Mouffette rayée

Mephitis mephitis

Mephitis mephitis
Description de cette image, également commentée ci-après
Mouffette rayée
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Sous-classe Theria
Infra-classe Eutheria
Ordre Carnivora
Sous-ordre Caniformia
Famille Mephitidae
Genre Mephitis

Espèce

Mephitis mephitis
(Schreber, 1776)

Statut de conservation UICN

( LC )
LC  : Préoccupation mineure

La mouffette rayée (Mephitis mephitis) est un mammifère omnivore de la famille des Mephitidae. Elle est l'une des dix espèces de mouffettes présentes en Amérique. Retrouvé presque partout en Amérique du Nord incluant 1e nord du Mexique, c’est l’un des mammifères les plus connus au Canada et aux États-Unis. La mouffette est aussi connue sous le nom de bête puante par les francophones du Canada[réf. nécessaire].

Description

Deux mouffettes rayées.

La mouffette rayée a le corps noir avec une bande blanche de chaque côté du dos, se prolongeant au niveau de la queue. Les deux bandes s’unissent pour former une large tache blanche au niveau de la nuque et sur le dessus de la tête. Une fine ligne blanche orne le front de l'animal. De la grosseur d’un chat domestique, elle pèse entre 1,2 et 6,3 kilogrammes et mesure de 33 à 46 centimètres (sans la queue), 55 à 75[1] cm avec la queue. Cette dernière est fournie, mesure de 18 à 25 cm et son extrémité est quelquefois blanche.

Apparentée aux blaireaux, belettes et loutres, la mouffette rayée partage avec eux plusieurs caractéristiques, corps bas, solide et élancé. Cependant, elle peut vaporiser une substance toxique, ce qui n'est pas le cas des autres. Cette substance, un liquide, provient des glandes anales, situées sous la queue[1].

Habitat et répartition

Répartition de la mouffette rayée.

Cette moufette vit aussi bien dans les zones boisées que dans les terres cultivées et les zones urbaines. On la retrouve dans toute l'Amérique du Nord, du Canada jusqu'au nord du Mexique.

Alimentation

La mouffette rayée est active au crépuscule. Cette espèce se nourrit de rongeurs, d'œufs, de charognes, d'insectes, d'invertébrés et de baies. Elle peut aussi se nourrir de miel[1]. À l’aurore, elle retourne à son terrier, qui peut être creusé ou aménagé sous un bâtiment, un rocher ou un amas de pierres. Étant donné qu'elle vit presque partout, surtout proche de l'eau, elle peut rencontrer l'Homme et donc se nourrir de déchets ménagers.

Comportement

Le mouffette rayée utilise des terriers qu'elle creuse ou aménage à partir du terrier d'une autre espèce ou de structures comme des souches, des anfractuosités rocheuses, voire des bâtiments. Elle tient en plusieurs répartie dans son habitat. En hiver, dans les régions plus froides, la mouffette rayée se réfugie dans l'un de ses terrier pour dormir, vivant de ses réserves de graisses. Il lui arrive néanmoins de sortir par temps doux pour aller chercher de la nourriture. Généralement, un mâle passe l'hiver avec plusieurs femelles[2].

La mouffette rayée est bien connue pour l'odeur caractéristique de son musc. En effet, ses glandes anales sont bien développées et peuvent projeter un musc d'une odeur nauséabonde et tenace. Lorsqu'elle se sent menacée, la mouffette peut expulser cette substance à près de 6 m de distance[3]. Avant d'utiliser son musc, elle donne plusieurs avertissements : elle grogne, elle gratte et piétine le sol et lève sa queue droit dans les airs pour avertir l'agresseur. En faisant ces actions, elle met en valeur le "V" blanc qu'il y a sur son dos, de la queue en pointant vers la tête. Si la menace persiste, elle va alors se retourner, se dresser sur ses pattes avant puis vaporiser le liquide au visage du prédateur[1].

Reproduction

L’accouplement a lieu en février ou mars et, après une gestation de 42 à 63 jours, la femelle donne naissance à une portée de cinq ou six jeunes au début mai. La mise-bas se fait dans une tanière ou un terrier sous une construction ou un arbre mort[1]. Les jeunes sont aveugles à la naissance et suivent leur mère jusqu’à la fin de juin ou jusqu’en juillet. Ils deviennent indépendants au bouts de 7 à 8 semaines[1].

Prédateur

En raison de son musc, la mouffette rayée a peu de prédateurs. Son principal est le Grand-duc d'Amérique (Bubo virginianus), qui serait peu incommodé par l'odeur en raison de son odorat très peu développé. S'ils sont affamés, le Chien domestique, le Coyote, le Lynx roux et le Renard roux peuvent tout de même s'en nourrir[2].

Classification

Liste des sous-espèces

Selon Mammal Species of the World:

  • Mephitis mephitis mephitis
  • Mephitis mephitis avia
  • Mephitis mephitis elongata
  • Mephitis mephitis estor
  • Mephitis mephitis holzneri
  • Mephitis mephitis hudsonica
  • Mephitis mephitis major
  • Mephitis mephitis mesomelas
  • Mephitis mephitis nigra
  • Mephitis mephitis notata
  • Mephitis mephitis occidentalis
  • Mephitis mephitis spissigrada
  • Mephitis mephitis varians

La mouffette rayée et l'espèce humaine

La mouffette rayée est utile à l’être humain puisqu’elle consomme des rongeurs et des insectes. Les mouffettes peuvent être domestiquées comme animal de compagnie aux États-Unis (certains États), en Allemagne, aux Pays-Bas et en Italie.

Cet animal est apprécié dans la culture populaire où il a inspiré de très nombreux personnages du cinéma d'animation tels que :

  • Fleur (Bambi, 1942),
  • Pépé le putois (Looney Tunes, 1945),
  • Little 'Tinker (en) (film de Tex Avery, 1948),
  • Skunk (The Real Story of O Christmas Tree (en), 1992),
  • Fifi Le Fume (The Plucky Duck Show (en), 1992),
  • Éloïse (Franklin, 1997-2004),
  • Carlita (Barbie et le Lac des cygnes, 2003),
  • Stella (Nos voisins, les hommes, 2006),
  • Skunk (Skunk Fu!, 2007),
  • Milo Skunk (Les Mystères d'Alfred, 2010)
  • Mitzi (épisode "Sue Syndrome", Season 3, Episode 23) et Pepper Mildred Clark (Littlest Pet Shop, 2012),
  • Skinnet (Lego Legends of Chima : Le Voyage de Laval, 2015),
  • Aningar (Vampire Skunk, 2015),
  • (Saison 3/Épisode 072 "La Moufette" de La Pat' Patrouille, 2016),
  • Sage Skunk (Enchantimals (en), 2017),
  • ...

Notes et références

  1. (fr) Vie sauvage : Encyclopédie visuelle des animaux continent par continent [« Wildlife of the world »] (trad. de l'anglais par Aubert Defoy, préf. Chris Packham, photogr. Gary Ombler.), Paris, Groupe Flammarion, , L.01EPMN000839.N001 éd. (1re éd. 2015), 405 p., 30 × 25 cm (ISBN 978-2-08-137860-5), « Amérique du nord », p. 54.
  2. Donna Naughton, Histoire naturelle des mammifères du Canada, Waterloo, Éditions Michel Quintin, , 858 p. (ISBN 978-2-89762-099-8), p. 571-574
  3. James Kavanagh (1994): Nature of California p 31.Waterford Press. (ISBN 0-9640225-9-1)

Voir aussi

Références

Médias utilisés sur cette page

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Auteur/Créateur: unknown, Licence: CC BY 2.5
Striped Skunk.jpg
Auteur/Créateur: http://www.birdphotos.com, Licence: CC BY 3.0
Skunks rayé ou mouffette (Mephitis mephitis)
Mephitis mephitis map.png
Auteur/Créateur: User:Nordelch, Licence: CC BY-SA 3.0
Répartition de la mouffette rayée
Striped Skunk (Mephitis mephitis) DSC 0030.jpg
Auteur/Créateur: Dan & Lin Dzurisin, Licence: CC BY 2.0
Lin spotted this Striped Skunk from our Honda CR-V at highway speed while we were southbound on ID Highway 20 from West Yellowstone MT to Moose WY in mid-April 2010. The more direct route from Yellowstone National Park to Grand Teton National Park via Yellowstone's South Entrance was still closed by snow. Given our avocation as wildlife photographers devoid of species bias, we quickly pulled over and grabbed our cameras. The skunk was foraging in snow along a stream that crossed the highway, where a concrete bridge abutment provided some measure of safety. It seemed to pay us no mind when, after taking a few photos while crouching behind the abutment, we ventured onto the snow in cautious pursuit. We followed at a distance of 50 feet (15 m) until the skunk made a meandering U-turn and began closing the distance between us at an uncomfortable pace. Always the thoughtful one, Lin pointed out that the skunk seemed more agile than I in knee-deep snow, which triggered a tactical retreat on my part. But not before getting this shot and even a little bit of video from about 20 feet (6.1 m). That prompted some concern from Lin over the safety of her Nikon D-90, which I was using at the time, so I bid farewell to the skunk and returned to the car. In hindsight, we must have provided quite a spectacle for passersby as we trailed the skunk across the snow, cameras and tripod in hand. Things might have ended differently if the skunk had objected to our curiosity, but as things turned out the encounter yielded a fun and memorable addition to our species list.