Massacre de Deir Yassin

Lettre de protestation de dignitaires juifs parmi lesquels Albert Einstein et Hannah Arendt s'indignant du massacre et assimilant le mouvement politique de Menahem Begin au fascisme, New York Times, 4 décembre 1948

Le massacre de Deir Yassin s'est déroulé le au cours de la prise du village de Deir Yassin, à l'Ouest de Jérusalem, durant la Guerre civile de 1947-1948 en Palestine mandataire. Il a été perpétré par 120 combattants de l'Irgoun et du Lehi. Les historiens évaluent aujourd'hui le nombre de tués entre 77 et 120[1],[2],[3],[4]. À l'époque, la presse et différents commentateurs rapportèrent le nombre de 254 victimes[5].

Selon les historiens et commentateurs, ce massacre a eu des répercussions importantes sur la suite du conflit, notamment en favorisant l'exode de Palestiniens, en panique à l'idée de subir le même sort, et comme justification pour les dirigeants arabes des pays voisins à intervenir dans le conflit.

Il est resté un symbole dans l'histoire du conflit israélo-arabe[6]. Aujourd'hui, l'hôpital psychiatrique Kfar Shaul (en) est construit sur le site de cet ancien village palestinien à 7 km à l'ouest[7] de la Vieille ville de Jérusalem[8].

Contexte

Localisation de Deir Yassin.

Les événements se produisent le lors de la guerre civile en Palestine. À ce moment, le pays est toujours sous le contrôle des autorités britanniques, bien qu'elles aient entamé leur évacuation du pays depuis février et que leur retrait complet soit prévu pour le 15 mai.

Fin mars, la situation de la communauté juive de Palestine (le Yichouv) est précaire. La guerre des routes entamée par Abd al-Kader al-Husseini et la Jaysh al-Jihad al-Muqaddas porte ses fruits : la ville de Jérusalem, où habitent cent mille Juifs, soit un sixième de la communauté juive palestinienne, est assiégée et ne peut plus être ravitaillée.

Début avril, les autorités sionistes prennent la décision de réagir et leur force paramilitaire, la Haganah, passe à l'offensive. Elles lancent l'opération Nahshon dans la nuit du 2 au 3 avril. Celle-ci a pour but de désenclaver et de ravitailler la ville en permettant aux convois de réemprunter la route Tel Aviv-Jérusalem. L'opération est rapidement couronnée de succès et se poursuit jusqu'au 20 avril. Le 8 avril, le commandant palestinien Abd al-Kader al-Husseini est d'ailleurs tué au cours des combats.

Deir Yassin dans les années 1930.

Deir Yassin est un village arabe situé à 5 km à l'ouest de Jérusalem. Il compte 610 habitants, tous musulmans. D'autres sources parlent de 400 à 1 200 habitants[9]. En janvier, ses habitants ont conclu des accords avec leurs voisins juifs de Givat Saul et ont signé un pacte de bon voisinage avec eux après avoir chassé des hommes d'al-Najjada hors du village. À plusieurs reprises, les habitants empêcheront également des hommes de la Jaysh al-Jihad al-Muqaddas et de l'Armée de libération arabe d'utiliser leur village comme base contre les Juifs[10],[11].

Considéré par la Haganah comme stratégique[12], avec l'accord du responsable du secteur de Jérusalem pour la Haganah David Shealtiel[12], l'Irgoun et le Lehi rassemblent 120 combattants pour attaquer le village[13]. Des combattants de la Haganah et du Palmach prendront également part plus tard aux opérations, à la suite des difficultés rencontrées par l'Irgoun et le Lehi[14].

Selon Yoav Gelber, les motivations de l'Irgoun et du Lehi pour l'attaque de ce village qu'il considère stratégiquement insignifiant, sont de montrer qu'ils sont eux aussi capables de conquérir un village arabe (en rapport avec les succès de la Haganah dans l'opération Nahshon) avec un fond de vengeance à la suite des victimes juives de la « crise des convois[9] ».

Événements

Vue de l'ancien village.

L'attaque est lancée le 9 avril au matin. L'opération est mal préparée et de nombreux incidents se produisent. Les combattants palestiniens offrent une résistance plus importante que prévu. Les combattants de l'Irgoun et du Lehi ne sont pas entraînés pour une opération qui consiste à prendre un village en plein jour. Ils comptabilisent rapidement 5 morts et 35 blessés dont plusieurs « officiers ». Ils font alors appel à la Haganah pour évacuer leurs blessés.[réf. nécessaire]

Une section du Palmach intervient aux alentours de midi et tire au mortier de 2 pouces sur la maison du Moukhtar dans l'espoir de faire cesser la riposte palestinienne. Mais ces tirs sont sans effet et les combattants continuent à se battre même après que le reste du village a été pris ou que des villageois se sont rendus[15]. Toutefois, selon Marius Schatner, la « section [...] [du Palmach] rédui[t] sans problème le principal noyau de résistance. Vers midi, elle se retire, laissant le soin aux attaquants de ratisser le village[16] ». Lors de ce ratissage, les hommes de l'Irgoun et du Lehi prennent les habitations une par une, les « nettoyant » souvent à la grenade[15]. Ils font également sauter plusieurs maisons à l'explosif[17].

Bien qu'on y soit conscient de la situation, aucun renfort n'est envoyé de Jérusalem par le Comité National palestinien local. Les Palestiniens sont occupés par les préparatifs de l'enterrement d'Abd al-Kader al-Husseini. Les Britanniques sont également approchés pour intervenir mais sans réelle insistance. Ce n'est qu'à la fin de l'après-midi, quand les premiers réfugiés - des femmes et des enfants - arrivent à Jérusalem que le comité d'urgence presse l'armée britannique d'intervenir[15].

Après le massacre, la presse relaie le chiffre de 254[18] victimes civiles sur base du rapport du représentant de la Croix rouge Jacques de Reynier qui est un des premiers à arriver sur les lieux.

Les historiens évaluent aujourd'hui le massacre aux alentours de 100 à 120 personnes[19],[20]. Yoav Gelber relate que l'historien palestinien Kan'ana comptabilise un total de 11 morts parmi les 100 villageois qui disposent d'armes tandis que 70 % des victimes sont non combattantes. Benny Morris parle de 100 à 120 victimes ainsi que des prisonniers qui sont exécutés[20].

Témoignages

Le colonel Meir Pa'il, combattant du Palmach arrivé sur les lieux après les événements apporte le témoignage suivant :

« Il était midi quand la bataille se termina. Le calme régnait mais le village ne s’était pas rendu. Les irréguliers de l’Irgoun et du Stern sortirent de leurs caches et commencèrent les opérations de nettoyage. Faisant feu de toutes leurs armes, ils balançaient également des explosifs dans les maisons. Ils abattirent ainsi toutes les personnes qu’ils y trouvèrent, y compris les femmes et les enfants. Par ailleurs, près de vingt-cinq hommes qui avaient été sortis de chez eux furent chargés dans un camion et exposés, à la romaine, à travers les quartiers de Mahahneh Yehuda et Zakron Josef. Après quoi ils furent emmenés dans une carrière de pierre et abattus de sang-froid[21]. »

Menahem Begin, commandant en chef de l'Irgoun, écrit dans ses mémoires[22] :

« Dir Yassin, à six cents mètres d'altitude, était un des points stratégiques les plus vitaux du front arabe à l'ouest de Jérusalem. » David Shealtiel dans une lettre nous disait : « J'apprends que vous vous préparez à attaquer Dir Yassin. Je tiens à souligner que notre plan d'ensemble prévoit la prise et l'occupation de Dir Yassin. Je ne vois pas la moindre objection à ce que vous vous chargiez de l'exécution du plan, à condition que vous soyez capables de tenir le village. » Sa lettre précisait qu'il voulait ce village « “pour y installer un aérodrome”. L'aérodrome fut bien installé à Dir Yassin et fut même, pendant quelque temps, le seul moyen de communication entre Jérusalem assiégée et la côte [...] la déclaration ultérieure de M. Shaltiel, quant à elle, transgressait la vérité. » « Nous eûmes quatre morts et près de quarante blessés. Les pertes des assaillants s'élevèrent à près de 40 % de leurs effectifs. Quant aux troupes arabes, leurs pertes numériques furent trois fois plus élevées que les nôtres. » « A l'entrée du village, nous avions disposé un haut-parleur qui exhortait, en arabe, les femmes, les enfants et les vieillards à fuir leurs demeures [...] La plupart des habitants écoutèrent nos avertissements et furent indemnes. » « La propagande ennemie visait à nous salir, mais finalement elle nous aida. Les Arabes d'Eretz Israël furent pris de panique. »

D'après le commandant adjoint de l'Irgoun à Jérusalem, Yeouda Lapidot, c'est le Lehi qui aurait proposé de « liquider les résidents du village après sa conquête [afin de] briser le moral des Arabes, et relever celui des juifs, affectés par la tournure des événements[23] ».

Réactions

Ce massacre suscite l'indignation de la communauté internationale. Ben Gourion le condamne[24] ainsi que les principales autorités juives : la Haganah, le Grand Rabbinat et l'Agence juive qui envoie une lettre de condamnation, d'excuses et de condoléances au roi Abdullah[25]. « Mais aucune action concrète ne sera entreprise contre les organisations dissidentes, et la direction sioniste entérine le même jour un accord de coopération entre la Haganah et l'Irgoun [négocié avant Deir Yassin], en vue de l'intégration de ses forces dans la future armée de l'État juif[26] ».

Le , 29 personnalités juives américaines dont Albert Einstein cosigneront une lettre[27] dénonçant : « l’apparition d'un parti politique étroitement apparenté dans son organisation, ses méthodes, sa philosophie politique et son appel social aux partis nazis et fascistes ».

Menahem Begin nie tout massacre, parlant d’une « propagande mensongère » mais se félicite par contre du résultat : « ce ne fut pas ce qui s’est passé à Deir Yassin, mais bien ce qui a été inventé (...) qui nous a aidé à nous ouvrir un chemin vers des victoires décisives. (...) Les Arabes pris de panique s’enfuirent aux cris de " Deir Yassin "[28] ».

Nathan Yalin Mor, responsable politique du Lehi et membre de sa direction semble avoir été choqué par le massacre. Il le condamnera un an plus tard, après la fin des combats, seul parmi les anciens dirigeants de l'organisation[26].

Conséquences

Sur l'exode palestinien

L'intérieur du village palestinien déserté.

Les historiens, sans nier le massacre, considèrent que l'ampleur donnée à l'époque a été amplifiée par toutes les parties pour servir leur propre intérêt, ainsi : Ben Gourion pour discréditer l'Irgoun et le Lehi, qui s'opposent à son autorité ; les Arabes pour chercher l'appui de la communauté internationale et discréditer le Yichouv ; les leaders de l'Irgoun et du Lehi pour exagérer la panique engendrée par l'épisode et augmenter leur prestige[29],[30].

Selon Benny Morris, néanmoins, l'épisode a un « effet plus durable que n'importe quel autre événement de la guerre dans la précipitation de l'exode palestinien[30] ». Il considère également que « l'effet immédiat le plus important du massacre et de la campagne médiatique sur l'atrocité qui suivit fut de déclencher et de promouvoir la peur et plus tard la fuite panique des villages et villes de Palestine[30] ». Il cite plusieurs rapports d'analystes de l'époque qui vont dans ce sens : « Deir Yassin fut un des deux événements pivots dans l'exode des Arabes palestiniens » ou encore que « Deir Yassin [fut] un facteur décisif d'accélération dans l'évacuation générale[31] ».

Lapierre et Collins partagent cette analyse dans leur ouvrage sur la guerre de 1948. Suivant leurs termes : « et comme les Français et les Belges avaient répandu sur les chemins de leur exode les récits de viols et de massacres, les Arabes accrurent leur débâcle par le rappel des atrocités de Deir Yassin[32] ».

Yoav Gelber ne partage apparemment pas tout à fait ce point de vue. Selon lui, « les rumeurs entourant les événements — réels, fabriqués ou imaginés — de ce qui se produisit à Deir Yassin pourraient avoir encouragé des Palestiniens à s'enfuir quand les combats approchaient leurs maisons les semaines suivantes », mais il estime néanmoins que le rôle du massacre a été exagéré dans l'explication du mécanisme menant à l'exode de masse[33]. Cependant, il écrit également : « Les rumeurs du massacre de Deir Yassin pourraient avoir terrifié des Palestiniens et [les avoir poussés à la] fuite mais son rôle dans la provocation de l'exode de masse a été exagéré (overstated)[34] ».

Sur l'intervention des pays arabes

Une autre conséquence importante est la répercussion au sein de la population arabe des États voisins qui augmente encore la pression sur leurs dirigeants pour s'engager dans la bataille et venir à l'aide des Palestiniens[35],[36].

Controverses

Le massacre de Deir Yassin est souvent dépeint par les Palestiniens ou leurs soutiens comme un exemple d'application du Plan Daleth, prouvant que celui-ci était bien la directive de nettoyage ethnique qu'il est accusé d'être.

Timbre égyptien de 1965 commémorant le massacre de Deir Yassin de 1948.

Le nouvel historien Ilan Pappé, avec certaines nuances, considère que les responsables du massacre de Deir Yassin pouvaient justifier leurs actes en se référant au Plan Daleth puisque ce dernier acceptait le principe de destruction de toutes les « bases ennemies » jugées stratégiques, que tous les villages aux alentours étaient considérés comme des bases ennemies et que la destruction d'un village implique bien d'en chasser les habitants[37].

Yoav Gelber estime par contre que « la tentative par des historiens palestiniens et des propagandistes de mettre en avant Deir Yassin comme une preuve d'une conspiration planifiée par le Yichouv pour expulser les Palestiniens est tout à fait infondée ». Selon lui, « le massacre de Deir Yassin fut un concours presque inévitable de circonstances : la nature des combattants des deux camps, leur organisation et position, leur niveau d'entraînement, le déploiement et la maîtrise du commandement et du contrôle, l'absence de cibles militaires claires, la présence d'un nombre important de civils et le stress inhérent à ce type de combat intercommunautaire ».

Au-delà de cette analyse, Yoav Gelber estime que la communication sur Deir Yassin a été exagérée par rapport à l'importance de l'évènement. En effet, d'autres massacres ont été plus sanglants, comme celui de 240 Juifs à Kfar Etzion (Massacre de Kfar Etzion) le ou de 250 Arabes à Lydda en .

Benny Morris analyse différemment de Yoav Gelber l'impact de la communication concernant le massacre dans la peur des populations, et donc dans l'exode palestinien. Mais il relativise également l'importance des faits, en qualifiant les événements de « petite opération de l'Irgoun et du Lehi entreprise avec le consentement réticent de la Haganah[38] ».

Représailles

L'ancien village devenu une partie de l'hôpital psychiaytrique Kfar Shaul Mental Health Center, Jérusalem, Israel.

En représailles, le 13 avril, un convoi médical se dirigeant vers l'hôpital Hadassah du mont Scopus à Jérusalem sera attaqué par un groupe armé. Soixante-dix-neuf personnes, dont des patients, des médecins et des infirmières, seront tuées. Quelques soldats britanniques essaieront d'intervenir pour arrêter l'attaque, mais sans succès[39].

De nos jours

Aujourd'hui, sur le site de l'ancien village de Deir Yassin est construit l'hôpital psychiatrique (en) Kfar Shaul qui intègre certaines anciennes structures arabes. Il est situé à 1.4 km du Mémorial de Yad Vashem, et à 7 km à l'Ouest[7] de la Vieille ville de Jérusalem[8].

Notes et références

  1. Par exemple, Yoav Gelber, Palestine 1948, 2006, p. 311. Ce chiffre est également confirmé par l'Université de Beir Zeit.
  2. Kana'ana and Zeitawi, The Village of Deir Yassin, Destroyed Village Series, Berzeit University Press, 1988
  3. Deir Yassin: Sof HaMitus, published 2017.
  4. Michel Abitbol, Histoire d'Israël, Éditions Perrin, , 868 p. (ISBN 978-2-262-03087-2), page 222
  5. Yoav Gelber, Palestine 1948, Sussex Academic Press, 2006, p. 311.
  6. Ziyad Clot, Il n'y aura pas d'État palestinien, Max Milo 2010, p. 228-229
  7. Emplacement sur Google map.
  8. (en) Ettinger, Yair. "Deir Yassin massacre, 55 years on", Haaretz, April 10, 2003.
  9. Yoav Gelber, Palestine 1948 (2006), p. 309
  10. Yoav Gelber, Palestine 1948 (2006), p. 306
  11. Benny Morris, The Birth revisited, 2003, p. 91, p. 97.
  12. Voir la citation de la lettre de David Shealtiel.
  13. L'Irgoun, 80, et le Lehi, 40, selon Benny Morris
  14. Benny Morris, The Birth revisited, 2003, p. 237.
  15. Yoav Gelber, Palestine 1948, 2006, p. 310.
  16. Marius Schatner, histoire de la droite israélienne, p. 240.
  17. Benny Morris, The Birth... revisited, 2003, p. 237.
  18. tiré de Out of Crisis Comes Decision, p. 269, Milstein
  19. Yoav Gelber, Palestine 1948, 2006, p. 311-312
  20. Benny Morris, The Birth... revisited, 2003, p. 238.
  21. Il y a cinquante ans, Deir Yassine - l'Humanite
  22. La révolte d'Israël, préface de Jacques Soustelle, traduction de J. Hermone, La Table Ronde, 1971, pp. 198-199.
  23. D'après Eric Silver, dans Begin, a biography, Londres, Wiedenfeld and Nicolson, 1984, p. 88-96.
  24. Yoav Gelber, Palestine 1948, 2006, p. 317
  25. Benny Morris, The Birth... revisited, 2003, p. 239.
  26. Marius Schattner, Histoire de la droite israélienne, Éditions complexe, 1991, p. 242 et suivantes.
  27. Traduction de l'article du New York Times
  28. Menahem Begin, La révolte d’Israël, p. 200 ; Benny Morris, The Birth... revisited, 2003, p. 239 rapporte également du même ouvrage d'autres propos de Menahem Begin comme « la légende valait une demi-douzaine de bataillons aux forces d'Israël » ; « la panique submergea les Arabes d'Israël »...
  29. Yoav Gelber, Palestine 1948, p. 315
  30. Benny Morris, The Birht of the Palestinian Refugee Problem Revisitied, p. 239.
  31. Benny Morris, The Birht of the Palestinian Refugee Problem Revisitied, p. 240.
  32. Dominique Lapierre et Larry Collins, O Jérusalem, p. 514-515).
  33. Yoav Gelber, Palestine 1948, p. 317.
  34. Yoav Gelber, Palestine 1948, p. 116.
  35. Benny Morris, The Birth of the Palestinian Refugee Problem Revisited, p. 239.
  36. Dominique Lapierre et Larry Collins, O Jérusalem, p. 528
  37. Ilan Pappé, La guerre de 1948 en Palestine, p. 131-133, La fabrique éditions, 2000, (ISBN 2-913372-04-X)
  38. Benny Morris, The Birth of the Palestinian Refugee Problem Revisited, p. 318, p. 237
  39. Henry Laurens, La Question de Palestine : Tome 3 - L'accomplissement des prophéties (1947-1967), t. 3, Paris, Fayard, , 838 p. (ISBN 978-2-213-63358-9), p. 76

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Médias utilisés sur cette page

Merkava-2-latrun-2.jpg
Auteur/Créateur: L’auteur n’a pas pu être identifié automatiquement. Il est supposé qu'il s'agit de : Bukvoed (étant donné la revendication de droit d’auteur)., Licence: CC BY 2.5

Description: Israeli Merkava Mk II MBT in Yad la-Shiryon Museum, Israel. 2005.

Source: Photo by me, User:Bukvoed.
Flag of Palestine.svg
Drapeau de l’État de Palestine
Deir Yassin 1930s.jpg
The village of Deir Yassin in the 1930's en
Deir Yassin massacre 1948 Egyptian commemoration stamp issued in 1965.jpg
Deir Yassin massacre 1948 Egyptian commemoration stamp issued in 1965
Deir Yassin IMG 0859.JPG

Beit Gidi Exhibits

מוצגים בבית גידי - מוזיאון האצל בתש"ח
Deir Yassin IMG 0857.JPG

Beit Gidi Exhibits

מוצגים בבית גידי - מוזיאון האצל בתש"ח

הכפר דיר יאסין
Albert Einstein and others letter.jpg
Auteur/Créateur: by Albert Einstein, Hannah Arendt, Sidney Hook, et.al., Licence: CC0
New Palestine Party. Visit of Menachen Begin and Aims of Political Movement Discussed. A letter to The New York Times. Saturday December 4, 1948 by Albert Einstein, Hannah Arendt, Sidney Hook, et.al.

New Palestine Party. Visit of Menachen Begin and Aims of Political Movement Discussed. A letter to The New York Times, published in the "Books" section (Page 12) of Saturday December 4, 1948

by Albert Einstein, Hannah Arendt, Sidney Hook, et.al.

Source: Text from original microfilm


TO THE EDITORS OF NEW YORK TIMES:

Among the most disturbing political phenomena of our times is the emergence in the newly created state of Israel of the "Freedom Party" (Tnuat Haherut), a political party closely akin in its organization, methods, political philosophy and social appeal to the Nazi and Fascist parties. It was formed out of the membership and following of the former Irgun Zvai Leumi, a terrorist, right-wing, chauvinist organization in Palestine.

The current visit of Menachem Begin, leader of this party, to the United States is obviously calculated to give the impression of American support for his party in the coming Israeli elections, and to cement political ties with conservative Zionist elements in the United States. Several Americans of national repute have lent their names to welcome his visit. It is inconceivable that those who oppose fascism throughout the world, if correctly informed as to Mr. Begin's political record and perspectives, could add their names and support to the movement he represents.

Before irreparable damage is done by way of financial contributions, public manifestations in Begin's behalf, and the creation in Palestine of the impression that a large segment of America supports Fascist elements in Israel, the American public must be informed as to the record and objectives of Mr. Begin and his movement.

The public avowals of Begin's party are no guide whatever to its actual character. Today they speak of freedom, democracy and anti-imperialism, whereas until recently they openly preached the doctrine of the Fascist state. It is in its actions that the terrorist party betrays its real character; from its past actions we can judge what it may be expected to do in the future.

Attack on Arab Village

A shocking example was their behavior in the Arab village of Deir Yassin. This village, off the main roads and surrounded by Jewish lands, had taken no part in the war, and had even fought off Arab bands who wanted to use the village as their base. On April 9 (THE NEW YORK TIMES), terrorist bands attacked this peaceful village, which was not a military objective in the fighting, killed most of its inhabitants (240 men, women, and children) and kept a few of them alive to parade as captives through the streets of Jerusalem. Most of the Jewish community was horrified at the deed, and the Jewish Agency sent a telegram of apology to King Abdullah of Trans-Jordan. But the terrorists, far from being ashamed of their act, were proud of this massacre, publicized it widely, and invited all the foreign correspondents present in the country to view the heaped corpses and the general havoc at Deir Yassin.

The Deir Yassin incident exemplifies the character and actions of the Freedom Party.

Within the Jewish community they have preached an admixture of ultranationalism, religious mysticism, and racial superiority. Like other Fascist parties they have been used to break strikes, and have themselves pressed for the destruction of free trade unions. In their stead they have proposed corporate unions on the Italian Fascist model.

During the last years of sporadic anti-British violence, the IZL and Stern groups inaugurated a reign of terror in the Palestine Jewish community. Teachers were beaten up for speaking against them, adults were shot for not letting their children join them. By gangster methods, beatings, window-smashing, and wide-spread robberies, the terrorists intimidated the population and exacted a heavy tribute.

The people of the Freedom Party have had no part in the constructive achievements in Palestine. They have reclaimed no land, built no settlements, and only detracted from the Jewish defense activity. Their much-publicized immigration endeavors were minute, and devoted mainly to bringing in Fascist compatriots.

Discrepancies Seen

The discrepancies between the bold claims now being made by Begin and his party, and their record of past performance in Palestine bear the imprint of no ordinary political party. This is the unmistakable stamp of a Fascist party for whom terrorism (against Jews, Arabs, and British alike), and misrepresentation are means, and a "Leader State" is the goal.

In the light of the foregoing considerations, it is imperative that the truth about Mr. Begin and his movement be made known in this country. It is all the more tragic that the top leadership of American Zionism has refused to campaign against Begin's efforts, or even to expose to its own constituents the dangers to Israel from support to Begin.

The undersigned therefore take this means of publicly presenting a few salient facts concerning Begin and his party; and of urging all concerned not to support this latest manifestation of fascism.

ISIDORE ABRAMOWITZ, HANNAH ARENDT, ABRAHAM BRICK, RABBI JESSURUN CARDOZO, ALBERT EINSTEIN, HERMAN EISEN, M.D., HAYIM FINEMAN, M. GALLEN, M.D., H.H. HARRIS, ZELIG S. HARRIS, SIDNEY HOOK, FRED KARUSH, BRURIA KAUFMAN, IRMA L. LINDHEIM, NACHMAN MAISEL, SEYMOUR MELMAN, MYER D. MENDELSON, M.D., HARRY M. OSLINSKY, SAMUEL PITLICK, FRITZ ROHRLICH, LOUIS P. ROCKER, RUTH SAGIS, ITZHAK SANKOWSKY, I.J. SHOENBERG, SAMUEL SHUMAN, M. SINGER, IRMA WOLPE, STEFAN WOLPE.

New York, Dec. 2, 1948

This work is assumed to be released into the public domain as a public manifesto or open letter which is not known to be licensed.

Creative Commons license: Public Domain
Kfar Shaul cropped(1).jpg
Auteur/Créateur: Effib, cropped from File:KfarShaulInJerusalem.JPG, Licence: CC BY-SA 3.0
Psychiatric hospital Kfar Shaul In Jerusalem
DeirYassinWiki.jpg
Auteur/Créateur: unknown, Licence: CC-BY-SA-3.0