Pompeo Batoni

Pompeo Batoni
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Pompeo Batoni, Autoportrait (1773-1774),
Florence, Galerie des Offices[1].
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Pompeo Girolamo Battoni
Nom de naissance
Pompeo Girolamo Batoni
Nationalité
Activité
Maître
Sebastiano Conca, Agostino Masucci
Mouvement
Influencé par

Pompeo Girolamo Batoni, né le à Lucques (Toscane) et mort le à Rome, est un peintre italien.

Il a fait la synthèse, dans son œuvre, d'éléments du classicisme bolonais, du rococo français et du néo-classicisme naissant. Il fut l’un des premiers à rechercher une alternative au style rococo et vénitien alors au goût du jour en s’inspirant de l’antiquité, des peintres classiques français, comme Nicolas Poussin, et de Raphaël et fut en cela l’un des précurseurs de la peinture néo-classique. Il comptait Winckelmann, le théoricien et historien d’art parmi ses amis.

Biographie

Pompeo Batoni commence sa formation avec son père, orfèvre de métier à Lucques. Il arrive à Rome en 1728 où il étudie la sculpture ancienne. Il fut un temps l’élève de Sebastiano Conca, mais est principalement autodidacte. Ses premières peintures sont principalement des copies des travaux de Raphaël et d'Annibale Carracci.

Au début des années 1740, il commence à recevoir des commissions de plus grand prestige, notamment la fameuse Chute de Simon le Magicien pour la basilique Saint-Pierre (actuellement dans Santa Maria degli Angeli). L'Extase de sainte Catherine de Sienne, conservée au musée de la villa Guinigi de Lucques, a été réalisée en 1743.

Il réalisa de nombreuses commandes pour des décorations d’églises ainsi que des tableaux à thèmes mythologiques pour des clients privés.

Son atelier est fréquenté par des étrangers, surtout des Britanniques qui, à l'occasion de leur « Grand Tour », commandent des portraits dans des décors antiques ou de ruines et au milieu d'objets d'art. Ces portraits de Batoni abondent dans les collections privées britanniques, assurant ainsi la popularité du genre au Royaume-Uni, dont sir Joshua Reynolds devient la principale figure.

Batoni devient le peintre le plus couru de la ville, particulièrement après le départ pour l'Espagne, en 1761, de son plus sérieux rival, Anton Raphaël Mengs. Batoni se lie d'amitié avec Winckelmann qui, comme lui, préfère Raphaël et Nicolas Poussin aux artistes vénitiens en vogue.

Il fut conservateur des collections de peintures du pape et son domicile fut un foyer intellectuel, artistique et social important.

En 1769, le double portrait de Joseph II et de Léopold II d'Autriche lui permet de gagner les faveurs de la noblesse autrichienne. Il a également réalisé le portrait du pape Pie VI.

Il est anobli en 1769 par Marie-Thérèse d'Autriche en remerciement pour le double portrait de Joseph II et Léopold II.

Ayant fait connaissance de Jacques-Louis David lors du séjour de celui-ci à Rome, il reconnut son talent et essaya, sans succès de le persuader de rester à Rome pour y continuer sa carrière. Selon la légende, il aurait légué sa palette et sa brosse à David.

Œuvres

  • Vierge sur le trône entourée des saints et bienheureux de la famille Gabrielli de Gubbio, 1732-33, Rome, San Gregorio al Celio; et 1736, Venise, Gallerie dell'Accademia.
  • Les Cinq allégories des arts, 1740, Francfort, Stadelsches Kunstinstitut.
  • Extase de Catherine de Sienne, 1743, musée de la villa Guinigi de Lucques.
  • La Vérité et la Pitié et La Paix et la Justice, 1745, musée des beaux-arts de Montréal.
  • Achille à la cour de Lycomède, 1745, Florence, musée des Offices.
  • Le Temps donnant l'ordre à la Vieillesse de détruire la Beauté, 1746, Londres, National Gallery.
  • La Chute de Simon le Magicien, 1746–1755, Rome, basilique Saint-Pierre.
  • Allégorie de la Volupté, 1747, Musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg,
  • Enée s'enfuyant de Troie, 1750, Turin, Galerie Sabauda.
  • Vulcain dans sa forge, 1750, Ottawa, musée des beaux-arts du Canada.
  • Hercule à la croisée des chemins entre le Vice et la Vertu, vers 1750, Turin, Galerie Sabauda
  • Cléopâtre montre à Octave le buste de César, 1755, musée des beaux-arts de Dijon.
  • Sainte Famille, 1760, Rome, musées du Capitole.
  • Portrait d'homme en costume bleu, vers 1760, Dallas Museum of Art.
  • Diane et Cupidon, 1761, New York, Metropolitan Museum of Art.
  • Portrait de Charles Crowle, 1761–1762, Paris, musée du Louvre.
  • Portrait de Lord Dunbas, 1764, Yorkshire, Aske Hall (en).
  • L'Apparition de la Vierge à saint Joseph de Calasanz, vers 176, Ajaccio, musée Fesch[2].
  • Portrait de Vulcain (L'Hiver), vers 1770, musée des beaux-arts d'Orléans .
  • Portrait de Cérès (L'Été), vers 1770, musée des beaux-arts d'Orléans.
  • Portrait de Bacchus (L'Automne), vers 1770, musée des beaux-arts d'Orléans.
  • Autoportrait, 1773–1774, Florence, musée des Offices.
  • Portrait de Thomas William Coke, 1774, Norfolk, Holkham Hall.
  • Portrait de Pie VI, 1775–1776, Turin, galerie Sabauda.
  • Portrait de Pie VI, avant 1800 d'après un modèle de 1775, Vizille, musée de la Révolution française.
  • Portrait de Douglas, 8e duc d'Hamilton, 1775–1776, Inverary Castle.
  • Madone, Rome, église Santa Maria in Monterone.
  • La Mort de Marc-Antoine, 1763, huile sur toile, 76 x 100 cm, musée des beaux-arts de Brest[3]

Galerie


Élèves

  • Felice Giani[4]

Notes et références

  1. Collection d'autoportraits du Musée des Offices, (it) Wolfram Prinz (et aut.), « La collezione di autoritratti : Catalogo generale », dans Gallerie degli Uffizi, Gli Uffizi, Florence, Centro Di, (1re éd. 1979), 1211 p. (ISBN 88-7038-021-1), p. 801.
  2. Rendu à Batoni en 2014 par Danièle Benati, attribution corroborée par Bowron en 2016 qui a cité l'inventaire après décès du cardinal Fesch où l'œuvre est répertoriée sous le nom de son véritable auteur et non celui de Domenico Corvi auquel elle fut autrefois attribuée[réf. nécessaire].
  3. Renaissance du Musée de Brest, acquisitions récentes : [exposition], Musée du Louvre, Aile de Flore, Département des Peintures, 25 octobre 1974-27 janvier 1975, Paris, , 80 p.
  4. Didier Rykner, La Tribune de l'art, 23 mai 2018[réf. incomplète].

Annexes

Bibliographie

  • (it) Isa Belli Barsali (dir.), Mostra di Pompeo Batoni (catalogue d'exposition), Lucques, Maria Pacini Fazzi, (1re éd. 1967) (OCLC 632639354, lire en ligne).
  • Antony M. Clark, Pompeo Batoni un catalogue complet de ses œuvres, avec un texte d'introduction, édité et préparée par Edgar Peters Bowron, New York University Press, 1985.
  • (en) Edgar Peters Bowron, Pompeo Batoni A Complete Catalogue of his paintings, 2.vol, Yale University Press New York, 75 p. (ISBN 9780300148169).

Liens externes

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