Habilitation universitaire
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L'habilitation est la plus haute qualification universitaire qu'une personne puisse recevoir dans certains pays, notamment européens. Faisant suite à un doctorat, l'habilitation exige du candidat la rédaction d'une deuxième thèse, soutenue devant un jury analogue à celui du doctorat. Aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans d'autres pays influencés par le modèle anglo-saxon, le doctorat est suffisant pour enseigner à l'université et diriger des thèses. Dans nombre de pays, dont la France, le doctorat permet d'enseigner mais l'habilitation est requise pour diriger des recherches de doctorat. En Allemagne, par exemple, l'obtention d'une habilitation permet de porter le titre de Privat-docent.
L'habilitation existe en France depuis 1984 sous le nom d'habilitation à diriger des recherches. Elle existe également en Autriche, en Suisse, en Suède, en Bulgarie, en Pologne, en République tchèque, en Roumanie, en Slovaquie, en Estonie, en Hongrie, et dans les pays de l'ancienne URSS comme l'Arménie, la Moldavie, la Russie, l'Ukraine, ainsi que dans des pays africains comme l'Algérie, le Maroc, etc. Une qualification similaire, nommée Livre-docência, existe également dans les universités de São Paulo[Lesquelles ?], mais ne s'est pas conservée dans les autres régions du Brésil. L'habilitation, développée au XVIIIe siècle, vient du latin habilitare, « rendu capable de ».
Algérie
L'habilitation universitaire est instaurée en 1988 en Algérie (décret exécutif 98-254 du relatif à la formation doctorale, à la post-graduation spécialisée et à l'habilitation universitaire)[1]. Elle se substitue au doctorat d’État, et permet à son titulaire d'accéder au grade de Maître de conférences classe "A" ou à celui de maître de recherche classe "A". Les enseignants habilités sont les seuls aptes à diriger des thèses de doctorat ou des équipes de recherches.
Allemagne
Le terme d'habilitation peut être utilisé pour parler de la qualification en elle-même, du processus pour l'obtenir, ou, de façon élargie, de la thèse écrite en vue de son obtention (appelée Habilitationsschrift en Allemagne). En Allemagne, une habilitation réussie donne au candidat (dit Habilitand) le titre de venia legendi, qui signifie en latin « permission de donner un cours », ou bien celui de ius docendi, donnant un « droit d'enseigner » un sujet universitaire précis valable tout au long de sa carrière. Le statut auquel on parvient est celui de Privatdozent ou Privatdozentin (selon que c'est un homme ou une femme, dont l'abréviation est PD ou Priv.-Doz.)
Belgique
En Belgique, l'Université catholique de Louvain propose, pour les porteurs d'un doctorat en théologie issus de cette institution, la possibilité d'obtenir le titre de Sacrae Theologiae Magister (STM). Le candidat doit, devant un jury international présidé par le recteur, soutenir une thèse originale et publiée sous forme d'ouvrage édité, ainsi qu'une série de 7 thèses annexes, représentatives d'un plus grand nombre possible de courants et d'époques de pensées différents. Les porteurs d'un Doctorat en philosophie de la même institution peuvent obtenir le grade de Maître-Agrégé de l'École Saint-Thomas d'Aquin, nécessitant la rédaction de 50 thèses annexes en plus de la thèse originale, également publiée sous forme d'un ouvrage édité.
France
En France, l'Habilitation à diriger des recherches (HDR) « sanctionne la reconnaissance du haut niveau scientifique du candidat, du caractère original de sa démarche dans un domaine de la science, de son aptitude à maîtriser une stratégie de recherche dans un domaine scientifique ou technologique suffisamment large et de sa capacité à encadrer de jeunes chercheurs »[2]. Elle est créée en 1984 par la loi Savary en remplacement du doctorat d'État.
Notes et références
- Journal officiel n°60 du 19/08/1998 http://www.joradp.dz/FTP/Jo-Francais/1998/F1998060.pdf
- Arrêté du 23 novembre 1988 relatif à l'habilitation à diriger des recherches (lire en ligne), Article 1
Voir aussi
Articles connexes
- Chercheur des établissements publics scientifiques et technologiques français
Bibliographie
- Evrard Delbey et Robert Alessi, « Enquête sur les doctorats et les HDR », Rursus, 1, 2006 (mis en ligne le ) .
- Éric Pichet, L'Art de l'HDR, Les Éditions du Siècle, 2011, (ISBN 978-2913068407).