Ernest Nègre

Ernest Nègre
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Biographie
Naissance

Saint-Julien-Gaulène
Décès
(à 92 ans)
Toulouse
Nationalité
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Distinction
Prix Albert-Dauzat ()

Ernest Angély Séraphin Nègre, né le à Saint-Julien-Gaulène (France) et mort le à Toulouse, est un toponymiste, linguiste et spécialiste des langues parlées en France.

Biographie

Ernest Nègre est né dans le nord-est de l'Albigeois, dans la paroisse de Gaulène où sa famille est connue depuis le XVe siècle. De santé fragile, il fait dans sa jeunesse de fréquents séjours en sanatorium, ainsi que des traitements éprouvants contre la tuberculose. Ses études en sont très affectées. Il est ordonné prêtre le à l’âge de 26 ans par l'archevêque d'Albi, monseigneur Cézérac. À l'époque, il est déjà licencié ès lettres[réf. nécessaire].

Il commence aussitôt son ministère de prêtre enseignant qui sera le sien jusqu'à sa retraite, d'abord à l'institution Saint-Étienne de Valence-d'Albigeois, tout près de son village natal de 1933 à 1941. Par la suite, il devient professeur de seconde puis de première, et censeur au petit séminaire de Saint-Sulpice-la-Pointe. C'est alors qu'il entreprend sa thèse de doctorat sur la Toponymie du canton de Rabastens (deux éditions en 1959 et 1981). Parcourant la contrée à bicyclette, il note les noms de tous les lieux-dits, ruisseaux ou champs conservés dans la mémoire des habitants. Quand il commence ce travail, sous l'occupation allemande et les maquis, certains se sont demandé si cet homme qui posait des questions bizarres, n'était pas un espion déguisé en prêtre[réf. nécessaire].

Parallèlement à la préparation de sa thèse, il est premier aumônier d'action catholique[réf. nécessaire].

Dans les années cinquante, il revient à l'Institution Saint-Étienne de Valence d'Albigeois où il est chargé de l'enseignement du français, du latin et du grec en classe de première[réf. nécessaire].

Sa thèse, qui renouvelle l'onomastique du Languedoc, le prépare à devenir en 1958 professeur de philologie et de littérature occitane à la faculté de lettres de l'Institut catholique de Toulouse. En 1972, il succède à l'abbé Joseph Salvat comme directeur du collège d'Occitanie. Sa compétence lui vaut une renommée internationale comme le prouvent sa participation à des congrès internationaux, sa collaboration à de nombreux périodiques d'onomastique et travaux universitaires. On lui doit notamment l'édition des Œuvres d’Auger Gailhard, Lo rodièr de Rabastens, ainsi que la publication de la Flore occitane du Tarn du chanoine Gustave Farenc[réf. nécessaire].

Sa retraite, commencée, en 1977, au 31 rue de la Fonderie à Toulouse, se poursuivit, en 1988, à la maison Saint-Augustin où il contribuait à détendre l'atmosphère par ses propos de table et ses attentions à l'égard de ses confrères : il passait du temps à faire la lecture à ceux dont la vue s'affaiblissait et à visiter ceux qui souffraient de la solitude[réf. nécessaire].

Cela ne l'empêche pas de poursuivre ses recherches en vue d'éditer trois volumes sur la Toponymie générale de la France; il resta toujours en quête même après la sortie de ces ouvrages d’Addenda et de Corrigenda[réf. nécessaire].

Ernest Nègre est mort à Toulouse le , à l'âge de 92 ans[réf. nécessaire].

Il a reçu le prix Albert-Dauzat du Conseil de la Société française d’onomastique en 1981[réf. nécessaire].

Critiques

En 2001, Xavier Delamarre, étymologiste spécialiste de la langue gauloise, émet une sérieuse critique sur Ernest Nègre et Dauzat : « E. Nègre, toponymiste qui, comme Dauzat, ne connaît pas la grammaire comparée ». Dans ce passage, il lui reproche d'avoir listé le nom de la rivière Drôme (d'origine gauloise d'après Delamarre) dans le chapitre « préceltique »[1]. Il avait d'ailleurs prévenu dans l'introduction (page 10, note 4) : « Que A. Dauzat, dans son Dictionnaire étymologique des noms de lieux de France voie dans Condate, Brigantium (> Briançon), Arelate (> Arles), Arausio (> Orange), ou E. Nègre dans Abona (> Avon) des toponymes pré-celtiques jette un doute grave sur la capacité de ces deux auteurs à analyser les noms de lieux ». Delamarre parle de « recul grave de la linguistique ».

Cependant, malgré ces critiques, il a amplement recours à ses ouvrages qu'il utilise comme référence pour des toponymes basés sur les mots gaulois dont il fait l'analyse dans son Dictionnaire.

Publications

Toponymie
  • Toponymie du canton de Rabastens, Paris, d'Artrey, 1959.
  • Les Noms de lieux en France, Paris, A. Colin, 1963.
  • Les Noms de lieux du Tarn, 3e éd., Paris, d'Artrey, 1972.
  • Auger Gaillard, Œuvres complètes, éd. par E. Nègre, Toulouse, Collège d'Occitanie, 1981.
  • Études de linguistique romane et toponymie, Toulouse, Collège d'Occitanie, 1984.
  • Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, 4 volumes, Genève, Droz, 1990-1998.
Littérature occitane
  • Lo sicrèt del valat dans Gai Saber, 1991, pp. 379-384.
  • Contes de Gaulena, 1992.
  • La tuèissa de Folèta dans Gai saber, 1996, pp. 174-177.
Dialectologie (en français)
  • Rectification concernant l'Atlas linguistique de France : Valdériès dans Revue des Langues Romanes, 1956.
  • Une aire de rhotacisme en Rouergue et en Albigeois dans Actes du XIe Congrès International de linguistique et philologie romaines, 1965.
Divers
  • Œuvres Complètes (Augièr Galhard), 1970.
  • Étude de linguistique romane et toponymie, 1984.
Articles
  • Ernest Nègre, « Toponymie du hêtre en France », Nouvelle revue d'onomastique, nos 9-10,‎ , p. 19̟-25 (lire en ligne, consulté le ).

Annexes

Bibliographie

  • Robert Cabié, Le chanoine Ernest Nègre, in Semaine religieuse du diocèse d'Albi, .
  • Raymond Sindou, « Chanoine Ernest Nègre (1907-2000) », Nouvelle revue d'onomastique, nos 35-36,‎ , p. 378-379 (lire en ligne, consulté le ).
  • Jean Thomas, Nécrologie et bibliographie d'Ernest Nègre, in Revue de linguistique romane, 2002, p. 623-628.
  • Jean Thomas, Ernest Nègre, un philologue et onomasticien de renommée internationale, in Actes du VIIIe Congrès international de l'AIEO Reggio-Calabria, Messina, 2002, p. 1183-1192.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

Références

  1. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise : une approche linguistique du vieux-celtique continental, Paris, éditions Errance, 2001 (édition originale), 352 p. (ISBN 2-87772-198-1), druna (page 126)

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Blason (non-officiel attendu que ce département ne revendique aucun blason) du département du Tarn :
« D’or au chef-pal de gueules chargé d'une croix clêchée, vidée et pommetée de douze pièces d’or »