séances pour l'assemblée plénière. Peintures de Henri Martin.
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Les Grands arrêts de la jurisprudence administrative (Long, Weil, Braibant, Devolvé, Genevois ; Dalloz, 21e éd.), ouverts à la page 882. Notice n° 112 consacrée aux arrêts Danthony de 2011.
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Sitz des Conseil d’État im Palais Royal im 1. Arrondissement in Paris (Île-de-France/Frankreich)
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Conseil d'État, salle du contentieux (Journées du Patrimoine 2009)
Facade arrière du conseil d'État au Palais Royal (Paris) donnant sur la cour d'honneur.
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South facade of the Palais Royal, Paris.
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Conseil d'État, salle de la section des finances (photo 2/2)
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Sitz des Conseil d’État im Palais Royal im 1. Arrondissement in Paris (Île-de-France/Frankreich)
Le Conseil d'État français, installé depuis 1871 dans le bâtiment central du Palais-Royal, à Paris.