Bluetooth

Bluetooth est une norme de télécommunications permettant l'échange bidirectionnel de données à courte distance en utilisant des ondes radio UHF sur la bande de fréquence de 2,4 GHz. Son but est de simplifier les connexions entre les appareils électroniques à proximité en supprimant des liaisons filaires. Elle peut remplacer par exemple les câbles entre ordinateurs, tablettes, haut-parleurs, téléphones mobiles entre eux ou avec des imprimantes, scanneurs, claviers, souris, manettes de jeu vidéo, téléphones portables, assistants personnels, systèmes avec mains libres pour microphones ou écouteurs, autoradios, appareils photo numériques, lecteurs de code-barres et bornes publicitaires interactives.

Logo de Bluetooth.
Oreillette Bluetooth.
Une souris Bluetooth.
Enceinte sans fil Bluetooth : enceintes Bose SoundLink.

Le logo de Bluetooth, inspiré des initiales en alphabet runique de Harald Blåtand.

Le nom « Bluetooth » est directement inspiré du surnom anglicisé du roi viking danois Harald à la dent bleue (en danois Harald Blåtand, en anglais Harald Bluetooth), connu pour avoir réussi à unifier les tribus danoises au sein d'un même royaume, introduisant du même coup le christianisme. Ce nom a été proposé en 1996 par Jim Kardach d'Intel, un ingénieur travaillant alors sur le développement d'un système qui allait permettre aux téléphones cellulaires de communiquer avec des ordinateurs. Au temps où Kardach a fait cette proposition, un homologue d'Ericsson lui avait parlé de ce souverain après avoir lu le roman historique Orm le Rouge de Frans Gunnar Bengtsson, qui se déroule sous son règne[1]. L'implication est que de la même façon que le roi Harald a unifié son pays et rassemblé le Danemark et la Norvège, Bluetooth relie les télécommunications et les ordinateurs et « unifie » les appareils entre eux[2],[3].

Le logo de Bluetooth est d'ailleurs inspiré des initiales en alphabet runique (Futhark récent) de Harald Blåtand Runic letter ior.svg (Hagall) (ᚼ) et Runic letter berkanan.svg (Bjarkan) (ᛒ).

Histoire

  • 1994 : création de la norme par le fabricant suédois Ericsson à Lund,
  • 1998 : plusieurs grandes sociétés (IBM, Intel, Nokia et Toshiba) s'associent avec Ericsson pour former le Bluetooth Special Interest Group (SIG),
  • 1999 : sortie de la spécification 1.0, puis 1.0B[4] utilisant une modulation GFSK (Gaussian FSK),
  • 1999 : premier téléphone Bluetooth,
  •  : le groupe Bluetooth SIG compte neuf sociétés après que 3Com, Lucent Technologies, Microsoft, Motorola l'ont rejoint.
  • 2004 : publication de la norme Bluetooth 2.0 et du mode EDR (Enhanced Data Rate) qui permet d'obtenir un meilleur débit avec les modulations QPSK et 8DPSK[5],
  •  : le « Bluetooth Special Interest Group » (SIG) annonce la commercialisation de produits compatibles avec la deuxième génération de la technique sans fil Bluetooth 2.0 (puis 2.1 en 2007), qui est capable d'assurer des débits en crête 3 fois supérieurs à l'ancienne version, passant donc de 1 Mb/s à 3 Mb/s[réf. souhaitée]. La technique - utilisée dans les téléphones mobiles, périphériques informatiques et autres appareils portables comme les assistants personnels (PDA) - a vu sa vitesse de transmission augmenter, lui permettant ainsi d'être utilisée pour l'échange de fichiers avec un baladeur MP3 par exemple. La nouvelle norme devait aussi incorporer une technique radio, connue comme l'ultra wideband (UWB), mais cette évolution a été abandonnée[6], le Bluetooth visant prioritairement le marché des terminaux à très basse consommation,
  • 2009 : le Bluetooth SIG publie la norme Bluetooth 3.0 et la variante HS (High Speed) qui sera très peu utilisée,
  • 2010 : apparition du Bluetooth 4.0 plus performant et moins gourmand en énergie : il intègre la variante Bluetooth à basse consommation (connue sous le nom de Bluetooth Low Energy, BLE en anglais). Cette nouvelle génération apparaît comme une évolution importante qui permet une large démocratisation d'appareils connectés en tout genre,
  •  : sortie de la version 4.1,
  •  : sortie de la version 4.2,
  •  : publication de la version 5[7],
  •  : présentation de la norme 5.1[8],
  •  : publication de la norme 5.2[5].

Spécifications

Le Bluetooth SIG rédige et publie les spécifications de la norme qui a évolué, depuis 1999, des versions 1.0, 1.1, 1.2, 2.0 + EDR (Enhanced Data Rate), 2.1 + EDR, 3.0 + HS, 4.0, 4.1[9],[10] puis 4.2 en [11] et v5.

Normes

Module Bluetooth.

Les versions publiées des normes Bluetooth sont les suivantes :

  • Bluetooth v1.0 et v1.0B ;
  • Bluetooth v1.1, normalisé en 2002 sous le nom IEEE 802.15.1-2002 ;
  • Bluetooth v1.2, normalisé en 2003 puis publié sous le nom IEEE 802.15.1-2005 ;
  • Bluetooth v2.0 + EDR, rendue publique en 2004 par le Bluetooth SIG[12] ;
  • Bluetooth v2.1 + EDR, rendue publique en 2007 ;
  • Bluetooth v3.0 + HS, rendue publique en 2009 ;
  • Bluetooth v4.0, rendue publique en 2010 par le Bluetooth SIG ;
  • Bluetooth v4.1, rendue publique en 2013 ;
  • Bluetooth v4.2, rendue publique le (mise à jour matérielle) ;
  • Bluetooth v5, rendue publique en  ;
  • Bluetooth Mesh, option rendue publique en qui ne s'applique qu'à la version BLE.
  • Bluetooth v5.2, rendue publique en par le Bluetooth SIG ;
  • Bluetooth v5.3, rendue publique en juillet 2021 par le Bluetooth SIG [13];

Tableau de synthèse

Version Date Principales améliorations
1.0 Mai 1999 Création
1.0b Décembre 1999 Interopérabilité entre marques
1.1 2002 Quelques corrections de bug

Utilisation possible de canaux non chiffrés

Ajout d’un signal qui permet de mesurer la puissance de réception

1.2 2003 Débit pratique supérieur porté à 721 kbit/s et amélioration de la résistance aux interférences
2.0 2004 Débit pratique supérieur

Rétrocompatibilité

Réduction de la consommation des périphériques et optimisation des transferts

2.0+EDR 2004 Débit maximal théorique porté à 3 Mbit/s (2,1 Mbit/s utiles) avec le mode EDR (Enhanced Data Rate)
2.1+EDR 2007 Couplage plus simple et plus rapide.

Sécurité renforcée

Ajout d'un mode de connexion par « NFC » (Near Field Communication) qui facilite l'appairage à très courte portée.

3 2009 Débit théorique supérieur porté à 24 Mbit/s en mode haute vitesse « HS/AMP » (Bluetooth v3.0 + Wi-Fi) optionnel et abandonné par la suite.
4+LE 2010 Bluetooth classique : peu de changement

Restitutions musicales stéréophoniques de qualité comparable au CD[14].

Bluetooth LE (création) : réduction de la consommation des périphériques (Low Energy)

4.1 2013 Bluetooth classique : peu ou pas de changement

Bluetooth LE : connexion de plusieurs appareils sur un seul accès maitre pour la sortie des smartphones LTE.

4.2 2014 Bluetooth classique : peu ou pas de changement

Bluetooth LE : réduction de la consommation des protocoles IP sécurisés pour les objets connectés.

Augmentation de la taille utile des paquets (PDU) de 31 à 256 octets, ce qui permet de diminuer significativement les temps de téléchargement.

5 Décembre 2016 Bluetooth classique : réduction des interférences avec d'autres appareils (Slot Availability Mask)[15]

Bluetooth LE : débit théorique plus élevé (2 Mbit/s PHY), pratique : 1,4 Mbit/s, en option[15], portée de 40 m à 350 m et jusqu'à 500 mètres avec certains modules.

5.1 Janvier 2019 Bluetooth classique : angles d'arrivée et de départ, utilisé pour géolocaliser les appareils

Bluetooth LE : possibilité pour un appareil de déterminer la direction du signal Bluetooth (localisation)

5.2 Décembre 2019 Bluetooth classique : peu ou pas de changement

Bluetooth LE : création d'un profil audio (réservé jusque-là au Bluetooth classique) à l'aide du codec LC3[14]

5.3[16] Juillet 2021 Bluetooth classique : abandon des modes AMP/HS (obsolètes)

Bluetooth LE : améliorations du contrôle des clés de chiffrement et de la sélection des canaux radio

Couches protocolaires

Les éléments fondamentaux d'un produit Bluetooth sont définis dans les deux premières couches protocolaires :

  1. la couche radio ;
  2. et la couche bande de base.

Ces couches prennent en charge les tâches matérielles comme le contrôle du saut de fréquence et la synchronisation des horloges.

La couche radio

La couche radio (la couche la plus basse) est gérée au niveau matériel. C'est elle qui s'occupe de l'émission et de la réception des ondes radio. Elle définit les caractéristiques telles que la bande de fréquence et l'arrangement des canaux, les caractéristiques du transmetteur, de la modulation, du récepteur, etc.

Le système Bluetooth opère dans les bandes de fréquences ISM (Industrial, Scientific and Medical) 2,4 GHz dont l'exploitation ne nécessite pas de licence vu la faible puissance d'émission et le risque faible d'interférences. Cette bande de fréquences est comprise entre 2 400 et 2 483,5 MHz. Un transceiver à sauts de fréquence est utilisé pour limiter les interférences et l'atténuation.

Pour le Bluetooth classique (hors version BLE), deux modulations sont définies : une obligatoire utilisant une modulation de fréquence binaire (FSK) pour minimiser la complexité de l'émetteur ; une modulation optionnelle (mode EDR) utilise une modulation de phase (PSK à quatre et huit symboles). La rapidité de modulation est de 1 Mbaud pour toutes les modulations. La transmission duplex utilise une division temporelle.

Les 79 canaux RF du Bluetooth classique (40 en mode BLE) sont numérotés de 0 à 78 et séparés de 1 MHz en commençant par 2 402 MHz. Le codage de l'information se fait par sauts de fréquence et la période est de 625 µs, ce qui permet 1 600 sauts par seconde.

En Bluetooth classique, il existe trois classes de modules radio Bluetooth sur le marché :

Classe Puissance Portée (m)
1 100 mW (20 dBm) 100
2 2,5 mW (4 dBm) 10 à 20
3 mW (0 dBm) quelques mètres

La plupart des fabricants d'appareils électroniques utilisent des modules de classe 2.

En mode Bluetooth basse consommation (BLE), la puissance d'émission peut varier de 0,01 mW (−20 dBm) à 10 mW (10 dBm)[17]. La modulation utilisée est de type GFSK (Gaussian FSK).

La bande de base

La bande de base (ou baseband en anglais) est gérée au niveau matériel. C'est au niveau de la bande de base que sont définies les adresses matérielles des périphériques (équivalentes à l'adresse MAC d'une carte réseau). Cette adresse est nommée BD_ADDR (Bluetooth Device Address) et est codée sur 48 bits.

Ces adresses sont gérées par la IEEE Registration Authority.

C'est également la bande de base qui gère les différents types de communication entre les appareils. Les connexions établies entre deux appareils Bluetooth peuvent être synchrones ou asynchrones, ces connexions sont appelées « Liens Logiques » (Logical Link).

La bande de base peut donc gérer deux types majeurs de liens logiques :

  • les liens SCO (Synchronous Connection-Oriented) ;
  • les liens ACL (Asynchronous Connection-Less).

Les données transportées sur ces liens logiques sont sous forme de paquets. Il existe divers types de paquets, qui peuvent être utilisés par les deux liens logiques ou seulement par un seul type de lien.

Chaque paquet est composé globalement de la même manière.

On retrouve trois parties essentielles :

  • Le code d'accès → 72 ou 68 bits ;
  • L'entête (Header) → 54 bits ;
  • La charge utile (Payload = les données utiles) → de 0 à 2 745 bits.

Picoréseau

Réseau piconet.

Un picoréseau (en anglais piconet) est un mini-réseau qui se crée de manière instantanée et automatique quand plusieurs périphériques Bluetooth sont dans un même rayon. Un picoréseau est organisé selon une topologie en étoile : il y a un « maître » et plusieurs « esclaves ».

Un périphérique « maître » peut administrer jusqu'à :

  • 7 esclaves « actifs » ;
  • 255 esclaves en mode « parked ».

La communication est directe entre le « maître » et un « esclave ». Les « esclaves » ne peuvent pas communiquer entre eux.

Tous les « esclaves » du picoréseau sont synchronisés sur l'horloge du « maître ». C'est le « maître » qui détermine la fréquence de saut pour tout le picoréseau[18],[19].

Inter-réseau Bluetooth

Réseau scatternet.

Les périphériques « esclaves » peuvent avoir plusieurs « maîtres » : les différents piconets peuvent donc être reliés entre eux.

Le réseau ainsi formé est appelé un scatternet (littéralement « réseau dispersé »).

Le contrôleur de liaisons

Il encode et décode les paquets bluetooth selon la charge utile et les paramètres liés au canal physique, transport logique et liaisons logiques.

Le gestionnaire de liaisons

Il crée, gère et détruit les canaux L2CAP pour le transport des protocoles de services et les flux de données applicatives. Il utilise le protocole L2CAP pour interagir avec son homologue sur les équipements distants.

Cette couche gère les liens entre les périphériques « maîtres » et « esclaves » ainsi que les types de liaisons (synchrones ou asynchrones).

C'est le gestionnaire de liaisons qui implémente les mécanismes de sécurité comme :

  • l'authentification ;
  • l'appairage (l'association) ;
  • la création et la modification des clés ;
  • et le chiffrement.

L'interface de contrôle de l'hôte

Cette couche fournit une méthode uniforme pour accéder aux couches matérielles. Son rôle de séparation permet un développement indépendant du matériel et du logiciel.

Les protocoles de transport supportés sont Universal Serial Bus (USB) ; PC-Card ; RS-232 ; UART.

HCI permet un transfert de données à débit maximum, soit 720 kbit/s pour la norme 1.2, et un débit trois fois plus élevé pour la norme 2.0+EDR.

La couche L2CAP

La couche L2CAP (Logical Link Control & Adaptation Protocol) fournit les services de multiplexage des protocoles de niveau supérieur et la segmentation et le réassemblage des paquets ainsi que le transport des informations de qualité de service. Les protocoles de haut niveau peuvent ainsi transmettre et recevoir des paquets jusqu'à 64 Ko. Elle autorise un contrôle de flux par canal de communication.

La couche L2CAP utilise des canaux logiques.

Les services

RFCOMM

RFCOMM : signifie « Radio frequency communication (en) ». Ce service est basé sur les spécifications RS-232, qui émule des liaisons séries. Il peut notamment servir à faire passer une communication IP par Bluetooth. RFCOMM est utilisé lorsque le débit des données n'atteint pas plus de 360 kbit/s (par exemple, téléphones mobiles).

SDP

SDP : signifie « Service Discovery Protocol (en) ». Ce protocole permet à un appareil Bluetooth de rechercher d'autres appareils et d'identifier les services disponibles. Il s'agit d'un élément particulièrement complexe de Bluetooth.

OBEX

OBEX : signifie « OBject EXchange ». Ce service permet de transférer des objets grâce au protocole d'échange développé pour l'IrDA.

Les profils

Un profil correspond à une spécification fonctionnelle d'un usage particulier. Les profils peuvent également correspondre à différents types de périphériques.

Les profils ont pour but d'assurer une interopérabilité entre tous les appareils Bluetooth.

Ils définissent :

  • la manière d'implémenter un usage défini ;
  • les protocoles spécifiques à utiliser ;
  • les contraintes et les intervalles de valeurs de ces protocoles.

Les différents profils sont :

  1. GAP : Generic Access Profile
  2. SDAP : Service Discovery Application Profile
  3. SPP : Serial Port Profile
  4. HSP : Headset Profile
  5. DUN : Profile : Dial-up Networking Profile
  6. LAN : Access Profile : ce profil est maintenant obsolète ; il est remplacé par le profil PAN
  7. ESP : Environmental Sensing Profile
  8. Fax Profile
  9. GOEP : Generic Object Exchange Profile
  10. SP : Synchronization Profile
  11. OPP : Object Push Profile
  12. FTP : File Transfer Profile
  13. CTP : Cordless Telephony Profile
  14. IP : Intercom Profile
  15. A2DP : Advanced Audio Distribution Profile (profil de distribution audio avancée)
  16. AVRCP : Audio Video Remote Control Profile (Commande à distance)
  17. HFP : HandsFree Profile
  18. PAN : Personal Area Network Profile
  19. VDP : Video Distribution Profile
  20. BIP : Basic Imaging Profile
  21. BPP : Basic Printing Profile
  22. SYNC : Synchronisation Profile
  23. SAP : SIM Access Profile (permet l'accès à la carte SIM par le téléphone de la voiture et l'utilisation de l'antenne externe[20],[21])
  24. PBAP : PhoneBook Access Profile
  25. HIDP : Human Interface Device Profile
  26. MAP : Message Access Profile

Le profil d'accès générique

Le profil d'accès générique (GAP) est le profil de base dont tous les autres profils héritent. Il définit les procédures génériques de recherche d'appareils, de connexion et de sécurité.

La qualification et la certification Bluetooth

Afin d'obtenir la certification Bluetooth, des tests de qualification sont nécessaires. Les tests de qualification sont de deux types :

  • qualification RadioFréquence ;
  • qualification du logiciel.

Qualification RF : l'objectif des essais est de prouver que la plate-forme matérielle utilisée respecte les performances radio de la norme Bluetooth. Il existe une liste des tests RF à réaliser, en émission et en réception. Ces essais sont :

  • TRM/CA/01/C Output Power
  • TRM/CA/02/C Power Density
  • TRM/CA/04/C Tx Output Spectrum - Frequency Range
  • TRM/CA/05/C Tx Output Spectrum - 20 dB BW
  • TRM/CA/06/C Tx Output Spectrum - Adjacent Channel Power
  • TRM/CA/07/C Modulation Characteristics
  • TRM/CA/08/C Initial Carrier Frequency Tolerance
  • TRM/CA/09/C Carrier Frequency Drift
  • TRC/CA/01/C Out-of-Band Spurious Emissions
  • RCV/CA/01/C Sensitivity - single slot packets
  • RCV/CA/02/C Sensitivity - multi slot packets
  • RCV/CA/03/C C/I performance
  • RCV/CA/04/C Blocking Performance
  • RCV/CA/05/C Intermodulation Performance
  • RCV/CA/06/C Maximum Input Level
  • Les mesures de spurious sont réalisées conformément à la norme ETSI EN 300 328[22]. Les procédures des essais sont spécifiées dans le document Test Specification for the Bluetooth system[23]. La plupart des appareils de mesure permettent de réaliser les essais sur 3 canaux : les deux extrêmes et le canal central[24]. Pour des tests sur tous les canaux, il est nécessaire de développer des compléments d'essais. Les tests sont d'abord réalisés chez l'industriel, par l'industriel, afin de valider son design. Puis il est obligatoire de faire appel à un organisme agréé afin d'obtenir la certification Bluetooth (BQB : Bluetooth wireless Qualification Body)[25].

Qualification du logiciel : si l'industriel a lui-même réalisé le logiciel de son nouveau design, avec les couches hautes HCI, RFCOMM, L2CAP, SDP ou d'autres profils Bluetooth, ils doivent être qualifiés. La certification du logiciel s'effectue profil par profil. Chaque couche logicielle doit être conforme à la norme Bluetooth à respecter[23].

Ces deux catégories d'essais de qualification réalisés et acceptés, la certification Bluetooth est alors acceptée. Le produit ainsi fabriqué est conforme à la version de la norme Bluetooth pour lequel il est certifié, compatible avec les produits qui respectent la même version de la norme Bluetooth. L'industriel reçoit alors un certificat de conformité.

Utilisation

Principes

Dans les versions commercialisées en 2015 (4.0 et 4.1), largement utilisées, essentiellement dans les appareils mobiles comme les téléphones portables, la liaison Bluetooth présente les caractéristiques suivantes :

  • très faible consommation d'énergie ;
  • très faible portée (sur un rayon de l'ordre d'une dizaine de mètres) ;
  • faible débit, suffisant cependant pour le son stéréo de qualité ;
  • très bon marché et peu encombrant.

En conséquence, il est présent sur des appareils fonctionnant souvent sur batterie, désirant échanger une faible quantité de données sur une courte distance :

  • téléphones portables (presque généralisé), où il sert essentiellement à la liaison avec une oreillette ou à l'échange de fichiers, ou encore comme modem ;
  • ordinateurs portables, essentiellement pour communiquer avec les téléphones portables (pour servir de modem, pour sauvegarder les carnets d'adresses, pour l'envoi de SMS, etc ;
  • périphériques divers, comme des claviers, pour faciliter la saisie sur les appareils qui en sont dépourvus, dont des téléviseurs[26];
  • périphériques spécialisés à destination médicale (électrocardiogramme, oxymètres, glucomètres) ou environnementale (thermomètres, hygromètres....).

La compatibilité entre marques est assez bonne, mais pas parfaite : certains appareils ne parviennent pas à se raccorder à d'autres.

Jeu vidéo

Les manettes sans-fil des consoles Nintendo Wii (manette nommée Wiimote) et Switch (manettes nommées Joy-Con), ainsi que les consoles Sony PlayStation 3 (DualShock 3), PlayStation 4 (DualShock 4) et PlayStation 5 (DualShock 5) utilisent le protocole Bluetooth. Les manettes Xbox 360 ainsi que les manettes Xbox One utilisent une connexion sans fil propriétaire. La nouvelle version de la manette Xbox reconnaissable à sa prise jack, fournie notamment avec la Xbox One S, intègre quant à elle un module Bluetooth.

Mise en œuvre

Afin d'échanger des données, les appareils doivent être appairés. L'appairage se fait en lançant la découverte à partir d'un appareil et en échangeant un code. Dans certains cas, le code est libre, et il suffit aux deux appareils de saisir le même code. Dans d'autres cas, le code est fixé par l'un des deux appareils (appareil dépourvu de clavier, par exemple), et l'autre doit le connaître pour s'y raccorder. Par la suite, les codes sont mémorisés, et il suffit qu'un appareil demande le raccordement et que l'autre l'accepte pour que les données puissent être échangées.

Afin de limiter les risques d'intrusion, les appareils qui utilisent un code préprogrammé (souvent 0000 ou 1234) doivent être activés manuellement, et l'appairage ne peut se faire que durant une courte période.

Cas de partage d'un périphérique

Dans le cas de partages successifs (par exemple un casque audio sans fil connecté à un PC qu'on désire ensuite utiliser avec un téléphone), le premier appareil devra arrêter sa connexion avec le périphérique Bluetooth, tout en conservant les informations à son sujet pour une connexion ultérieure. Ensuite, on a juste à connecter ce périphérique au deuxième appareil, en le faisant découvrir au passage s'il n'est pas déjà enregistré sur celui-ci.

Les choses se compliquent sensiblement si on a à la fois deux périphériques émetteurs ou plus (par exemple : téléphone, tablette, PC, clavier sans fil...) et deux périphériques récepteurs ou plus (enceintes Bluetooth, casque audio, appareil de salon télécommandé...), car un nouveau couplage sera théoriquement refusé si l'un quelconque des deux appareils a été auparavant couplé ailleurs, même si la connexion (mais non le couplage !) a pris fin[27] et que l'émetteur initialement couplé est hors tension. Il doit être mis fin à celui-ci.

Un appareil n'a en effet pas deux états possibles, mais quatre : éteint, activé, appairé, connecté (et dans les deux derniers cas, à un autre appareil).

Différences par rapport au Wi-Fi

Le Bluetooth utilise une des plages de fréquences qu'utilise aussi le Wi-Fi (2,4 GHz), ce qui fait qu'un réseau peut brouiller ou perturber l'autre, ou limiter son débit. Le Bluetooth consomme moins d'énergie que le WI-FI, mais il a une portée maximale plus faible, de 10 m dans de bonnes conditions, avec des fonctionnalités réduites et un plus faible nombre de périphériques connectables simultanément.

Contrairement au Bluetooth, le Wi-Fi impose généralement l'utilisation d'un point d'accès, mais certains constructeurs permettent la connexion directe entre périphériques en utilisant le Wi-Fi Direct, similaire à un Bluetooth à très grande bande passante.

Conditions d'utilisation des équipements radioélectriques

L'ARCEP, anciennement l'ART, Autorité de régulation des télécommunications, précise les conditions d'utilisation des installations radioélectriques dans la bande des 2,4 GHz :

  • la bande 2 400 à 2 454 MHz est utilisable à l’intérieur des bâtiments comme à l’extérieur avec une puissance* inférieure à 100 milliwatts (mW) ;
  • la bande 2 454 à 2 483,5 MHz est utilisable à l’intérieur des bâtiments avec une puissance inférieure à 100 mW et à l’extérieur des bâtiments avec une puissance inférieure à 10 mW. Sur les propriétés privées, cette puissance peut atteindre 100 mW à l’extérieur avec une autorisation du ministère de la Défense[28],[29].

Sécurité et Bluetooth

Sécurité des protocoles Bluetooth

Sécurité sur les smartphones

Notes et références

  1. Jim Kardach, « Tech History: How Bluetooth got its name », EETimes, 3 April 2008, page consultée le 18 octobre 2014.
  2. Ericsson, « Milestones in the Bluetooth advance », page web archivée le 20 juin 2004.
  3. Brent A. Miller, « Bluetooth : A Wireless Personal Area Network », dans Hossein Bidgol, éd. The Internet Encyclopedia, Volume 1, John Wiley & Sons, 2004, p. 84-85.
  4. (en) [PDF] Specification of the Bluetooth System, voir "Revision history", p.415 ieee.org, décembre 1999.
  5. (en) Bluetooth core specifications bluetooth.com ; consulté en avril 2020.
  6. (en) Bluetooth group drops ultrawideband eetimes.com, 29 octobre 2009.
  7. La version 5 du Bluetooth est finalisée, décembre 2016.
  8. Sébastien Gavois, « Bluetooth 5.1 : la radiogoniométrie pour mesurer la direction du signal et améliorer la géolocalisation », sur www.inpact-hardware, (consulté le ).
  9. (en) Welcome to the official Bluetooth Special Interest Group member website, sur le site bluetooth.org.
  10. (en) Regroupe les travaux du SIG, et toutes les versions de la norme Bluetooth, sur le site bluetooth.org.
  11. (en) Adopted specifications bluetooth.com, consulté en septembre 2016.
  12. (en) Bluetooth SIG, Our history Bluetooth SIG, consulté en avril 2020.
  13. « Core Specification 5.3 – Bluetooth® Technology Website », sur www.bluetooth.com (consulté le )
  14. Guillaume Fourcadier, « CES 2020 : Bluetooth LE Audio, ou la future révolution sonore », sur clubic.com, (consulté le ).
  15. (en) Ferdie Brillantes, TAIYO YUDEN, « Get Up to Speed on Bluetooth 5 », sur allaboutcircuits.com, (consulté le ).
  16. (en) Dave Hollander, « New Core Specification v5.3 Feature Enhancements », sur bluetooth.com, (consulté le ).
  17. (en) Bluetooth Core Specification 5.2, Vol6, chapter 3: transmitter characteristics bluetooth.com, 31 décembre 2019.
  18. (en) Panasonic launches Bluetooth controller for top-end HDTVs Sur le site bluetooth.com.
  19. Principes fondamentaux - Informations techniques sur french.bluetooth.com.
  20. (en) Martin Sauter, From GSM to LTE-Advanced Pro and 5G : An Introduction to Mobile Networks and Mobile Broadband, John Wiley & Sons, , 491 p. (ISBN 978-1-119-34690-6, lire en ligne).
  21. (en) Jyrki T. J. Penttinen, The Telecommunications Handbook : Engineering Guidelines for Fixed, Mobile and Satellite Systems, John Wiley & Sons, , 129 p. (ISBN 978-1-119-94488-1, lire en ligne).
  22. (en) ETSI EN 300 328 V1.7.1 (2006-05) - cs.berkeley.edu [PDF].
  23. (en) Test Specification for the Bluetooth system - Sur bluetooth.org, login nécessaire.
  24. (en) BT Designer: Test Equipment.
  25. (en) BT Designer: Bluetooth Qualification.
  26. Beaucoup de téléviseurs équipés de Bluetooth ne permettent son usage qu'en sortie, pour connecter une barre de son.
  27. Émetteur et récepteur conservent leurs données de couplage respectives parce qu'initialement les appariements multiples étaient rares et le recouplage aurait été fastidieux.
  28. « Normalisation, organismes de normalisation, réglementation et régulation », sur le site tic.aquitaine.fr.
  29. « Lignes directrices relatives à l'expérimentation de réseaux ouverts au public utilisant la technique RLAN », sur le site citic74.fr, novembre 2002 [PDF].

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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DELL TrueMobile 350 Bluetooth card.jpg
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A DELL TrueMobile 350 Bluetooth card for a laptop. Part number W9242. It measures about 14×36×4 mm.
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Photo of an Apple Wireless Bluetooth Mighty Mouse.
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Logo of Bluetooth (IEEE 802.15.1), a bind rune merging the Younger Futhark runes and , the initials of Harald Bluetooth.
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The Runic character berkanan, meaning "birch".