Thomas Piketty

Thomas Piketty
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Thomas Piketty, en 2015.
Biographie
Naissance

Clichy
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Julia Cagé (depuis )
Autres informations
A travaillé pour
École d'économie de Paris, École des hautes études en sciences sociales, Massachusetts Institute of Technology
Chaire
Professeur
Domaines
Économie publique, économie
Maître
Tony Atkinson
Directeur de thèse
Roger Guesnerie
Influencé par
John Maynard Keynes
Site web
Distinctions
Liste détaillée
British Academy Medal (en)
Membre associé de la Société d'économétrie
Prix Rossi ()
Médaille de bronze du CNRS ()
Prix du meilleur jeune économiste de France ()
Prix Yrjö-Jahnsson ()
Prix Pétrarque ()
Œuvres principales
Le Capital au XXIe siècle, Capital et Idéologie

Thomas Piketty, né le à Clichy, est un économiste français.

Directeur d'études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), ancien élève de l’École normale supérieure (promotion 1989 Sciences) et docteur en économie de l'EHESS, il fut chercheur à la London School of Economics et est un spécialiste de l’étude des inégalités économiques, en particulier dans une perspective historique et comparative, et auteur du livre Le Capital au XXIe siècle (2013).

En 2002, il reçoit le prix du meilleur jeune économiste de France et, en 2013, le prix Yrjö Jahnsson. Après avoir joué un rôle majeur dans la fondation de l’École d'économie de Paris, il y est professeur depuis 2014.

Biographie

Famille, jeunesse et formation

Thomas Piketty naît à Clichy[1], en banlieue parisienne. Ses parents, issus d’un milieu « très aisé[2] », militent au parti trotskyste Lutte ouvrière et vivent, au moment de sa naissance, dans l’Aude où ils sont éleveurs[2],[3]. À la fin des années 1970, la famille Piketty rejoint l’Île-de-France : son père est technicien et sa mère institutrice[4]. La famille connaît l’expérience du chômage[2].

La famille paternelle de Thomas Piketty est originaire d'Italie et s'appelait Pichetto. Un de ses ancêtres, venu s'installer en France vers 1815, s'établit entrepreneur de bâtiments à Marcigny (Saône-et-Loire). Ses descendants, ingénieurs et vivant en région parisienne, créent sous le Second Empire une société de dragage et de matériaux appelée Piketty frères, au capital de plus d'un million de francs (l'un des actionnaires est l'homme d'affaires Georges Chodron de Courcel, arrière-grand-père de Bernadette Chirac). Exploitant les sablières des plateaux de l'Essonne[5],[6], ils connaissent une grande réussite financière grâce aux travaux de dragage nécessaires à la construction du métropolitain de Paris qui leur sont confiés[4]. Sa famille maternelle, Mausoléo, est aussi d'origine italienne (Sicile) et s'installe en Alsace vers 1850[4].

Après un baccalauréat C obtenu au lycée Descartes de Tours, Thomas Piketty entre en classes préparatoires scientifiques au lycée Louis-le-Grand[1], puis est admis à l’École normale supérieure en 1989[7] (il se classe 71e au concours d'entrée, Section sciences)[8]. Il obtient en 1991 un DEA en analyse et politiques économiques co-habilité par l'ENS, l'EHESS et l'ENSAE[9].

Il soutient, en , à l'âge de vingt-deux ans, une thèse de doctorat en sciences économiques préparée à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et à la London School of Economics sous la direction de Roger Guesnerie. Intitulée Essais sur la théorie de la redistribution des richesses, elle obtient le prix de la meilleure thèse de l'année 1993 décerné par l’Association française de science économique[10].

Parcours

Sa thèse achevée, il part enseigner de 1993 à 1995 au MIT, puis revient en France pour devenir chargé de recherche au CNRS, puis directeur d'études à l'EHESS à partir de 2000. Il publie l'année suivante une étude historique détaillée, Les hauts revenus en France au XXe siècle : inégalités et redistributions, 1901-1998[11].

En 2005, Dominique de Villepin lui confie la création d'une nouvelle institution universitaire française « capable de rivaliser avec la London School of Economics »[12], projet sur lequel il travaillait depuis 2004. L'École d'économie de Paris, dont il devient le premier directeur à partir de la fin 2006, regroupe le Centre d'économie de la Sorbonne (université Paris 1), l'ex-DELTA, le CERAS et le Centre pour la recherche économique et ses applications (CEPREMAP)[13]. Comme il en avait pris la décision « de longue date[14] » il quitte ses fonctions au début de 2007. Il devient conseiller de Ségolène Royal lors de la campagne électorale présidentielle de 2007, rôle qu'il ne pouvait accepter auparavant, car incompatible avec le devoir de réserve traditionnellement associé à la fonction de haut fonctionnaire.

En 2012, le magazine anglo-saxon Foreign Policy le sélectionne parmi les cent intellectuels les plus influents[15].

En 2013, son ouvrage Le Capital au XXIe siècle est publié en France aux Éd. du Seuil. En 2014, la parution de sa traduction anglaise aux Presses universitaires de Harvard est rapidement remarquée. Ainsi, l'économiste Paul Krugman, dans son éditorial du dans le New York Times, écrit que l'ouvrage est « le plus important de l'année — et peut-être de la décennie […]. Piketty a transformé notre discours économique. Nous ne parlerons plus jamais de richesse et d'inégalité de la même manière »[16]. Lors d'une tournée aux États-Unis pour présenter son livre, Piketty sera reçu à la Maison Blanche par le conseiller économique du président américain Barack Obama[17]. L'ouvrage rencontre un succès médiatisé aux États-Unis, avec plus de 450 000 ventes en et plus de 150 000 en France[18].

Il est éditorialiste pour le journal Libération et a publié occasionnellement des tribunes dans Le Monde.

En 2015, il accepte – sans quitter ses fonctions à l'EHESS / École d'économie de Paris – de participer à un programme sur les inégalités lancé par la London School of Economics[19].

Thomas Piketty a assuré la direction de 17 thèses de doctorat à l'EHESS entre 2005 et 2016[20] et la supervision de 64 mémoires de master à l'Ecole d'économie de Paris entre 2002 et 2017[21].

Vie privée

Il a été le compagnon de la romancière et femme politique Aurélie Filippetti[22]. Le , celle-ci porte plainte contre lui pour violences conjugales[23] récurrentes. Le Thomas Piketty est placé en garde à vue dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) chargée de l’enquête, où il avait été convoqué[24]. L’enquête préliminaire a débouché, mercredi , sur « un avis de classement, avertissement et rappel à la loi »[25]. Cela est dû au fait qu'Aurélie Filippetti a retiré sa plainte « dans l’intérêt des familles et des enfants »[26] afin d'éviter une nouvelle médiatisation et après que Thomas Piketty a reconnu par écrit les faits de violence et lui a présenté des excuses[27].

Le , l'ancienne ministre annonce avoir déposé à nouveau plainte contre lui pour diffamation[28]. En effet, le , lors d'une conférence à Sciences Po Toulouse, en réponse à une question du public[29] en lien avec la semaine organisée par l'IEP sur les violences sexistes et sexuelles contre les femmes, Thomas Piketty a expliqué certaines de ses propres violences en accusant Aurélie Filippetti d'avoir été « extrêmement violente vis-à-vis de [ses] filles », ce qu'elle nie[30].

Il est marié depuis 2014 à l'économiste Julia Cagé[31].

Travaux scientifiques

Économiste reconnu, il est un spécialiste des inégalités économiques. Ses travaux dans ce domaine sont multiples : d’abord théoriques et normatifs[32], ils ont pris, à partir de la fin des années 1990, une perspective historique et statistique.

En décalage par rapport aux paradigmes dominants dans les sciences économiques, il en vient à revendiquer le statut de chercheur en sciences sociales plutôt qu’en économie[33].

Étude des inégalités économiques

Part du revenu des 10 % des Français les plus riches dans le revenu total (1919-2005) (données de Thomas Piketty jusqu'en 1998 puis de Camille Landais).

Thomas Piketty engage, en effet, une recherche sur les hauts revenus en France, qui va notamment conduire à la publication de l’ouvrage Les Hauts Revenus en France au XXe siècle (Grasset, 2001). Cette étude est fondée sur la création de séries statistiques couvrant la totalité du XXe siècle, constituées à partir des données de l’administration fiscale (en particulier des déclarations de l’impôt sur le revenu).

Évolution des inégalités en France

Ces travaux ont permis de faire ressortir un ensemble de faits importants. En particulier, Thomas Piketty montre que les inégalités de revenus ont fortement baissé au XXe siècle en France, essentiellement au cours des périodes de combinaison de hausse de l'impôt sur le revenu et de forte croissance, comme dans les années 1920 et après la Seconde Guerre mondiale. Cette baisse des inégalités est, pour une large part, due à la diminution des inégalités de patrimoine, tandis que les inégalités salariales restaient stables. Pour Thomas Piketty, cette baisse résulte de l'effet de la création de l'impôt sur le revenu et du fort accroissement de la progressivité de celui-ci après chacune des deux guerres mondiales, lesquelles ont entravé la dynamique de l'accumulation patrimoniale en diminuant l'épargne disponible pour les plus grandes fortunes. Ainsi, l'impôt sur le revenu dépasse 70 % dans les années 1920 en France[34] et 90 % au Royaume-Uni de 1940 à 1980[35]. Thomas Piketty est, pour cette raison, très défavorable aux baisses de la fiscalité intervenues depuis les années 1990[réf. nécessaire] car celles-ci auront selon lui comme conséquence probable la reconstitution de ces grandes fortunes, souvent rentières. Or, en supprimant la catégorie des rentiers, peu active économiquement, qui dominait la hiérarchie des revenus, et en la remplaçant par des actifs obtenant leurs revenus de leur travail, cette diminution des inégalités a, selon Thomas Piketty, permis de dynamiser la croissance économique. Dans une étude statistique, il s'est par ailleurs efforcé de montrer que l'« effet Laffer », voulant que des taux marginaux d'imposition élevés sur les hauts revenus poussent ceux qui en bénéficient à moins travailler, était probablement nul ou faible dans le cas de la France[36].

Travail comparatiste

Évolution de la part du revenu des 10 % les plus riches dans le revenu total aux États-Unis. Données de Emmanuel Saez et Thomas Piketty.

Thomas Piketty s’est, par la suite, engagé dans un travail comparatif sur la dynamique des inégalités dans les pays développés. Il a, à cette fin, constitué des séries statistiques construites sur une méthodologie semblable à celle de ses travaux portant sur la France, en travaillant en collaboration avec d'autres économistes, en particulier Emmanuel Saez. Ces travaux ont notamment débouché sur la publication d'articles sur l'évolution des inégalités aux États-Unis[37] et sur la comparaison des dynamiques des pays anglo-saxons et des pays d'Europe continentale[38]. Ces études ont permis de faire ressortir que les pays anglo-saxons, après avoir connu la même baisse des inégalités économiques que les pays d'Europe continentale, se sont engagés dans une dynamique de reconstitution de très fortes inégalités depuis 30 ans.

Il publie en 2013 Le Capital au XXIe siècle, un ouvrage de près de 1 000 pages sur le retour en force des inégalités, avec en particulier une étude de répartition des richesses à travers différentes époques[39], qui fait apparaître des inégalités de patrimoine presque aussi fortes que durant les années 1900, quand Paris assurait un vaste financement boursier pour les sociétés étrangères. L'histoire au point de vue économique est analysée à travers de nombreux indices : la part du revenu des 10 % les plus riches mais aussi celle des 1 %, 0,1 % et 0,01 % les plus riches, la composition du revenu national et même l'évolution du classement Forbes. L'ouvrage est analysé par The Economist qui, bien que le jugeant un guide pour l'action « profondément erroné », salue « certains travaux d'érudition merveilleux »[40].

Critique de la courbe de Kuznets

Les analyses de Thomas Piketty constituent en partie un prolongement critique des travaux pionniers de Simon Kuznets dans les années 1950[41]. Pour Kuznets, l'évolution des inégalités de revenu devait prendre, sur une longue période, la forme d'une courbe en cloche (la « courbe de Kuznets »), en s'accroissant au commencement de la révolution industrielle pour diminuer par la suite, en raison de tendances économiques lourdes, en particulier de la réallocation de la main d'œuvre de secteurs à faible productivité (agriculture) vers des secteurs à plus forte productivité (industrie). Pour Thomas Piketty, la tendance qu'a pu observer Kuznets au début des années 1950 ne constitue pas le produit nécessaire de forces économiques profondes (déversement sectoriel, effet du progrès technique) : ce sont les inégalités de patrimoine qui ont diminué, plutôt que les inégalités salariales, et elles l'ont fait selon des causalités contingentes et réversibles, en particulier la création de l'impôt sur le revenu. Il estime ainsi que rien ne garantit que la diminution des inégalités se poursuive : de fait, les inégalités ont fortement augmenté aux États-Unis depuis 30 ans, retrouvant leur niveau des années 1930[réf. souhaitée].

Débat français sur les retraites et la réforme fiscale

Parallèlement à ces études, qui forment le cœur de son travail, Thomas Piketty a publié dans d'autres domaines, souvent en lien avec la question des inégalités économiques. Il fait partie des économistes qui ont analysé les conséquences macro-économiques des nouvelles tendances boursières pouvant sacrifier l’emploi à la rentabilité et montré comment le théorème de Schmidt n'était pas une référence absolue.

Il s’intéresse également aux inégalités scolaires, dans lesquelles il voit une cause importante de la persistance des inégalités salariales et donc économiques. Il mène, en particulier, une étude statistique faisant ressortir l'impact important du nombre d'élèves par classe sur la réussite scolaire[42]. Face à ce qu'il présente comme une situation de ségrégation scolaire, prenant en particulier pour exemple Paris, où la quasi-totalité des élèves défavorisés sont inscrits dans le secteur public, tandis que le secteur privé accueille 30 % des élèves, il propose d’imposer au privé, une procédure commune d’affectation des élèves, avec un système qui fasse en sorte que tous les collèges, publics ou privés, comptent entre 5 et 25 % d’élèves défavorisés[43].

En 2008, il publie un court ouvrage sur l’avenir du système de retraite par répartition, où il prône la généralisation du système de retraite en Suède[44].

En , dans la perspective de l’élection présidentielle française de 2012, il publie avec Camille Landais et Emmanuel Saez Pour une révolution fiscale dans laquelle il préconise la fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG en un nouvel impôt sur le revenu, qui serait selon lui plus compréhensible par le citoyen et qui permettrait de taxer davantage les revenus du capital sans pour autant augmenter l'ensemble des impôts et des prélèvements sociaux évalués à 49 % du revenu national fin 2010[45]. Cette « CSG élargie », prélevée à la source, atteindrait ainsi 10 % pour un revenu mensuel de 2 200 euros et 60 % pour un revenu mensuel supérieur à 100 000 euros[46]. Un aspect original du livre[47] est de prendre en compte dans les revenus, comme au début du XXe siècle, le loyer fictif des propriétaires de leur résidence principale [48] à l'instar d'un avantage en nature.

Critiques et controverses

Méthodologie et données du Capital au XXIe siècle

Depuis la parution de l'ouvrage Le Capital au XXIe siècle, les méthodes expérimentales de Thomas Piketty sont régulièrement contestées, voire accusées de "manipulation de données" notamment par Richard Sutch, Professeur d'économie à l'Université de Californie. Thomas Piketty est accusé par l'universitaire Richard Sutch d'avoir artificiellement modifié les données afin de « dramatiser » les résultats[49],[50]. Richard Sutch justifie ses accusations dans un article scientifique paru le dans la revue Social Science History (Cambridge University Press)[51], sans remettre en cause les conclusions théoriques[50].

En 2014, une enquête du Financial Times pointe des erreurs en indiquant que « certaines données sont sélectionnées ou construites sans source originale »[52]. Par conséquent, les conclusions ne permettent guère de corroborer la thèse selon laquelle une part croissante de la richesse totale est détenue par les plus riches[53]. En réponse à l'enquête du Financial Times, Thomas Piketty a déclaré avoir utilisé « un ensemble de sources de données très diversifié et hétérogène. . . [sur lequel] il est nécessaire d’apporter un certain nombre d’ajustements aux sources de données brutes. » Il rajoute « Je ne doute pas que mes séries de données historiques puissent être améliorées et le seront à l'avenir... mais je serais très surpris qu'une de ces conclusions de fond sur l'évolution à long terme de la répartition de la richesse soit grandement affectée par ces améliorations », a-t-il déclaré[54],[55].

À partir de la critique du Financial Times, Michel Ruimy, professeur affilié à l’ESCP, spécialiste d'économie monétaire, confirme ces faiblesses méthodologiques lié à des calculs sur une base d'échantillonnage de données dit "calculés » et non de vérité terrain[56],[57].

L’ouvrage collectif Anti-Piketty : vive le capital au XXIe siècle regroupe les critiques d’une vingtaine d’économistes, historiens et fiscalistes de plusieurs pays. S’il reconnaît la portée et l’intérêt du livre de Piketty (mettant en particulier l’accent sur les inégalités), il souligne un nombre significatif d’inexactitudes voire d’erreurs. Entre autres, il réfute la thèse de l’accroissement des inégalités et dénonce une confusion des chiffres dans l’évaluation du rendement du capital. Au niveau de la méthodologie, certains des auteurs affirment qu’il y a « des choix de données très discutables et des omissions regrettables. » Plus précisément, Martin Feldstein, professeur d'économie à l'Université Harvard souligne que pour « justifier d’une augmentation des inégalités aux Etats-Unis, Thomas Piketty utilise les déclarations fiscales de revenus sans prendre en compte les modifications significatives qui ont eu lieu dans les règles fiscales (...) qu’il ne prend pas en compte les transferts de redistribution » tandis que certains auteurs dont Robert P. Murphy vont jusqu'à parler « d'inventions de faits historiques afin de soutenir sa narration »[58].

Contradicteurs

L'affirmation de Landais, Piketty et Saez suivant laquelle le système fiscal français ne serait plus assez progressif, a été contestée par Bernard Zimmern et François Saint-Cast, respectivement directeur et président de l'iFrap, un think tank libéral. Selon eux, en intégrant chômeurs et très riches, ainsi que les revenus liés à la redistribution, le système fiscal est clairement progressif[59],[60].

Le magazine économique The Economist estime que la thèse centrale de Piketty selon laquelle le système de libre-marché a une tendance naturelle à l'augmentation de la concentration de la richesse est, en fait, une prédiction sur la base d'une extrapolation à partir du passé et non pas un modèle inhérent au capitalisme[40].

Certains économistes ont utilisé les données de Piketty pour approfondir l’analyse de la relation entre rentabilité du capital et croissance économique et suggérer une approche très différenciée selon les secteurs économiques et leur ouverture plus ou moins grande à la concurrence. Dans une étude parue en [61], Xavier Timbeau et Guillaume Allègre, économistes à l’OFCE, expliquent le même phénomène mais avec une causalité inverse :

« Si pour Thomas Piketty, les rendements du capital augmentent plus vite que la croissance, alors les entrepreneurs se transforment en rentiers et le passé dévore l’avenir. Je pense que la causalité est inverse : c’est parce que les entrepreneurs arrivent à se transformer en rentiers qu’ils peuvent tirer un rendement excessif de leur capital[62]. »

En 2017, un article du journal en ligne d'inspiration libérale Contrepoints rapporte que des chercheurs affiliés à l'université Washington de Saint Louis et à l'université Cornell ont en 2015 publié une étude selon laquelle « la mobilité parmi les 10 % les plus riches est absolument impressionnante », ce qui contredirait les thèses de Piketty selon lesquelles les riches sont des héritiers qui ne cessent d’accumuler des richesses toute la vie. Ainsi selon eux « environ 50 % des Américains ont fait partie durant leur vie, pour au moins une année en moyenne, des 10 % les plus riches. Environ 11 % des Américains ont même fait partie pour au moins une année du 1 % des plus riches. »[63],[64].

Interrogé sur l’éventuelle évasion fiscale que produirait les taux de prélèvement qu’il propose, Piketty soutient que ces idées sont des « fantasmes »[65]. Dans le cas précis des footballeurs, cette affirmation est démentie par une étude (notamment des co-auteurs de Piketty) qui montre que ce sont les prélèvements élevés qui incitent les talents à fuir leur pays[66], étude citée par l'avocat libéral Mathieu Laine dans une tribune libre au quotidien Les Échos condamnant l'hypertaxation des hauts revenus proposée par Piketty[67]. Le Figaro fait d'abord un accueil méfiant à ce « petit livre rouge » en raison du « penchant à gauche de ses trois coauteurs » mais considère que « ce serait une erreur de refermer l’ouvrage avant de l’avoir lu » et que « ce livre a le mérite de nourrir le débat d’idées[68] ».

Henri Sterdyniak, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), est sceptique sur la suppression du quotient familial et son remplacement par un « crédit d'impôt » forfaitaire, mesures prônées par Piketty[69]. Selon lui, cela affecterait les familles[70].

Selon The Economist, Thomas Piketty « affirme plutôt qu'il n'explique », pourquoi la diminution de la concentration de la richesse devrait être la priorité (par rapport à d'autres politiques économiques). Il ne décrirait aucunement les coûts de son programme redistributif et rejetterait entièrement les conséquences que peuvent avoir, sur les entrepreneurs et la prise de risque, une augmentation des taxes sur le revenu et la richesse[40].

Pour l’économiste Daniel Stelter, Piketty, n’observant qu’un symptôme, n’a pas saisi la vraie cause des inégalités. Stelter avance que le facteur déterminant est la hausse des dettes depuis 30 ans[71].

Au Canada, Yvan Allaire, président exécutif de l'Institut sur la gouvernance, a, lui aussi, émis de fortes réserves sur les propositions de Thomas Piketty. Il observe notamment que « son livre s’attarde […] sur la description et l’historique du phénomène des inégalités de richesse mais ne propose aucun énoncé de politiques vraiment réalisables »[72]. » Allaire a, par la suite, étoffé ses critiques dans un article co-écrit avec Mihaela Firsirotu et François Dauphin[73]. Les trois auteurs proposent dix mesures concrètes susceptibles d'avoir un impact clair et significatif sur l'inégalité économique, en particulier un système d'éducation de qualité accessible à tous et la modification de certaines dispositions fiscales relatives à la rémunération des dirigeants.

Frédéric Lordon reproche de ne pas aller suffisamment loin dans l'analyse et donc in fine de ne pas remettre en cause le capitalisme.[74],[75],[76]

Capital et idéologie

Capital et Idéologie étudie les idéologies justifiant les forts niveaux d'inégalités à travers le temps. Le livre a été critiqué par l'universitaire Nicolas Brisset, qui reproche à Piketty de centrer son analyse sur la notion de propriété[77],[78] aux dépens de celle de capital au sens du rapport social sous-jacent à la production des inégalités économiques et sociales. Selon son analyse, Piketty resterait coincé dans une approche individualiste des inégalités, sans considération vis-à-vis des mécanismes collectifs produisant celles-ci. Il considère également que Piketty analyse de manière trop insuffisante les systèmes idéologiques successifs. La critique de Brisset est élargie aux propositions politiques de Piketty dans un article avec l'universitaire Benoit Walraevens Du capital à la propriété : histoire et justice dans le travail de Thomas Piketty[79]. Ils considèrent que : "l’idéologie est inscrite de manière lâche dans l’analyse de Piketty. Il manque, selon nous, une réflexion relative à la fabrique des idéologies dominantes en tant qu’idéologies des groupes ayant intérêt au maintien des différents régimes de propriété. Des « dominants » dont on a vu que l’identification était rendue compliquée par l’absence de véritable théorie de la production des inégalités et par une approche purement individualiste de celles-ci. En somme, comme nous l’avons déjà mentionné, l’idéologie, selon l’analyse qui en est faite, semble émerger en toute autonomie par rapport aux rapports sociaux de production constitutifs des inégalités, offrant une historiographie assez surprenante, mettant au cœur de l’analyse le concept plusieurs fois utilisé d’« expérimentation »".

Engagement politique

Proche du Parti socialiste, il participe à la commission économique du PS de 1995 à 1997[80]. D'après la liste arrêtée au , il est membre du comité d'orientation scientifique de l'association « À gauche en Europe », fondée par Michel Rocard et Dominique Strauss-Kahn. Lors de la campagne présidentielle 2007, il s'engage en faveur de Ségolène Royal[81], dont il est conseiller économique.

2012

Lors de l'élection présidentielle de 2012, il publie, avec d'autres économistes, un texte de soutien à François Hollande dans Le Monde qui souligne « la pertinence des options [proposées par le candidat socialiste], en particulier pour ce qui concerne la reprise de la croissance et de l'emploi »[82]. Il prend ensuite ses distances, affirmant notamment que « le gouvernement fait exactement le contraire de ce qu'il faudrait » et qu'« il y a un degré d'improvisation dans la politique fiscale et la politique économique de François Hollande qui est assez consternant »[83],[84]. De son côté, Jean-Marc Sylvestre se pose la question : « Quel crédit accorder à des experts de la pensée économique qui s'engagent si fortement pour un candidat au poste le plus important de la République, et qui se trompent aussi lourdement ? »[85].

2015

En 2015, Thomas Piketty et Tim Jackson (Prospérité sans croissance) publient dans Le Monde un appel intitulé « Cessons d'investir dans les énergies fossiles ! » pour soutenir le désinvestissement des énergies fossiles[86].

Réagissant à la crise migratoire en 2015, Thomas Piketty applaudit à la politique d'accueil de l'Allemagne et dénonce les risques « d’une Europe moisie et vieillissante »[87].

À partir de , il fait partie du comité consultatif sur l'économie (notamment avec Joseph Stiglitz) qui conseille le nouveau leader du Labour britannique, Jeremy Corbyn[88].

2017

Après la victoire de Benoît Hamon à la primaire citoyenne de 2017, il entre dans son équipe de campagne[89]. Il devient conseiller « traité budgétaire européen » pour sa campagne présidentielle. Il souhaite renégocier le traité pour instaurer une « assemblée de la zone euro » formée de membres des parlements Européens, afin de sortir d'un gouvernement « opaque », fonctionnant à « huis clos ». Cette mesure nécessiterait un accord unanime de tous les pays de l'UE[90].

Il est aussi favorable à un « revenu universel crédible et audacieux » pour lequel il lance un appel avec un collectif de chercheurs économiques, dont Julia Cagé (son épouse), l'économiste chargée du programme économique et fiscal de Benoît Hamon[91]. Il avait pourtant dans un premier temps exprimé des doutes quant à l'idée de revenu universel initialement présentée par Hamon[92].

À la suite de la défaite de Benoît Hamon, il appelle à voter massivement pour Emmanuel Macron face à Marine Le Pen[93].

2022

Dans le cadre de l'élection présidentielle 2022, Thomas Piketty co-signe une tribune en faveur d'une union de la gauche et pour la présentation d'une candidature unique.[94]

Prix et distinctions

  • 1993 : Prix de thèse de l’Association française de science économique (AFSE)[95];
  • 2000 : Médaille de bronze du CNRS[96];
  • 2002 : Prix du meilleur jeune économiste (Le Monde - Le Cercle des économistes);
  • 2013 : Corécipiendaire du prix Yrjö Jahnsson avec Hélène Rey[97];
  • 2014 : Prix Pétrarque de l’essai[98]

Le , Thomas Piketty refuse d'être fait chevalier de la Légion d'honneur (proposition du Gouvernement français), déclarant : « Je refuse cette nomination car je ne pense pas que ce soit le rôle d'un gouvernement de décider qui est honorable. Ils feraient bien de se consacrer à la relance de la croissance en France et en Europe[99],[100],[101],[102]. »

Publications

Le Capital au XXIe siècle.jpg
  • « Les hauts revenus face aux modifications des taux marginaux supérieurs de l’impôt sur le revenu en France, 1970-1996 », document de travail du CEPREMAP, no 9812 et, sous une forme révisée, Économie et prévision, 1999 [lire en ligne].
  • Les hauts revenus en France au XXe siècle, 2001 (ISBN 2-246-61651-4).
  • Fiscalité et redistribution sociale dans la France du XXe siècle, 2001 [lire en ligne].
  • Inégalités économiques, avec Anthony B. Atkinson, Michel Godet et Lucile Olier, rapport du Conseil d'analyse économique, 2001.
  • L'Économie des inégalités, collection « Repères », La Découverte, 2004 (ISBN 2-7071-4291-3).
  • Pour un nouveau système de retraite : des comptes individuels de cotisations financés par répartition, avec Antoine Bozio, Paris, Éd. Rue d'Ulm/CEPREMAP, 2008[103].
  • Pour une révolution fiscale, avec Camille Landais et Emmanuel Saez, Paris, La République des idées & Le Seuil, 2011 (ISBN 9782021039412) avec le site associé.
  • Peut-on sauver l'Europe ? : chroniques 2004-2012, Les Liens qui libèrent, 2012 [lire en ligne].
  • Le Capital au XXIe siècle, collection « Les Livres du nouveau monde », Paris, Le Seuil, 2013[104],[105].
  • Rapport sur les inégalités mondiales 2018, avec Facundo Alvaredo, Lucas Chancel, Emmanuel Saez et Gabriel Zucman, Paris, Le Seuil, 2018.
  • Changer l'Europe, c'est possible !, Manon Bouju, Lucas Chancel, Anne-Laure Delatte, Stéphanie Hennette, Thomas Piketty, Guillaume Sacriste, Antoine Vauchez, Paris, Le Seuil, 2019[106].
  • Capital et Idéologie, Paris, Le Seuil, coll. : « Les Livres du nouveau monde », , 1 248 p., [présentation éditeur], (ISBN 978-2-02-133804-1)
  • Collectif, Résistons ensemble, pour que renaissent les jours heureux, Massot Éditions, , 223 p., PDF (ISBN 978-2-38035-272-6, lire en ligne), p. 211-214.
  • Vivement le socialisme ! chroniques 2016-2020, Paris, Le Seuil, Octobre 2020, 321 pages, (ISBN 978-2-02-133808-9)
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Filmographie

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Notes et références

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  106. Sur le site de l'éditeur.

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Jean-Philippe Delsol, Nicolas Lecaussin, Anti-Piketty : vive le capital au XXIe siècle, Éditions Libréchange, 2015.
  • (en) Richard Sutch, « The One Percent across Two Centuries: A Replication of Thomas Piketty's Data on the Concentration of Wealth in the United States », Social Science History, vol. 41, no 4,‎ , p. 587-613 (DOI 10.1017/ssh.2017.27, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Guillaume Travers, Pourquoi tant d’inégalités ?, Paris, La Nouvelle Librairie, coll. « Éclairs », 2020, 56 p. (ISBN 978-2491446062).

Liens externes


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