Henri de France (1911-1986)

Henri de France
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Tombe Henri de France, Cimetière du Montparnasse.jpg
Vue de la sépulture.

Henri de France, né le à Paris où il est mort le [1], est un ingénieur français, inventeur du système de télévision couleur SÉCAM, après avoir participé entre 1930 et 1947 aux recherches qui ont mené à l'invention de la télévision et du radar.

Biographie

Né à Paris en 1911 dans une famille originaire de Lorraine, Henri de France fait ses études secondaires au Havre, et dès l'âge de 18 ans, il s'intéresse à la télévision.

Télévision de haute définition

Les recherches sur la mise au point de la télévision commencent en France dans les années 1920, sur des idées théoriques déjà évoquées à la fin du XIXe siècle. Aux côtés d'Henri de France, d'autres pionniers apportent leur contribution, notamment, le Russe Vladimir Zworykin qui met au point le premier tube électronique analyseur d'images en 1923, l'Écossais John Baird, les Français René Barthélémy, le professeur Fernand Holweck, Marc Chauvierre et André Serf.

En 1929, grâce à l'aide financière de plusieurs amis de la Compagnie générale transatlantique, il monte un premier laboratoire et il effectue ses premières démonstrations de télévision à 38 lignes.

En 1931, avec l'aide de Marcel Caplet[2], il réalise deux liaisons de télévision, la première entre Fécamp et Le Havre, et la seconde entre Toulouse et Le Havre. Il fonde aussi au Havre la Compagnie Générale de Télévision et met au point des appareils à 60 lignes.

En février 1932, il installe son laboratoire sur les bords de Seine à Saint-Cloud. Il effectue alors des retransmissions de personnages en buste avec le poste de Radio Normandie à Fécamp, sur une distance de 7 km. Ses signaux sont reçus par quelques correspondants à plus de 100 km.

En , il perfectionne son équipement et obtient une définition de 120 lignes.

En 1936, en compagnie de Cahen, il continue ses transmissions professionnelles dont les caractéristiques sont 120 lignes, 25 images et 10 m de longueur d'onde. Leur analyseur électronique de télécinéma va jusqu'à 405 lignes, donnant une image noir et blanc de 21 × 24 cm.

En 1939, il devient ingénieur en chef de la société Radio-Industrie, où son activité se partage entre la télévision (dont la définition atteint les 441 lignes), et la réalisation d'émetteurs et de récepteurs à ondes très courtes pour les avions de chasse.

En août 1942, à Lyon, il met au point un standard TV à 767 lignes qui débouchera plus tard sur le standard 819 lignes, la norme de haute définition exploitée en France entre 1949 et 1983, le standard de l'époque étant à 441 lignes[3].

En 1943, il fait une démonstration en 753 lignes, avec projection de l'image sur un écran de 3 mètres de diagonale.

En 1948, c'est son standard en 819 lignes qui est choisi par le gouvernement français pour être la norme officielle. Au détriment du standard de René Barthélemy à 1025 lignes, et le standard européen à 625 lignes. Ce standard sera abandonné en 1985, non pas pour des questions de qualité, mais parce qu'il occupait une trop large bande de fréquence et qu'il n'était pas adapté aux émissions en couleurs.

Télévision en couleur

NTSC, PAL et SECAM

Après la haute définition, Henri de France s'attaque au problème qui allait le faire connaître dans le monde entier, la télévision en couleur.

En 1948, les Américains avaient créé le NTSC, pour National Television System Commitee, groupant tous les laboratoires des grandes firmes américaines spécialisé en télévision (RCA, Hazeltine, General Electricetc.) pour aboutir à un système compatible avec le noir et blanc. Auparavant, Goldmark, pour CBS aux États-Unis, avait mis au point un système de télévision en couleurs de haute qualité, mais avec 2 défauts : il faisait appel à une solution électromagnétique pour la sélection des images rouges, vertes et bleues ; et occupait environ deux fois plus de place dans la bande de fréquence alloués. Il fallait donc faire tenir la triple information RGB de l'image dans la bande requise pour du noir et blanc.

Le NTSC était une réussite car les données RGB était contenu dans la bande de fréquence noir et blanc, mais il avait un inconvénient, les couleurs n'étaient pas très stables. Chaque télévision avec un bouton Hue que l'utilisateur devait tourner pour obtenir un résultat satisfaisant, et cela était tellement problématique que le terme NTSC était aussi devenu l'acronyme de Never Twice the Same Color (Jamais deux fois la même couleur). C'est ce défaut qu'Henri de France voulut remédier.

En 1956, il dépose le brevet de la télévision en couleur par le procédé SECAM (SÉquentiel Couleur et À Mémoire).

En 1966, le Comité consultatif international de radiodiffusion réuni à Oslo devait choisir un système de télévision en couleurs pour l'Europe, le SECAM et le PAL étaient en concurrence. Le PAL est un système combinant les avantages du NTSC et du SECAM, avec un petit avantage, non sur la qualité de l'image, mais sur la prise de vue qui permet des trucages électroniques. Toutes les nations européennes se prononcèrent pour le PAL, mais le gouvernement français, sous l'impulsion du général de Gaulle, était décidé à défendre le SECAM.

Il sera exploité à partir de 1967 en France, dans ses colonies en Afrique, et vendu en URSS, alors que d'autres pays adopteront le système PAL. Le SECAM français restera longtemps le premier système européen en termes de quantité de récepteurs sur le marché. Une taxe devait être versée par les fabricants de récepteurs à chaque TV SECAM vendue, ce qui contribua au dénigrement du standard par l'industrie. Néanmoins, le système PAL était basé sur l'emploi d'une ligne à retard, qui tombait dans les brevets appartenant à Henri de France, et pendant les 20 ans de la durée des brevets, tous les utilisateurs devaient payer une redevance à la Compagnie française de télévision.

Henri de France demeure une personnalité centrale de l'histoire de la télévision[4].

Radars et autres

En 1934-1935, il dépose plusieurs brevets concernant un système dit interrogateur/répondeur, qui contient les idées qui seront à la base du développement du Radar.

En 1939, quand il devient ingénieur en chef de la société Radio-Industrie, il travaille sur la réalisation d'émetteurs et de récepteurs à ondes très courtes pour les avions de chasse.

En 1957, Henri de France dirige la société Radio-Industrie qui compte alors 1600 personnes et dont la Télévision est un des domaines d'activités à côté des radars de surface, des tubes à image et des calculateurs[5].

Dès lors que le SECAM fut adopté en France en 1967, il diversifia ses activités, dans la radio mais aussi la biologie. Il resta un conseiller scientifique de la Compagnie française de télévision, où il anima un laboratoire jusqu'à ses derniers jours.

Il était aussi administrateur délégué de la société Europe n°1 Image et Son, où il avait un rôle de conseiller technique.

Dans les dernières années de sa vie, sa santé s'est dégradée, en particulier ses problèmes oculaires, c'est pourquoi il s'intéressa plus spécifiquement à la radio.

Il est inhumé au cimetière du Montparnasse.

Distinctions

Prix et récompenses

Décorations

Hommages

L'esplanade Henri-de-France.

Notes et références

  1. « Biographie de Henri de France- Chtv », sur www.chtv.asso.fr (consulté le ).
  2. Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses 1954 à 1957, Le Havre, 1959, p. 24.
  3. « Henri de France - ses activités en 1942 », sur ctv.chez.com (consulté le ).
  4. « Rien de l'ours de laboratoire-Chtv », sur www.chtv.asso.fr (consulté le ).
  5. Jean-Pierre Pujes, Un siècle d'électronique, Histoire du groupe Thales, publication Thales, 2004.

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Tombe de Henri de France, cimetière du Montparnasse, division 15.
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PAL, NTSC and SECAM.
Note that Hong Kong and Macau, the two Chinese dependencies on the southern coast of China, are omitted on the map. Both use the PAL-I system. The target date for the switchover to digital-only broadcasting in Hong Kong was deferred in 2011 to the end of 2015.

  • Green (NTSC)
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L'esplanade Henri de France et le siège de France Télévisions à l'arrière-plan (Paris, XVe arrondissement)

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Heinkel He 111 during the Battle of Britain.jpg
German Heinkel He 111s which went into service in 1937. Some 6000 Heinkel He 111s were built but were found to be a poor match for Hurricanes and Spitfires during the Battle of Britain.