Jeff Buckley

Jeff Buckley
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Portrait représentant Jeff Buckley.
Informations générales
Surnom Scott « Scottie » Moorhead
Nom de naissance Jeffrey Scott Buckley
Naissance
Anaheim, États-Unis
Décès
Memphis, États-Unis
Activité principale Auteur-compositeur-interprète, Musicien
Genre musical Rock alternatif, folk rock, soul, blues, reggae, jazz
Instruments Voix, guitare, clavier, piano, dulcimer, batterie
Années actives 19901997
Labels Columbia Records
Site officiel jeffbuckley.com
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Logo de Jeff Buckley.

Jeff Buckley, né le à Anaheim (Californie) et mort le à Memphis (Tennessee), est un auteur-compositeur-interprète et musicien américain.

Après une décennie à travailler comme guitariste à Los Angeles, Buckley commence à se faire connaître au début des années 1990 en jouant des reprises, puis ses propres compositions, dans des salles du quartier East Village de New York. Après avoir repoussé l'intérêt de plusieurs maisons de disques et d'Herb Cohen (en), l'ancien manager de son père, le chanteur Tim Buckley, il signe avec Columbia, forme un groupe et enregistre en 1994 son seul album studio, Grace.

Au cours des années suivantes, le groupe fait de nombreuses tournées, aux États-Unis, mais aussi en Europe, au Japon et en Australie. À partir de 1996, le groupe travaille à l'enregistrement d'un deuxième album, avec l'aide de Tom Verlaine comme producteur, sans cependant y parvenir.

En 1997, Buckley déménage à Memphis, Tennessee où il reprend le travail sur cet album, intitulé My Sweetheart the Drunk. Il enregistre de nombreuses démos quatre pistes, tout en se produisant régulièrement seul dans des salles de la région. Le 29 mai 1997, alors qu'il attend l'arrivée de son groupe venu de New York, il se noie lors d'une baignade nocturne dans le Mississippi, en étant pris dans le sillage d'un bateau. Son corps est retrouvé le 4 juin.

Après sa mort, de nombreuses productions sont publiées de façon posthume, y compris son deuxième album inachevé Sketches for My Sweetheart the Drunk, ainsi que des enregistrements live. Jeff Buckley connaît un succès posthume très important. Sa reprise d'Hallelujah se classe au 1er rang du classement Billboard en mars 2008. Le magazine Rolling Stone compte Grace dans sa liste des 500 plus grands albums de tous les temps et Jeff Buckley dans sa liste des plus grands chanteurs.

Biographie

Enfance

À la naissance de Jeffrey Scott Buckley, ses parents Tim Buckley et Mary Guibert sont déjà séparés : son père préfère se consacrer à la musique plutôt qu'à la vie de famille (son premier album, intitulé Tim Buckley, est sorti le , deux jours après la naissance de Jeff Buckley)[1]. Jeff vit donc avec sa mère[a].

Jeff Buckley et sa mère habitent d'abord chez les parents de Mary mais la jeunesse de Jeff Buckley est rythmée par de nombreux déménagements avec un niveau de vie parfois des plus modestes[3]. À deux ans, il entre à l’école d’Anaheim, école maternelle qui applique la pédagogie Montessori[4].

L'éveil et la passion de Jeff Buckley pour la musique se fait beaucoup par sa mère qui joue très souvent du piano en sa présence (des morceaux de Beethoven et Rachmaninov entre autres)[5] ou des chanteuses comme Barbra Streisand, Joni Mitchell ou Carole King[6]. Durant cette période, il découvre également des artistes comme les Beatles ou encore Simon & Garfunkel. Il découvre, à l’école[7] ou à la télévision[8], selon les sources, les chansons d'Édith Piaf, chanteuse appréciée de son père[8]. Par la suite, Jeff reviendra beaucoup sur l'importance de Ron Moorhead dans sa formation musicale. Ron, deuxième époux de Mary Guibert (de 1969 à 1973), est le père de Corey James Moorhead, le frère de Jeff né en . Il fait découvrir à Jeff beaucoup de groupes de rock dont les Moody Blues, Crosby, Stills & Nash, les Doors ou encore Led Zeppelin[9],[6].

Le , Tim Buckley meurt d'une overdose à 28 ans. Jeff Buckley n'a connu que très peu son père : tous deux ne se voyaient qu'en de rares occasions. Jeff l'a tout de même vu une fois en concert à Huntington Beach près d'Anaheim, deux mois avant le décès de Tim[10]. Tim Buckley a si peu de relations avec son fils et sa mère que ces derniers ne sont même pas invités aux obsèques[11]. Tim Buckley a enregistré deux chansons parlant d'eux : I Never Asked To Be Your Mountain et Dream Letter.

Adolescence

C'est à partir de 1979 que Jeff Buckley se passionne vraiment pour la musique : le premier groupe pour lequel il se passionne est Kiss[12] mais il reçoit surtout pour Noël sa première guitare électrique, une imitation d'une Gibson Les Paul noire avec laquelle il apprend notamment à jouer le morceau My Sharona du groupe The Knack[b],[5],[14]. Il développe beaucoup son jeu de guitare en intégrant, en 1981, l'orchestre de jazz de son lycée, le lycée Loara à Anaheim, où ses parents se sont rencontrés[15]. C’est aussi l’époque où il prend pour nom celui qui figure sur son acte de naissance (auparavant, il était appelé « Scotty » Guibert, puis Moorhead, puis Buckley)[16].

En 1981, sa mère déménage à Orange County, ce qui lui permet de fréquenter la Loara High School, lycée fréquenté par ses parents, où les arts ont une grande place[17]. À cette époque, il s’intéresse au rock progressif (notamment les groupes Yes et Rush[18]). Après avoir fait partie du groupe de jazz du lycée pendant l’automne et l’hiver 1981-1982, il devient, en , membre de Powerage [18], un groupe de hard rock formé par trois de ses amis de lycée. L'arrivée de Jeff au sein du groupe les fait évoluer vers un style plus rock progressif et le groupe se rebaptise Mahre Buckham (mélange des syllabes de leurs noms de familles : Tim Marse, Robin Horry, Jeff Buckley et Jason Hamel[c])[19],[20]. Au début, Jeff ne veut pas chanter mais il est tout de même derrière le micro pour leur premier concert, le , ils jouent essentiellement des reprises dont Fire de Jimi Hendrix, Roxanne de Police et Spirit of Radio de Rush). Le groupe se sépare après quelques concerts supplémentaires dont le dernier a lieu lors de la fête de fin d'année du lycée[21],[22].

En 1984, Jeff Buckley déménage à Los Angeles, et, grâce à un capital d'argent placé à la mort de son père, il s'inscrit au Guitar Institute of Technology, où il passe jusqu’à 17 heures par jour à travailler, notamment dans le style jazz fusion, qui lui permet d’éviter toute comparaison avec son père[23]. Avec deux autres élèves de cette école, il forme un trio et s'ouvre à d'autres styles de musique comme le jazz, la bossa-nova ou encore le reggae[24].

Jeff Buckley obtient son diplôme l'année suivante. Il occupe plusieurs emplois alimentaires, et travaille sa musique chez lui, en s’imposant une stricte discipline de travail avec des exercices programmés pour toute la journée et une hygiène de vie ascétique[25]. En 1987, il enregistre enfin , White Boy Music, sa première maquette[26].

Les débuts

Durant l'été 1986, il rencontre Michael Clouse (en), le propriétaire à Glendale d'un studio d'enregistrement où plusieurs groupes viennent enregistrer des maquettes. Devenus amis ils démarrent ainsi une petite collaboration : Jeff Buckley compose et enregistre des arrangements pour les démos des clients de Michael tandis que ce dernier s'occupe des parties son et mixage[27],[28].

« Je veux faire un album qui fasse oublier Led Zeppelin II ! »

— Jeff Buckley à Michael Clouse (durant leur collaboration de 1988 à 1990)[29],[30]

Jeff Buckley participe à différents groupes : A.K.B. (Al Kirk Band) un groupe de reggae qui accompagne notamment, le temps d'un concert, la chanteuse Judy Mowatt, une ex-choriste de Bob Marley ; The Wild Blue Yonder, groupe de roots-rock qui fait des démos de funk et de R&B ; et enfin le groupe de hard rock Group Therapy[31].

En , Jeff Buckley écoute, avant sa mise sur le marché, l’enregistrement du concert de son père, Dream Letter : Live in London 1968 (en) chez Enigma Records[32]. Immédiatement après, Jeff Buckley concrétise une idée qui lui trotte dans la tête depuis plusieurs mois : aller à New York. Il s'y rend avec son ami Shinehead, un chanteur de reggae qu'il accompagne sur scène à l'occasion. Il y reste quelques mois en colocation dans l’appartement de l’actrice Brooke Smith[33]. Durant cette période, Jeff Buckley compose quelques chansons, dont Eternal Life. C’est sa colocataire qui lui fait découvrir à la fois l’herbe et la musique qawwali, et notamment le chanteur Nusrat Fateh Ali Khan qui deviendra une de ses plus grandes influences musicales[34],[d],[5],[35].

Jeff Buckley revient à Los Angeles en , après que Herb Cohen, l'ancien manager de son père, lui propose de l'aider et de financer l'enregistrement d'une maquette (Herb se tenait très souvent au courant des progrès musicaux de Jeff Buckley). Il enregistre ainsi, en compagnie de Michael Clouse, quatre chansons (Unforgiven, rebaptisée plus tard Last Goodbye, Eternal life, Strawberry Street et Radio) qu'il rassemble sous le nom The Babylon Dungeon Sessions[36],[37].

Ces chansons n'ont pas le succès espéré et, mis à part une rencontre et une tentative de collaboration avec la chanteuse Carole King au début de l'année 1991, les choses n'avancent pas beaucoup pour Jeff Buckley[38]. C’est à cette époque (entre 1987 et 1991) que Jeff Buckley commence à faire des recherches sur son père biologique, Tim Buckley[39].

Greetings from Tim Buckley : la rencontre avec Gary Lucas

C'est en que tout démarre vraiment pour Jeff Buckley lors de Greetings from Tim Buckley, un concert en hommage à son père organisé à l'église Saint-Ann de New York. Hal Willner, l'organisateur de ce projet, prend contact avec Herb Cohen (l'ancien manager de Tim Buckley), qui lui signale l'existence et le talent de Jeff Buckley qui finit par être invité à jouer au concert[40]. Jeff Buckley retourne donc le à New York, Hal Willner lui présente rapidement Gary Lucas, un ancien collaborateur de Captain Beefheart, avec l'idée de les faire jouer ensemble durant le concert. Le courant passe rapidement entre les deux hommes qui se mettent aussitôt au travail[41].

Le jour du concert, le , ils jouent Sefronia-King's Chain, Phantasmagoria In Two et surtout I Never Asked To Be Your Mountain, chanson avec laquelle Jeff Buckley a toujours entretenu des rapports ambigus (« Je suis mentionné dans la chanson, tout comme sa petite amie de l'époque, ma mère. C'est une chanson magnifique, que j'admirais et haïssais à la fois, et c'est pour cette raison que c'est celle que j'ai chantée »[42]). Il modifie légèrement les paroles, ce qui fait de cette interprétation, selon David Brown, une réponse à son père et une catharsis[43]. Sa voix et ses qualités de chanteur impressionnent le public, il vole la vedette à tous les autres musiciens invités, au point de revenir seul sur scène au moment du rappel, interpréter Once I Was[44].

Après ce concert, Jeff Buckley prolonge de plusieurs semaines son séjour à New York : il est sollicité de toute part. Rebecca Moore, présente aux répétitions, devient sa petite amie[45],[46].

Gods & Monsters

Revenu à Los Angeles, Jeff Buckley démarre des répétitions avec ses amis Chris Down (claviériste de Fishbone) et Carla Azar. Ils envisagent de former un vrai groupe, ils composent notamment le morceau What Will You Say que Jeff Buckley joue ensuite très souvent sur scène[47].

Au même moment, à New York, Gary Lucas, très satisfait de sa collaboration avec Jeff Buckley , lui propose une place de chanteur dans son groupe Gods & Monsters. Pour le motiver à revenir à New York, Gary Lucas compose des morceaux et les lui envoie[48]. C'est surtout la présence de Rebecca Moore à New York qui, en , décide Jeff Buckley à y revenir (par intermittence au départ) et s'investir dans le groupe de Lucas[48].

Ainsi, Jeff Buckley se met au travail avec Gary Lucas. Il écrit des paroles et compose une mélodie pour les deux morceaux que ce dernier lui a envoyés et qui deviennent alors Grace et Mojo Pin. Le , ils enregistrent ces deux chansons aux studios Krypton avec Jared Nickerson à la basse et Tony Lewis à la batterie et décrochent un peu plus tard un contrat avec le label Imago[49],[e].

Début 1992, Jeff Buckley quitte définitivement Los Angeles et s'installe avec Rebecca Moore dans le Lower East Side de New York. L'association Lucas/Buckley se constitue rapidement un répertoire plus important avec, entre autres, She's Free, Harem Man ainsi que des reprises telles que L'Hymne à L'Amour (d'Édith Piaf) et Satisfied Mind (de Porter Wagoner[50],[f]) et démarre une série de concerts.

Cependant, des tensions apparaissent dans le groupe : les deux hommes ont des différends artistiques, Gary Lucas veut faire signer à Jeff Buckley un contrat l'empêchant de s'investir dans d'autres projets que Gods & Monsters[51] et Jeff Buckley n'est pas satisfait du nouveau contrat que leur propose Imago[52]. Le conflit a lieu le , le lendemain d'un concert donné à l'église St-Ann (le lieu de leur rencontre). Kate Hyman (la patronne du label Imago) doit décider, à l'issue du concert, de continuer ou non la collaboration avec Gods & Monsters mais donne son accord pour signer avec Jeff Buckley uniquement, sans le reste du groupe. Cette décision et les différends entre Gary Lucas et Jeff Buckley mettent un terme à leur collaboration[53].

Le phénomène du Sin-é bar

Jeff Buckley commence alors à se produire seul sur scène. Par l'intermédiaire de Daniel Harnett, un ami de Rebecca Moore, il découvre un petit bar irlandais du nom de Sin-é, dans le Lower East Side de New York, qui accueille fréquemment les musiciens locaux. Jeff Buckley y joue pour la première fois en [54]. Il apprécie très vite l'endroit et revient rapidement faire d'autres concerts.

Shane Doyle, le patron du bar, apprécie tellement les performances de Jeff Buckley qu'il le fait jouer au Sin-é tous les lundis. Jeff Buckley y joue quelques-unes de ses compositions (Mojo Pin, Grace, Eternal Life et Unforgiven) et surtout beaucoup de reprises de ses idoles dont, entre autres, Bob Dylan, Nina Simone, Nusrat Fateh Ali Khan, Joni Mitchell et Van Morrison[55]. C'est aussi à cette époque que Jeff Buckley commence à chanter Hallelujah de Leonard Cohen. Il devient ainsi, durant le printemps 1992, une des attractions du Lower East Side devant un public de plus en plus nombreux[56].

À cette époque, Jeff Buckley se produit également à d'autres endroits. À la Knitting Factory, il participe notamment à « Cobra », un projet expérimental du musicien John Zorn dont le concept est le suivant : les chanteurs arrivent sans rien préparer, reçoivent une indication plus ou moins vague et doivent, immédiatement après, monter sur scène et improviser[56],[g].

Mais c'est au Sin-é que la carrière de Jeff Buckley franchit une étape, son succès est tel que, durant le mois de mai, de nombreux directeurs artistiques s'y rendent pour le voir en concert[57]. Il reçoit plusieurs propositions et passe plusieurs mois à les étudier avec l'aide de Georges Stein, son avocat et futur manager. Le , après de nombreuses hésitations, il signe un contrat avec Sony Music, sur leur label Columbia. Le fait que son idole Bob Dylan soit dans cette maison de disques a été un critère déterminant dans son choix, et de plus Steve Berkowitz, le directeur artistique de Columbia, est le seul à accepter les conditions de Jeff Buckley en termes d'argent (avances et pourcentages) et de liberté artistique[58].

Une fois le contrat signé, les choses vont considérablement ralentir : Jeff Buckley veut prendre son temps. Il continue à jouer au Sin-é ainsi qu'à d'autres endroits durant plusieurs mois, il fait quelques brèves tentatives d'enregistrements en studio mais aucun réel enregistrement d'album n'est prévu[59]. Il rencontre tout de même, en , le producteur Andy Wallace (qui a également mixé l'album Nevermind de Nirvana) et les deux hommes se mettent d'accord pour travailler ensemble.

Les choses progressent en juillet 1993 quand Columbia décide, avec l'accord de Jeff Buckley, de l'enregistrer en concert au Sin-é. Un premier essai est fait le mais sa prestation n'est pas bonne : Jeff Buckley est nerveux car, même si des amis à lui sont présents, le public est principalement composé du personnel de Columbia[60]. Le , une deuxième tentative, en petit comité cette fois-ci, se passe bien : Jeff Buckley parvient à retrouver l'ambiance habituelle de ses concerts[61]. Un CD-Maxi du concert sort le [h].

L'enregistrement de Grace

Pochoir représentant Jeff Buckley et reprenant la pochette de son album Grace.

Avant d'enregistrer un album, Jeff Buckley veut trouver des musiciens. Il rencontre dans un premier temps Mick Grondahl, un jeune bassiste n'ayant jamais joué en groupe auparavant, puis quinze jours plus tard, il fait la connaissance du batteur Matt Johnson. Les trois hommes démarrent ainsi des répétitions où émerge le morceau Dream Brother. Après ces essais concluants, les deux musiciens alors recrutés[62], ils font leur premier concert au Sin-é le .

« Rien ne vaut un groupe. Prends n'importe quel grand album, il importe peu que ce soit un artiste solo comme Van Morrison, sur ses albums, comme Astral Weeks, il y avait un super groupe. Ma musique préférée a toujours été faite par des groupes. »

— Interview de Jeff Buckley durant l'enregistrement de l'album Grace[63]

Le lendemain du concert, ils partent enregistrer aux studios Bearsville, à Woodstock, leur premier album, produit par Andy Wallace[64].

En entrant en studio, Jeff Buckley n'a qu'une idée très vague de ce qu'il va enregistrer. Il enregistre dans un premier temps, et pour s'échauffer, quelques reprises de Bob Dylan, Bukka White, Hank Williams ou encore Nina Simone[65],[i].

Durant l'été 1993, Jeff Buckley recontacte Gary Lucas, il souhaite enregistrer les chansons Grace et Mojo Pin qu'ils ont composées ensemble. Gary Lucas donne facilement son accord, il est même invité à les rejoindre en studio. Les tensions apparues durant l'époque Gods & Monsters sont donc apaisées et Gary Lucas vient passer quelques jours au studio et enregistre les parties de guitare qu'il a composées[66].

Au départ, avec Andy Wallace, il est question que Jeff Buckley n'enregistre qu'un album de reprises[67], mais finalement il décide d'enregistrer ses compositions et de n'enregistrer que 3 reprises pour l'album : Lilac Wine (de James Shelton), Hallelujah (de Leonard Cohen) et Corpus Christi Carol (de Benjamin Britten). L'album se dessine ainsi petit à petit.

Quelque temps avant la fin des sessions, Jeff Buckley et ses musiciens composent et enregistrent Forget Her, une nouvelle chanson. Cette chanson retient particulièrement l'attention de Steve Berkowitz, qui surveille régulièrement l'évolution des sessions et voit en cette chanson un single potentiel[68].

Les sessions se terminent mais l'album n'est pas achevé. Jeff Buckley part un moment seul en tournée à travers les États-Unis et le Canada, jouant dans des petits clubs et accompagné de son tourneur[69],[70]. Il décide ensuite d'auditionner avec ses musiciens un nouveau guitariste, Michael Tighe (un ami rencontré par l'intermédiaire de Rebecca Moore). Le courant passe entre les quatre hommes et Michael Tighe est recruté. Très peu de temps après, Tighe et Buckley composent un nouveau morceau, So Real, que le groupe enregistre (ainsi que Kanga-Roo, une reprise de Big Star) à New York[71]. Jeff Buckley parvient à enregistrer le chant de So Real en une seule prise, ce qui est une performance tout à fait exceptionnelle[72].

Jeff Buckley impose cette nouvelle chanson pour l'album, en remplacement de Forget Her qu'il trouve plus faible. Steve Berkowitz et les gens de Columbia ne sont pas du même avis mais acceptent finalement cette modification[73].

Jeff Buckley nomme Grace l'album enfin terminé qui sort en août 1994 en Europe, puis aux États-Unis. Les titres qui y figurent sont les suivants :

  1. Mojo Pin
  2. Grace
  3. Last Goodbye (anciennement appelé Unforgiven)
  4. Lilac Wine
  5. So Real
  6. Hallelujah
  7. Lover, You Should Have Come Over
  8. Corpus Christi Carol
  9. Eternal Life
  10. Dream Brother (ce titre est un clin d'œil à la chanson Dream Letter que chantait Tim Buckley[j],[74],[75])

Les tournées

En juin 1994, Jeff Buckley et son groupe démarrent leur première tournée aux États-Unis. Mis à part quelques concerts, dont notamment celui du Fez à New York le (des personnalités comme Chris Cornell, Winona Ryder et The Edge sont présentes dans la salle), cette tournée ne fait pas grand bruit, sans doute parce que l'album n'est pas encore sorti[76]. Le , ils donnent un concert d'adieu au Sin-é. Jeff Buckley part ensuite à Londres passer du temps en compagnie de Liz Fraser, la chanteuse des Cocteau Twins ; ils ont une brève relation et composent également la chanson All Flowers In Time[77].

Le , l'album sort aux États-Unis, mais Mick Grondahl, Matt Johnson et Michael Tighe rejoignent Buckley à Dublin (d'où est originaire son grand-père paternel) pour préparer une tournée d'un mois en Europe. Le premier concert de Jeff Buckley pour cette tournée a lieu au Garage à Londres, le 1er septembre. Le , Jeff Buckley fait son premier concert français au Passage du Nord-Ouest à Paris[78].

Ce sont en fait deux années de tournées ininterrompues qui commencent. Grace reçoit un très bon accueil critique, plus encore en Europe qu’aux États-Unis. Il est récompensé en France par le Grand Prix international du Disque 1995 de l'Académie Charles-Cros[79]), mais les ventes sont assez modestes, du moins pour Columbia. Jeff Buckley s’épuise dans des tournées interminables, dans des concerts d'envergures diverses, dans de petits festivals partout dans le monde, ou encore au Sin-é où il revient plus tard.

À la manière des musiciens de Jazz qui improvisent leur musique autour d'un thème musical, Jeff Buckley et son groupe interprètent toujours les mêmes chansons mais chaque fois différemment des soirs précédents, ils rallongent certains passages ou jouent de nouveaux arrangements[80].

Les chansons qu'ils jouent sont principalement : Mojo Pin, Grace, Last Goodbye, So Real, Lover, You Should've Come Over, Eternal Life, Dream Brother, Hallelujah, What Will You Say, Kick Out The Jams (reprise du MC5) ainsi que le fameux morceau Kanga-Roo qui est à l'origine d'un gros conflit entre Jeff Buckley et les gens de Columbia qui le trouvent trop long (15 minutes en moyenne) et jugent qu'il nuit à ses prestations. Jeff Buckley, lui, ne l'entend pas de cette oreille et continue malgré tout à jouer cette chanson. Il va même, parfois, jusqu'à la dédier au personnel de sa maison de disques[81]. À cette liste de chansons, Jeff Buckley en rajoute souvent quelques autres selon ses envies du moment. Ils interprètent des morceaux de The Smiths, Led Zeppelin, Édith Piaf, Judy Garland ou encore Siouxsie Sioux[82].

La popularité de Jeff Buckley, sans être gigantesque à l'époque, lui pose quelques problèmes : le , par exemple, il est photographié en compagnie de Courtney Love qui cherchait à le séduire depuis quelque temps. Ces photographies entraînent de nombreuses rumeurs alors que leur relation est strictement amicale[86]. Un autre événement le contrarie beaucoup quand le magazine People le cite dans un classement des 50 plus beaux hommes du monde. À ce sujet, il déclare : « C'est facile d'avoir du succès, cela n'a pas grand chose à voir avec la musique, mais avec le look, l'exposition médiatique… […]. Je serai toujours musicien, je n'ai pas besoin d'avoir ma photo partout […]. Ce que je veux vraiment c'est toujours pouvoir jouer, jusqu'à ce que je tombe. »[86].

Avec la fatigue des tournées, Jeff Buckley n'arrive plus à écrire de nouvelles chansons (au bout d'un an de tournées à travers le monde, 207 concerts au total ont été donnés[87]). Malgré cela, sa maison de disques exerce beaucoup de pression sur lui pour qu'il enregistre rapidement un deuxième album. En effet, à la fin de l'année 1995, Grace s'est vendu à 750 000 exemplaires dans le monde (dont 180 000 exemplaires aux États-Unis[87]), mais Columbia aurait avancé près de 2,2 millions de dollars en clips, tournées, singles et sessions d'enregistrements, si bien que les ventes de l'album ne lui permettent pas de rembourser intégralement sa maison de disques et il doit donc éponger ses dettes[88].

« Depuis l'année dernière, je n'ai pas été capable d'écrire une chanson. Toujours en tournée, pas moyen de prendre la moindre distance. […] Je me sens cheap et inutile. Il faut que je me remette à écrire… Quand je me vois, j'ai honte, je ne suis plus qu'un pantin traîné de salle en salle. »

— Jeff Buckley au magazine Les Inrockuptibles[89]

D'autre part, le rythme très éprouvant des tournées viendra à bout du batteur, Matt Johnson. En plus de ne plus supporter ce rythme, il commence aussi à être victime de problèmes auditifs liés au volume sonore des prestations répétées du groupe et des tensions apparaissent également entre lui et Jeff Buckley car il accepte mal le mode de vie excessif de ce dernier (forte consommation d'alcool, de cigarettes et expérimentation de certaines drogues). Ainsi, en , voulant anticiper le départ dont leur parle leur ami, Jeff Buckley, Mick Grondahl et Michael Tighe commencent quelques répétitions avec un nouveau batteur, Eric Eidel. Mais les choses en restent là[90]. Matt Johnson quitte ensuite le groupe au début de l'année 1996 après une dernière tournée de quinze dates en Australie. Michael Tighe déclare à ce sujet : « Matt en a eu assez des tournées […] Avec Jeff, il entretenait une relation particulièrement fraternelle, ils étaient similaires en bien des points. Cela a été dévastateur pour le groupe quand il est parti[91]. »

Sketches For My Sweetheart The Drunk

Après le départ de Matt Johnson, le groupe ne tourne plus et (sous la pression de Steve Berkowitz et de Columbia) se concentre alors sur l'écriture et l'enregistrement de ce second disque. Eric Eidel est alors reconvoqué et le , le groupe entre au studio Sorcerer Sound à New York pour tenter d'enregistrer ce deuxième album (déjà intitulé My Sweetheart The Drunk) avec Tom Verlaine (leader du groupe Television) à la production. Tom Verlaine et lui se sont rencontrés la même année durant l'enregistrement de l'album Gone Again de Patti Smith sur lequel Jeff Buckley, invité à participer, joue sur le morceau Fireflies et fait des chœurs sur Beneath The Southern Cross[l].

La première session d'enregistrement de My Sweetheart The Drunk est un échec : les conditions sont précaires, le temps est limité et Eric Eidel, le nouveau batteur, ne parvient pas à s'adapter à tous les morceaux[92]. Jeff Buckley décide alors de repousser l'enregistrement de l'album.

À l'automne 1996, Jeff Buckley décide de se séparer d'Eric Eidel. Le moral de Jeff Buckley est alors au plus bas et ses proches s'inquiètent de le voir boire autant d'alcool et le soupçonnent d'abuser d'autres drogues (à noter que Buckley a, auparavant, reconnu avoir déjà pris des drogues tout en parlant de libération ou d'aide à la créativité pour expliquer cette attitude)[93]. Les choses s'améliorent au début de l'année 1997 quand Mick Grondahl lui présente Parker Kindred, un nouveau batteur qui, après quelques répétitions, est rapidement embauché[94].

Le , le groupe est de nouveau en studio, cette fois-ci en compagnie de Michael Clouse à la production, mais seulement pour quelques jours. Ils enregistrent quelques nouveaux morceaux dont Haven't You Heard. Selon Michael Tighe, ces sessions sont « juste des essais pour avoir des trucs sur bande et voir comment les arrangements fonctionnaient »[95].

Fin février, le groupe retourne en studio avec Tom Verlaine, mais cette fois-ci à Memphis. C'est un nouvel échec : Jeff Buckley, musicien extrêmement perfectionniste, veut sans arrêt reprendre chaque morceau et Tom Verlaine s'en irrite. Finalement, seuls quelques morceaux sont enregistrés, dont Opened Once que Jeff Buckley enregistre seul avec Tom Verlaine, tandis que le reste du groupe repart à New York[96].

Mort accidentelle

La rivière Wolf vers Memphis et sa confluence avec le Mississippi.

Le , resté à Memphis pour s'isoler et composer de nouveaux morceaux, il envoie à ses musiciens une maquette contenant de nouvelles chansons et les invite à le rejoindre à Memphis pour les enregistrer (à Michael Tighe, il dit au téléphone : « C'est la première fois que je me sens vraiment bien avec cette musique, je me sens comme quand nous sommes partis en tournée pour la première fois pour Grace[97] »).

Le , le groupe prend l'avion pour rejoindre Jeff Buckley. Attendant leur arrivée, Buckley part se promener au bord de la Wolf River, affluent boueux du Mississippi, avec son ami Keith Foti et décide de se baigner tout habillé. Après le passage d’un bateau remorqueur, il disparaît dans les eaux[98]. Son corps est retrouvé six jours plus tard[99], près de Beale Street à Memphis, par un passager du bateau de tourisme American Queen[5],[100],[101],[102]. Il avait 30 ans.

Aujourd'hui encore, les circonstances de la mort de Buckley n'ont pas clairement été cernées. Si l'on sait que le chanteur souffrait de dépression à cette période de sa vie, l'on sait aussi qu'il s'investissait de manière significative et acharnée pour faire sortir son deuxième opus. La thèse de l'accident est privilégiée pour cette raison.

Hommages et carrière posthume

« Techniquement, c'était le meilleur chanteur à être apparu depuis probablement vingt ans. [...] Plus j'écoute Grace, plus j'apprécie son talent absolu... Ce n'est pas loin d'être mon album préféré de la décennie. »

— Jimmy Page à propos de Jeff Buckley[103]

« Je jouais avec Jimmy au milieu des années 90 [...]. Nous jouions dans un festival en Suisse et Jeff Buckley jouait et nous sommes allés le voir[104]. C'était renversant, sa voix... Un chant spectaculaire... Tant de conviction. »

— Robert Plant à propos de Jeff Buckley[105]

C'est après sa mort que Jeff Buckley est le plus médiatisé : même si l'album Grace a été un succès à sa sortie, ses ventes explosent après sa mort, notamment grâce aux nombreux hommages qui lui sont rendus à sa mort et, durant les années suivantes, dans la presse musicale ainsi que par quelques artistes célèbres dont Jimmy Page (voir la citation plus haut), Brad Pitt[106]ou encore Alanis Morissette[107].

Après la mort de son fils, Mary Guibert décide pratiquement tout de suite de prendre en charge la gestion de sa mémoire.

Elle refuse, dans un premier temps, de se rendre à la cérémonie funéraire, organisée le à la St Mark's Church par les amis new-yorkais de Jeff, et en organise une nouvelle, plus « people », à la St Ann's Church de Brooklyn (où tout a vraiment démarré pour Jeff) le et où des personnalités telles qu'Elvis Costello, Marianne Faithfull ou encore Rebecca Moore se rendent[108].

Dès le décès de Jeff Buckley, Columbia, ne perdant pas pour autant le sens des affaires, programme la sortie d'un album posthume pour [108] à partir des enregistrements faits avec Tom Verlaine, projettant de les faire mixer par Andy Wallace. Mary s'oppose à cette initiative jugée trop précoce et non respectueuse de la mémoire de son fils. Elle reprend alors ce projet en compagnie de Don Devito et de Chris Cornell (chanteur de Soundgarden et ami de Jeff)[109].

Ainsi, en , sort Sketches For My Sweetheart The Drunk[m], un double album composé de la 1re session d'enregistrement, dont Buckley n'était pas satisfait, et des démos 4-pistes qu'il avait enregistrées seul à Memphis plus tard, comme brouillon pour ce qui aurait dû être le nouvel album[109].

Après un procès intenté au manager de Jeff en et remporté ensuite, Mary Guibert gère tout ce qui concerne la musique de son fils : de la publication de disques jusqu'aux autorisations d'utiliser sa musique[110].

En , elle publie, avec l'aide de Michael Tighe, Mystery White Boy, un album live enregistré durant les tournées de 1995 à 1996. L'année suivante, ils publient, en France uniquement, Live à l'Olympia[111].

Bien que certaines personnes commencent à s'émouvoir de voir autant d'albums posthumes publiés[111], Gary Lucas publie, en 2002, Songs To No One qui reprend ses chansons en compagnie de Jeff Buckley au sein de Gods & Monsters.

Pour les dix ans de la sortie de Grace, une version remasterisée de l'album sort sous le titre Grace Legacy Edition, augmentée d'un deuxième disque contenant la chanson Forget Her, que Jeff avait remplacée par So Real, et quelques reprises enregistrées durant les sessions d'enregistrement de l'album.

Jeff Buckley a eu une influence considérable dans le monde musical des années 1990. En particulier, il est un des principaux inspirateurs de la vague pop/rock mélancolique et des groupes Radiohead (leur chanson Fake Plastic Trees est écrite par Thom Yorke revenu complètement bouleversé d'un concert de Jeff Buckley[réf. nécessaire]), Coldplay (lors d'une interview, Chris Martin a déclaré : « Moi aussi, j'ai tout piqué à Thom Yorke ou à Jeff Buckley »[112]), Starsailor, Muse, Travis ou encore le chanteur Badly Drawn Boy reconnaissent tous son influence[113].

En 2008, la popularité de Jeff Buckley connaît un nouvel essor grâce notamment à une interprétation d'Hallelujah par Jason Castro dans l'émission American Idol. En effet, la semaine suivant sa prestation, la chanson (la version de Jeff Buckley) devient no 1 des ventes par téléchargement aux États-Unis[115]. En France, c'est l'émission Nouvelle Star qui y a contribué avec Julien Raoux (durant les castings), mais surtout avec la prestation de Benjamin Siksou lors du prime-time du [116]. La chanson passe depuis régulièrement à la radio et les ventes de l'album ont nettement augmenté[117].

Paradoxalement à ce succès, Jeff Buckley, lui, n'était pas satisfait de sa version (« Ma version est trop rapide. […] Je devais choisir entre celle-ci et une autre que je détestais vraiment. En tout, il doit bien exister vingt-deux versions qui traînent quelque part »[118]), et selon Gary Lucas, il n'aurait pas aimé une telle « mythification » de son nom (« Il n'aurait pas aimé ça, il en avait suffisamment entendu sur son père. […] Il ne se rêvait pas en héros, lui-même n'en avait pas. […] Si Jeff a été et restera si marquant, c'est que sa musique a toujours été celle d'un survivant. »[119]).

Adaptation cinématographique de sa vie

En 2001, une rumeur annonce Brad Pitt dans la peau du chanteur mais le film ne se fit pas, notamment à cause du refus de Mary Guibert, la mère de Jeff Buckley.

Toutefois, en est annoncé un long métrage produit par Mary Guibert et Orian Williams. Ce retournement de situation serait dû à deux points importants : la qualité des biopics récents tels Ray ou Walk the Line, et la possibilité qu'un film se fasse sans son accord. Réalisé par Jake Scott, sur un scénario de Ryan Jaffe, le film s'inspirerait des carnets personnels, dessins et de la correspondance de Jeff Buckley. L'acteur et chanteur Reeve Carney interpréterait le rôle-titre. A ce jour, le projet n'a toujours pas vu le jour.

En parallèle, un second projet voit le jour : Greetings from Tim Buckley, réalisé par Dan Algrant. Projeté en avant-première en 2012 au Festival international du film de Toronto 2012, il met l'accent sur les relations entre Jeff Buckley et son père. L'acteur Penn Badgley (Gossip Girl) y joue le rôle de Jeff Buckley.

You and I, nouvelle compilation posthume

En 2016, Sony Music Entertainment annonce la sortie d'une nouvelle compilation de Jeff Buckley : You and I[120], un opus compilant des démos et des reprises inédites de l'artiste, porté par la mère du chanteur. Les premiers extraits sont des covers de Everyday People de Sly & The Family Stone, et de Just Like A Woman de Bob Dylan.

Sur l'album, on retrouve également les titres, The Boy With The Thorn In His Side, de The Smiths, Night Flight de Led Zeppelin et Don't Let the Sun Catch You Cryin de Gerry and the Pacemakers.

Pour la promotion de l'album, c'est le titre I Know It's Over[120] des Smiths qui bénéficie d'un clip mis en ligne le . L'album est annoncé pour le .

Discographie

Album

Album posthume

Albums lives

Compilations

Singles et EP

  • The Babylon Dungeon Sessions (EP enregistré en )[o] non édité.
  • Live at Sin-é (1993)
  • Hard Lucky Tour Australia (1995)
  • Last Goodbye (1995)
  • Live From The Bataclan (1996)
  • Everybody Here Wants You (1998) (EP australien)
  • So Real (1999)
  • Eternal Life (1999)
  • Grace EP's (2002) (Box Set, 5 EPs)

Notes et références

Notes

  1. Le divorce de Tim et Mary est prononcé le [2].
  2. Ce morceau est également le premier que Kurt Cobain a appris à jouer[13].
  3. Le « ry » de Horry devient « re » mais se prononce de le même façon.
  4. Dans l'album Live at Sin-é, Jeff Buckley chante Yeh Jo Halka Halka Saroor Hai de Nusrat Fateh Ali Khan (titre no 2 du Cd no 2) mais on peut aussi entendre Jeff Buckley expliquer au public : « Nusrat is my guy. He's my Elvis ! » (titre no 1 du Cd no 2).
  5. Cette version de Grace peut être entendue sur l'album Songs to No One.
  6. L'album Songs to No One est une sélection des enregistrements de ces morceaux.
  7. Cette collaboration est immortalisée sur le disque John Zorn's Cobra : Live at the Knitting Factory sorti en 1995.
  8. Un double album live posthume voit ensuite le jour le 22 septembre 2003.
  9. Ces chansons se trouvent sur le CD bonus de la réédition de Grace sorti en 2004.
  10. Dream Letter de Tim Buckley parle de Jeff et sa mère et du fait qu'il ait abandonné son rôle de père. Dans Dream Brother, Jeff Buckley donne des conseils à un ami (imaginaire) qui va bientôt être père. Les phrases : Don't be like the one who made me so old et Don't be like the one who left behind his name dans Dream Brother sont particulièrement significatives.
  11. Ce concert très particulier en extérieur prit place dans le cadre du festival de musiques orientales de Saint-Florent-le-Vieil]. Bien que le style musical de Jeff Buckley ne rentrât pas formellement dans le cadre de cette manifestation, le directeur du festival fut tellement époustouflé quelques mois plus tôt par la prestation de Jeff Buckley lors du concert du 22 septembre 1994 au Passage du Nord-Ouest à Paris qu'il mit un point d'honneur à convaincre celui-ci d'intégrer cette date dans sa tournée. Lors de cette soirée, le public assista notamment à un duo improvisé entre Jeff et le chanteur aseri Alim Qasimov qui assurait la première partie du concert. Ensemble ils interprétèrent What Will You Say, un morceau intégré dans l'album Live à l'Olympia.
  12. À noter que quatre célèbres musiciens de rock sont présents sur ce morceau : Tom Verlaine à la guitare, John Cale au clavier, Patti Smith et Jeff Buckley au chant.
  13. Jeff Buckley voulait appeler son deuxième album My Sweetheart The Drunk (« Ma bien-aimé l'ivresse » en français). « Sketches » veut dire « Croquis » et ce titre peut donc s'expliquer ainsi : Croquis pour « My Sweetheart The Drunk ».
  14. Ex-leader de Soul Coughing.
  15. Quatre chansons composées, interprétées et chantées par Jeff Buckley, dont Eternal life[121].

Références

  1. Cuesta, p. 13.
  2. Cuesta, p. à préciser.
  3. Browne, p. 89 et 106.
  4. Browne, p. 91.
  5. Don Kent.
  6. Browne, p. 93.
  7. « Jeff Buckley », sur LeGossip.net, (consulté le )
  8. Browne, p. 155.
  9. Cuesta, p. 16.
  10. Cuesta, p. 18.
  11. Cuesta, p. 19.
  12. Browne, p. 96.
  13. Cuesta, p. 22.
  14. Browne, p. 99.
  15. Cuesta, p. 23.
  16. Browne, p. 95-96 et 100.
  17. Browne, p. 101.
  18. Browne, p. 102-103.
  19. Cuesta, p. 23-24.
  20. Browne, p. 104.
  21. Cuesta, p. 25.
  22. Browne, p. 106.
  23. Browne, p. 134-136.
  24. Cuesta, p. 27-28.
  25. Browne, p. 140-141.
  26. Cuesta, p. 28-29.
  27. Cuesta, p. 29-30.
  28. Browne, p. 138-139.
  29. Don Kent, interview de Michael Clouse.
  30. Browne, p. 142.
  31. Browne, p. 141-142.
  32. Browne, p. 145.
  33. Browne, p. 146.
  34. Cuesta, p. 32.
  35. Browne, p. 148-149.
  36. Cuesta, p. 32-33.
  37. Browne, p. 151-152.
  38. Cuesta, p. 34.
  39. Browne, p. 153-157.
  40. Cuesta, p. 36.
  41. Cuesta, p. 36-37.
  42. Cuesta, p. 38.
  43. Browne, p. 187.
  44. Cuesta, p. 38-39.
  45. Cuesta, p. 39.
  46. Browne, p. 185.
  47. Cuesta, p. 40.
  48. Cuesta, p. 41.
  49. Cuesta, p. 42-43.
  50. Cuesta, p. 145, à confirmer.
  51. (fr) Interview de Mary Guibert - Magazine Rock Sound - hors série no 23 - novembre/décembre 2002.
  52. Cuesta, p. 45.
  53. Cuesta, p. 46.
  54. Cuesta, p. 49.
  55. Cuesta, p. 50.
  56. Cuesta, p. 51-52.
  57. Cuesta, p. 53.
  58. Cuesta, p. 55.
  59. Cuesta, p. 56-58.
  60. Cuesta, p. 59-60.
  61. Cuesta, p. 60.
  62. Cuesta, p. 60-61.
  63. (en) Interview de Jeff Buckley - The Making Of Grace, bonus du DVD de Grace Legacy Edition, octobre 1993.
  64. Cuesta, p. 63.
  65. Cuesta, p. 64.
  66. Cuesta, p. 64-66.
  67. Cuesta, p. 66.
  68. Cuesta, p. 68.
  69. Lory, chapitres 2 et 3.
  70. Une vidéo de l'un de ces concerts, filmée au bar le Middle East à Cambridge dans le Massachusetts, a été publiée officiellement en 2019 sur YouTube par Jeff Buckley Music.
  71. Cuesta, p. 71.
  72. (en) Interview de Mick Grondahl - The Making of Grace, bonus du DVD Grace Legacy Edition - octobre 1993.
  73. Cuesta, p. 72.
  74. Traduction de Dream Brother.
  75. Traduction du refrain de Dream Letter.
  76. Cuesta, p. 75-76.
  77. Cuesta, p. 80.
  78. Cuesta, p. 80-81.
  79. Cuesta, p. 85.
  80. Cuesta, p. 84-85.
  81. Cuesta, p. 81.
  82. Liste des reprises faites par Jeff Buckley dont Killing time composée par Siouxsie pour The Creatures.
  83. Les Inrockuptibles no 62 - p. 105 - janvier 1995 - (ISSN 0298-3788)
  84. Cuesta, p. 87.
  85. Fourvière une histoire
  86. Cuesta, p. 86.
  87. Cuesta, p. 88.
  88. Cuesta, p. 91.
  89. (fr) Les Inrockuptibles, .
  90. Cuesta, p. 89-90.
  91. Cuesta, p. 91-92.
  92. Cuesta, p. 94-95.
  93. Cuesta, p. 96-97.
  94. Cuesta, p. 98-99.
  95. Cuesta, entretien avec Michael Tighe, p. 101.
  96. Cuesta, p. 103-104.
  97. Cuesta, entretien avec Michael Tighe, p. 106-107.
  98. Lory, chapitre 9.
  99. Browne, p. 426-432.
  100. (en)Fred Schruers, « River's Edge », Rolling Stone,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  101. (en)« Remember me », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le )
  102. (en) Jeff Buckley: Goodbye and Hello, Jasmina Fekovic (réalisatrice) () Consulté le .
  103. (en) Magazine Uncut - septembre 2004.
  104. Il s'agissait du Gurtenfestival à Berne, où Jeff Buckley a joué en juillet 1995.
  105. (en) « Robert Plant on Q TV », (consulté le ).
  106. (en) Jeff Buckley: Everybody Here Wants You sur l’Internet Movie Database Brad Pitt apparait en tant que fan de Jeff Buckley
  107. « Alanis Morissette on Jeff Buckley » (consulté le )
  108. Cuesta, p. 110.
  109. Cuesta, p. 111.
  110. Cuesta, p. 112.
  111. Cuesta, p. 113.
  112. Les Inrockuptibles, no 656, juin 2008, p. 37.
  113. Cuesta, p. 117.
  114. Cuesta, p. 117-118.
  115. (en) Article dans Hollywood Insider.
  116. Hallelujah.
  117. Augmentation des ventes d'Hallelujah.
  118. Interview de Jeff Buckley - magazine Uncut - septembre 2004.
  119. Richard Robert, « La musique d'un survivant : entretien avec Gary Lucas », Les inrockuptibles, no 150,‎ , p. 24 (ISSN 0298-3788).
  120. « En 1993 Jeff Buckley reprenait I Know It’s Over du groupe The Smiths… », sur aficia.info (consulté le ).
  121. Browne, p. 152.

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Biographies

  • David Browne (trad. de l'anglais par Janine Lévy), Dream Brother : vies et morts de Jeff et Tim Buckley, Paris, Denoël, coll. « X-treme », , 480 p. (ISBN 978-2-207-25322-9 et 2207253228). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Stan Cuesta, Jeff Buckley, Paris, Castor Astral, coll. « Castor Music », , 168 p. (ISBN 978-2-85920-597-3 et 2859205977). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Dave Lory et Jim Irvin, Jeff Buckley: From Hallelujah to the Last Goodbye, Post Hill Press, , 288 p. (ISBN 168261574X). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jeff Apter (trad. de l'anglais), Jeff Buckley : A Pure Drop, Rosières-en-Haye, Éditions du Camion Blanc, , 430 p. (ISBN 978-2-35779-162-6, présentation en ligne).

Autres ouvrages

  • Merri Cyr, A Wished-For-Song. Jeff Buckley. Portrait en images de Jeff Buckley par son amie photographe Merri Cyr, accompagné de plusieurs interviews.

Articles

Documentaires

  • Don Kent, Jeff Buckley, fall in light : portrait d'un musicien virtuose, mort à l'âge de 30 ans, Vodeo.tv, vidéo — durée : 58 minutes.

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